À mesure que s’aggrave la crise de l’économie capitaliste, s’intensifient les
coups du patronat contre les travailleurs. On ne compte plus les projets de
licenciements, conséquence ou pas des fermetures d’entreprises. Le pouvoir
d’achat des travailleurs diminue car les salaires ne suivent pas les hausses de
prix, sans même parler des prélèvements supplémentaires. La précarité tend à
devenir la règle : trois quarts des nouveaux embauchés le sont en intérim ou en
CDD.
Il ne faut pas s’en étonner. Le capitalisme des temps de crise, c’est la
guerre de tous contre tous : des capitalistes entre eux, des grandes entreprises
contre leurs sous-traitants ou leurs fournisseurs. Et c’est surtout la guerre de
tout le patronat, du plus petit au plus grand, contre les travailleurs.
Avec un marché en berne, le patronat s’efforce de maintenir ses profits et
les dividendes versés aux actionnaires en volant les travailleurs.
Ne nous faisons pas d’illusions : cette guerre n’est pas finie, elle risque
au contraire de s’aggraver !
Après environ cinq mois de pouvoir de Hollande, il est évident que les
travailleurs ne peuvent compter sur aucune protection, ni même aucune solidarité
de la part du gouvernement. Un Montebourg a beau s’agiter, multiplier les
discours, il n’a pas annulé un seul plan de licenciements, d’ArcelorMittal à PSA
en passant par Doux, Fralib et bien d’autres. En revanche, le gouvernement s’est
aplati devant la fronde des patrons refusant que les bénéfices réalisés en
vendant leur entreprise puissent être taxés au même taux que l’impôt sur le
revenu des salariés.
Au nom de la nécessité de rembourser la dette que l’État a faite pour aider
les banquiers et le grand patronat, le gouvernement vient d’annoncer un plan
d’austérité au moins aussi sévère que ceux de Sarkozy. Et d’autres projets sont
dans les tuyaux qui se traduiront tous par une baisse de pouvoir d’achat des
salariés, comme ce projet d’augmenter très fortement la CSG.
Il faut améliorer la compétitivité, affirment le grand patronat et le
gouvernement. Mais la compétitivité, c’est la concurrence entre capitalistes
avec la peau des travailleurs. Il est même des dirigeants syndicaux qui, toute
honte bue, reprennent le mot et en acceptent l’objectif. Ceux qui le font
montrent par là qu’ils sont bien plus proches du grand patronat que des
travailleurs et de leurs intérêts.
Les travailleurs n’ont pas à accepter d’être de la chair à canon dans la
guerre que se mènent les capitalistes. La seule guerre qui compte est celle que
le monde du travail doit mener aussi bien contre le grand patronat que contre le
gouvernement pour défendre ses conditions d’existence, pour défendre l’emploi et
le pouvoir d’achat.
Pour résister à l’offensive du grand patronat et pour la repousser, il faudra
une lutte massive de l’ensemble de la classe ouvrière. Une telle lutte ne se
déclenche pas artificiellement. Mais le patronat et le gouvernement finiront par
nous y acculer.
Il faut cependant se saisir de toutes les
occasions offertes par les confédérations syndicales. La CGT est la seule
confédération syndicale à prendre ses responsabilités en appelant à manifester
le 9 octobre prochain.
Oh, même la CGT n’a pas eu le courage de mettre en avant dans son appel les
objectifs qui concernent directement les travailleurs ! Elle préfère revendiquer
une « nouvelle politique industrielle ». Mais à qui ses propositions
peuvent-elles être adressées, si ce n’est au patronat qui possède les grandes
entreprises ?
Le rôle des organisations syndicales n’est certainement pas de devenir des
conseillers du grand patronat, de plus des conseilleurs que personne n’écoute.
Leur rôle, c’est d’avancer les revendications vitales des travailleurs face à la
crise.
Malgré l’ambiguïté de l’appel central, il est important que les travailleurs
soient nombreux aux manifestations, mais aussi qu’ils affichent les objectifs
revendicatifs qu’il leur faudra imposer dans la période qui vient s’ils veulent
sauver leur peau.
Il faut afficher clairement que contre les licenciements et la catastrophe du
chômage, il n’y a pas d’autre solution que l’interdiction des licenciements et
la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire. Contre la
dégradation du pouvoir d’achat du fait des augmentations de prix, il faut
imposer l’indexation automatique des salaires et des pensions sur les hausses de
prix.
Bien sûr, une seule manifestation ne suffira pas pour imposer ces objectifs
Elle montrera cependant qu’il y a au moins une minorité consciente du combat à
mener et qui est déterminée à entraîner ses camarades de travail derrière ces
objectifs.