EDF – deux hausses de 5 % annoncées : les usagers au secours des
bénéfices
C'est le nouveau ministre de l'Écologie et de l'Énergie, remplaçant Delphine Batho, qui a eu pour rôle d'annoncer les futures hausses des tarifs de l'électricité. Celles-ci étant toujours réglementées par l'État, c'est donc lui qui prend la décision. Ce sera 5 % de hausse en août 2013, et à nouveau 5 % en août 2014.
C'est le nouveau ministre de l'Écologie et de l'Énergie, remplaçant Delphine Batho, qui a eu pour rôle d'annoncer les futures hausses des tarifs de l'électricité. Celles-ci étant toujours réglementées par l'État, c'est donc lui qui prend la décision. Ce sera 5 % de hausse en août 2013, et à nouveau 5 % en août 2014.
C'est moins, nous répète-t-on en boucle, que les préconisations de la
Commission de régulation de l'énergie. Comme à chaque fois, depuis plusieurs
années, les compagnies productrices de gaz et d'électricité et les organismes de
régulation défendent des hausses bien plus fortes, alors que l'État dit vouloir
modérer plus ou moins les appétits d'EDF, de GDF Suez et des autres. À moins
qu'il s'agisse là d'une attitude complice voulant faire croire que le moins pire
est acceptable. Mais même si c'est moins que pire, les futures hausses ne sont
pas justifiées.
Selon EDF, il faut depuis Fukushima renforcer la sécurité des installations
nucléaires et cela coûte cher. L'Autorité de sureté nucléaire, l'ASN, avait un
moment chiffré à 10 milliards d'euros le coût des travaux nécessaires. C'est
probablement sous-évalué et personne ne sait ce qu'il en coûtera réellement.
Mais EDF a réalisé 4,2 milliards de bénéfices en 2012 après 3 milliards en 2011
et ce n'est pas près de s'arrêter. Autant que ces bénéfices servent à améliorer
la sûreté ainsi que les lignes de transport.
Mais il y a belle lurette qu'EDF a abandonné son rôle de service public
(jamais parfaitement assuré d'ailleurs) et que ses dirigeants ne songent qu'à
amasser des milliards, souvent investis en spéculations diverses à l'étranger où
EDF réalise 46 % de son chiffre d'affaires.
Aux travaux indispensables s'ajoute la hausse des dépenses de la CSPE, la
Contribution au service public de l'électricité, qui n'a de public que le nom.
Dans cette CSPE, il y a notamment le financement des aides à l'électricité
« verte », solaire et éolienne. Les deux sont marginales du point de vue de la
production, surtout le solaire, mais coûtent cependant une fortune, car EDF doit
racheter les productions locales. En tout, en 2013, il y en a pour deux
milliards et demi d'euros et cela ne cesse d'augmenter.
Les gestes des précédents et de l'actuel gouvernement pour séduire
l'électorat écologiste en subventionnant les énergies dites « renouvelables »
sont supportés par l'ensemble des usagers qui n'ont jamais été consultés.
Les hausses de l'électricité sont la résultante de tout cela et surtout de la
volonté d'EDF, et de ses concurrents bien sûr, d'aligner un jour ses tarifs sur
ceux des voisins européens, bien plus chers.
En tout cas l'annonce des hausses des tarifs s'est traduite immédiatement par
la hausse du cours de l'action EDF. La Bourse fonctionne comme un « compteur
intelligent »...
André VICTOR