mercredi 13 novembre 2013

A Madrid, comme à Londres ou à Paris, les financiers à la poubelle !

Le maire de Madrid a annoncé début novembre une attaque sans précédent contre les employés du nettoyage et les jardiniers de la ville. Les coupes prévues dans le budget entraîneraient la suppression de 1 135 emplois sur 7 000, et des baisses de salaire de 40% ! Les salaires passeraient de 900 ou 1 000 euros à 650 euros, soit le salaire minimum légal.

      En réponse à cette déclaration de guerre, les employés ont entamé une grève quasi unanime. Une semaine plus tard, le maire se plaint des poubelles qui s’entassent dans les rues. Comme quoi, les éboueurs sont bien plus utiles socialement que les banquiers, seuls responsables de la dette.

A quand la ruine de la finance ?

Philippines : typhon naturel, catastrophe sociale, grandes puissances criminelles

Philippines : le typhon est naturel, mais la catastrophe est sociale

On ne peut qu’être sidéré face aux ravages provoqués par le typhon qui a frappé les Philippines. Mais si la catastrophe est naturelle, le nombre de victimes et les dégâts matériels sont considérablement amplifiés par la situation sociale du pays. Le tiers des habitants des Philippines survit avec moins de 1 dollar par jour dans des maisons de fortune. C’est toute l’année que la distribution de l’eau et la santé, privatisées, sont inaccessibles à la majorité de la population.
L’armée philippine et sa tutrice américaine, toutes deux omniprésentes, disposent de moyens logistiques considérables qui pourraient être mis sans délai à la disposition des survivants. Mais leur priorité est le maintien de l’ordre. Une fois de plus, la population devra compter d’abord sur elle-même.

Grandes puissances criminelles

La réponse des grandes puissances à la situation d’urgence aux Philippines, où des centaines de milliers de personnes sont blessées, sans refuge, privées d’eau, de nourriture et d’électricité, est dérisoire. Jusqu’à présent, les États-Unis ont envoyé 90 marines et huit hélicoptères. Quant à l’Union Européenne, elle a promis la somme de 3 millions d’euros ! (Les seuls JO de Londres de 2012 ont coûté 6 à 7 milliards). Les gouvernements des pays riches ont pourtant les moyens d’intervenir : en mobilisant leurs armées, leur matériel militaire, ou leurs flottes aériennes.
     Mais tout cela n’a pas pour but de venir en aide aux Philippins touchés par la catastrophe.


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mardi 12 novembre 2013

Radiologie à Fernand Goulène : utile donc forcément pérenne

De deux sources différentes, nous avons appris le risque de la fin du service de radiologie du centre de santé Fernand Goulène.
      Non loin, il y a effectivement un cabinet important de radiologie. Seulement, il est privé. On paie cash. Dernièrement une radio de la jambe m’est revenue à plus de 80 euros comptant, même si j’en ai été remboursé par ma mutuelle. Le paiement comptant n’est, en  revanche et heureusement, pas pratiqué par le centre de santé, et cela fait une sacrée différente.
      Cette fermeture, un véritable projet ?

      Pour les patients des milieux populaires, c’est inimaginable. DM

CIO : le Conseil général augmente la facture pour les Argenteuillais

Le conseil général du Val d’Oise ne paiera plus les frais de fonctionnement de cinq sur six Centres d’Information et d’Orientation du Val d’Oise. Aux dernières nouvelles, ce serait, selon les autorités préfectorales et académiques, les communes qui reprendraient le poids de la dépense de ce fonctionnement.
        A la bonheur. Le Conseil général se défile, et ce sera les communes de payer.
       Les memes ne sont pas une incohérence près. Ils hurlent contre le poids trop lourd des impots locaux payés à Argenteuil. Mais dans le meme temps, ils augmentent les charges de la commune.

       Mais taisez-vous, ces gens-là comptent que toutes ces incohérences se produisent dans le grand secret.
       Halte au "matraquage fiscal"... de la droite en l'occurrence et par voie détournée.

Ecomouv’ : les travailleurs ne sont pas des Kleenex

L’écotaxe à peine suspendue, la société Ecomouv’, société privée qui avait obtenu un contrat fabuleusement avantageux pour assurer le prélèvement de cette taxe, a mis au chômage partiel 210 employés du site de Metz. 60 autres travailleurs qui bénéficiaient d’une formation financée par la région Lorraine et qui devaient être embauchés, ont été renvoyés.

     Les grandes sociétés propriétaires d’Ecomouv’, dont Benneton en Italie mais aussi ici SFR, Thalès ou la SNCF, ont encaissé des millions en construisant les portiques et s’apprêtaient à toucher une rente de centaines de millions d’euros..
    Elles doivent maintenir tous les emplois en embauchant les travailleurs sur d’autres activités.

De Gaulle : embouteillage à Colombey

Ce week-end, il y avait bousculade sur la tombe de De Gaulle. On trouvait, pêle-mêle, des dirigeants de l’UMP, Anne Hidalgo candidate PS à la mairie de Paris, ou encore Philippot, dirigeant du FN. De Gaulle est aussi régulièrement célébré pour son patriotisme par Mélenchon et par le PCF, qui avait gouverné avec lui en 1945.
    Leur De Gaulle fut d’abord un général réactionnaire. En 1944-45, il réhabilita la police et tout l’appareil d’État au service de Pétain et de sa politique férocement antisémite et anticommuniste, recyclant des hommes comme Papon. En Mai 1968, De Gaulle fut conspué par des millions de grévistes et de manifestants.

     Voilà les actes glorieux du personnage dont tous les dirigeants politiques invoquent les mânes. On leur laisse le symbole et les références, sans aucun regret.

Portugal : les travailleurs ne veulent pas être saignés à blanc

Tout au long de la semaine dernière, les grèves et les manifestations se sont multipliées au Portugal. Les travailleurs des services publics s’opposent au projet de budget gouvernemental pour 2014. Le projet prévoit des suppressions de postes, l’allongement de la durée du travail de 35 à 40 heures, et une nouvelle baisse des salaires. Au-delà de 600 euros bruts, la baisse serait de 2,5 à 12%.
Un chauffeur de bus de Lisbonne qui gagne 900 euros pourrait perdre 7 à 8% sur un salaire qui a déjà été réduit de 20% ces dernières années.

      Pour que les banquiers qui ont endetté le Portugal continuent de percevoir leurs profits, le gouvernement affame les travailleurs. Mais ils ne se laissent pas faire.



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lundi 11 novembre 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière de ce lundi 11 novembre

Comme ses prédécesseurs, Hollande mène une politique de classe

Beaucoup, à droite comme à gauche, critiquent la politique du gouvernement en accusant Hollande d’indécision et de manque d’autorité. Même les psychologues s’en mêlent, expliquant les nombreux changements de pied de Hollande par« son enfance passée à faire le grand écart entre une mère de gauche et un père de droite » !
     Il est ridicule d’allonger Hollande sur le divan du psychanalyste pour comprendre sa politique. Elle est celle de tout président de la République : elle vise à préserver le système capitaliste et la classe qui en profite, la bourgeoisie. Si Hollande donne l’impression de changer de discours en permanence et de ne pas savoir où il va, c’est qu’à la différence de la droite, il ne veut pas l’assumer ouvertement.
     Les socialistes au pouvoir sont dans le double discours, coincés qu’ils sont entre les attentes de leur électorat et les attentes de la bourgeoisie dont ils sont les gestionnaires fidèles. Mais ils font la politique que le patronat leur demande.
     Pour ArcelorMittal, Hollande a défendu Mittal malgré la pression en faveur de la nationalisation du site de Florange. Face à la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, il a défendu la famille Peugeot contre les ouvriers qui se sont battus quatre mois.
     Hollande a renié son engagement électoral de faire payer un peu plus d’impôt aux plus riches en capitulant face aux « pigeons » et en annulant la taxe sur les résultats des entreprises. Mais il n’a pas reculé sur les impôts payés par les travailleurs. Sur la TVA, qui augmentera le 1er janvier prochain, le gouvernement ne recule pas, alors même que la TVA est l’impôt le plus injuste qui soit parce qu’il pèse d’abord sur les classes populaires. C’est une politique de classe, c’est un « cap » politique !
     Hollande gouverne pour servir les intérêts des capitalistes ; il a été formé, sélectionné pour cela. On nous dit que nous sommes en démocratie et que la population choisit ses dirigeants, mais une série de filtres présélectionne le personnel politique en fonction de son dévouement au système.
     Pour être à la tête des grandes villes, des départements, des régions ou au gouvernement, il faut avoir montré patte blanche aux financiers et aux capitalistes. Il faut avoir fait la preuve de sa loyauté. De ce point de vue, il n’y a pas de différence entre Sarkozy et Hollande.
     Si la situation a empiré avec Hollande, ce n’est même pas une question de différence de politique car celle de Hollande et de Sarkozy se ressemblent comme deux gouttes d’eau. C’est que la crise économique s’approfondit et que les attaques du patronat contre la classe ouvrière redoublent d’intensité.
     Chaque fermeture d’usine ou suppression d’emploi est une attaque de plus contre les travailleurs. Rien ne pousse, par exemple, Pinault, une des plus grandes fortunes du pays et actionnaire principal de La Redoute, à céder son entreprise en menaçant 700 employés à Roubaix, si ce n’est sa rapacité. C’est aussi pour faire plus de profits que Goodyear ne veut plus produire de pneus à Amiens et programme 1173 licenciements.
     Les ouvriers de FagorBrandt, Alcatel, de l’agroalimentaire en Bretagne, ne sont pas victimes de la crise, ils sont victimes de la voracité capitaliste. Car ces entreprises que l’on nous présente comme en très grande difficulté sont liées à des groupes d’actionnaires et à des banques qui continuent de s’enrichir. Leur interdire de licencier serait une mesure de salut public.
     Sauf à y être contraint par une mobilisation massive des travailleurs, le gouvernement Hollande- Ayrault n’interdira pas au patronat de licencier. Il ne fera rien qui s’oppose aux intérêts des capitalistes. Il en est, au contraire, le complice et le serviteur fidèle.
    Pour servir le patronat, surtout le grand patronat, le gouvernement lui a fait le cadeau du crédit d’impôt compétitivité, il a légalisé la flexibilité et le chantage à l’emploi, il s’est attaqué aux retraites et poursuit les coupes dans les services publics. Faire passer une telle politique comme étant favorable aux intérêts des travailleurs nécessite bien quelques hésitations et autres contorsions ! C’est le lot de tous ceux qui gouvernent et qui sont payés pour justifier et faire passer auprès de la population les mauvais coups décidés par les grands actionnaires et autres PDG.
Au-delà de la politique anti-ouvrière du gouvernement, les travailleurs doivent viser aussi ceux qui tirent les ficelles, la bourgeoisie, les licencieurs, les exploiteurs. Il leur faut se défendre contre les licenciements, contre la dégradation de leur pouvoir d’achat, contre l’aggravation de l’exploitation, contre les cadeaux faits au patronat qui se traduisent en nouveaux impôts pour tous.
Alors que les capitalistes leur mènent la guerre sociale, les travailleurs doivent lever leur propre drapeau, celui de la lutte de classe.