vendredi 6 décembre 2019

Grève : Argenteuil et la région se mobilisent


Première assemblée générale des grévistes

Une assemblée générale interprofessionnelle s’est réuni hier matin à l’espace Mandela. Elle a réuni pas complètement, mais essentiellement des enseignants d’Argenteuil, de Bezons, et de Cormeilles en Parisis. Nous étions 90. Elle a démontré que la mobilisation se développait, mais aussi les interrogations des participants face à l’ampleur de la tâche. La perspective de la nécessité de la grève reconductible a été votée à l’unanimité des présents.
         Une nouvelle assemblée générale se réunit ce matin vendredi à 9 heures 30 à l’espace Mandela.
         La création d’un comité de grève et d’organisation de celle-ci a été entérinée. Ouvert à tous, il est chargé de préparé l’assemblée générale, et de lui faire des propositions. Ses membres sont révocables chaque jour.

Sur la bonne voie

Dans le cortège de l’UD CGT du Val d’Oise, nous étions en nombre. Deux ou trois fois plus qu’y compris lors des manifestations importantes de ces dernières années. Un premier beau succès, mais comme il y a de la marge, il peut être bientôt largement dépassé.
         A noter les trois cars affrétés sur la Ville par la CGT et un par la FSU.


Banquer, si tu continues…

Blanquer a envoyé un courrier de dernier heure tentant de mettre de son côté les personnels de l’Éducation nationale (voir ci-dessous). Mal lui en a pris. Nous avons appris le cas d’une enseignante qui hésitait à se mettre en grève hier. Lisant que Blanquer s’engageait à ce que dans le cadre de leur réforme aucun enseignant ait une retraite inférieure à… 1000 euros (!), cela l’a promptement convaincue de se mettre en grève.

Contre Macron et les patrons, tous ensemble !



Malgré les manœuvres du gouvernement pour tenter d’opposer les salariés du public à ceux du privé, malgré sa propagande autour du prétendu « corporatisme » des travailleurs de la RATP ou de la SNCF, l’immense majorité de la population soutient la grève contre la réforme des retraites. 70 % des personnes interrogées y sont favorables. Et ça monte ! Plus les ministres ne parlent, plus les travailleurs comprennent qu’ils seront tous attaqués. Ce que des centaines de milliers ont démontré en descendant massivement dans la rue ce jeudi.
Le soutien le plus efficace, c’est d’entrer dans la bataille aux côtés des secteurs les plus mobilisés. Macron et sa bande sont inquiets et fébriles ? C’est le moment de mobiliser l’immense force collective des travailleurs pour faire reculer ce gouvernement et derrière lui, le patronat qui encaisse les milliards.

Blanquer manie la propagande à défaut de donner des moyens pour l’Éducation


Tentative de dernière heure

 

 

La grève du 5 décembre s'annonce massive dans l'Éducation nationale, comme dans bien d'autres secteurs. Inquiet, le ministre Blanquer a fait envoyer un courrier électronique à chaque enseignant, dans lequel il se veut rassurant. Il y répète le mensonge selon lequel la réforme serait positive pour les salariés. Il promet même une « revalorisation salariale » pour les enseignants... à la Saint Glinglin.

En début de semaine, il avait déclaré que « certains sont en grève parce qu'ils ne comprennent pas tout ». Ses communicants ont dû lui dire qu'il n'était pas très malin d'insulter ceux qui contestent massivement la réforme du gouvernement. Son courrier aux montre que le gouvernement craint la réussite du 5 décembre.

Angleterre-France : cheminots en grève… de chaque côté de la Manche


Des politiques identiques au service des profits



Dans tout le sud-ouest de l'Angleterre, depuis Londres, les cheminots des lignes exploitées par la compagnie privée Southern Western Railway engagent une grève contre la remise en cause du "garde" dans les trains. Il est l'équivalent du contrôleur et assure la sécurité dans le train ainsi qu'à son départ. Depuis des années, les patrons britanniques du ferroviaire cherchent à faire des économies en réduisant le nombre de travailleurs assurant le bon fonctionnement des trains.
Le 18 octobre, ce même type d'économies remettant en cause la sécurité ont poussé les conducteurs de la SNCF à se mettre massivement en droit de retrait pendant trois jours. Les mêmes attaques patronales alimentent partout la même colère. Vive la lutte des cheminots londoniens !

jeudi 5 décembre 2019

Grève, manifestation, « Qu’on arrête de se faire marcher desssus ». Nathalie ARTHAUD à Sud-Radio hier

Grèves, manifestions, tous ensemble, à Paris, à 14 heures gare de l’Est


5 décembre : la force des travailleurs c’est la grève… et c’est à eux de la diriger !

03 Décembre 2019

Au fil des semaines, progressivement, bien des travailleurs ont commencé à voir dans la journée du 5 décembre l’occasion de manifester leur mécontentement. Non seulement sur les retraites, mais contre tout ce qu’ils subissent depuis trop longtemps. Quant aux organisations syndicales elles-mêmes, elle ne sont venues à l’dée de cette journée que peu à peu, et bon gré mal gré.





Au départ, il y a la réussite de la grève des travailleurs de la RATP le 13 septembre. Ce jour-là, l’importance de la mobilisation a paralysé toute la région parisienne, au point que les syndicats, à leur grande surprise, ont dû organiser des suites.
C’est ce qu’a fait la CGT en appelant à un mouvement interprofessionnel pour le 24 septembre. L’UNSA, elle, a appelé à une grève reconductible à partir du 5 décembre à la RATP, avec l’argument que le versement du 13e mois permettrait aux travailleurs des bus et du métro d’affronter une grève reconductible. Puis, la CGT RATP s’est ralliée au 5 décembre, même s’il a fallu attendre le 21 octobre pour qu’elle dépose un préavis de grève reconductible. Comme toujours avec les directions syndicales, même au lendemain d’une journée de grève absolument réussie, les perspectives ne s’éclaircissaient guère.
Finalement, le 16 octobre, les confédérations CGT, Force ouvrière, FSU et Solidaires ont décidé d’appeler à « une première journée de grève interprofessionnelle » le 5 décembre. À partir de ce moment, cette journée prenait une autre signification. Car cela faisait des années que les confédérations syndicales s’employaient à ne pas organiser ensemble une telle journée de grève.
Mais les directions syndicales ont aussi été mises face à des mobilisations spontanées des travailleurs de la SNCF, suivies et reconduites, qui leur ont confirmé la nécessité de faire du 5 décembre une journée de mobilisation exutoire.
Cela a été d’abord le mouvement de retrait suite à l’accident du 16 octobre d’un TER dans les Hauts-de-France. Lancé dans bien des endroits par des militants de base de la CGT, pour dénoncer les conditions de sécurité dans ces trains sans contrôleur, il s’est répandu dans tout le pays pendant plusieurs jours. Et puis, juste après, des grèves se sont succédé dans des centres de maintenance de la SNCF, comme à Châtillon et au Landy en région parisienne, contre des projets de réorganisation de la direction.
Toutes ces mobilisations surprises et contagieuses, témoignant de la profondeur du mécontentement, ont poussé la direction de la CGT-Cheminots à appeler dans la foulée à la grève reconductible dès le 5, rejoignant SUD-Rail et l’UNSA-Ferroviaire.
L’annonce de la journée du 5 décembre est ainsi progressivement entrée en résonance avec le mécontentement existant, non seulement à la SNCF et à la RATP, mais parmi bien des travailleurs du public comme du privé. C’est ainsi qu’une mobilisation importante est devenue prévisible, au point d’inquiéter le gouvernement.
Bien des travailleurs ressentent au fond que ce n’est qu’avec de telles mobilisations d’ensemble qu’on peut changer les choses. Les freins qui empêchent les travailleurs de réagir aux attaques patronales et gouvernementales, comme la peur du chômage ou encore le fait de n’avoir pas confiance, à juste titre, dans les directions syndicales, tout cela pourrait commencer à sauter. Et une journée réussie peut être, pour les travailleurs, l’occasion de prendre conscience de la force qu’ils représentent.
Cela peut être aussi l’occasion pour que les travailleurs prennent en main leurs luttes, démocratiquement, à la base. Pour cela, rien ne vaut les assemblées générales démocratiques rassemblant tous les grévistes, élisant un comité de grève ouvert à tous, syndiqués comme non syndiqués, dont tous les membres soient révocables, et devant rendre compte à l’assemblée générale et à personne d’autre.
Reprendre conscience de sa force, s’habituer à diriger elle-même ses luttes : cela peut être un pas important pour l’ensemble de la classe ouvrière, en vue de tous les combats qu’elle aura à mener contre un système capitaliste acharné à lui faire payer les conséquences de sa crise.

                                                      Pierre ROYAN (Lutte ouvrière n°2679)


LCI :  Débat avec Nathalie Arthaud
Aujourd’hui à 12h30


Pour information, faites circuler

Tous grévistes, ensemble réunis,
Une assemblée générale interprofessionnelle aura lieu à Argenteuil, le matin du 5 décembre et celui du 6 décembre
A 9 heures 30
Espace Mandela
82 avenue du Gl Leclerc
Argenteuil

Éducation, grève massive, les raisons de la colère


Enseignement : vers une grève massive

03 Décembre 2019

Participation massive aux assemblées générales, vote majoritaire pour la grève, préparation pour se rendre collectivement à la manifestation : la journée du 5 décembre s’annonçait massive dans l’Éducation nationale.



On recensait déjà des centaines d’écoles voire des établissements du secondaire devant être fermés, faute de personnel de cantine, d’accueil, et d’enseignants. Les discussions se sont multipliées sur la suite à donner : continuer le 6, prévoir une nouvelle mobilisation mardi 10 ?
Le projet de réforme des retraites du gouvernement va en effet frapper de plein fouet le montant des pensions des salariés de l’éducation. Elles sont déjà souvent faibles pour le personnel d’entretien, voire amputées des périodes de chômage pour tous ceux qui multiplient les contrats précaires. De façon générale, les pensions sont déjà soumises à décote à cause du manque de trimestres cotisés, soit parce que l’entrée dans le métier s’est faite après des années d’études pour les enseignants, soit parce que la fin de carrière a été accélérée par une pénibilité croissante du travail pour toutes les catégories de personnel.
Dans le projet Delevoye, tous vont y perdre. Les fonctionnaires vont voir leur pension calculée, non plus sur les six derniers mois, mais sur l’ensemble de la carrière, alors qu’un enseignant commence aujourd’hui à travailler pour un salaire à peine au-dessus du smic. Tous les salariés de l’éducation qui sont passés par des périodes de chômage, de maladie ou d’arrêt pour s’occuper de leurs enfants, se verront pénalisés. Le gouvernement s’attaque même aux petites compensations prévues pour les femmes, largement majoritaires dans ce secteur, qui ont eu des enfants ; une attaque qui viendra s’ajouter à la modification des conditions pour toucher une pension de réversion. À la baisse de toutes les pensions, le gouvernement ajoute l’aggravation des inégalités hommes-femmes.
Les calculateurs mis au point par les syndicats mesurent des pertes de pension entre 300 euros et 900 euros mensuels en cas d’application du projet. L’inquiétude face à une pension imprévisible, calculée sur des points, s’est parfois transformée en vraie colère, même chez des enseignants souvent très mesurés et dont une bonne partie avaient voté pour Macron dès le premier tour de l’élection présidentielle pour se protéger des attaques violentes à leur encontre prévues par le projet Fillon.
La journée du 5 décembre vient cristalliser une montée générale du mécontentement dans ce secteur, avec des salaires bloqués depuis bientôt dix ans, des suppressions massives de postes de personnel d’entretien en particulier, la généralisation de la précarité, l’augmentation de la charge de travail pour tous. Cette situation, pénible en permanence, a déjà eu parfois des conséquences dramatiques. Après le suicide d’une directrice d’école à Pantin en septembre, c’est un agent d’entretien d’un collège de Rilleux-la-Pape qui a mis fin à ses jours début novembre dans le local technique qui lui servait de logement depuis son expulsion.
Dans l’Éducation nationale comme ailleurs, la nécessité d’une contre-offensive générale contre les attaques du gouvernement est une conviction qui se renforce.

                                   Gilles BOTI (Lutte ouvrière n°2679)

Et pendant ce temps là… (brève suivante)

Automobile, bonus pour les patrons de l’Automobile



Ces gens-là n’ont qu’à demander à Macron, il est tout ouïes


Comme des frères

Venus à Bercy, au ministère des finances, pour pleurer la bouche pleine sur les difficultés de leur filière, les patrons de l'automobile ont trouvé des oreilles complaisantes. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a sorti 50 millions d'euros « pour accompagner la transition écologique » ajoutant, sans rire, que c'était « pour protéger la planète ». Il a également annoncé la baisse des impôts sur la production.
Cette nouvelle baisse d'impôts s'ajoutera à toutes les autres sans que ni la planète ni les emplois, déjà supprimés par dizaines de milliers dans le secteur automobile, n'en profitent. La seule chose qui est sauvé, ce sont les profits des actionnaires de Renault, PSA, Faurecia et autres équipementiers.

Argenteuil, le camp des travailleurs, le faire entendre, notre unique préoccupation


A l’échelle locale comme à l’échelle du pays



Lutte ouvrière présentera une liste « Lutte ouvrière – faire entendre le camp des travailleurs » lors des prochaines élections municipales à Argenteuil. Nous nous adresserons au monde du travail local pour lui dire que l’appauvrissement de la population, la baisse des revenus réels, la dégradation partout des conditions de travail, le recul des services nécessaires à la population que tout cela n’a rien d’inéluctable. Et ce qui est vrai à l’échelle locale l’est encore davantage à l’échelle du pays, comme la journée d’aujourd’hui va le prouver.
Les jours qui viennent vont montrer de quelle façon éloquente le monde du travail peut se faire entendre. DM



Argenteuil, le monde du travail dit : « vive la grève » !

Ces derniers jours, ces dernières heures, nous sommes allés avec nos moyens militants à la rencontre de la population, des habitants qui appartiennent dans leur quasi-totalité au monde du travail. Nous pouvons dire qu’avec notre tract Lutte ouvrière intitulé « Le 5 décembre et après, tous en grève, tous en manifestation ! », nous avons eu un excellent accueil. Les travailleurs partagent le constat qu’il y en a assez, que l’offensive du grand patronat contre le monde ouvrier doit cesser, et que ceux qui seront en grève dans les jours qui viennent, et qui manifesteront, porteront les espoirs de tous.

         Certains souhaitent que soit organisée aussi une manifestation sur Argenteuil, ce qui leur permettrait d’y participer, à la différence de celle de Paris qu’il n’était pas facile de rejoindre. DM



Lutte de classe dans l’équipe de France 2

Lors d’une activité militante hier à l’entrée du parc de l’Hôtel de ville, une équipe de France 2 était présente… sauf qu’elle n’y était pas pour moi, militant de Lutte ouvrière, mais pour l’ancien maire d’Argenteuil. Rien d’étonnant, et pour l’égalité de traitement entre les candidats, on repassera. Nous avons tout de même pu échanger sur la grève, et je leur ai rappelé ce qui se passait à Radio France. A mon évocation de la journée d’aujourd’hui, je leur ai exprimé mon espérance qu’ils en soient. Si le journalisme n’a rien dit, un des techniciens a tenu, lui, à montrer qu’il en serait, et avec le sourire. DM