Demain,
un article sur la situation de la médecine générale à Argenteuil-Bezons
Consultations
: tarifs en hausse, santé en baisse
Si le tarif de base de la
consultation d’un médecin généraliste de secteur 1 est de 25 euros, pour
certaines consultations dites complexes et même très complexes, ce tarif est
passé depuis le 1er novembre respectivement à 46 euros et 60 euros.
Il s’agit de consultations qui requièrent du temps, généralement plus d’une
demi-heure voire une heure, pour la prise en charge difficile de maladies
complexes.
Certaines de ces consultations
concernent des malades en affection de longue durée et sont donc prises en
charge à 100 % par la Sécurité sociale, avec la possibilité de ne pas faire
l’avance des frais par le biais du tiers-payant. Mais il n’en va pas de même
pour les autres consultations dont les frais sont alors pris en charge selon
les règles habituelles : 70 % par la Sécurité sociale et 30 % par la complémentaire
santé. À condition d’en avoir une ! Sans compter que, comme il n’est plus
question d’un tiers-payant généralisé, nombre de ces patients seront dans
l’incapacité de régler une telle somme à l’issue d’une consultation et devront
y renoncer.
Ces nouveaux tarifs sont un
argument de plus, s’il en fallait, en faveur d’une généralisation du
tiers-payant chez les médecins libéraux. Certes, certains médecins s’y refusent
par principe, ayant le culot de crier à l’étatisation de la médecine en faisant
mine d’oublier que c’est justement l’État qui prend en charge les frais de leur
formation. Mais un grand nombre de généralistes, soucieux de leurs patients,
n’y seraient pas hostiles, s’il ne s’agissait pas pour eux d’un travail
administratif supplémentaire que le gouvernement se refuse à prendre en charge.
Sauf que, pour permettre un tel système, il faudrait des embauches et des
crédits dans les services de la Sécurité sociale et de l’État. Mais ce n’est
pas à l’ordre du jour, en cette heure où le gouvernement ne parle que
d’économies et de coupes budgétaires dans les services publics.
Au nom de ces restrictions
budgétaires, on ferme des services hospitaliers et des hôpitaux, on supprime
des lits et des postes, on diminue les durées d’hospitalisation sous couvert de
développer la chirurgie ambulatoire. Dans le même temps, on demande aux
patients de payer toujours plus. À l’hôpital, il n’est pas rare de devoir
apporter ses médicaments dits de confort ; il est de plus en plus difficile
d’avoir droit à une ambulance ; le forfait hospitalier augmente, il passera de
18 à 20 euros au 1er janvier.
Dans les classes populaires, ils
sont de plus en plus nombreux ceux qui ne peuvent se payer une mutuelle et sont
donc poussés à se soigner moins bien, voire plus du tout. Les tarifs de
consultations complexes et très complexes augmenteront encore leur nombre alors
qu’on n’a jamais connu autant de progrès, ni eu autant de connaissances et de
savoir-faire pour se soigner et vivre bien.
Sophie
GARGAN (Lutte ouvrière n°2571)
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