dimanche 16 août 2020

Emplois publics : l’État n’est pas prêt d’embaucher


Des vrais emplois pour un vrai service public

 


Si l'État embauche, ce sera sous forme de CDD, mais pas de CDI. La mesure est prévue dans le cadre du plan de relance, pour les deux ans qui viennent.
Ainsi les personnes engagées seront assurées, à l'avance, d'être mises à la porte au cours des deux ans à venir.
Les besoins criants ne manquent pourtant pas, les milieux populaires le constatent quotidiennement, face à la carence en matière de santé, d'accueil à l'école, etc...
Résorber le chômage : ce n'est bon que dans les discours gouvernementaux. Les gouvernants estiment qu'ils ont beaucoup mieux à faire des cent milliards du plan de relance que de créer des emplois publics indispensables. Ils choisissent de remplir directement à fonds perdus, les poches du patronat.

Travail : mesures de protection, une priorité hier comme demain


L’irresponsabilité patronale, le plus dangereux des virus

 


Le gouvernement voudrait mettre sur la table la question du port du masque sur les lieux de travail, lors de la rencontre patronat-syndicats prévue ce 18 août. On apprend, en effet, que plus d'un foyer de contamination sur cinq se situe dans les entreprises privées, dont 61 rien qu'en Île-de-France.
Ce chiffre est certainement sous-estimé, car des patrons le minimisent afin de pouvoir poursuivre leur production. Et le gouvernement, de son côté, a été bien prompt à mettre en cause les responsabilités individuelles dans la propagation du virus afin de couvrir les directions d'entreprises et de leur permettre de poursuivre leur activité.
Le patronat est réticent aux mesures barrières dans les lieux de travail, qui entraveraient leur productivité. Mais ces barrières sont nécessaires, pour ne pas dire vitales dans les circonstances actuelles. Il faudra les imposer.

Écoles : protocole allégé, à 0 % de protection… Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Écoles : protocole allégé à 0 %

12 Août 2020

Alors que dans de nombreuses villes les maires prennent des arrêtés rendant obligatoire le port du masque dans les rues, le ministère de l’Éducation nationale vient de publier en catimini, le 5 août, un nouveau protocole sanitaire dans les écoles, un protocole pour le moins allégé.
En fait, il ne reste rien des 54 pages très contraignantes du premier protocole. Et, le ridicule ne tuant pas, le nouveau protocole spécifie que la distanciation entre élèves « n’est plus obligatoire lorsqu’elle n’est pas matériellement possible ou qu’elle ne permet pas d’accueillir la totalité des élèves ». Ce qui est le cas de la majorité des établissements, qui entassent souvent les élèves dans des salles trop petites. En un mot, on fait rentrer tout le monde en classe, l’objectif du gouvernement étant de n’offrir aucune porte de sortie aux parents qui souhaiteraient garder leurs enfants à la maison par crainte de l’épidémie.
De la même manière, les échanges de matériels en classe, crayons de couleur, peintures, livres sont de nouveau permis, puisque les écoles n’ont pas les moyens de donner à chaque enfant un matériel personnel. Seule contrainte renforcée : le port du masque, qui est obligatoire à partir de 11 ans et représentera un coût important pour les familles populaires.
Alors que l’épidémie reste active, rien n’est prévu, et surtout pas les effectifs allégés qui exigeraient des créations de postes, comme rien n’est prévu non plus pour rattraper le retard causé par deux mois de confinement.
Tous les élèves devraient disposer d’un enseignement digne de ce nom dès la rentrée, sans être mis en danger du point de vue sanitaire. Ce n’est pas la préoccupation d’un ministre dont le rôle est de faire des économies sur le dos de l’Éducation nationale.
                                             Aline URBAIN (Lutte ouvrière n°2715)

Sécurité au travail : une mort de plus d’un travailleur isolé


On ne devrait jamais travailler seul

 


C'est sur le chantier de construction d'un nouveau bâtiment de l'imprimerie à Houdemont (54) que le drame s'est produit
Mercredi 12 août, un travailleur de 53 ans est mort sur le chantier du bâtiment destiné à accueillir la future rotative de l’imprimerie de l’Est Républicain. Il était employé par un sous-traitant d’une des entreprises chargées du chantier.
Travaillant seul sur une nacelle qu’il commandait lui-même, il a eu la nuque coincée contre une poutre métallique de la structure. Ce sont deux salariés de l’Est Républicain qui ont donné l’alerte, mais il était trop tard.
Ce drame montre une fois de plus le danger de travailler seul, sans possibilité d’être secouru en cas d’accident. Economiser sur le personnel rapporte plus aux patrons, mais cela augmente les risques pour les travailleurs.

À Argenteuil comme ailleurs, pas question d’une « proximité » de la police, pour les jeunes comme pour le reste de la population


Elle éviterait tellement de choses, mais ce n’est pas pour aujourd’hui

 


Une fois l’an, une animation dans un quartier d’Argenteuil rassemble des jeunes et des policiers lors d’une après-midi de rencontre et d’échange. Il s’agit de policiers bénévoles d’une l’association, Raid Aventure Organisation. Elle a eu lieu ces jours derniers.
         Il y a bien évidemment rien à redire à ce genre d’initiative qui ne concerne que quelques jeunes, une demi-journée par an.
,        Une police soucieuse d’éducation et de prévention devrait continuellement être au contact des habitants, des jeunes comme de toute la population. On peut imaginer que cette rencontre entre des forces dédiées au « bon vivre ensemble dans la société » ferait même partie de l’enseignement régulier des élèves. C’est au contact constant des uns et des autres que les jeunes prendraient leurs marques, et ceux dédiés au « maintien de l’ordre » (pour faire court) prendraient les leurs.
         Mais cela n’existera jamais dans la société actuelle où il faut que les forces de répression soient fondamentalement à l’écart de la population à surveiller, et du monde du travail qu’il s’agira de réprimer le jour où il se lèvera. Donc pas question ni d’une proximité qui au-delà de la compréhension des uns et des autres crée des solidarités contraires à ce rôle fondamental des forces de répression, ni d’éducation telle que je l’évoque.
         Il reste des initiatives de contact telle celle qui a eu lieu ces derniers jours ou telles celles qu’une enseignante émérite organisait naguère au lycée Jean-Jaurès. Mais tout cela représente quelque chose d’infime. Pour autre chose, il faudra attendre que la société change fondamentalement et qu’avec elle la police et son rôle tels que nous les connaissons aujourd’hui disparaissent. DM

samedi 15 août 2020

Méditerranée : escalade pour le pétrole et le gaz


Un petit air de XIXème siècle au XXIème

 


Alors qu'une confrontation a lieu entre la Grèce et la Turquie pour le contrôle des zones maritimes de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, Macron vient y mettre son grain de sel.
L'Élysée a déclaré le 13 août « rappeler l'importance de régler les différends actuels par le dialogue » et « souligné la nécessité d'une plus grande concertation entre la Grèce et la Turquie ». Mais en même temps, Macron a envoyé des avions Rafale et une frégate aux côtés de la marine grecque pour s'opposer à la Turquie.
Est-ce le contrat de cession des droits d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures au large de la Crête, accordé par la Grèce à un consortium dont fait partie Total, qui pousse Macron à montrer ses muscles dans la région ? C'est à craindre !

Biélorussie : dictature en difficulté


La force collective de la « rue » potentiellement plus forte que tout

 
En toute humilité
1996 : deux ans après son arrivée au pouvoir, Loukachenko en toute humilitéLoukachenko, le dictateur biélorusse en place depuis plus de 25 ans, avait cru qu'écarter ses rivaux électoraux et truquer les élections serait suffisant pour se maintenir au pouvoir.
Mais il s'est retrouvé face à un adversaire bien plus puissant : la mobilisation d'une partie croissante de la population malgré les milliers d'arrestations et les brutalités policières qui ont fait au moins deux morts jusqu'à présent. Les manifestations n'ont pas cessé depuis plusieurs jours, des grèves ont lieu.
C'est cette force de la « rue » qui commence, peut-être, à fissurer le régime de Loukachenko comme le laisse penser les excuses publiques qu'a dû faire le ministre de l'Intérieur aux manifestants blessés par la police et qui a dû aussi faire libérer un millier de personnes.
Il est à espérer que les premières grèves ouvrières annoncent un début d'organisation des travailleurs.

« Accords de performance collective » : une performance surtout patronale


Etre plus forts que leur loi du plus fort

 


Le gouvernement est bien forcé de reconnaître que les patrons outrepassent leurs droits dans l'application des accords de performance collective, qui leur permettent d'imposer des dégradations des conditions de travail et les salaires. Des patrons ont voulu imposer des changements dans les périodes d'essai ou dans les préavis de licenciement, imposer des forfaits-jours à des salariés qui n'y sont pas astreints, s'affranchir du code du travail ou des conventions collectives.
Ces patrons utilisent les lois à leur avantage tant qu'ils le peuvent, et ils y sont aidés par le gouvernement. Mais ils n'hésitent pas à les piétiner s'ils y trouvent leur intérêt. La seule loi qu'ils connaissent, c'est la loi du plus fort. Eh bien, il faut s'organiser pour être plus fort qu'eux !