jeudi 9 janvier 2014

Mory-Ducros : vers des milliers de licenciements. Un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine. En vente à la librairie le Presse-papier, 1 euro.


Mory Ducros : vers des milliers de licenciements

Après le dépôt de bilan de l'entreprise de messagerie Mory Ducros, un administrateur judiciaire avait été nommé le 26 novembre pour examiner d'éventuelles offres de reprise. L'emploi de 7 200 travailleurs – 5 200 de l'entreprise et 2 000 des sous-traitants – était menacé.
     Vendredi 3 janvier, quatre offres de reprise ont été déposées. Elles seront présentées au comité d'entreprise et aux syndicats le 9 janvier et le tribunal de commerce devra donner une réponse le 31 janvier. Sans connaître encore le contenu chiffré de ces offres, on sait déjà que toutes sont des projets de reprise partielle et que des suppressions d'emplois massives sont prévues.
     Pour le moment seul Arcole Industries, le propriétaire de Mory Ducros, a confirmé avoir fait ce qu'il appelle « une offre globale qui prévoit la poursuite de l'activité avec une vraie perspective de relance », sans donner aucun chiffre sur les suppressions d'emplois à attendre, se contentant de parler de la « sauvegarde d'un nombre significatif d'emplois ». Arcole Industries, qui a le cynisme de se présenter comme une entreprise « spécialisée dans la reprise et le redressement d'entreprises », annonce donc clairement son intention de ne reprendre qu'une partie des 85 sites de l'entreprise et de laisser sur le carreau des centaines voire des milliers de travailleurs, puisque selon la presse le « périmètre » de la nouvelle entité pourrait être réduit de moitié. Le journal Le Monde avance le chiffre de 43 agences reprises sur 85 et de seulement 1 900 salariés ! De plus, Arcole Industries se félicite des engagements pris par le gouvernement, en l'occurrence Montebourg, le ministre du Redressement productif qui selon Arcole Industries « travaille à la mise en place de financements complémentaires pour assurer la solidité financière de la reprise ».
     Arcole Industries semble en effet spécialisé dans le « redressement d'entreprises », au sens de se faire financer par l'argent des contribuables pour pouvoir tailler dans les effectifs et ne garder que ce qui lui paraît le plus rentable. C'est déjà comme cela qu'il avait procédé d'ailleurs en 2012 quand il avait créé Mory Ducros en fusionnant Ducros express (ex-DHL France) et Mory, en laissant sur le carreau 700 salariés, sous prétexte de synergie entre les deux entreprises.
     Alors quelle que soit l'offre de reprise choisie le 31 janvier, les travailleurs de Mory Ducros savent déjà qu'ils ne peuvent pas compter sur des requins comme Arcole Industries pour sauver leurs emplois.
                                                                                          Cédric DUVAL


Dassault : un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Le bureau du sénat vient à la majorité de refuser la levée de l'immunité parlementaire du sénateur Serge Dassault. Le sénat est à majorité dite de "gauche", PS, PCF, Radicaux et Verts. A propos de Dassault, ci dessous, un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.

Corbeil-Essonnes : le pourrissement du système Dassault

L'affaire Dassault continue de faire des vagues. La dernière en date ? Une plainte pour association de malfaiteurs a été déposée auprès du parquet d'Évry contre Serge Dassault, sénateur UMP, industriel multimilliardaire, ex-patron du Figaro, le maire de Corbeil, Jean-Pierre Bechter, et un diplomate marocain en poste à Paris... par Fatah Hou, victime d'une tentative d'assassinat par l'un des hommes de main de Dassault, aujourd'hui en prison.
     Fatah Hou faisait chanter Dassault avec un enregistrement clandestin compromettant où on entendait l'industriel reconnaître avoir versé des dons d'argent massifs pour services rendus, à son homme de main Younes Bouanara... et dire qu'il ne voulait plus rien payer. Pour faire taire cet apprenti maître chanteur dont les parents sont nés au Maroc, Dassault n'a pas hésité à solliciter les services de l'État marocain par l'intermédiaire d'un diplomate en poste à Paris. L'objectif de l'opération était d'intercepter Fatah Hou à la descente de l'avion lors d'un retour au Maroc.
     Que Dassault puisse faire appel à la police d'un État étranger pour régler ses affaires personnelles n'est pas pour surprendre. C'est le comportement d'un milliardaire mafieux qui pense pouvoir tout acheter et tout corrompre. Et si le fameux plan concocté par Dassault et ses acolytes de la mairie de Corbeil a échoué, c'est tout simplement que, entre-temps, le témoin gênant a été blessé par balles... dans les rues de Corbeil.
     Il est difficile de nier l'évidence, et cela d'autant que les preuves et les témoignages accablants s'accumulent contre lui. L'un des anciens adjoints de Dassault vient tout juste de reconnaître publiquement qu'il distribuait des enveloppes sur ordre du cabinet du maire. Dassault ne réfute donc plus les faits, il joue seulement les innocents et avance la carte du patron philanthrope, naïf, victime de sa générosité et surtout d'« un racket organisé ». Et le recours à la police marocaine qui avait été envisagé pour museler un témoin gênant ? Une simple « aide » pour « raisonner » un jeune trop entreprenant, bien sûr !
     Mercredi 8 janvier, le Sénat devait examiner une demande de levée d'immunité parlementaire afin que les juges puissent entendre Dassault dans le cadre d'une garde à vue, suite à une autre plainte. Rappelons seulement que, en juillet dernier, le Sénat, à majorité de gauche, avait refusé de lever l'immunité du sénateur UMP de l'Essonne !
     Toute l'affaire Dassault et ses multiples rebondissements, de la corruption généralisée aux règlements de comptes entre hommes de mains et, jusqu'à la demande d'intervention de la police marocaine, illustrent bien l'état de pourrissement avancé d'un système mafieux, mis en place par un grand bourgeois qui a voulu, à coups de millions, se payer un fauteuil de maire !


                                                                                     René CYRILLE

mercredi 8 janvier 2014

Goodyear doit payer

Deux dirigeants de l’usine de pneus Goodyear d’Amiens ont été retenus par les ouvriers en colère. Après les avoir relâchés, les travailleurs occupent dorénavant l’usine
     Depuis des mois, Goodyear maintient ces travailleurs dans l’angoisse avec la fermeture annoncée de leur usine. Quand, fin décembre, la dernière requête des syndicats a été rejetée par le tribunal et que, dans la foulée, la direction a annoncé ne plus vouloir discuter, la colère s’est tournée contre les directeurs présents à l’usine.

     Dans cette affaire, la violence est entièrement du côté des patrons de Goodyear, qui n’ont aucun scrupule à jeter 1 170 travailleurs à la rue en leur retirant leur seul moyen de gagner leur vie : leur salaire. Goodyear, dont les bénéfices sont en forte hausse, a largement les moyens de verser les indemnités de licenciement réclamées aujourd’hui par les ouvriers.

Le banquet de Lutte Ouvrière, c'est dans une quinzaine de jours maintenant

BANQUET – FETE des amis de Lutte Ouvrière
A ARGENTEUIL
DIMANCHE 26 JANVIER 2014
A partir de 12 heures
Complexe Jean Vilar



Photos des années précédetes

Son célèbre apéro
Salle Jean Vilar
Intervention de Nathalie ARTHAUD
porte-parole nationale de Lutte Ouvrière
Son banquet
Quelques poèmes de Prévert par Fanny Cottençon
Après-midi dansante
Espace enfants maquillage
Librairie
Stand de fabrication de badges
Stand gâteaux-champagne
Salle Pierre Dux
A 15 heures 30, conférence scientifique
Animée par Marc Peschanski,
biologiste et neurophysiologiste, spécialiste des maladies neurodégénératives et des cellules-souches
« cellules-souches : la science soumise à la pression réactionnaire »
A 17 heures 30, débat avec militants de Lutte Ouvrière de PSA-Aulnay
"Grève de PSA-Aulnay - récit de quatre mois de lutte"
Billets d’entrée en vente : 13 euros, demi-tarif pour les enfants de 5 à 14 ans ; auprès des militants ou en contactant par courrier ou internet D MARIETTE. Chèques à son ordre.

mardi 7 janvier 2014

Le bouffon antisémite et les hypocrites qui lui servent la soupe

S’appuyant sur la circulaire envoyée hier à tous les préfets par Manuel Valls, plusieurs municipalités, dont Bordeaux et Nantes, ont décidé d’interdire les spectacles de Dieudonné.
Derrière l’image anti-système qu’il veut se donner, Dieudonné prospère, au propre et au figuré, sur l’antisémitisme. Il cherche ses amitiés et ses références du côté des pires ennemis des travailleurs, Jean-Marie Le Pen, parrain de sa fille ou Alain Soral, un des idéologues connus de l’extrême droite.
Mais en interdisant ses spectacles, Valls, qui n’a pas hésité à tenir lui-même des propos xénophobes sur les Roms et qui a expulsé plus de 35 000 étrangers en 2013, sert la même soupe, et en plus lui fournit l’occasion de jouer les victimes.
Le combat contre l’antisémitisme, et plus généralement contre le racisme, ce n’est pas sur un terrain juridique qu’on peut le gagner, mais c’est un combat de chaque jour, sur le terrain.

Dans la zone industrielle du Val : les travailleurs d'ESD en grève !

Depuis hier lundi, les travailleurs du site d'Argenteuil d'ESD, une entreprise de nettoyage des rues d'un certain nombre de localités, sont en grève. Deux autres sites sont dans le mouvement, ceux de Levallois et de Viry-Châtillon.
     Il y a peu, ils avaient déjà fait grève. Et la direction a alors agi, pas pour régler les problèmes des travailleurs, mais contre les militants.
     Les travailleurs sont donc obligés de remettre le couvert pour la hausse des salaires et l'amélioration de conditions de travail déplorables.

Bulletin Lutte Ouvrière des Territoriaux d'Argenteuil et de l'Agglomération du lundi 6 janvier 2014 : extraits

Quand on veut on peut. La preuve !
La presse locale a rapporté comment le maire avait fait parvenir par fenwick au local de son principal rival 25 000 photocopies de factures payées par la Ville. Cet envoi était destiné à clouer le bec à celui qui l’accuse d’être un mauvais payeur.
     Titillé, le maire a donc utilisé les grands moyens : l’envoi représentait tout de même 50 ramettes de papiers.
     Nous devons garder cela en tête lorsque nous réclamons que l’on mette les moyens pour résoudre tel ou tel problème qui nous gâche la vie dans le service.

La preuve que contrôler serait véritablement possible
Toujours à propos de cet envoi de photocopies de factures payées. Il est bien la preuve que si l’on voulait financer véritablement les comptes de toutes les structures de la société, telles, entre autres, celles des municipalités, cela ne voudrait pas poser de problème.
     Si l’on met sans difficulté 25 000 documents sur la place publique, cela signifie que l’on peut mettre tous les documents à la connaissance de tous.

Logique mutualiste
Entre la Ville et l’Agglomération, c’est la valse des réorganisations. On démutualise puis on remutualise des services, puis cela peut continuer, sans fin.
     Mais si on remutualise, c’est que l’on augmente la charge de travail, voire on la double.
      En toute bonne logique, on peut, soit doubler le salaire de tous les agents concernés, soit doubler le nombre des agents de ces services.

Travailleurs en galère, augmentons nos salaires !
La  TVA a augmenté pour de nombreux produits et services depuis ce premier janvier. Cela va aggraver la dégradation de notre pouvoir d’achat qui n’a pas cessé depuis des années, et qui est reconnue par tous, y compris par les organismes officiels.
      Aujourd’hui, ce sont plusieurs centaines d’euros d’augmentation mensuelle qui sont nécessaires pour arrêter cette marche en arrière.
      Préparer les combats pour ces hausses substantielles est une priorité pour tous.

Se serrer les coudes
C’est connu et dénoncé régulièrement depuis des années, comme dans le privé, dans les collectivités locales,  il y a des cas de harcèlement d’agents de la part de leur hiérarchie. Cela arrive à la Ville, même si c’est l’exception.
     Dans la quasi-totalité des cas, de fait, la solution est le départ de l’agent brimé. Quant au chef en question, lui ou elle reste et peut passer à une autre victime.
     A moins de serrer les coudes et de faire face ensemble.


Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Inacceptable.
La situation des locaux de la voirie et des bâtiments du centre de la rue Pierre Guienne est vétuste pour ceux qui y travaillent.
     Cela fait des années que l’on parle d’un nouveau centre. Les municipalités se suivent, mais les locaux restent dans le même état.
      On peut véritablement travailler correctement dans ces conditions ?

Du personnel en plus et de l’organisation !
Ces dernières années, de nombreux matériels de nettoyage ont été achetés par la Ville.
     Mais le résultat pour les Argenteuillais n’est pas au rendez-vous.

     C’est vrai que s’il y a des métros automatiques, il n’y a pas de nettoyeuses du même acabit.

lundi 6 janvier 2014

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière de ce lundi 6 janvier 2014

Hollande : des bons voeux pour le patronat, des coups pour les travailleurs

Depuis le 1er janvier, une série de mesures ont pris effet, à commencer par l’augmentation de la TVA. Elle se répercute sur tout ce que l’on achète au jour le jour et augmentera aussi nos factures de gaz, d’électricité, et pèsera sur les charges locatives ou sur les frais de transport.
     Euro après euro, cette augmentation de la TVA coûtera près de 100 euros par an et par personne. Le gouvernement prélèvera ainsi 7 milliards dans les poches des classes populaires pour, explique-t-il, payer au patronat le cadeau du crédit d’impôt compétitivité.
     Mais le racket des travailleurs ne s’arrête pas là. À la fin du mois, il manquera aussi quelques euros sur le salaire net, conséquence directe des sacrifices imposés pour les retraites puisque les cotisations retraite augmenteront pour les salariés et pour eux seuls - les cotisations patronales étant, elles, compensées par une baisse de la cotisation famille.
     Les retraités perdront, eux aussi, près d’un milliard parce que la revalorisation des pensions est reportée du 1er avril au 1er octobre. Et c’est sans compter les augmentations d’impôt subies par les travailleurs qui se maintiendront l’année prochaine.
     Réforme après réforme, le gouvernement s’attaque au niveau de vie de l’ensemble des classes populaires. Sciemment, il enfonce des millions de travailleurs dans la misère pour satisfaire le patronat.
     Toutes les Bourses mondiales ont bouclé l’année 2013 en affichant des records. Le CAC40 a augmenté de 15 % - ce qu’aucun salarié n’a connu. Des centaines de milliards affluent à nouveau sur les marchés spéculatifs. Les profits des grands groupes capitalistes sont assurés, mais le gouvernement continue de faire payer toute la population, y compris les plus modestes, en revenant sur les droits sociaux et sur les services publics.
     Et Hollande l’a déclaré dans ses vœux : il va continuer dans cette direction. En ce début d’année 2014, le grand patronat a donc de quoi être ravi.
     Gattaz, le patron du Medef, n’a pas caché sa satisfaction. Il avait proposé au gouvernement un « pacte de confiance », Hollande a annoncé un « pacte de responsabilité » au contenu identique. Il avait demandé une baisse des cotisations et de la fiscalité des entreprises, Hollande a promis les deux. Alors que de plus en plus de travailleurs se soignent de moins en moins, Hollande a eu le cynisme de reprendre le langage patronal en évoquant les « excès et les abus » de la Sécurité sociale !
     Comme président des patrons, il n’y a décidément pas mieux que Hollande !
     Le gouvernement justifiera, comme toujours, sa politique au nom de l’emploi. La « bataille contre le chômage » fait partie du cinéma consistant à faire passer une politique favorable au patronat pour une politique bonne pour toute la population, bonne pour les travailleurs, bonne pour les chômeurs.
    Pendant un an, Hollande a réussi à ce que tous les projecteurs soient braqués sur son objectif d’inverser la courbe du chômage. Le cinéma a consisté à faire croire que quelques milliers de chômeurs en moins seraient une grande avancée, masquant le fait que, depuis mai 2012, il y a 500 000 chômeurs de plus.
     Pour lanterner les travailleurs en 2014, Hollande a inventé un nouveau boniment, « le pacte de responsabilité ».
     Demain, tout en continuant de licencier et à faire pression pour que le gouvernement fasse de même dans la Fonction publique, le patronat nous parlera de son « désir d’embaucher ».
     Tout en rajoutant des milliers de chômeurs aux millions existants, patronat et gouvernement nous expliqueront qu’ils ont signé un « pacte de responsabilité » pour créer de l’emploi.
     Mais en attendant des embauches qui ne viendront pas, ils imposeront aux travailleurs des conditions de travail aggravées, des salaires amputés, ils reviendront sur des droits sociaux, ils imposeront que les travailleurs payent à la place du patronat pour la Sécurité sociale. Et toutes ces attaques seront, elles, bien réelles !
Hollande a un cap : servir le patronat, faire prospérer les affaires de la bourgeoisie et imposer des sacrifices supplémentaires aux travailleurs. Derrière l’image bien commode d’un président de la République indécis et impuissant se cache un ennemi des travailleurs et une politique anti-ouvrière que les travailleurs ont à dénoncer et à combattre.
    Alors, si nous devons formuler des vœux, c’est qu’en 2014, les travailleurs retrouvent le chemin des luttes contre le vrai patronat et la fausse gauche, et rendent enfin les coups.