Macron,
président des riches un jour, président des riches toujours !
La conférence de presse de
Macron, jeudi dernier, n’a sans doute convaincu que… ses ministres et députés.
Les gilets jaunes et le gros du monde du travail n’attendaient pas grand-chose
de son grand débat. Et il n’en est rien ressorti, sinon que Macron poursuivrait
sa politique. Il n’est pas question d’augmenter le Smic. Il promet que la
retraite minimum passera à 1 000 euros, une somme qui ne permet pas de vivre
dignement. Et s’il a promis d’indexer de nouveau les retraites de moins de 2
000 euros sur la hausse des prix, et encore seulement en 2020, on le doit à la
mobilisation des gilets jaunes.
Il a annoncé qu’il ne fermerait
plus d’écoles ni d’hôpitaux ? Mais depuis qu’il est président, une
quinzaine de maternités ont fermé. À force de coupes, les urgences sont
saturées, les hôpitaux craquent, et la situation dans les Ehpad est
catastrophique. Et Macron a expliqué qu’il continuerait de baisser les dépenses
publiques.
Il a promis une baisse de l’impôt
sur le revenu ? Mais si le manque à gagner n’est pas pris dans les
coffres-forts des capitalistes, il le sera dans les poches des classes
populaires. Macron maintient la suppression de l’impôt sur la fortune et il
s’est de nouveau engagé à réduire la taxation des bénéfices des sociétés.
Il dit ne pas reporter l’âge
légal de la retraite ? En disant qu’il faudra travailler plus, il prépare
une offensive sur ce terrain. Au prétexte de l’augmentation de l’espérance de
vie – qui d’ailleurs ne progresse plus –, il veut allonger la durée de
cotisation sous peine de décote. Autrement dit, partir à 62 ans serait toujours
possible, mais… avec une pension encore diminuée ! Dans la pratique,
beaucoup, usés par un travail pénible ou poussés vers la sortie par leur
patron, partiront avec une pension indigne.
Enfin, Macron a promis le plein
emploi d’ici à 2025 ? Hollande avait déjà promis d’« inverser la
courbe du chômage ». On sait ce qu’il en a été : il y a aujourd'hui
5,6 millions de personnes inscrites à Pôle emploi.
Les travailleurs qui perdent leur
emploi en retrouvent parfois un, mais le plus souvent avec un salaire réduit et
des conditions de travail dégradées. Par exemple, 576 salariés du papetier
Arjowiggins ont été licenciés le 17 avril. « Où qu’on aille,
expliquait l’un d’eux, on va perdre au minimum 200 euros, quand ce n’est pas
plus ». Sans compter l’obligation de faire plus de route, voire de
déménager. Quant aux emplois de la « nouvelle économie », ils sont le
plus souvent dignes du XIXe siècle. Comme ces livreurs de repas à vélo, qui ne
bénéficient d’aucune garantie de salaire, ni d’horaire, ni de couverture
maladie ou accident. Ou encore ces autoentrepreneurs, qui ramassent des
trottinettes électriques et les rechargent, chez eux, la nuit, pour cinq euros
l’unité !
En réalité, la feuille de route
de Macron et, derrière lui, de la classe capitaliste qui commande, c’est de
poursuivre la dégradation de la condition ouvrière.
C’est cette dégradation qui
alimente l’enrichissement de la grande bourgeoisie. Si quelques privilégiés
peuvent débourser, rubis sur l’ongle, un milliard d’euros pour Notre-Dame,
s’ils font un chèque de 200 millions comme nous en faisons un de 20 euros, c’est
qu’ils ont gagné cet argent sur le travail de leurs salariés.
Macron maintient son cap. Aux
travailleurs d’affirmer le leur ! Dans quelques semaines, le 26 mai,
auront lieu les élections européennes. Lutte ouvrière y présente une liste,
conduite par Nathalie Arthaud et Jean-Pierre Mercier, pour défendre les
intérêts des travailleurs contre ceux du grand capital. Une liste composée
d’ouvriers, d’employés et de techniciens, de cheminots, de personnels des
hôpitaux et de l’éducation, de femmes et d’hommes dont le travail fait
fonctionner la société.
Cette liste milite pour la hausse
du pouvoir d’achat, par l’augmentation des salaires, des pensions et des
allocations et leur indexation sur la hausse des prix.
Contre le chômage, elle milite
pour l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous,
sans perte de salaire.
Contre le parasitisme capitaliste
et pour faire la lumière sur les circuits de l’argent, elle réclame le contrôle
sur les comptes des entreprises et sur les grandes fortunes privées.
Voter Lutte ouvrière, c’est
affirmer ces objectifs. Cela ne suffira bien sûr pas pour changer le rapport
des forces. Mais cela permettra de faire entendre le camp des travailleurs et
de préparer les luttes de demain.