mercredi 14 août 2013

Éducation nationale : assouplir une « carte scolaire » de l'inégalité

Six ans après les mesures mises en place par Sarkozy pour donner plus de liberté aux familles en facilitant l'obtention de dérogations, l'Éducation nationale vient de rendre public un rapport sur l'évolution de l'affectation des élèves dans les établissements du primaire et du secondaire. Le bilan est sans appel. La fuite d'élèves vers de « bons lycées » s'est accélérée, aggravant par voie de conséquence les difficultés des écoles, collèges et lycées ayant mauvaise réputation : pour faire court, les établissements des quartiers populaires.
      Depuis les années 1960, le principe de base pour affecter un élève dans un établissement est celui dit de la carte scolaire. L'élève doit être scolarisé au plus près de son domicile dans l'établissement du secteur. Le territoire est ainsi découpé en secteurs de scolarisation. C'est vrai pour l'école maternelle et élémentaire, pour le collège et le lycée.
     Ce système n'a en fait jamais permis une quelconque égalité des chances. Même s'il était appliqué d'une façon stricte, il demeurerait fondamentalement inégalitaire, tout simplement parce que les quartiers, les villes, les territoires n'ont pas le même profil social. Une école de Neuilly, banlieue chic de Paris, ne scolarise pas les enfants des mêmes milieux qu'une autre de Sevran, en Seine-Saint-Denis, par exemple.
Lorsqu'elles jugeaient que l'école, le collège ou le lycée de leur secteur n'avaient pas, selon elles, bonne réputation et le bon niveau, les familles qui le souhaitaient se sont toujours débrouillées pour inscrire leur enfant ailleurs. Indiquer l'adresse de la nourrice, d'un grand-parent, pour scolariser dans le primaire ou au collège, choisir une option rare, tel le chinois ou le théâtre, proposée par de « bons lycées », sont depuis longtemps quelques-uns des moyens pour y parvenir.
     La réforme de 2007 a donné seulement davantage de possibilités pour ceux qui le souhaitaient de fuir les écoles, collèges et lycées du secteur initial d'affectation. Cet assouplissement fut alors justifié par l'objectif prétendu de favoriser l'égalité des chances et d'aider à la mixité sociale, puisque, théoriquement, la carte scolaire était assouplie pour tous. Quel que soit le milieu social, les dérogations étaient accessibles à tous. Les enfants des milieux populaires boursiers devaient même être prioritaires.
     Le rapport publié indique que, comme on pouvait s'y attendre, la réforme a eu un effet inverse aux bonnes intentions affichées. En 2007, 6 % des élèves entrant en sixième avaient demandé une dérogation. Ce pourcentage a bondi à 11 % quatre ans plus tard, et la réforme a profité aux milieux les plus favorisés pour qui, c'est une évidence, il est plus facile de définir une stratégie pour obtenir ce type de dérogations. Le résultat a été que les établissements ainsi abandonnés ont concentré des difficultés toujours plus grandes et les résultats scolaires les moins bons.
     Le gouvernement réfléchirait maintenant à la manière de revenir en arrière. En attendant, ce n'est pas la réforme dite des « rythmes scolaires » de Peillon qui va aider les établissements en difficulté. Mettant à la charge des communes l'organisation du temps scolaire, elle va encore aggraver l'inégalité entre les écoles primaires des communes riches et de celles qui le sont moins, c'est dire si l'égalité des chances au niveau de l'école est une formule creuse.

                                                                         Michel ROCCO


(Demain, pour ma part, je reviendrai sur ce que signifie ce phénomène en prenant l’exemple de notre commune.DM)

Fruits et légumes : les prix en folie

D’après l’association de consommateurs « Familles rurales » les prix des primeurs ont explosé depuis l’été dernier. Les fruits ont pris 14 % et les légumes 17 %. C’est sans doute en partie à cause de la météo mais les intermédiaires de la grande distribution y sont aussi pour quelque chose.

     Quand les prix augmentent à ce niveau les salaires devraient suivre. Sinon avec les salaires bloqués et le chômage, c’est le commencement de la faim dans les foyers populaires.
         Imposons l'échelle mobile des salaires.

Hollande et la chômeuse : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de ce jour

Le président et la chômeuse : Hollande se défile

Nathalie Michaud, 52 ans, a attiré l'attention des médias sur son cas. Chômeuse de longue durée, contrainte à chercher tous azimuts pour assurer l'éducation de son fils, elle touche 490 euros par mois d'allocation spécifique de solidarité (ASS). Elle a finalement obtenu un contrat d'avenir dans un lycée de La Roche-sur-Yon.
     Lors de la visite de Hollande la semaine dernière, elle a su feinter les gorilles du président pour faire entendre la cause des chômeurs comme elle : « Je ne voulais pas mendier un emploi, juste glisser quelques mots au président sur les seniors. » Mais même cela ne fut pas possible. Il a fallu qu'elle sollicite une militante socialiste de La Roche pour se faire entendre par un président sourd devant la situation des chômeurs.
     Devant cette interpellation, Hollande a bredouillé qu'il « était là pour ça », tout en se défilant à la recherche d'un espace moins tourmenté !
       Décidément, il n'y a que devant les patrons que Hollande est à l'aise.

                                                                                   Claire DESPLANTES


Jusqu’à présent, on trouvait acheter en kiosque à Argenteuil l’hebdomadaire Lutte Ouvrière à la Librairie des Ecoles. Celle-ci vient malheureusement de fermer. On peut trouver dorénavant notre journal à la librairie « Le presse-papier », avenue Gabriel Péri. Prix : un euro.


mardi 13 août 2013

Argenteuil : quand la droite locale admet totalement le capitalisme à l’échelle générale mais le récuse à l’échelle locale

Je constate qu’ « Argenteuil politique », le blog de la droite locale me fait beaucoup d’honneur en me consacrant une place notable. Bien évidemment, un pourcentage important des commentaires me concernant transpire –été oblige peut-être- la haine.
     Je mets à part le commentaire de « Joelle » qui indique que j’ai « dévoilé » le nom de certains mécènes. Je lui dirai que ma curiosité exacerbée m’a conduit simplement à lire dans le parc d’Argenteuil-plage les inscriptions qui y étaient apposées. Chaque Argenteuillais pouvait hier en faire autant.
     Quant au mécénat des entreprises qui « bétonneraient » la ville, je m’étonne que ceux qui disent cela soient indisposés localement par la présence de ces entreprises, mais la trouvent totalement normale à l’échelle de la société.
     Mon parti, en revanche, ne la trouve ni normale à ce niveau ni à celui des collectivités locales qui représentent un de leurs marchés principaux. Régulièrement, nous l’avons exprimé à travers nos interventions au Conseil municipal (Mais nos détracteurs s’y sont-ils intéressés ?). Mais pour changer les choses, au niveau local il faut changer la société dans son ensemble, dont le principe est cette « propriété collective des moyens de production » aux conséquences si calamiteuses. Tel est le programme des communistes.
    En attendant, on est chauffé « capitaliste », on achète un logement « capitaliste », etc, à des entreprises qui le plus légalement du monde peuvent déduire de leurs impôts un part de leurs dépenses de mécénat…

    Oui, il faut changer la société, et abattre cette propriété collective des moyens de production…DM

Prisons : la fournaise

Des détenus de la prison d’Osny viennent d’être condamnés à des peines de prison jusqu’à deux ans en plus de celles qu’ils purgent actuellement, pour avoir agressé violemment des gardiens et la sous-directrice de l’établissement dans une échauffourée début juillet.
      Des prisons surpeuplées. Des détenus qui cumulaient depuis des années des faits de délinquance. Des gardiens en nombre insuffisant confrontés aux nécessités d’un dur métier. Une préparation à la sortie de prison insuffisante. Un accompagnement pour ceux qui sortent insuffisant également. L’univers de la prison : la fournaise.

Un article de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine :

La polémique sur les incarcérations : situation explosive dans les prisons

La remise en liberté sans incarcération de deux prévenus condamnés à des peines de trois mois ferme a mis en lumière le problème de la surpopulation carcérale et les conditions de détention indignes des prisons françaises. En effet, ce serait le manque de places à la prison de Chartres qui aurait conduit le juge à reporter l'emprisonnement des prévenus.
     La droite a de nouveau fait ses choux gras de ce fait divers, dénonçant aussitôt le prétendu laxisme de la gauche en matière de justice. Pourtant, malgré les déclarations de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui préconisait pour les courtes peines des solutions alternatives comme le bracelet électronique, le nombre de détenus a atteint au début de juillet le triste record de 68 569 détenus pour 57 320 places. Le taux d'occupation des 191 prisons françaises est ainsi porté à 120 %. Mais ce pourcentage cache de fortes disparités : dans dix établissements ou quartiers pénitentiaires, le taux d'occupation atteint 200 %. C'est particulièrement vrai dans les départements d'outre-mer, laissés pour compte y compris dans ce domaine. Dans 42 autres, on relève une densité comprise entre 150 et 200 %.
     Cette surpopulation carcérale rend les conditions de vie insupportables et explique notamment le nombre de suicides en prison, un tous les trois jours, soit dix fois plus qu'en milieu libre. Ainsi à Nouméa la prison Camp-Est, occupée à 200 %, a connu une émeute le 14 juillet dernier : les détenus s'y entassent parfois à six dans des cellules de 12 m² où ils ne peuvent pas se déplacer ; les matelas sont à même le plancher ; les toilettes n'offrent aucune intimité. Faute de personnel, les lieux sont insalubres, rats et cafards pullulent.
     Avec la chaleur des derniers jours, les prisons deviennent de véritables fournaises et la moindre vexation met le feu aux poudres. Le 1er août, à Bourg-en-Bresse, les détenus ont refusé de regagner leurs cellules parce que des gardiens leur interdisaient le port du short pendant la promenade !
     De la même manière, la rénovation des bâtiments souvent vétustes, qui devrait être une priorité, est sans cesse reportée faute de moyens financiers. À Marseille, aux Baumettes, c'est seulement après une plainte collective des détenus que la réhabilitation a été entreprise sur des crédits déjà existants, aucun moyen supplémentaire n'ayant été débloqué par l'État. Pire, chaque année, les dotations budgétaires consacrées à la maintenance diminuent. Dans ces conditions, de l'avis du secrétaire général CGT des surveillants, cette réhabilitation est un cache-misère.
     La situation est explosive dans les prisons et le restera. La politique sécuritaire de la droite a dégradé la situation en instaurant les peines plancher, mais le gouvernement actuel poursuit en fait la même politique et ne tient aucun compte des revendications des surveillants de prison, qui demandent des embauches.
     Pendant que la droite et le gouvernement se livrent à une fausse polémique, sans moyens supplémentaires dans les prisons la situation ne peut que continuer à empirer !


                                                                    Aline URBAIN

Mali : un président tout sauf « nouveau »

Le vainqueur de l’élection présidentielle malienne, imposée par François Hollande, et à laquelle moins de la moitié des électeurs enregistrés ont participé, est finalement Ibrahim Boubacar Keïta.
     Est-ce que cette élection mettra fin à la crise politique et militaire que connaît ce pays depuis un an et demi ? Probablement pas. La population, qui a payé le prix fort du coup d’État et de la guerre dans le Nord du Mali, n’a pas grand-chose à attendre de ce « nouveau » président qui est en fait un vieux routier de l’État malien dont il a été le premier ministre pendant 6 ans dans les années 1990.

     A l’ombre de l’armée française et des troupes africaines qui la secondent, la corruption de l’État et sa soumission aux intérêts de l’impérialisme français n’est pas près de cesser.

Des élections à l'ombre de l'armée française...

La crise, quelle crise pour la bourgeoisie mondiale ?

      Une compilation des résultats financiers de 2 600 entreprises parmi les plus grosses du monde montre qu’elles réalisent à présent une « marge nette » (une sorte de taux de profit) de 9,3 %, ce qui est le niveau de profitabilité qu’elles affichaient avant la crise de 2008-2009.
L’an dernier elles ont affiché une hausse de leurs ventes de 2 %, mais une croissance moyenne de leurs bénéfices de 12 %.

     Bref tout va bien pour la planète patronale qui bâti ses fortunes sur le gel des salaires et la hausse du chômage des travailleurs. Cela montre que même quand il y la « croissance », comme nous le serine Hollande et ses ministres, cela ne veut pas dire créations d’emplois.

Grèce : chasse aux immigrés

L’été dernier le gouvernement grec avait organisé une rafle gigantesque de 80 000 immigrés sans-papiers. Ils avaient été parqués dans des camps de rétention aux conditions de survie si déplorables que la Grèce a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme 11 fois ces 3 dernières années, sans que grand-chose ne change.
     Samedi dernier, quand les 1 200 migrants d’un camp proche d’Athènes, ont appris que la durée de rétention maximum était portée de 12 à 18 mois une émeute à éclaté et certains se sont échappé. La police organise donc à nouveau une chasse à l’homme dans la capitale.

     Dans cette société à l’économie pourrissante, la barbarie n’est jamais très loin.