lundi 14 août 2017

Argenteuil Projet Héloïse : des logements sans les services publics correspondants ?


Ils n’avaient autrefois à la bouche qu’un mot jeté à leurs adversaires : « Bétonneurs ! »

 
5.3.6. Thème 6 : Logements prévus 

Commentaires du Commissaire-Enquêteur :
« Le commissaire-enquêteur prend acte des réponses et éclaircissements apportés par la commune et l’EPT. Cependant, même si le PLU actuel autorise déjà sur ce lieu la construction de logements, le projet envisagé me semble changer considérablement la qualité de vie des riverains : flots de véhicules, bruit, pollution, horaires d’ouverture des cinémas…. Je recommande à la ville et l’EPT d’avoir une attention particulière lors de l’élaboration du projet à bien séparer la fonction culturelle et commerciale de la fonction habitat afin de préserver la qualité de vie des riverains. »

Auparavant, aux interrogations et oppositions, l’EPT 5 qui a voté fin juin la modification discutée du PLU indiquait :

« Le nombre et la typologie de logements seront précisés par l’opérateur dans le cadre de la définition de son projet. La Ville sera attentive à la qualité des logements qui pourront être réalisés sur ce site, permettant, de par leur localisation exceptionnelle à proximité de la Seine et de la Gare d’Argenteuil, de renforcer l’attractivité résidentielle du centre-ville. »

         Bref, on modifie le PLU et l’on prévoit la construction de logements sans que « le nombre et la typologie des logements (soient) précisés par l’opérateur dans le cadre de la définition de son projet… » Quant à l’attention de la Ville sur le plan de la qualité des logements, on l’imagine à la rigueur. Mais là n’est pas le problème. Le critère de ce projet n’est ni le besoin social ni une contribution à la solution à la demande de logements, mais la rentabilité financière. La municipalité sait pourtant toutes les nécessités que la construction de logements induit au niveau des capacités des équipements publics par une population en augmentation. Ainsi, les groupes scolaires sont pourtant à leur maximum de capacité dans le Centre-Ville comme dans d’autres quartiers. Mais qu’importe, après 2020, le déluge… mais avec une opération Héloïse qui demeurerait sur le dos de la population, si elle se réalise…

Argenteuil Maison des femmes, un manque d'effectifs en particulier très préjudiciable


Pourtant un besoin toujours aussi important

Depuis plusieurs mois, le fonctionnement de la Maison des femmes d’Argenteuil rue Defresne-Bast est entravé par le manque d’effectifs, et l’absence de perspectives de la part de la municipalité. Les agents municipaux ne savent même plus à quel service cette structure est rattachée. Et on ne peut pas dire que la municipalité fasse connaître largement à la population ce qui est proposé dans cette Maison des femmes.
         La Maison des femmes connaît des difficultés. Mais le nombre de femmes pour laquelle elle est nécessaire, n’est pourtant pas moins important qu’il y a quelques mois, loin de là.

Afrique et Yemen, la famine menace des millions et des millions d'habitants


Un monde d’horreur

 Si l’entrefilet du Journal du dimanche d’hier, n’est pas très précis sur la géographie (le Yémen n’est pas en Afrique), il a le mérite de rappeler qu’il y a actuellement « 21 millions d’Africains qui sont menacés de famine », et de donner la liste suivante des principaux pays et personnes menacées : 3,2 millions de personnes en Somalie, 5,2 au Nigéria, 6 au Soudan du Sud, et 6,8 millions au Yemen. Le journal signale par la même occasion que seulement la moitié de l’aide pourtant promise par les Etats riches de la planète arrive à destination.
         Il paraît que pour la première fois, l’ONU lie la famine dans ces pays aux guerres qui y ont lieu !
         Belle découverte pour un monde à feu et à sang où en 2017 des millions et des millions d’hommes et de femmes risquent de mourir de faim.

Croisières de masse. Des aspects bien discutables. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Croisières de masse : pas que beau 

Périodiquement, lors de leur lancement, les médias ne tarissent pas d’éloges sur les mérites des paquebots géants qui embarquent plusieurs milliers de passagers.
Il est vrai que ces bâtiments hors normes offrent à tout un public, à un prix accessible, du moins dans les pays les mieux nantis, des séjours dont il n’aurait pas osé rêver il y a vingt ou trente ans. Et cela dans un décor et avec des prestations à l’image de ce monde de riches, dont le clinquant s’ajoute au dépaysement proposé. « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère du tourisme de masse », vantent les organisateurs de ces croisières, qui se réjouissent de leur succès, et surtout de la rentabilité de leurs gigantesques investissements dans ces monstres des mers.
Mais derrière ce qui peut constituer une évasion pour certains, l’opportunité de s’offrir un rêve même fugace à la portée de leur bourse, c’est pour d’autres un véritable cauchemar.
C’est ce que montrent les reportages : des foules de touristes envahissent Barcelone ou Majorque en Espagne, Dubrovnik en Croatie, ou Venise. L’afflux de ces touristes peut apparaître comme une aubaine – et elle l’est pour une petite minorité de commerçants, liés bien souvent à des sociétés internationales – mais c’est devenu une calamité pour la majorité de la population locale. Pas seulement parce que cette présence massive perturbe la circulation ; mais parce qu’elle a une incidence immédiate et sensible sur les prix des denrées de consommation courante, sur le prix du logement, pour ne pas parler des nuisances sonores, environnementales, etc.
Il ne s’agit pas de déplorer les occasions de découverte, de rencontres et d’échanges. Encore que dans ces croisières surpeuplées les découvertes se limitent bien souvent à des boutiques de souvenirs, et les échanges à du change. Mais il s’agit de constater, une fois de plus, que ce qui pourrait constituer un enrichissement humain se transforme en son contraire, quand la priorité est donnée aux impératifs de rentabilité financière des croisiéristes.

                                         Jean-Pierre VIAL (Lutte ouvrière n°2558)
 
Il est sûr que ce tourisme-là pose bien des problèmes...

 
 

Révolution russe de 1917 (10) : printemps 1917, la Révolution étend son influence


La révolution étend son influence et “ apprend tout en agissant ” 

Deux mois après la révolution de Février, les manifestations de Petrograd contre la continuation de la guerre entraînent la démission des ministres Goutchkov et Milioukov. Puis, du 14 au 22 avril (27 avril au 4 mai selon notre calendrier), les débats qui animent la 7e conférence du Parti bolchevik montrent que la révolution continue à s’étendre en surface comme en profondeur. Les travailleurs imposent la journée de huit heures, organisent le ravitaillement et créent leurs milices : un contrôle ouvrier se met en place.
Le mot d’ordre « tout le pouvoir au soviet » est déjà une réalité vivante. Un délégué de la région de Moscou décrit ainsi la situation : « À Orekhovo-Zonevo, le pouvoir est aux mains des ouvriers. Le port d’armes sans autorisation du soviet local est interdit. Les paysans sont solidaires des ouvriers… Nous avons dans notre bourgade une tourbière qui appartient à des capitalistes. Nous sommes allés les voir et nous leur avons dit que, s’ils ne nous donnaient pas du combustible pour travailler, nous fermerions la fabrique. Le camarade Lénine a dit tout à l’heure qu’il faut que le soviet des députés ouvriers prenne le pouvoir. Eh bien ! chez nous, c’est déjà fait. »
Dans le bassin du Donetz, les ouvriers sont aux commandes de la ville ukrainienne de Lougansk, comme le raconte leur délégué : « Les mineurs sont partout : dans les commissariats et la milice, dans les soviets de députés ouvriers et soldats. Ils exercent même les fonctions de juges. Ils sont les maîtres absolus des puits. »
Lénine tire ainsi les conclusions de cette réunion :
« Créer un réseau de soviets des députés ouvriers, soldats et paysans, telle est la tâche du jour. Toute la Russie se couvre déjà d’un réseau d’organes d’autonomie administrative locale. La “commune” peut elle aussi revêtir la forme d’organes d’autonomie administrative. La suppression de la police et de l’armée permanente, l’armement général du peuple, tout cela peut être réalisé par l’intermédiaire de ces organes. (…)
Une activité valable, c’est de réaliser l’abolition de l’armée permanente, du corps des fonctionnaires et de la police, ainsi que l’armement général du peuple. (…)
La guerre est devenue mondiale. Elle est faite par des classes déterminées et engendrée par le capital bancaire. Le passage du pouvoir à une autre classe peut seul y mettre un terme. La paix ne peut rien changer tant que les classes dirigeantes gardent le pouvoir.
Il faut indiquer au prolétariat les mesures concrètes susceptibles de faire progresser la révolution. Faire progresser la révolution, cela veut dire réaliser d’autorité l’autonomie administrative. L’extension de la démocratie ne fait pas obstacle à l’autonomie administrative et permet de réaliser nos tâches. On ne peut terminer la guerre que par le passage du pouvoir à une autre classe – ce dont la Russie est plus près que tout autre pays – et en aucun cas par une trêve entre les capitalistes de tous les pays moyennant un troc dont les peuples que l’on étrangle feraient les frais. La “commune” convient parfaitement au paysan. La “commune” signifie l’autonomie administrative locale la plus complète, l’absence de toute surveillance d’en haut. Les neuf dixièmes de la paysannerie doivent s’en montrer partisans.
La bourgeoisie peut se résigner à la nationalisation du sol si les paysans prennent la terre. En tant que parti prolétarien, nous devons dire que la terre à elle seule ne les nourrira pas. Il faudra donc qu’ils s’organisent pour la cultiver en commun. Nous devons être pour la centralisation, mais il est des moments où la tâche doit être exécutée sur le plan local, où nous devons admettre le maximum d’initiative sur place. Les cadets se comportent déjà en fonctionnaires. Ils disent au paysan : “Attends l’Assemblée constituante.” Notre parti est le seul à donner les mots d’ordre qui font réellement progresser la révolution. Les soviets des députés ouvriers sont parfaitement en mesure de créer partout des « communes ». La question est de savoir si le prolétariat a les capacités d’organisation nécessaires, mais c’est une chose qu’on ne saurait supputer d’avance, il faut apprendre tout en agissant. »

dimanche 13 août 2017

Argenteuil "projet Héloïse" Série noire à l'affiche


Mauvaise Série noire

 Suite de notre étude de l'enquête publique

5.3.5. Thème 5 : Impacts sur salles et cinémas existants
 


Dans l’enquête publique sur le « projet Héloïse », si l’on trouve bien la mention d’un certain nombre d’arguments des opposants à la construction du multiplex prévu, le commentaire de la commissaire enquêtrice sur le sujet est des plus laconique : « Le commissaire-enquêteur prend acte que les cinémas sont déjà autorisés dans le PLU actuel, la modification proposée ne modifie donc rien sur ce point. »

         Que la construction des « cinémas (soit) déjà autorisés dans le PLU actuel », première nouvelle ! A quel moment, cet élément a-t-il été intégré dans le PLU ? Plus précisément, à quel moment l’a-t-il été pour l’espace considéré dans cet enquête, l'espace Jean Vilar, si c’est bien là la question ?
         Deuxième réflexion, au-delà de ce fait, cette commissaire n’avait rien à répondre aux arguments de ceux qui avaient pris la peine de se déplacer en mairie pour donner leur avis négatif sur le sujet ?
         Dans tous les cas, cette affaire du multiplex se terminera par une catastrophe, s’il aboutit finalement dans le cadre de l’ensemble du « projet Héloïse ». Depuis des mois, nous avons apporté de  nombreux éclairages sur le sujet. Le dernier en date est le retournement de situation pour le multiplex concurrent de Bezons qui a finalement obtenu l’autorisation pour être construit. Mais nous pensons plus précisément aux salles du Figuier blanc et du Jean Gabin où pourtant un excellent travail tente de s’ effectuer pour un cinéma de culture et de qualité.
         Nous rappelons la donnée fondamentale pour la construction de multiplex de la part de l’industrie cinématographique : les critères ne sont pas cette culture et que les salles soient remplies, mais uniquement que le taux de profit visé soit finalement réalisé.

Corée du Nord Etats-Unis : le ton monte, danger !


Corée du nord : pourquoi la surenchère ?

 

                                                                 Hong-Kong en janvier 2017, photo : Wing summialo – Wikimedia Commons

Face à la Corée du Nord, les Etats-Unis – qui étranglent déjà le pays via leur embargo depuis la fin de la guerre de Corée en 1953 – sont en train de durcir le ton par la voix de Donald Trump. Ils reprochent au dictateur Kim Jong-Un de chercher à se doter de l'arme nucléaire, et appellent les gouvernements du monde entier à resserrer l'étau, faute de quoi ils menacent d’un déluge de feu.
      Mais les Etats-Unis soutiennent à travers le monde quantité de régimes qui n'ont rien à envier à la Corée du Nord en matière de brutalité. Et ils tolèrent que certains États, comme Israël ou le Pakistan, détiennent l'arme atomique – du moment que ce sont des alliés !
      Le bras-de-fer entre Trump et Kim Jong-Un peut-il aller jusqu'à une confrontation militaire, qui embraserait une région du monde où les tensions et les risques d’explosion s'accumulent ? Ou n'est-ce qu'une péripétie qui se réglera par un nouvel « équilibre » ?
       Une chose est sûre : les intérêts des populations comptent pour du beurre dans ces escarmouches qui restent pour l’instant verbales.

Made in France : étiquette et réalité...


Made in France ? Made in fric !

 
                   A d'autres...

En ces temps où le nationalisme cocardier a le vent en poupe, de nombreux consommateurs s'imaginent lutter contre le chômage ici, voire contre la surexploitation des travailleurs dans les pays pauvres, en achetant de préférence national. Des enquêtes d'opinion assurent même que certains seraient prêts à payer plus cher pour du « garanti français ».
Mais une ONG spécialisée dans la surveillance de l'alimentation s'est penchée sur l'appellation « Made in France » et la floraison des logos bleu blanc rouge – et elle révèle ce dont on pouvait se douter : rares sont les cornichons « conditionnés en France » à être éclos dans le pays ; et les fruits dont se composent les tartes « cuisinées en France » viennent des quatre coins du monde !
Et il y a des chances aussi que les drapeaux tricolores brandis dans les meetings, et de la droite, et de la gauche (même celle qui se dit insoumise) soient fabriqués en Extrême-Orient.
Qu’est-ce qu’ils nous feraient avaler !