mardi 3 décembre 2019

Safran (Allier) : quand les travailleuses subissent un préjudice important du fait d’être femmes


Le procès est gagné, mais la discrimination continue


Un goût de discrimination

Une ouvrière de Safran, à Domérat, a été reconnue victime de discrimination de la part de son employeur. En quarante ans de carrière, elle n’a été augmentée que… trois fois ! La vingtaine de collègues masculins entrés en même temps qu’elle, en 1974, dans l’entreprise gagnaient près de 400 euros de plus qu’elle, par mois.
         Le jugement a été rendu en décembre 2015, mais il a fallu à la plaignante attendre encore quatre ans pour être sûre que Safran ne ferait pas appel. Au terme de ce délai, la plaignante a donc gagné son procès. Safran a été condamné, pour préjudices économique et moral ainsi que pour violation de l’accord sur l’égalité hommes-femmes, à un total de 147.000 euros, soit l’équivalent de 306,25 euros par mois de préjudice.
          L’ouvrière est aujourd’hui à la retraite. Calculée sur une paye discriminée, sa pension reste, elle, nettement inférieure à celle de ses collègues masculins.

Argenteuil, Pôle emploi, espace Nelson Mandela, désorganisation et mépris vis-à-vis du monde du travail


L’indélicatesse municipale



La municipalité d’Argenteuil confond apparemment la Bourse du travail-espace associatif Nelson Mandela avec une agence de Pôle emploi. La preuve, l’occupation sans vergogne du 82 avenue du Gl Leclerc par Pôle emploi dans la matinée de jeudi dernier. L’agence y organisait un « speed dating », et ce sont des centaines de travailleurs qui ont accouru.
         Bien évidemment, ce ne sont pas ces derniers qui sont à incriminer, eux qui vont là où on leur dit de venir, et que l’on a accueillis dans des conditions inadmissibles avec une table installée à l’extérieur pour leur accueil !
         Le coupable est certes Pôle emploi, mais avant tout la municipalité qui ne s’est pas préoccupée de l’affaire lorsqu’elle a prêté ou loué de fait tout l’espace Mandela.
         Il paraît que la salle Jean Vilar était occupée. Mais il y a bien d’autres lieux à prêter si la question se pose. Et puis, elle a son Atrium qui est à longueur de semaines inoccupé, et qui aurait pu être utilisé.
         En tout cas, il n’était pas possible de se déplacer ce matin-là dans les différents étages de l’espace Nelson Mandela. Un indiscutable mépris pour les travailleurs à la recherche d’un emploi qui ont subi de telles conditions, et pour les utilisateurs habituels de cet espace, les agents municipaux et les militants syndicaux en tout premier lieu DM

lundi 2 décembre 2019

5 décembre : un appel de notre liste « Lutte ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs » (cf. tract du 27.11.19.)




Le 5 décembre, tous en grève et en manifestation !

Ouvriers, employés, techniciens, infirmières et aides-soignantes, cheminots, conducteurs de bus ou de métro, enseignants… la grève du jeudi 5 décembre doit être notre affaire à tous.
Nous n’avons que trop attendu pour réagir et nous opposer aux reculs imposés par le gouvernement ou le grand patronat. Le 5 décembre nous offre la possibilité de dire « ça suffit ». Profitons-en !
Que le 5 décembre se limite à une grève des transports arrangerait bien Macron ! Diviser pour régner est un grand classique des dirigeants. Ne restons pas spectateurs de ce bras de fer qui nous concerne tous.
À 62 ans, nous aurions le choix pour la retraite - si on peut parler de choix – de partir avec une retraite partielle ou de continuer de travailler.
Nous, travailleurs, nous avons fait assez de sacrifices. Cela fait des années que nous supportons des salaires bloqués. Des années que nous subissons les suppressions de postes et l’augmentation de la charge de travail. Des années que la pression à la productivité, à la flexibilité, à la mobilité nous étouffe et rend notre travail infernal.
À force de tirer sur la corde, elle finit par casser. C’est vrai dans les hôpitaux, à la SNCF, à la RATP, dans l’éducation, mais c’est vrai aussi dans nombre d’entreprises privées. Eh bien, cette colère doit s’exprimer !
Les sacrifices doivent changer de camp et la mobilisation du 5 décembre peut amorcer une contre-offensive du monde du travail.
La multiplication des mobilisations de ces dernières semaines et la crainte que la contestation se généralise le 5 ont mis le gouvernement sous pression. Avec une pression de l’ensemble du monde du travail, Macron, comme Juppé en 1995, serait forcé de reculer. 
Tout ne se jouera pas en une seule journée. Mais il faut un début à tout. C’est la réussite de cette journée qui donnera l’élan nécessaire à ceux qui se posent le problème de poursuivre la grève.
Alors, lançons-nous dans le combat. Ensemble, le 5 décembre, tous en grève et en manifestation ! Montrons au gouvernement et au grand patronat que nous n’acceptons plus de nous faire marcher dessus.

5 décembre et après, une organisation nécessaire : « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ». Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine.


Les travailleurs doivent diriger eux-mêmes leurs luttes

27 Novembre 2019

Lundi 25 et mardi 26 novembre, les dirigeants des principales centrales syndicales ont été reçus à Matignon. À une semaine de la journée de grève interprofessionnelle du 5 décembre, le gouvernement cherche à fissurer le front syndical qui s’est constitué contre son projet de réforme des retraites. Avec peu de succès pour le moment.



Au contraire, le nombre d’organisations appelant à participer au 5 décembre s’est encore accru, avec notamment le ralliement de la CFE-CGC. Même des syndicats de police, dont Alliance et l’UNSA, ont menacé de se joindre au mouvement, si le ministère de l’Intérieur « ne répond pas à leurs attentes ».
La CFDT-Cheminots s’est finalement décidée jeudi 21 novembre à déposer elle aussi un préavis de grève reconductible à partir du 5 décembre. Mais Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a tenu à préciser que cela ne constituait pas un appel à faire grève : « Non, les militants CFDT-Cheminots ne seront pas forcément dans la rue, a-t-il déclaré dimanche 24 novembre, ils ont déposé un préavis pour dire au gouvernement : maintenant, est-ce qu’on peut discuter ? »
De son côté en revanche, la CGT se dit clairement opposée à la réforme du gouvernement. Interviewé dimanche 24 novembre, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a déclaré : « Nous appelons à reconduire le mouvement après le 5 décembre et ce sont les salariés, dans des assemblées générales, qui décideront s’ils veulent la reconduire, ou pas. Nous, nous appelons à ce que cette mobilisation puisse durer (...) jusqu’à ce que le gouvernement retire son mauvais projet. » Et de conclure : « Il faut qu’il y ait partout dans le pays des grèves massives. »
Un tel discours est assez récent dans la bouche de Martinez. Pendant des semaines, il s’est contenté d’appeler le 5 décembre à une journée d’action classique. La combativité qui s’est manifestée à la RATP le 13 septembre et à la SNCF, avec des mouvements partis de la base, ainsi que la montée du mécontentement parmi les travailleurs l’ont conduit à durcir son discours. Les dirigeants de la CGT ne veulent pas prendre le risque d’être dépassés par le mouvement de protestation. Aussi placent-ils leurs digues loin en avant de celui-ci.
Les travailleurs ne pourront faire reculer le gouvernement qu’en faisant grève massivement et avec détermination. C’est la seule façon de se faire craindre du grand patronat. Mais contribuer à développer et à organiser un tel mouvement n’entre pas du tout dans les intentions des dirigeants syndicaux. Au contraire, les attitudes de Martinez et Berger traduisent, chacune à sa manière, la préoccupation des bureaucraties syndicales de rester en situation de contrôler les mobilisations des travailleurs, non pour les renforcer, mais pour pouvoir décider elles-mêmes quand et comment y mettre fin. C’est ce rôle de pompier capable d’éteindre les incendies sociaux qui justifie leur existence aux yeux de la bourgeoisie et de ses représentants politiques.
Bien des travailleurs se méfient aujourd’hui des directions syndicales, conscients, dans une certaine mesure, du fait qu’elles ne représentent pas leurs intérêts. C’est une méfiance justifiée, d’autant plus que la journée du 5 décembre est susceptible, et c’est souhaitable, de déboucher sur des mouvements de plus longue durée. Face à ceux-ci, toutes les manœuvres de division des bureaucraties syndicales pourront se déployer, et les travailleurs doivent se donner les moyens d’y faire face. Pour cela ils devront contrôler leurs mouvements, non seulement en en décidant à travers leurs assemblées générales, mais en élisant des comités de grève, constitués de délégués soumis au contrôle de ces assemblées, révocables à tout moment et qui seront chargés d’exécuter les décisions prises.
Se donner ainsi les moyens de mettre en œuvre une démocratie ouvrière réelle et vivante est la seule façon de permettre à la mobilisation d’aller le plus loin possible, sans autre limite que celle que les travailleurs eux-mêmes lui fixeront.

                                 Marc RÉMY (Lutte ouvrière n°2678)

Pour information

Tous grévistes, ensemble réunis,
Une assemblée générale interprofessionnelle aura lieu à Argenteuil, le matin du 5 décembre
A 9 heures 30
Espace Mandela
82 avenue du Gl Leclerc
Argenteuil

Radio France : à la radio aussi, la grève est l’arme des travailleurs


Pas de micro sans travailleurs



Depuis lundi 25 novembre, les antennes de Radio France sont très perturbées par la grève des salariés de l’entreprise contre un plan de 299 départs dits volontaires. Sur injonction du gouvernement, la direction veut économiser ainsi 20 millions d’euros.
Toute la semaine, de nombreuses émissions habituelles ont été remplacées par de la musique sur France Inter, France Info et sur les différentes antennes de France Bleu. Vendredi 29, plus de 200 travailleurs de Radio France ont manifesté devant le Ministère de la Culture et la grève a été reconduite au moins jusqu’à lundi 2 décembre.
Les travailleurs de Radio France montrent que, partout, l’arme des travailleurs, c’est la grève. Et de cette façon, ils prennent la parole et se font entendre... en coupant les micros.

Agenda Lutte ouvrière Argenteuil


Le 17 décembre,

une réunion de la liste « Lutte ouvrière-Faire entendre le camp des travailleurs » conduite par Dominique MARIETTE à Argenteuil



Le 29 février 2020,

notre banquet n’a pas lieu tous les quatre ans, mais chaque année. Il tombe le 29 février prochain de cette année bissextile.
         C’est une fête dans la meilleure tradition du mouvement ouvrier. Il est ouvert à tous. L’occasion d’échanger et de débattre, mais aussi de faire la fête.
         Les billets d’entrée sont en vente : 16 euros pour les adultes, et 13 pour les enfants de moins de 14 ans accompagnés.


Élections municipales 2020 à Argenteuil. Chronique (32)


Programmes électoraux et contraintes très fortes

 
                                                                                  Change.org

                   Il fait ce qu'il veut sans pouvoir faire même lui ce qu'IL veut...

A lire les programmes des uns et des autres (qui par ailleurs ont tendance à se ressembler, la pensée ayant finalement un cadre très limité), on a l’impression que jamais n’est évoqué ce qui met des bornes à toute politique municipale. Il s’agit, en l’occurrence, des contraintes qui encadrent fondamentalement les marges de manœuvre, y compris de la municipalité là mieux intentionnée, dans le meilleur des cas.
         Elles sont pour l’essentiels au nombre de quatre.
Il s’agit d’abord du niveau de revenu de la population. Ainsi, Argenteuil est une ville marquée par les attaques que le monde du travail a subies, et qui, en conséquence, l’ont appauvrie.

Ensuite, il y a la nature privée de la propriété des moyens de production et d’échange. C’est déjà vrai pour le commerce de détail, mais cela l’est tout autrement au niveau de la localisation ou la délocalisation des grandes entreprises. Le capital a la maîtrise totale de rester ou de partir quand cela lui chante. Quelles qu’en soient les conséquences sur l’emploi local ou les recettes des Villes. Ensuite, les édiles peuvent toujours se lamenter comme l’a fait le maire d’Argenteuil à l’annonce du départ de l’usine Dassault.
Et sur ce plan, n’oublions pas le pouvoir de nuisance sociale des promoteurs et des spéculateurs.
Il y a encore le rôle surdéterminant de l’État et de son gouvernement. Son rôle encore sur les recettes des communes. Le maire actuel de la Ville tout comme son prédécesseur ont régulièrement dénoncé, à juste titre, et sans qu’il soit facile de s’y retrouver dans ce domaine, les baisses de dotations.
Et pour terminer, il ne faut pas oublier le rôle de la réglementation de l’État et de l’appareil d’État qui encadrent les possibilités et les compétences des communes. Pour évoquer un sujet qui nous est cher, il suffit là de rappeler la décision d’août dernier du nouveau préfet du Val d’Oise qui, sans ne connaître réellement ni le site ni les risques liés aux inondations a évacué d’un revers de main l’obstacle relevant de son ressort pour la délivrance du permis de construire du projet Cap Héloïse.
Ces éléments ont joué bien des tours dans le passé à Argenteuil à des municipalités qui étaient pourtant plus soucieuses de la population que les deux dernières. Ils devraient conduire à être extrêmement circonspects lorsque l’on tente d’attirer l’électeur avec un programme dont la réalisation s’avérera, de ce fait, bien hypothétique. Et c’est pourquoi le message des listes « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs » se situe, elle, sur un tout autre plan. À suivre donc. DM