Collectivités locales : le gouvernement serre
les cordons de la bourse
La
tenue du congrès des maires a remis dans l'actualité les difficultés financières
rencontrées par les collectivités territoriales, dont bon nombre de communes.
Les
problèmes de Sevran en Seine-Saint-Denis, rappelés à l'occasion de la grève de
la faim de son maire qui réclamait et a fini par obtenir cinq millions d'euros
pour boucler son budget, sont partagés par de nombreuses municipalités.
Depuis des années, les gouvernements n'ont
cessé de diminuer les dotations et subventions aux communes ou aux communautés
de communes, alors que celles-ci s'appauvrissaient sous les effets de la crise
et du chômage croissant. La suppression de la taxe professionnelle, jusqu'alors
payée par les entreprises aux communes qui les accueillaient, a été loin d'être
compensée intégralement, contrairement aux engagements de Sarkozy. Aujourd'hui,
le gouvernement socialiste s'inscrit dans la continuité de la politique
précédente.
Sous prétexte de redressement des comptes
publics, Hollande explique que « des efforts seront demandés à tous, et donc
aussi aux collectivités locales ». On le sait : quand il dit « tous », il
exclut par avance les grands patrons auxquels on propose des cadeaux et
subventions de toutes sortes sans contrepartie. En revanche, en oubliant que
les communes, les départements et les régions ont dû faire face à des
obligations qui étaient il y a quelques années encore du ressort de l'État, les
travailleurs de la fonction publique territoriale sont désignés comme étant
trop nombreux et coûtant trop cher. Les dotations de l'État aux collectivités
locales doivent donc diminuer, de 1,8 milliard d'euros dès l'an prochain
et de 2,25 milliards en 2014-2015. Le chiffre de dix milliards d'économies
supplémentaires à réaliser dans les années prochaines a même été avancé par
Hollande.
Dernièrement, l'État a mis à la charge des
communes les frais liés à la réforme des rythmes scolaires à l'école. Cela
vient s'ajouter aux autres charges existantes auxquelles les municipalités
doivent faire face, comme les crèches, les haltes garderies, les équipements
divers indispensables à la vie quotidienne des populations (transports, aides à
domicile, etc.). Il s'agit là de services utiles, irremplaçables pour la
population, particulièrement dans les communes les plus populaires,
c'est-à-dire aussi les plus pauvres.
Le gouvernement veut imposer l'austérité à
tous les niveaux et la faire appliquer par les responsables des collectivités
territoriales comme par les maires, y compris socialistes et communistes.
Ceux-là risquent de regimber, ce qui se comprend, tout en rencontrant
certainement l'appui de leur population.