dimanche 8 novembre 2015

Dotations aux commune : "Deux pas en arrière, un pas en avant", c'est la politique du gouvernement. Un article de notre hebdomadaire de cette semaine


Communes : le gouvernement taille dans les dotations

 

Mardi 3 novembre, le projet d’un nouveau mode de calcul de la dotation globale de fonctionnement des communes, la DGF, principale source de financement venant de l’État, a été repoussé par Manuel Valls, pour au moins une année. Pourtant, ce projet avait été lancé à l’initiative du gouvernement dans le cadre de sa loi de finances 2016. Mais la contestation de nombre de députés, y compris de son propre camp, l’a visiblement contraint à reculer.

Le gouvernement avait cru faire le nécessaire pour bien vendre sa marchandise. Le mode actuel de répartition de cette dotation aux communes et aux groupements de communes est, disait-il, une usine à gaz, avec un degré de complexité dépassant l’entendement. Il voulait le simplifier et le rendre plus juste.

Compliqué, il l’était, sans aucun doute. Dans le calcul de ce que touche chaque commune, il y a plusieurs dotations, de multiples composantes, des dizaines de critères, des exceptions en nombre, au fur et à mesure de ce qui a été ajouté, modifié, supprimé par les lois et les ministres successifs, sans compter les péréquations qui transforment le résultat.

Et pourtant cette dotation représente une part très, très importante du budget des communes et des groupements de communes : 36,6 milliards en 2015. Pour une ville comme Lyon, cela représente 16 % du total des recettes, 40 % des recettes de la ville d’Alençon. Pour certaines petites communes, ce pourcentage peut être encore plus important.

Aux dires du gouvernement, deux tiers des communes seraient gagnantes avec son nouveau calcul. C’est un gros mensonge ! Car il passe sous silence la principale réforme déjà votée, déjà appliquée : le vol d’une grosse partie de cette dotation. Elle a d’abord été gelée, à environ 41,5 milliards, de 2010 à 2013. Puis le gouvernement actuel a fait voter une amputation, toujours en cours, de 11,7 milliards d’euros sur trois ans, soit une diminution de 2 milliards chaque année de ce qui est alloué aux communes. En 2017, il restera moins de 30 milliards d’euros de dotation de l’État.

Quasiment toutes les communes sont durement touchées par cette baisse et doivent freiner leurs investissements. Des projets d’aménagement sont repoussés, des petites municipalités n’arrivent pas à financer la réforme des rythmes scolaires, ou sont obligées de sabrer dans les aides aux associations. Sans compter celles qui choisissent d’augmenter les impôts locaux, ou de diminuer certains services.

Alors, dans ces conditions, parler de réformer le calcul de la répartition est de la poudre aux yeux.

                                                        Bertrand GORDES

samedi 7 novembre 2015

Grandes comunes et collectivités locales : combattre l’opacité des comptes par la mobilisation et les informations de tous


Mettre sur la place publique les conditions du « contrat Decaux »

 
Nous évoquions il y a peu de temps la campagne publicitaire de la municipalité s’attaquant au maire précédent sur le thème des impôts, via les grands panneaux de l’afficheur Decaux. Nous disions que cela faisait quelque peu désordre un mois avant les élections régionales.

         Le chef de file du PS en Ile de France vient de monter au créneau sur le sujet dont la presse s’empare par ailleurs.

         Un des copains de parti du maire d’Argenteuil résume l’affaire de la façon suivante peu amène pour Georges Mothron et Philippe Doucet : « ces affiches découlent de la guerre cataclysmique entre Doucet et Mothron aux dernières municipales. Cela ne surprendra personne qu’elle se poursuive aujourd’hui. » Dit plus simplement : une histoire de fous qui se poursuit.

         Pour le maire d’Argenteuil, cette campagne n’a rien d’extraordinaire : elle est un des aspects du contrat signé avec l’afficheur qui prévoit que la municipalité pourra à titre gratuit mener dix campagnes par an sur une partie de ces panneaux ».

         Sacré contrat.  Pour les vendanges, d’accord. Mais même pour des campagnes d’autopromotion politique de la municipalité ?

         Oui, comme on aimerait connaître combien rapporte à la commune et à Decaux ces panneaux installés sur l’espace public, et les différents éléments dudit contrat.

         Puisque tout cela a effectivement un rapport pour le moins avec les élections régionales, nous rappelons que dans le programme pour les combats futurs du monde du travail que nous popularisons une nouvelle fois dans ces élections, il y a l’objectif de la « levée du secret commercial et du secret bancaire ». Cela s’applique aussi aux collectivités locales, et comme de bien entendu à la Ville d’Argenteuil.

"Séniors" ne rime pas encore avec "mort". Attention !


Indélicatesses de notables nantis

 

Une lectrice attentive de notre blog vient de nous indiquer qu’elle avait trouvé un autre exemple de maire remettant en question le geste fait traditionnellement chaque année en direction des anciens. En l’occurrence, elle nous rapporte que le maire de Rouen vient de supprimer le colis de noël remis aux anciens.

         Devant les nombreuses protestations, celui-ci se défend en avançant qu’il n’a pas tout supprimé, puisque sa municipalité continue de financer les clubs dédiés aux anciens.

         Dans le même genre d’argument, il peut aussi ajouter qu’en tant que maire soucieux des vieux il a la responsabilité… des cimetières.

 

A ce propos, nous rappelons que nous avons mis en circulation une pétition demandant que la municipalité d’Argenteuil revienne sur sa décision. Le texte de cette pétition figure dans les « articles plus anciens » de ce blog. On peut l’imprimer et la faire circuler autour de soi.
         Lorsqu’un acte inique est décidé, et d’autant plus de la part de ceux qui s’affirment sans vergogne être « nos représentants », la moindre des choses pour chacun est de dire qu’il n’est pas d’accord.
         C’est le sens de notre initiative.
         Nous irons remettre cette pétition à l’occasion du prochain Conseil municipal.

Nokia, Alcatel-Lucent, Microsoft : les manœuvres juteuses sur le dos des travailleurs


Monopoly destructeur d’emplois

 

Le groupe Nokia a annoncé qu'il verserait 4 milliards d'euros de dividendes sur deux ans aux actionnaires, une fois le rachat d'Alcatel-Lucent effectué, annonce qui a provoqué un envol de 9 % de l'action Alcatel-Lucent. Quant au PDG d'Alcatel-Lucent, 13,7 millions d'euros devraient lui être versés pour son départ.

Avant de racheter Alcatel-Lucent, Nokia avait vendu l'an dernier sa branche "téléphone mobile" à Microsoft qui a décidé... d'y supprimer 12 500 postes.

Si l'argent ne manque pas dans ces parties de Monopoly qui se poursuivent, c'est toujours sur le dos des travailleurs.

Avec Nathalie Arthaud, à la Mutualité de Paris vendredi 13 novembre à 20 heures 30


vendredi 6 novembre 2015

Cannabis dans les lycées et la fée Pécresse


Derrière la fumée, une idée-gadget imbécile

 
Dans cette campagne des élections régionales, à défaut de s’intéresser à ce qui préoccupe vraiment les habitants - l’emploi, leurs revenus- les chefs de file des grandes écuries politiciennes rivalisent de sujets farfelus pour se singulariser. V. Pécresse vient ainsi de proposer le dépistage des fumeurs de cannabis dans les lycées de la région Ile de France. Il s’agirait de mettre en place des tests de dépistage salivaire pour détecter la consommation de cannabis. Ces tests seraient pratiqués par les médecins scolaires (rarissimes !) ou des personnes extérieures au lycée agissant pour un salaire de 2000 euros… annuels. En revanche, à 13 euros le test, pour son fabricant, ce serait effectivement une belle affaire. Pour le reste, on ne peut que sourire de cette proposition électorale saugrenue.

         Ladite dame s’imagine-t-elle ce que sont les lycées aujourd’hui, lycées dont la charge est, avec les transports, l’activité essentielle dévolue à la région dont elle rêve de prendre la tête ?

         Pour notre part, nous imaginons très bien qu’il faudra des brigades entières de policiers pour réaliser ces tests à l’intérieur des établissements, puisque c’est de cela dont il s’agit.  Voilà ce que ces gens-là ont à proposer à la jeunesse !

         Arrêter la banalisation de l’usage du cannabis parmi les lycéens (…comme dans le reste de la société) mérite un tout autre sérieux. De ce côté-là, pour cette chef de file, il n’est en revanche, pas question de revenir sur les suppressions drastiques de postes d’enseignants et d’autres personnels des lycées, dont elle a été complice du temps de son compère Sarkozy.

Argenteuil et les transports : initiatives trop partielles ou discutables



Sa voiture de fonction, elle ne peut pas servir ?

 

Suite à la fermeture du Franprix de la « Dalle », il aura fallu des semaines à la municipalité pour mettre en place une navette entre le Val-Nord et le magasin le plus proche, celui du Val-Sud, Simply.

         Mais attention pour les anciens et les retraités pour qui cette navette est mise en place, il n’y a pas de quoi pavoiser. Pas question qu’elle soit disponible tous les jours ouvrables, seulement le lundi et le jeudi. Pour ce qu’il y a dans votre cabas, deux jours suffisent.

         Et attention, ce n’est pas gratuit. C’est 2 euros le trajet. Pour 800 mètres, le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas donné !

         Pour la municipalité, il ne faut pas exagérer, un peu de sollicitude d’accord, mais point trop.

 

Moins de voitures et plus de voitures

On aimerait savoir à qui bénéficie la mise en place des stations Autolib sur Argenteuil. On l’a déjà dit, cela profite déjà à Bolloré, le milliardaire. Mais pour les habitants, c’est quoi le premier bilan ?

En revanche, ces stations sont en train d’aggraver les problèmes de stationnement. A voir l’ampleur des travaux sur le parking du marché de la Colonie derrière la gare centrale, la station d’Autolib va y manger une part importante des places de stationnement existantes.

Autolib est censé aider à la fluidité du transport et de réduire la pollution. Mais les usagers des transports en commun qui venaient prendre leur train à la gare d’Argenteuil et se garaient sur ce parking, ils vont bientôt faire comment ? Ne trouvant à se garer, ils vont aller poursuivre leur chemin vers Paris et grossir les embouteillages ?

Société Générale, Maersk, Michelin : nouvelles des licencieurs



La reprise, quelle reprise ?

 

Le leader mondial du transport maritime Maersk a annoncé qu'il allait supprimer 4 000 emplois sur 23 000 salariés. Maersk va fermer certaines lignes maritimes et renonce à acheter seize navires déjà précommandes. La Société Générale, elle, annonce qu'elle va fermer 400 agences en France, donc des milliers de suppressions d'emplois en perspective.

Quand les politiciens font miroiter le retour de la croissance, les capitalistes comprennent « croissance supplémentaire de leurs profits ». Et pour eux, cela ne signifie pas des embauches, mais bien plus souvent des licenciements.

 

Les vannes ouvertes du chômage

 

Après avoir fermé une usine à Joué-les-Tours en 2014 et une en Hongrie cette année, Michelin annonce qu'il en fermera l'année prochaine deux en Italie et une en Allemagne. D'ici 2018, une usine fermera encore, en Irlande du Nord.

Michelin serait-il au bord de la faillite ? Pas du tout, le groupe a fait 1,2 milliard d'euros de résultat opérationnel au premier semestre !

Pour sauver les travailleurs du chômage, il faut imposer l'interdiction des licenciements avec maintien du salaire. A commencer par les entreprises qui, comme Michelin, font des bénéfices.