samedi 19 août 2017

Argenteuil et Kevin Mayer, quand pour les édiles Clochemerle s'appelle Argenteuil


De la maternité à… l’esprit de clocher

 
 
 
Photo Wikipédia, Erik van Leeuwen

Le nouveau champion du monde de décathlon, Kevin Mayer, a largement inspiré les édiles d’Argenteuil, comme nous le rapporte le journal La Gazette du Val d’Oise : « Kevin Mayer, le récent champion du Monde de décathlon à Londres, fait la fierté de la Ville d’Argenteuil, dont il est originaire. « Kevin démontre que notre ville peut être à l’origine de grands talents. Bravo à ce magnifique champion, » a ainsi posé sur son compte Facebook le maire d’Argenteuil Georges Mothron. « Encore une belle image d’Argenteuil, qui décidément, porte en elle des graines de champion ! Bravo » a quant à lui écrit Xavier Péricat, adjoint au maire. ». Rien de moins !
         Sauf que le Kevin en question n’est apparemment resté à Argenteuil que le temps –au moins il faut l’accorder- de se faire enregistrer à l’état civil d’Argenteuil.
         En clair, les seuls à avoir été à « l’origine de grands talents », ce sont ses parents qui comme chacun sait, sont à l’origine de la petite graine si chère apparemment à l’adjoint aux finances !
         Pour le reste, Kévin Mayer n’a pas bénéficié de la "merveilleuse" Ecole argenteuillaise, des non moins "fantastiques" installations sportives locales, et des encore non moins "extraordinaires" édiles d’Argenteuil !

 

L'immobilier privé et Macron, une belle entente


La pénurie de logement a de l'avenir

 


Pour complaire aux communes huppées, qui refusent de construire leur part de logements dits sociaux imposée par la loi SRU, Macron envisage d'assouplir la loi.
Deux pistes sont envisagées : repousser les délais de nouvelles constructions aux calendes grecques, au-delà de 20 ou 25 %, ou bien pousser hors des HLM les locataires les moins pauvres, vers des logements plus chers.
Voilà qui a le mérite d'être clair. Que les moins riches se débrouillent avec le parc HLM existants, quant à ceux qui cherchent à en obtenir, qu'ils se livrent aux margoulins de l'immobilier, qui ne peuvent qu'applaudir de telles dispositions.

Migrants Paris La Chapelle : 35ème refoulement


Nos frères migrants ciblés

 
 
 

                                Campement sous le métro aérien de la ligne 2 de Paris

Campement sous le métro aérien de la ligne 2 de PaPour la 35ème fois en deux ans, les migrants qui campent dans les rues du nord de Paris ont été évacués par la police ce 18 août. Plus de 2 400 personnes, fuyant les guerres et la misère, refusées partout, contraintes de dormir à la belle étoile dans la riche capitale d'un riche pays, sont donc pourchassées.
Les gouvernements se succèdent, mais ils mènent la même politique inhumaine.

Révolution russe de 1917 (15) "Les journées de juin" 1917


Les journées de juin 

Réunis début juin à Petrograd, les délégués du premier congrès des soviets, venus de tout le pays, majoritairement socialistes-révolutionnaires et mencheviks, réaffirmèrent leur soutien au gouvernement Kérensky, qui comptait dix ministres bourgeois, et approuvèrent l’offensive militaire préparée par ce gouvernement.
Les ouvriers et les soldats de Petrograd étant, eux, hostiles et à l’offensive et au gouvernement, les bolcheviks appelèrent à manifester pacifiquement le 10 juin (23 juin selon le calendrier actuel) devant le bâtiment du congrès. Dans l’Histoire de la révolution russe, Trotsky raconte cette première confrontation directe des ouvriers de Petrograd avec le comité exécutif.
« L’idée d’une confrontation des ouvriers et des soldats de Pétrograd avec le congrès était imposée par toute la situation. Les masses faisaient pression sur les bolcheviks. L’effervescence était grande surtout dans la garnison qui craignait, à l’occasion de l’offensive, d’être disloquée de force et dispersée sur les fronts. (…) L’initiative de la manifestation venait de l’organisation militaire des bolcheviks. Ses dirigeants affirmaient, et avec pleine raison, comme l’ont montré les événements, que si le parti ne prenait pas sur lui la direction, les soldats, d’eux-mêmes, sortiraient dans la rue. (...)
La manifestation devait hisser le drapeau du pouvoir des soviets. Le mot d’ordre de combat était : “À bas les dix ministres capitalistes !” C’était l’expression la plus simple de la revendication d’une rupture de la coalition avec la bourgeoisie. »
Après le vote par le congrès des soviets d’une résolution interdisant pour trois jours toute manifestation à Petrograd : “Plusieurs centaines de délégués [du congrès des soviets] furent groupés par dizaines et envoyés dans les quartiers ouvriers et les casernes pour prévenir la manifestation, étant entendu que, le lendemain matin, ils se présenteraient au palais de Tauride pour communiquer les résultats. (…) Toute la nuit durant, la majorité du congrès, plus de cinq cents de ses membres, sans fermer l’œil, par équipes de dix, parcoururent les fabriques, les usines et les casernes de Pétrograd, exhortant les hommes à s’abstenir de la manifestation. (…) Les brigades de pacificateurs arrivaient, après une nuit blanche, au palais de Tauride dans un état de complète démoralisation. Elles avaient compté sur une irrécusable autorité du congrès, mais s’étaient heurtées à une muraille de défiance et d’hostilité : “ Les masses sont dominées par les bolcheviks.” “On se montre hostile à l’égard des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires.” »
Pour tenter de reconquérir un peu de crédit auprès des ouvriers et des soldats, le comité exécutif décida finalement d’appeler à manifester le 18 juin (25 juin selon le calendrier actuel). « Les mots d’ordre de la manifestation furent choisis et calculés de façon à ne point provoquer d’irritation dans les masses : “Paix générale”, “Convocation au plus tôt de l’Assemblée constituante”, “République démocratique”. (…) Mais, sur les pancartes des manifestants, les délégués purent lire les mêmes mots d’ordre, qui se répétaient encore et encore : “À bas les dix ministres capitalistes !” “À bas l’offensive !” “Tout le pouvoir aux soviets !” Les sourires ironiques se figeaient sur les visages et, ensuite, lentement, s’en détachaient. Les drapeaux bolcheviks flottaient à perte de vue. Les délégués renoncèrent à leurs supputations ingrates. La victoire des bolcheviks était trop évidente. (…)
Les provinciaux atterrés cherchaient du regard les leaders. Ceux-ci baissaient les yeux ou tout simplement s’esquivaient. Les bolcheviks faisaient pression sur les provinciaux. Ressemblaient-ils donc à une petite bande de conspirateurs ? Les délégués en convenaient, ce n’était pas pareil. “À Petrograd, vous êtes une force – avouaient-ils d’un tout autre ton qu’à la séance officielle – mais ce n’est pas la même chose en province et sur le front. Petrograd ne peut marcher contre tout le pays. – Attendez un peu, leur répondaient les bolcheviks, votre tour viendra ; bientôt, chez vous aussi l’on étalera les mêmes pancartes.” (…) La manifestation du 18 juin avait produit une énorme impression sur les participants eux-mêmes. Les masses avaient vu que le bolchevisme était devenu une force, et les hésitants se tournèrent vers lui. »

vendredi 18 août 2017

Un nouvel attentat horrible à Barcelone


Un nouvel attentat terroriste a eu lieu hier au soir à Barcelone à un endroit très fréquenté par les touristes. La presse évoque 13 morts et une centaine de blessés. J’ai pensé que le mieux, pour ma part, était de retranscrire le communiqué que Nathalie ARTHAUD, au nom de Lutte ouvrière, avait diffusé le 14 novembre 2015 au lendemain de la tuerie du Bataclan. On ne peut malheureusement que changer les lieux et les noms. DM 

« Communiqué de Lutte ouvrière, le 14 novembre

Massacrer des gens dans une salle de spectacle, dans des bars et des restaurants, aux abords d’un stade ; ceux qui ont perpétré hier plusieurs attentats, à Paris et à Saint-Denis, ont voulu faire le maximum de morts, aveuglément. Ces attentats sont des actes ignobles. Nous exprimons notre émotion et toute notre solidarité avec les victimes et avec leurs proches.
Quelles que soient les idées dont se réclament ceux qui ont perpétré ces attaques, ce sont des ennemis de tous les travailleurs. S’il se confirme qu’il s’agit d’islamistes, leur violence procède de la même barbarie que celle des ­djihadistes syriens ou irakiens, qui cherchent, par la terreur, à mettre en coupe réglée des populations entières, à réduire les femmes en esclavage et à liquider tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
L’horreur des attentats perpétrés à Paris et à Saint-Denis renforce ceux que leurs auteurs prétendent combattre. Ils renforcent l’État français, qui instaure l’état d’urgence et accroît les mesures policières. Ils renforcent l’extrême droite, ses discours haineux vis-à-vis des musulmans et des immigrés, et sa revendication d’un État plus fort.
Nous partageons entièrement l’émotion de la population, et en particulier de tous les proches des victimes de ces attentats. Mais nous n’avons aucune solidarité avec l’État français et avec ses dirigeants politiques. Ceux-ci ont une large part de responsabilité dans les guerres qui ensanglantent aujourd’hui le Moyen-Orient, des guerres dont Paris a eu, hier soir, un écho sanglant.
C’est pourquoi Lutte ouvrière n’ajoutera pas sa voix au concert de l’unité nationale. Nous ne partageons rien avec les Hollande, les Sarkozy et les Le Pen. Toute notre solidarité va aux victimes et à leurs proches. Nous poursuivrons notre combat pour un monde débarrassé de l’obscurantisme, de l’injustice, de la domination impérialiste et de tous ses avatars.
                                                             Nathalie ARTHAUD », le 14.11.15.

Argenteuil "projet Héloïse" : "décider aujourd'hui, réfléchir demain"


Ah tu verras, tu verras,… (sur l’air de Nougaro)

 
Un dixième « thème » abordait dans le bilan de la commissaire enquêtrice des éléments avancés par des habitants mettant en avant le caractère « incomplet » du dossier. Une nouvelle fois, l’enquêtrice n’avait pas de commentaire à effectuer sur ces éléments, revenant à trois xxx là où elle était passée à quatre à propos du thème précédent (Commentaire du commissaire-enquêteur xxx)

Revenons aux remarques des habitants. Ainsi, la 57 :« Un dossier incomplet Le dossier de modification du PLU est nettement incomplet : il manque des éléments indispensables à la prise de décisions. En effet, on n'y trouve pas d'étude d'impact sur l'environnement : destruction d'un biotope, augmentation de la circulation automobile (véhicules légers et poids lourds) et aggravation de la pollution de l'air. On n'y trouve pas non plus de plan ni de plan-masse qui permettrait de se rendre compte de l'emprise du projet de centre commercial, ainsi que son aspect global. L'absence de ces documents est susceptible de remettre en cause les conclusions du commissaire enquêteur. »
         Réponse de l’EPT5 : « 

Réponse et commentaires de l’EPT Modalités de définition du projet : L’étude d’impact, le plan masse et tous les documents afférents seront réalisés dans le cadre du futur projet d’aménagement. La règlementation I.G.H sera abordée dans le cadre du futur projet, si nécessaire. » 

         C’est bien là le problème : le futur utilisé par ces gens-là qui décident de notre avenir : « seront réalisé », « sera abordée ». Ils décident aujourd’hui, et étudieront tous les aspects dans le détail… demain. C’est bien cela : après nous le déluge !

Eurolines , Isilines,.. Autobus nationaux et transnationaux : les forçats de la conduite


Des forçats de la route

 




Un de nos amis, de passage à la grande gare routière de la Porte de Bagnolet à Paris en a profité pour discuter avec les chauffeurs d’un de ces bus des compagnies telles Eurolines, Isilines, qui emmènent des voyageurs pour un prix pas très cher dans tout le pays et dans toute l’Europe. Voilà son récit :
         « Le matin, aux alentours de 06h00/06h30 il y a plusieurs bus qui arrivent dans la gare. Une fois les voyageurs descendus du bus, loin que le travail soit terminé pour eux, une course contre la montre débute pour tous les chauffeurs ! Tous se transforment alors en agent de nettoyage et commencent le ménage dans leur bus. On imagine qu’après un long voyage, ce n’est pas une mince affaire. Le rythme est vraiment soutenu. Il faut aller très vite car à 08h30, les voyageurs suivant du matin embarquent dans le bus.
Les entreprises qui gèrent ces bus ont tout prévu, les bus sont équipés d'un aspirateur intégré dans la soute à bagages ! Où que cela soit, à chaque arrivée, les chauffeurs doivent faire le ménage dans leur bus ... Ils font même la sécurité dans la gare routière et en particulier près de leur bus, car il y a des filières qui dérobent  les valises des voyageurs…
         J'ai pu parler avec un des deux chauffeurs de bus de la même compagnie. Ils m'ont demandé si j'étais journaliste. Ils avaient peur de c confier. Après discussion, ils m’ont dit leurs salaires, 1900 euros tout compris !
         Bref, ils doivent tout faire dans leur bus : Agent de sécurité, agent d'entretien, et bien sûr chauffeur…
Comme me l’a dit un des deux chauffeurs : « malheureusement il faut travailler et se taire… sinon c’est la porte assurée… »
         Comme dans bien d’autres secteurs, que de travail d’organisation est nécessaire !

Haïti : une victoire des travailleurs


Une mobilisation ouvrière payante

Depuis trois mois, les travailleurs des zones industrielles d’Haïti manifestent pour des augmentations de salaire, exigeant un salaire minimum mensuel de 800 gourdes, au lieu de 300. Le 27 juillet, le gouvernement s’est résolu à l’augmenter de 50 gourdes. L’éditorial du 30 juillet du journal La voix des travailleurs, édité par nos camarades de l’OTR, l’Organisation des travailleurs révolutionnaires (Haïti-UCI) commente ainsi ce résultat :
Suite aux trois dernières manifestations imposantes, respectivement en direction du ministère des Affaires sociales, du Parlement et du Palais national, le président Jovenel Moïse s’est vu obligé de revenir sur sa décision dilatoire de confier l’augmentation du salaire minimum au Conseil supérieur des salaires (CSS) : il a annoncé lui-même officiellement jeudi 27 juillet le relèvement du salaire minimum à 350 gourdes. Il ajoute ainsi 15 gourdes à la proposition de 35 gourdes du CSS, rejetée d’un revers de main par les travailleurs en lutte, d’abord, et par le Sénat ensuite.
C’est certes une victoire pour les travailleurs, due à leur mobilisation, mais le compte est loin d’être bon. Le président doit revoir son cahier, puisqu’il manque encore 450 gourdes pour satisfaire à la revendication principale des 800 gourdes. Pourquoi le chef de l’État, ce véritable moulin à promesses pour berner la population pauvre, ne double ou triple-t-il pas le salaire minimum, comme il le fait pour les taxes dans le nouveau budget à voter et pour les tarifs du transport en commun, après l’augmentation des prix des produits pétroliers ? Qu’est-ce qui l’en empêche ?
À genoux aux pieds des patrons, le chef de l’État ainsi que ces derniers d’ailleurs s’apprêtaient à tourner le dos aux revendications mises en avant par les travailleurs, pariant sur la fin de la mobilisation qui avait démarré dès le 1er mai dernier. Après trois mois, ils espéraient que le mouvement s’essouffle comme d’habitude, mais la conscientisation des travailleurs a déjoué leur calcul. Byen konte, mal kalkile. Des dizaines de milliers de travailleurs relèvent la tête, gardent le moral, tiennent bon malgré la répression du pouvoir et les représailles des patrons. Des travailleurs du Parc Sonapi comme ceux de Sonapi (MBI) et de SISA (à Tabarre) ont été sévèrement bastonnés, la plupart dans l’enceinte même de leur usine.
Gaz lacrymogènes, eau acidulée, coups de crosse de fusil, arrestations, quadrillage de la zone industrielle, etc. : la police nationale a déployé tout son arsenal répressif pour tenter d’écraser le mouvement. En vain. Les patrons, de leur côté, après avoir lâché massivement des tracts pour tenter de démobiliser les ouvriers, ont procédé à des révocations massives. La mobilisation continue de plus belle.
[…] Les manifestants ont arraché 50 gourdes des griffes des patrons et de leurs valets au gouvernement, mais cet ajustement ne sera pas pris en compte par les patrons sans l’intervention des ouvriers. En outre, les travailleurs, dans la grande majorité, restent insatisfaits parce qu’ils se sont battus pour 800 gourdes et non pour 350 gourdes, qui ne représentent même pas la moitié du salaire de base exigé. Mais les travailleurs commencent à bien comprendre la leçon qu’ils n’obtiendront que ce qu’ils auront été capables d’arracher par leurs luttes. C’est bien une question de rapport de force !
[…] Pour les travailleurs qui se sont engagés dans ce combat et pour ceux qui ne le sont pas encore, la mobilisation doit continuer en la portant au sein des usines, là où ça fait mal aux patrons, en mettant en place des comités de lutte à l’intérieur même des usines en vue de faire échec aux révocations, d’exiger la réintégration des ouvriers licenciés, de faire appliquer sans tarder les 50 gourdes d’ajustement, tout en exigeant les 800 gourdes et les accompagnements sociaux.
La voix des travailleurs (OTR)
                                                         (Lutte ouvrière n°2559)