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décembre : la force des travailleurs c’est la grève… et c’est à eux de la
diriger !
03 Décembre 2019
Au fil des semaines,
progressivement, bien des travailleurs ont commencé à voir dans la journée du 5
décembre l’occasion de manifester leur mécontentement. Non seulement sur les
retraites, mais contre tout ce qu’ils subissent depuis trop longtemps. Quant
aux organisations syndicales elles-mêmes, elle ne sont venues à l’dée de cette
journée que peu à peu, et bon gré mal gré.
Au départ, il y a la réussite de la grève des travailleurs de la RATP le 13 septembre. Ce jour-là, l’importance de la mobilisation a paralysé toute la région parisienne, au point que les syndicats, à leur grande surprise, ont dû organiser des suites.
C’est ce qu’a fait la CGT en
appelant à un mouvement interprofessionnel pour le 24 septembre. L’UNSA, elle,
a appelé à une grève reconductible à partir du 5 décembre à la RATP, avec
l’argument que le versement du 13e mois permettrait aux travailleurs des bus et
du métro d’affronter une grève reconductible. Puis, la CGT RATP s’est ralliée
au 5 décembre, même s’il a fallu attendre le 21 octobre pour qu’elle dépose un
préavis de grève reconductible. Comme toujours avec les directions syndicales,
même au lendemain d’une journée de grève absolument réussie, les perspectives
ne s’éclaircissaient guère.
Finalement, le 16 octobre, les
confédérations CGT, Force ouvrière, FSU et Solidaires ont décidé d’appeler à « une
première journée de grève interprofessionnelle » le 5 décembre. À
partir de ce moment, cette journée prenait une autre signification. Car cela
faisait des années que les confédérations syndicales s’employaient à ne pas
organiser ensemble une telle journée de grève.
Mais les directions syndicales
ont aussi été mises face à des mobilisations spontanées des travailleurs de la
SNCF, suivies et reconduites, qui leur ont confirmé la nécessité de faire du 5
décembre une journée de mobilisation exutoire.
Cela a été d’abord le mouvement
de retrait suite à l’accident du 16 octobre d’un TER dans les Hauts-de-France.
Lancé dans bien des endroits par des militants de base de la CGT, pour dénoncer
les conditions de sécurité dans ces trains sans contrôleur, il s’est répandu
dans tout le pays pendant plusieurs jours. Et puis, juste après, des grèves se
sont succédé dans des centres de maintenance de la SNCF, comme à Châtillon et
au Landy en région parisienne, contre des projets de réorganisation de la
direction.
Toutes ces mobilisations
surprises et contagieuses, témoignant de la profondeur du mécontentement, ont
poussé la direction de la CGT-Cheminots à appeler dans la foulée à la grève
reconductible dès le 5, rejoignant SUD-Rail et l’UNSA-Ferroviaire.
L’annonce de la journée du 5
décembre est ainsi progressivement entrée en résonance avec le mécontentement
existant, non seulement à la SNCF et à la RATP, mais parmi bien des
travailleurs du public comme du privé. C’est ainsi qu’une mobilisation
importante est devenue prévisible, au point d’inquiéter le gouvernement.
Bien des travailleurs ressentent
au fond que ce n’est qu’avec de telles mobilisations d’ensemble qu’on peut
changer les choses. Les freins qui empêchent les travailleurs de réagir aux
attaques patronales et gouvernementales, comme la peur du chômage ou encore le
fait de n’avoir pas confiance, à juste titre, dans les directions syndicales,
tout cela pourrait commencer à sauter. Et une journée réussie peut être, pour
les travailleurs, l’occasion de prendre conscience de la force qu’ils
représentent.
Cela peut être aussi l’occasion
pour que les travailleurs prennent en main leurs luttes, démocratiquement, à la
base. Pour cela, rien ne vaut les assemblées générales démocratiques
rassemblant tous les grévistes, élisant un comité de grève ouvert à tous,
syndiqués comme non syndiqués, dont tous les membres soient révocables, et
devant rendre compte à l’assemblée générale et à personne d’autre.
Reprendre conscience de sa force,
s’habituer à diriger elle-même ses luttes : cela peut être un pas
important pour l’ensemble de la classe ouvrière, en vue de tous les combats
qu’elle aura à mener contre un système capitaliste acharné à lui faire payer
les conséquences de sa crise.
Pierre ROYAN (Lutte ouvrière n°2679)
LCI :
Débat avec Nathalie Arthaud
Aujourd’hui
à 12h30
Pour
information, faites circuler
Tous
grévistes, ensemble réunis,
Une assemblée générale interprofessionnelle
aura lieu à Argenteuil, le matin du 5 décembre et celui du 6 décembre
A 9
heures 30
Espace
Mandela
82 avenue
du Gl Leclerc
Argenteuil
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