jeudi 11 juillet 2013

EDF – deux hausses de 5 % annoncées : les usagers au secours des bénéfices, un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière

EDF – deux hausses de 5 % annoncées : les usagers au secours des bénéfices

C'est le nouveau ministre de l'Écologie et de l'Énergie, remplaçant Delphine Batho, qui a eu pour rôle d'annoncer les futures hausses des tarifs de l'électricité. Celles-ci étant toujours réglementées par l'État, c'est donc lui qui prend la décision. Ce sera 5 % de hausse en août 2013, et à nouveau 5 % en août 2014.
C'est moins, nous répète-t-on en boucle, que les préconisations de la Commission de régulation de l'énergie. Comme à chaque fois, depuis plusieurs années, les compagnies productrices de gaz et d'électricité et les organismes de régulation défendent des hausses bien plus fortes, alors que l'État dit vouloir modérer plus ou moins les appétits d'EDF, de GDF Suez et des autres. À moins qu'il s'agisse là d'une attitude complice voulant faire croire que le moins pire est acceptable. Mais même si c'est moins que pire, les futures hausses ne sont pas justifiées.
Selon EDF, il faut depuis Fukushima renforcer la sécurité des installations nucléaires et cela coûte cher. L'Autorité de sureté nucléaire, l'ASN, avait un moment chiffré à 10 milliards d'euros le coût des travaux nécessaires. C'est probablement sous-évalué et personne ne sait ce qu'il en coûtera réellement. Mais EDF a réalisé 4,2 milliards de bénéfices en 2012 après 3 milliards en 2011 et ce n'est pas près de s'arrêter. Autant que ces bénéfices servent à améliorer la sûreté ainsi que les lignes de transport.
Mais il y a belle lurette qu'EDF a abandonné son rôle de service public (jamais parfaitement assuré d'ailleurs) et que ses dirigeants ne songent qu'à amasser des milliards, souvent investis en spéculations diverses à l'étranger où EDF réalise 46 % de son chiffre d'affaires.
Aux travaux indispensables s'ajoute la hausse des dépenses de la CSPE, la Contribution au service public de l'électricité, qui n'a de public que le nom. Dans cette CSPE, il y a notamment le financement des aides à l'électricité « verte », solaire et éolienne. Les deux sont marginales du point de vue de la production, surtout le solaire, mais coûtent cependant une fortune, car EDF doit racheter les productions locales. En tout, en 2013, il y en a pour deux milliards et demi d'euros et cela ne cesse d'augmenter.
Les gestes des précédents et de l'actuel gouvernement pour séduire l'électorat écologiste en subventionnant les énergies dites « renouvelables » sont supportés par l'ensemble des usagers qui n'ont jamais été consultés.
Les hausses de l'électricité sont la résultante de tout cela et surtout de la volonté d'EDF, et de ses concurrents bien sûr, d'aligner un jour ses tarifs sur ceux des voisins européens, bien plus chers.
En tout cas l'annonce des hausses des tarifs s'est traduite immédiatement par la hausse du cours de l'action EDF. La Bourse fonctionne comme un « compteur intelligent »...
André VICTOR

Livret A : votre argent m’intéresse

Alors que le gouvernement s’apprête à baisser encore le taux du livret A, le directeur de la Caisse des Dépôts et Consignation propose qu’on le ramène à à peine 1%, sous prétexte que cela permettrait de financer à moindre coût la construction de logements.
     Pour ces gens-là, le peu qu’on laisse aux petites gens est toujours trop. Il ne leur viendrait pas à l’esprit qu’on puisse prendre sur les milliards de bénéfices des banques et des trusts, pour construire à prix coûtant les millions de logements qui manquent.

mercredi 10 juillet 2013

Santé : Vers une santé encore plus dégradée

L’Assurance-maladie a présenté son plan pour économiser 2,5 milliards d’euros dans le cadre du prochain projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale.
      Les mesures retenues visent les patients. Les attaques se porteraient sur les arrêts maladie soi-disant trop longs, les opérations de la prostate trop fréquentes, voire le dépistage de certains cancers, prétendus inutiles chez les personnes âgées.
     En somme, à force d’économies, la Sécurité sociale n’est-elle pas en passe de devenir un organisme... d’insécurité sociale ?

Contrôles... sans contrôleurs ?

Le ministère des Finances chercherait à rendre les contrôles fiscaux plus efficaces. Mais dans le même temps, 2 564 postes vont être supprimés l’année prochaine à Bercy.
     Cherchez l’erreur.
 
Ministère des finances à Paris : des murs, et des travailleurs en nombre ?
 

Vilogia- Montigny-les-Cormeilles : méfiance, méfiance...

Vilogia est le bailleur HLM important qui doit acheter les logements de Montigny à AB-Habitat sans consultation des locataires.
     Nous avons trouvé par hasard l'information suivante, extraite d'une lettre de deux conseillers PCF d'une commune du Nord à propos de ce bailleur :
"Lettre envoyée au Maire de Wasquehal :  
 
 
Monsieur le Maire,
 
Le groupe privé de service collectif, VILOGIA, ne respecte pas nos concitoyens que sont ses locataires.
 
Premier point, un rappel :
Le 19 novembre 2009, par courrier, j’attirais votre attention sur la situation des locataires des appartements Vilogia concernant les régularisations de charges.
 
En effet, ce « bailleur dit social » avait décidé en avril 2008 de remettre en service des répartiteurs de chauffage dont il ferait supporter la charge financière aux locataires à raison de 4,05 € par an et par radiateur.
Ces répartiteurs ont été posés en septembre 2008 et sont devenus opérationnels en octobre 2008. Dans le courrier qui vous était destiné en novembre 2009, vous avez pu constater que les charges liées à ces répartiteurs étaient complètement démesurées puisque que pour un service effectif de 3 mois en 2008 de ces appareils, les charges ont pu atteindre plus de 10 € par appareil au lieu de 4,05 € pour une année complète.
 
Deuxième point, aujourd’hui :
Le groupe Vilogia a décidé, sous critère d’une meilleure maîtrise des charges liées à la consommation d’eau froide et d’eau chaude (comme en 2008 pour les répartiteurs de chauffage), de passer à la société des eaux du Nord la gestion directe de l’eau.
Cela se traduira par une modernisation des équipements, (mise en place de compteurs disposant de module de télé relève) mais aussi par une facturation de ce qui est appelé « abonnement de relève » par compteur.
Au-delà de la complexité d’une facturation équitable et juste de la partie chauffage de l’eau, n’est-il pas anormal que cela soit le locataire qui paye les frais supplémentaires liés à la structure des installations intérieures qui ont été réalisées à l’économie lors de la construction des immeubles..."
 
La question est : quand on nous dit que la vente de Montigny n'aura pas d'incidences pour les locataires aujourd'hui et demain, il n'y a aucune raison de le croire.

EDF : 5 % de hausse pour août, un gouvernement aux ordres

EDF fait des bénéfices mais ce n’est jamais assez pour les actionnaires. L’entreprise demande donc une hausse importante des tarifs.
     Le gouvernement a fait mine de froncer les sourcils, mais le nouveau ministre de l’Écologie et de l’énergie a donné son feu vert pour une hausse de 5% en août, suivie d’une deuxième de 5% encore l’année prochaine.
     Alors qu’un foyer sur dix n’arrive plus à payer sa facture d’électricité, le racket va donc s’aggraver, avec la complicité du gouvernement.
     Il faut l'annulation de cette hausse scandaleuse.

mardi 9 juillet 2013

Estrosi chasse sur les terres de l’extrême-droite

Dans une émission de radio, Estrosi, le maire de Nice, a vanté sa « méthode » pour expulser les gens du voyage et les Roms de sa commune. Il l’a fait en décrivant avec force détails la façon dont il avait menacé des gens du voyage qui avaient installé leurs caravanes sur un terrain de football où ils comptaient rester deux à trois semaines. « J’en ai maté d’autres, je vous materai », aurait-il dit à ces familles.
     Quelques jours plus tôt, Jean-Marie Le Pen, dans cette même ville, avait fait un discours sur les « hordes » de Roms qui allaient bientôt déferler sur Nice…
Estrosi montre que cette droite dite « républicaine » peut cultiver les mêmes préjugés racistes et xénophobe que l’extrême droite, sans même s’inquiéter des conséquences humaines et sociales de son discours.
     Que ne ferait-il pas pour quelques voix de plus qui lui permettraient de caler de nouveau ses fesses dans son fauteuil de maire de Nice

Égypte : la population laborieuse n’a rien de bon à attendre de l’armée, l'éditorarial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière

Égypte : la population laborieuse n’a rien de bon à attendre de l’armée
En Égypte, deux ans après qu’une puissante vague populaire a chassé le général Moubarak qui imposait sa dictature au pays depuis plus de trente ans, une seconde vague, bien plus puissante encore, s‘est produite. On parle en effet de 15 à 20 millions de manifestants, chiffres considérables à l’échelle d’un pays qui compte 100 millions d’habitants.
     Sans délai, l’armée - ou plutôt l’état-major - s’est interposé –imposé, devrait-on dire- sur le devant de la scène, décidant l’éviction immédiate du président en place, Mohamed Morsi, le représentant des Frères musulmans. Ce dernier est arrivé au pouvoir par les urnes, mais il avait établi un régime qui n’était ni moins rude ni plus démocratique que celui de son prédécesseur. Rude, il l’était à l’égard de la population pauvre, autant dire de l’immense majorité des Égyptiens, en particulier à l’égard des femmes. Le régime de Morsi était de plus en plus mal supporté, comme l’on montré les foules immenses de manifestants.
     Les représentants des grandes puissances, en la personne de Hollande pour la France et d’Obama pour les États-Unis, font semblant d’hésiter. Faut-il choisir, laissent-ils entendre, entre une légitimité issue des urnes et un pouvoir issu de la rue, même quand ce pouvoir a été immédiatement confisqué par l’armée ?
     En réalité, les dirigeants de ces grandes puissances dites démocratiques ne se posent pas véritablement la question. Pour la simple raison qu’ils n’ignorent rien de cette armée égyptienne qui vient de prendre directement le pouvoir. Elle est, en effet, financée pour une grande part par les États-Unis, et ses officiers sont formés dans les académies militaires américaines. Et c’est là une politique ancienne, bien antérieure à la chute de Moubarak.
    Ce n’est donc pas tant l’attitude de l’armée égyptienne qui peut inquiéter les dirigeants américains. Ils disposent de moyens importants pour la contrôler et lui dicter ses choix. Ce qui les inquiète, ce sont ces dizaines de millions de femmes et d’hommes qui ne se sont pas inclinés devant le choix sorti des urnes, il y a tout juste un an, en juin 2012, et qui, expérience faite, ont su dire « il y a maldonne ».
    Mais les manifestants ne se sont pas contentés d’attendre les échéances fixées par un calendrier électoral décidé par les hommes du pouvoir en place et que ces mêmes hommes peuvent modifier à leur gré. Ils ont pris la parole, directement, exprimant haut et fort ce qu’ils ne voulaient plus, dans la rue cette fois. Et du même coup, ils ont réaffirmé ce qu’ils voulaient : la liberté, c’est sûr, mais aussi du travail et du pain.
    Certains, en Égypte même, ceux du moins dont le discours est relayé par les médias ici, en France, présentent cette armée comme un bouclier, comme le garant de la volonté populaire et comme l’instrument qui permettrait la satisfaction des revendications populaires.
     On ne peut connaître avec précision quelle est la réalité en Égypte et, en particulier, comment et dans quel sens évolue l’opinion populaire. Mais croire et faire croire que l’armée et ses officiers peuvent réaliser les aspirations des millions de manifestants, c’est avoir et surtout semer des illusions qui pourraient avoir des conséquences tragiques.
L’armée au service du peuple en Égypte, cela ne s’est jamais vu. De Neguib en 1953 à Moubarak, on a vu se succéder à la tête du pays des généraux qui, tous, ont assuré la continuité de la dictature.
     Certes, l’armée égyptienne qui est une armée de conscription organise en son sein plusieurs centaines de milliers d’hommes qui gardent de multiples liens vivants avec la population, qui rendent la base de cette armée forcément sensible aux aspirations populaires.
     Mais ce n’est pas cette armée-là qui décide. Ceux qui décident, c’est une caste d’officiers à qui on a, de génération en génération, inculqué un profond mépris du peuple. Et il n’y a rien à attendre de bon de ce côté-là pour les classes populaires.
     En Égypte, comme partout, il faudrait qu’apparaissent des militants capables d’offrir à la classe ouvrière, nombreuse et expérimentée, des perspectives révolutionnaires, sur son terrain de classe et non à la remorque de telle ou telle équipe de prétendus sauveurs suprêmes.
     Il n’est pas dit que, dans le cours des événements, ils ne puissent pas surgir.