France/Allemagne : Leur seul « modèle », c’est le portefeuille des patrons
Le soutien d’Angela Meckel à Nicolas Sarkozy fait couler beaucoup d’encre, sur le thème du « modèle allemand » et du « modèle français ». Pourtant ni l’un ni l’autre n’existent : face à la crise, d’une rive du Rhin à l’autre, les exigences du patronat sont les mêmes, et la soumission des dirigeants politiques à leur égard aussi.
Les gouvernements allemands ont pris de l’avance en instaurant une série de mesures de régression sociale qui a fait exploser le nombre de pauvres dans ce pays. Aujourd’hui, deux millions de salariés allemands gagnent moins de six euros de l’heure. Et il faut rappeler que ce sont les socialistes allemands qui ont démarré cette régression, avant que le gouvernement Meckel la poursuive.
C’est le même type de mesures que Sarkozy veut appliquer ici, tout simplement parce que le patronat, ici comme là-bas, exige que les frais de la crise soient payés par les seules classes populaires.
Face au duo Sarkozy-Meckel, demain face à des gouvernements socialistes, mais surtout face à leurs patrons respectifs, les travailleurs de France et d’Allemagne ont les mêmes intérêts. Les uns comme les autres, et sans doute ensemble, devront demain mener des luttes explosives pour garantir leur droit à l’existence.
Nathalie Arthaud, le 7.02.12.