jeudi 27 juin 2013

Argenteuil (Val-d'Oise) : solidarité contre les agressions racistes ! (un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de ce jour)

Argenteuil (Val-d'Oise) : solidarité contre les agressions racistes !

À Argenteuil, le 20 mai dernier, une jeune femme de 17 ans était violemment agressée par des voyous, jetée à terre, injuriée, rouée de coups et traitée de « sale Arabe » sous prétexte qu'elle portait un voile.
     Le 13 juin, une autre jeune femme a été agressée pour la même raison, d'une façon tout aussi violente. Elle était enceinte de quatre mois et a fait une fausse couche.
    Les faits de délinquance et de violence raciste et xénophobe qui se produisent à Argenteuil comme dans bien d'autres communes populaires sont inadmissibles. Dans la ville, l'augmentation du nombre de policiers n'a qu'une efficacité limitée pour assurer la sécurité de tous, sans compter que les policiers peuvent intervenir de façon disproportionnée, affichant parfois eux-mêmes des comportements racistes. Ainsi, le 11 juin, une autre jeune femme voilée, elle intégralement, a été interpellée violemment par les policiers et il s'en est suivi une échauffourée entre habitants et policiers.
     Ceux qui brutalisent ainsi les femmes sous prétexte qu'elles affichent leur religion par leur tenue vestimentaire ne sont rien d'autre que des voyous qui cherchent à faire monter la haine au sein de la population. Ils doivent être non seulement condamnés mais combattus, car ils sont dangereux ; pas seulement pour les femmes agressées, mais pour l'ensemble des classes populaires.


                                                                                             Correspondant LO

 Suite à la parution sur notre blog de cet article, nous avons reçu la demande de précision suivante que nous transmettons :
"Attention sur un aspect de ce qui apparaît sur votre site, à savoir la réaction concernant l’incident survenu le 11 juin suite à un contrôle de police.
Le 11 juin la femme voilée intégralement n’a nullement été « interpellée violemment par les policiers », elle a été contrôlée tout à fait normalement et, d’après nos éléments, avec même précaution de la part de la police.
Les incidents sont survenus suite au fait que plusieurs hommes ont refusé le principe même de ce contrôle et ont pris à parti les policiers. Suite à l’attroupement créé par l’incident, la police a usé de gaz lacrymogène pour disperser l’attroupement qui se faisait autour d’eux et à ce moment là peut-être de façon disproportionnée."
 

Peillon dans ses œuvres à Epinay-sur-Seine

La partie d’Orgemont de la commune d’Epinay-sur-Seine est un quartier populaire où les difficultés ne manquent pas. C’est vrai en particulier au niveau de l’école. Les établissements sont classés en « zones d’éducation prioritaire ».
      Le monsieur qui veut « refonder l’école », le sieur Peillon, vient pourtant de faire un très mauvais coup aux élèves, à leurs parents, à leurs enseignants, de l’école élémentaire Jean-Jacques Rousseau 2. Alors que les effectifs de l’école sont totalement dans les normes de son propre ministère pour maintenir une classe, les personnels et les parents viennent d’apprendre à quelques jours des vacances que Peillon via son recteur de Créteil et via l’inspection académique veut supprimer une classe pour la rentrée prochaine dans cette école ! Tant pis alors pour lui que, si cela se faisait, les effectifs par classe rendent la vie de tous encore plus difficile.
      Le ministre fait beaucoup de vent. Une peillonnade est un effet d’annonce… que contredit la réalité.

      Les enseignants seront en grève demain vendredi. Ils veulent le maintien de la classe.

De vrais moyens pour l'école des quartiers populaires

Brésil : Après des victoires partielles, la population toujours mobilisée, un article dans Lutte Ouvrière de cette semaine

Brésil : Après des victoires partielles, la population toujours mobilisé
 
Jeudi 20 juin, plus d'un million de manifestants protestaient contre les hausses des tarifs des transports dans plus de cent villes du Brésil, dont 300 000 à Rio. Les hausses envisagées ont été annulées dans une soixantaine de villes, dont Rio et Sao Paulo. Mais le mouvement, qui selon les sondages a le soutien de trois Brésiliens sur quatre, ne semble pas près de s'éteindre. Ses revendications se sont en effet étendues à tous les services publics, en particulier la santé et l'éducation, que l'État sacrifie alors qu'il consacre des milliards à la préparation du Mondial de football et des jeux Olympiques.
     Le mouvement est parti de Sao Paulo le 6 juin. D'autres villes importantes avaient déjà manifesté auparavant, comme Porto Alegre début avril, Natal ou Santarem en mai, et cela fait plus de deux ans que le mouvement Passe libre milite pour la gratuité des transports, en particulier pour les étudiants. Le Brésil est un État fédéral, aussi vaste que les États-Unis, largement décentralisé. Mais Sao Paulo en constitue le coeur économique, son agglomération réunit plus de 20 millions d'habitants et de nombreuses grandes entreprises. La manifestation du 6 juin s'est renouvelée le 7, le 11, le 13, puis le 17 où la majorité des grandes villes étaient dans la lutte.
     Le tarif des transports publics n'est que la raison la plus récente et la plus visible du mécontentement populaire. Il y a aussi l'insuffisance de transports publics dans ces agglomérations géantes, leur mauvaise organisation, les conditions indignes dans lesquelles on voyage. Et, au-delà des transports, il y a la santé et l'éducation, qui n'ont jamais été développées de façon satisfaisante et dont les « réformes » successives ont réduit l'accès pour la population la moins riche. Il y a aussi le logement, que les préparatifs du Mondial et des jeux Olympiques remettent en cause directement. Aussi bien pour construire les installations sportives et hôtelières que pour « sécuriser » les villes, des quartiers entiers d'habitations populaires sont vidés et détruits. Certains sont des bidonvilles, mais à Rio, par exemple, un quart de la population y vit, jusqu'en plein centre-ville. Les habitants des bidonvilles sont en majorité ouvriers et employés, à qui leurs revenus interdisent de se loger ailleurs. 170 000 seraient en voie d'être expulsés et, même si certains seront relogés, ce sera à des dizaines de kilomètres.
     Les manifestants protestent en même temps contre la corruption, qui réunit capitalistes et politiciens. Les capitalistes financent les campagnes électorales et reçoivent en retour cadeaux, commandes publiques et facilités de toute sorte. Les équipes gouvernementales de Lula, président de 2003 à 2010, ont été, elles aussi, décimées par des scandales successifs. Dilma Roussef, en deux ans et demi de présidence, a déjà dû se débarrasser en toute hâte de sept ou huit ministres, dont un Premier ministre, impliqués dans des affaires de marchés publics frauduleux. Et la corruption n'est pas moindre au niveau des États et des municipalités.
Vendredi 21 juin, après avoir rencontré certains animateurs du mouvement, la présidente est intervenue à la télévision pour tenter de calmer le mécontentement. Elle a d'abord tempêté contre les « violences » perpétrées selon elle par les manifestants &ndash ; et qui ont généralement résulté de l'intervention musclée de la police. Elle a promis d'améliorer les services publics, en particulier de consacrer à l'éducation tout l'argent qu'elle tirerait de la vente future des concessions pétrolières. Elle a assuré que l'argent consacré aux installations sportives, avec 11 milliards d'euros pour le Mondial de football, serait entièrement remboursé par les entreprises qui en assureraient le fonctionnement (et empocheraient 50 milliards de profits attendus). Elle a réitéré ses engagements de combattre la corruption. Lundi 24 juin, elle réunissait les gouverneurs et les maires des grandes villes. Elle parle maintenant de réformer la Constitution.
     Il semble qu'elle n'ait pas convaincu grand monde. Les manifestations n'en ont pas moins continué un peu partout. Un appel à la grève générale circule sur les réseaux sociaux pour le lundi 1er juillet. Dans un pays où l'essor économique marque le pas et où l'élection présidentielle se tiendra l'an prochain, les dirigeants politiques, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition, ont des raisons d'être inquiets.

                                                                            Vincent GELAS

mercredi 26 juin 2013

Dassault-Argenteuil : extraits du dernier bulletin Lutte Ouvrière de l’usine

Le ciel est dégagé
Le salon du Bourget s’est terminé sur les autosatisfactions des dirigeants des entreprises du secteur aéronautique : prouesses technologiques, carnets de commandes remplis et perspectives au beau fixe nous dit-on.
     Ah bon. Les salaires et les emplois vont sans doute décoller alors ?

Trous de mémoire ?
La grande majorité d’entre nous n’a pas eu droit aux journées  réservées aux professionnels du salon du Bourget. C’est pourtant précisément le moment choisi par la direction pour nous rappeler les règles du présentéisme.
     Professionnels à l’usine mais simples amateurs pour le salon : la direction ne souffre-t-elle pas elle aussi de quelques absences ?

Un exemple à suivre
Pour S. Dassault, l’embellie est permanente. Ainsi, une de ses nombreuses rémunérations, celle d’administrateur de la GIM Dassault, a progressé de 50%, passant de 400 000 euros à 600 000 euros de 2011 à 2012.
      Il a dû beaucoup travailler.

Mots doux
D’habitude quand la direction nous écrit, on est obligé de recompter.

     Mais cette fois elle nous écrit pour nous dire que c’est elle qui compte... sur nous.

...

Réseau Saint-Lazare : l'application n'y fera rien

Faute d'embauche, téléchargez l'application ! 

La SNCF vient de recevoir un prix pour le développement d’une nouvelle application pour les téléphones portables. Elle permettrait de connaître en temps réel quels sont les trains surchargés pour en prendre d’autres.
      Comme si les salariés de la région parisienne avaient le choix de leurs horaires et pouvaient échapper aux conditions de transport harassantes ! Les voyageurs seront toujours serrés comme des harengs en boîte avec des durées de plus en plus longues pour rejoindre leurs lieux de travail.
      Quant à utiliser un gadget électronique pour pallier le manque d’embauche de personnel à la SNCF, le manque d’achat et d’entretien du matériel, c’est un bricolage dérisoire.

Sortir pour se consoler son portable n'est parfois même pas possible

mardi 25 juin 2013

Frontière Mexique- Etats-Unis : pays de la liberté ou camp retranché ?

Le Sénat américain vient d’approuver un plan visant à rendre encore plus étanche la frontière entre le Mexique et les États Unis. 3,2 milliards de dollars vont être dépensés pour recruter 20 000 policiers, ajouter des caméras, des barbelés, acheter des hélicoptères ou des drones pour le plus grand profit des entreprises de sécurité et d’armement.
     Cette véritable guerre menée par Obama contre les travailleurs latino-américains n’empêchera pas un seul migrant de tenter sa chance pour fuir la misère et le chômage de son pays. Mais ils seront plus nombreux à perdre leur vie (déjà plus de 5 000 morts en dix ans) et à tomber dans les griffes de passeurs sans scrupules.
        Peut-on vivre réellement librement dans un pays « protégé » par des barbelés et des miradors ?


Conseil municipal d'Argenteuil : interventions et prises de position de Lutte Ouvrière

Conseil Municipal d’Argenteuil du 24.06.13 :
nos votes et nos interventions
(Il peut y avoir un petit décalage entre ces textes et la réalité)

Points 1-2-3-4-5-6-7-8 se rapportant au budget : abstention : déclaration préalable suivante :

A l’occasion de cette délibération et des suivantes se rapportant au budget, je voudrais faire, au nom de Lutte Ouvrière, la déclaration suivante.

     Les éléments de budget qui nous sont présentés dans ces différents points ne contiennent à première vue rien de choquant. Mais nous refusons la solidarité que manifeste la municipalité avec la politique du gouvernement. Depuis qu’il est en place, quoi qu’en disent les élus socialistes, les mesures en faveur des patrons se sont multipliées et sont autant de mesures contre les travailleurs.
     Hollande vient d’annoncer une nouvelle réforme sur les retraites, qui augmentera le nombre d’annuités à 43 ou 44 ans, forçant les salariés à travailler jusqu’à 65, 66 ou 67 ans alors même que le nombre de chômeurs ne cesse de croître. Les prétextes invoqués sont l’allongement de la durée de la vie. Mais pourquoi les travailleurs devraient-ils être pénalisés parce qu’on vit plus longtemps ? Autre prétexte, les caisses de retraite sont en déficit. Mais on trouve des milliards pour aider les patrons, qui soi-dit en passant continuent de fermer les usines tout en versant des dividendes aux actionnaires. Et quand il s’agit des salariés, le gouvernement n’a plus un sou ! Ce n’est pas cela une politique de gauche !
     Dans le domaine municipal, à Argenteuil aussi, nous subissons les conséquences de la réduction des budgets publics, de ceux des collectivités territoriales, des caisses sociales, tout ça, pour trouver les fonds nécessaires pour répondre aux demandes des grandes entreprises.
     Les taux des impôts locaux n’augmenteront pas dans le cadre du budget municipal, mais tout augmente par ailleurs ! Les loyers, les biens de consommation, l’électricité, l’essence. Et la hausse de la TVA promise pour le 1er janvier 2014 par le gouvernement viendra encore aggraver la situation des plus pauvres.
     Nous nous abstiendrons donc sur les différents points relevant des comptes de la municipalité.

13 – Organisation de la semaine de l’enfant à partir de la rentrée de septembre 2014
Le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon a engagé à la hussarde une réforme dite des « rythmes scolaires ». Il y avait pourtant à l’Education nationale bien d’autres urgences. Les inégalités se creusent à l’école. Les effectifs d’encadrement sont insuffisants, avec des situations dramatiques au niveau du non remplacement des enseignants. Chaque année, un grand nombre d’élèves terminent leur parcours scolaire sans diplôme et sans véritables perspectives professionnelles. Voilà les urgences.
     Chacun reconnaît que même sur le plan de « rythmes scolaires » favorables à l’enfant, la réforme Peillon n’en est pas une. Elle a laissé de côté l’essentiel, la refonte d’un calendrier annuel qui remettrait en cause les intérêts des groupes de pression du tourisme. Même la modification de la journée de travail de l’élève, proposée dans cette délibération, est à la marge : avec seulement une demi-heure en moins pour les élèves de leur journée d’école, et, dans les faits, une longue et lourde journée qui demeurera pour eux. Une journée commençant toujours aussi tôt pour les enfants dont les parents travaillent, et se terminant toujours aussi tard.
     Il n’est donc pas étonnant que les réactions de ceux qui subiront ces modifications se partagent entre la colère, le dépit, l’amertume, le désenchantement. Ces sentiments s’expriment à travers les votes consultatifs opérés dans les derniers Conseils d’Ecole. J’ai été surpris par la réaction d’un de ces conseils auxquels j’ai participé. Suite à une présentation précise, élaborée, objective voire favorable du directeur de cette école, le vote a donné une unanimité d’abstentions moins trois voix contre. Confronté à ce qui apparaît comme une gigantesque « usine à gaz » dévoreuse de temps, chacun est dubitatif. L’on aggrave une nouvelle fois les conditions de travail des personnels déjà malmenés.
Pour les parents, il n’est pas question qu’il en coûte un centime d’euro supplémentaire, ce qui n’est nulle part affirmé dans la délibération.
     La CGT des personnels territoriaux d’Argenteuil m’a alerté sur le fait que cette délibération pose un problème au niveau de la concertation de l’ensemble des acteurs. Si les parents et les enseignants ont été entendus, la concertation avec le personnel des Ecoles, Asels et Atsems et des centres de loisir ne fait que commencer. Il avait été affirmé aux représentants syndicaux de ces personnels municipaux que le vote de ce soir ne concernerait que l’école le mercredi, mais pas l’organisation des journées avec les questions du début et de la fin des cours, celle-ci faisant l’objet d’une nouvelle délibération lors d’un Conseil municipal ultérieur. Il y a donc sur cette question un grave problème.
    Plus globalement, je voudrais souligner que je me retrouve ce soir dans une situation que, en tant que membre du CA de mon lycée, j’ai bien connue lorsqu’il s’agissait de discuter les moyens d’enseignement alloués pour l’année suivante. On nous disait alors qu’il n’était pas question de se prononcer sur l’enveloppe globale, mais uniquement sur la répartition de ces moyens. Là, on nous dira qu’il ne s’agit pas de se prononcer sur la «réforme dite Peillon » mais uniquement sur son application, rendue obligatoire par la loi, au niveau de la commune d’Argenteuil.
     Monsieur Peillon et le gouvernement ont mis les communes dans une situation très difficile. Une partie importante des moyens municipaux a été mobilisée dans cette affaire. La question du financement dans les années qui viennent au-delà de 2015 n’est pas réglée.
     Les personnels de l’Education ont fait un gros travail et l’adjoint à l’Education comme ses collaborateurs n’ont pas ménagé leur peine, je tiens à le souligner.
     Mais, pour conclure, les élus Lutte Ouvrière voteront contre la délibération qui nous est proposée.

15 – Délibération cadre sur les rapports entre l’enseignement catholique privé sous contrat et la ville d’Argenteuil
Conseil municipal après conseil municipal, les délibérations favorables à l’enseignement privé catholique se multiplient. Nous avions déjà voté contre l’aide communale donnée au collège catholique Sainte-Geneviève pour doubler ses effectifs. Nous y restons toujours opposés, et pour les mêmes raisons : l’argent public doit aller à l’école publique, tenue d’accepter gratuitement tous les enfants, et il n’est pour nous pas question d’accepter que par un biais ou un autre les fonds publics subventionnent l’enseignement privé, confessionnel ou autre. Nous voterons contre cette délibération.

16. Délibération cadre sur l’évolution du fonctionnement de la police municipale.
         La société dans laquelle nous vivons est rongée par le chômage, le recul des services publics et la montée de la misère, accompagnée de faits de délinquance et de violence raciste comme nous venons d’en connaître à Argenteuil.
         Nous comprenons le besoin de sécurité de la population. Mais nous ne pensons pas que les mesures proposées ce soir puissent être efficaces. J’en donne pour preuve le fait que nous avons déjà renforcé les effectifs de la police municipale, de façon importante puisqu’ils sont passés de 13 à 37 et que 50 caméras de vidéo protection ont été installées sans empêcher les actes de malveillance, dont certains, il faut quand même le rappeler, sont venus de dérapages policiers. Il faut donc en conclure que la sécurité n’est pas qu’une affaire de police ou de moyens.
         De plus, le problème serait de faire en sorte que cette police soit mise sous le contrôle de la population et que les commissariats cessent d’être des sanctuaires dans lesquels la population n’a pas droit de regard.
Je fais remarquer que, sur la ville, les actes d’incivilité n’ont pas spécialement augmenté et ne sont pas plus nombreux que la moyenne nationale, même si, comme partout, la dégradation générale des conditions de vie de la population laborieuse entraîne violence, délinquance et expression de plus en plus ouvertes d’idées réactionnaires, intolérantes, racistes, anti-jeunes, homophobes, etc.
         Or ce soir, on nous propose le triplement des effectifs de la police municipale, avec la perspective d’un effectif de 100 agents, celle de la création d’une brigade nocturne et d’une brigade de maîtres-chiens et surtout, l’armement de cette police avec des armes dites de 4ème catégorie, des armes de poing, en l’occurrence des flash-balls.
         Je citerai le secrétaire national du PS aux droits de l’homme qui, en juillet 2009, alors qu’un jeune homme avait perdu un œil lors de l’évacuation violente d’un squat de Montreuil, soulignait le danger de ces flash-balls dans la police nationale :
         « La dotation en flash-balls de la police a été appuyée par l’argument que ces armes seraient non létales et leur usage rigoureusement encadré. Les faits démontrent qu’il n’en est rien. Ces flash-balls sont utilisés de façon offensive en ignorant les principes supposés régler leurs interventions dont celui de « proportionnalité de la riposte », et ceci au risque d’occasionner des dégâts graves (tirs à bout portant, tirs à la tête). »
         Ce qui était vrai en 2009 ne le serait plus en 2013 ?
         Si la solution n’est pas dans l’escalade des moyens de répression, où est-elle direz-vous ? En tout cas, pas dans la direction donnée par monsieur le Maire. Je combats pour changer cette société d’injustice qui engendre la situation que nous connaissons. Mais d’ici là, s’il y a des moyens financiers à mobiliser, je crois que c’est un effort sans précédent –certes, pas seulement au niveau municipal, mais déjà à ce niveau-là- qui devrait être fait au niveau du soutien à la jeunesse, des moyens éducatifs, de l’amélioration de l’école publique, des aides aux milieux populaires en difficulté et des aides à la mobilisation de tous contre les fermetures d’entreprises, contre les hausses de loyer, contre tout ce qui pousse les pauvres vers encore plus de pauvreté.
         Nous voteront résolument contre cette délibération et nous souhaitons profondément ne pas être les seuls.

24 – Mise à disposition des conventions tripartites avec le département et les collèges publics d’Argenteuil pour mise à disposition d’infrastructures sportives

Nous avons là une illustration des difficultés entraînées pour les collectivités territoriales par le désengagement de l’Etat et la réduction des aides. L’Etat se décharge de nombre de ses fonctions sur les collectivités sans leur allouer les financements nécessaires. Résultat : le Conseil général répercute sur les municipalités ses propres difficultés et baisse les subventions pour l’utilisation des infrastructures sportives de 5 euros 80 par heure et par classe. C’est beaucoup. Raison de plus pour que la mairie d’Argenteuil, en faisant l’effort financier nécessaire pour que les collégiens puissent continuer à bénéficier des installations dans les mêmes conditions que précédemment, économise les deniers publics, par exemple –je le répète- en inaugurant la subvention zéro aux établissements non publics.
     Cependant, nous voterons pour cette décision.

Délégation de service public sur les parkings  qui confie la gestion des parkings souterrains à Vinci : abstention

26  et 35 : augmentation des tarifs de diverses activités municipales, centres de loisirs, accueils périscolaires, études dirigées et restauration :
On nous propose une augmentation de 2%. Déjà l’an dernier, l’augmentation avait été de 2% et je m’étais prononcé contre.
     Au niveau du pays, sous prétexte que l’inflation sur un an ne serait que de 0,8%, le gouvernement menace de procéder à une nouvelle baisse du taux de rémunération du livret A, actuellement à 1,75 %. Mais dans le même temps tout ce qui concerne la vie quotidienne augmente : les loyers, l’alimentation, les transports, l’électricité, etc., alors que la plupart des revenus des travailleurs stagnent, ou sont à la baisse, et je ne parle pas des chômeurs et des retraités. Une augmentation même modique de services comme la restauration des enfants de la commune viendrait s’ajouter à toutes les autres. C’est trop.
     Une fois de plus, nous voterons donc contre l’augmentation proposée.



lundi 24 juin 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière

Chômage, pouvoir d’achat, retraite, la coupe se remplit : elle finira par déborder !

Emploi, salaires, retraites, compétitivité, TVA : sur tous ces sujets, il n’y a aucune différence entre la politique menée par Hollande et celle que menait Sarkozy, si ce n’est dans la méthode affichée. A la différence de la droite, qui assumait ses attaques contre les classes populaires, le gouvernement socialiste est plus hypocrite. Comme la réforme du code du travail, la réforme des retraites doit, dit-il, être le fruit du « dialogue social » et de la « concertation ». Quelle mascarade !
     Le gouvernement n’a peut-être pas arrêté toutes les modalités de sa future réforme, mais il en a décidé l’essentiel : la durée de cotisation sera augmentée pour tout le monde, jusqu’à 43 ou 44 années. Les confédérations syndicales et le patronat peuvent discuter pendant des semaines et s’empailler sur des détails, le recul est décidé et programmé par le gouvernement. La date du vote à l’Assemblée est même peut-être fixée. Il ne manque plus que l’enrobage.
     Parce que le gouvernement réfléchit à des aménagements pour les jeunes, les femmes et les métiers pénibles, il parle de réforme « juste ». Mais ce qu’il donnera d’une main, il le reprendra de l’autre car en augmentant la durée de cotisation pour tous, c’est bien tous les travailleurs qui reculeront !
     Quant à prétendre que cette réforme n’aurait rien à voir avec celle de Sarkozy car l’âge de départ ne sera pas touché, c’est se moquer du monde ! Avec 43 ou 44 annuités de cotisation, il faudrait commencer à travailler à 19 et 18 ans pour toucher une retraite complète à 62 ans. Faut-il rappeler qu’un jeune de moins de 25 ans sur quatre est aujourd’hui au chômage ?
     Ce discours sur une réforme « juste » est de la poudre aux yeux. Que le gouvernement parvienne ou pas à entraîner dans son jeu les confédérations syndicales ne rendra pas cette attaque meilleure.
      « Nous vivons plus longtemps, nous pouvons travailler plus longtemps », entend-on du matin au soir. Mais avant de forcer les salariés à travailler jusqu’à 65 ou 67 ans, il faudrait embaucher les chômeurs. Et que dire des centaines de milliers de femmes et d’hommes qui ne « peuvent » pas travailler plus longtemps parce qu’ils sont licenciés, malades ou en invalidité bien avant 60 ans.
     « Nous pouvons travailler plus longtemps » Mais qui parle au nom de ce « nous » ? Des sénateurs ? Des ministres ? Des grands patrons ? Eh bien, il faut croire que ce n’est pas le travail qui les use ! Sur le terrain de l’espérance de vie, « nous » ne sommes pas du tout égaux : entre un cadre et un ouvrier, il y a sept ans d’espérance de vie en moins.
     Et ces chiffres ne disent rien de l’état de santé ! Tous les retraités ne se portent pas aussi bien que les seniors montrés dans les publicités, et c’est sans même parler des travailleurs qui ont eu des métiers pénibles, de ceux qui ont travaillé avec des horaires décalés ou de nuit. C’est sans parler de ceux qui ont été empoisonnés au travail, par l’amiante ou d’autres produits toxiques.
     Oui, l’espérance de vie augmente, et alors ? Tout au long des 19ème et 20ème siècles, l’espérance de vie s’est accrue et c’est allé de pair avec la réduction du temps de travail. Et on voudrait nous faire croire que ce n’est plus possible ! Aujourd’hui, la société part de plus haut, les richesses et les progrès se sont accumulés et continuent à s’accumuler malgré la crise.
     Les travailleurs sont bien placés pour savoir que, même en étant moins nombreux sur les lignes de montage, dans les ateliers ou les bureaux, ils produisent plus. C’est le fruit du progrès mais aussi de l’exploitation, du travail plus intense, des cadences plus dures. Les experts économiques font mine d’oublier les gains de productivité, mais les travailleurs la sentent, eux, dans leurs muscles, leur dos et leurs articulations.
     Les travailleurs ne sont pas dupes des mensonges du gouvernement et de ces experts qui nous font la leçon du matin au soir. Tous ces gens là ne sont experts qu’en sacrifices à imposer aux travailleurs ! À force de mentir, ils feront éclater la colère.
Au Brésil, les manifestations monstres montrent que cette colère peut éclater sans prévenir car les travailleurs ne sont pas prêts à tout supporter. Comme au Brésil, il faut dire « ça suffit » ! On ne peut plus laisser les dirigeants s’en prendre à ce qui est le plus vital pour la population alors que l’argent est dilapidé dans une gabegie financière !

     Il manquera 20 milliards en 2020 pour les retraites ? Que le gouvernement commence par faire payer aux riches les 60 milliards d’évasion fiscale qu’ils doivent chaque année !