samedi 23 novembre 2019

Retraites, Philippe : « Philippe si tu continues, la classe ouvrière te bottera le c… »


Contre l’arrogance du patronat et du gouvernement



Philippe, le doigt sur la couture du pantalon, a déclaré jeudi 22 novembre au matin que, quoi qu’il en soit, il faudrait « travailler plus longtemps », relayant ainsi le rappel à l’ordre du Medef au gouvernement.
Reculer l’âge de départ à la retraite est une façon d’appauvrir encore plus les retraités car, entre les licenciements et l’épuisement, peu de gens pourront travailler jusqu’à 64 ans ou plus pour obtenir une retraite sans décote.
Le 5 décembre, soyons le plus nombreux possible à leur montrer notre colère et notre force collective.

Iran, Irak : la révolte ne faiblit pas


Misère partout, colère partout



La répression s’est abattue durement contre la population iranienne qui manifeste depuis une semaine contre l’augmentation drastique du prix de l’essence décidée par le gouvernement. Celui-ci annonce plus de 1000 arrestations et 5 morts, des chiffres très nettement sous-estimés. Étouffées par les sanctions imposées par l’impérialisme américain, une partie des classes populaires et notamment sa jeunesse défient le régime.
Dans la région, cette fois en Irak, on compte des centaines de morts. Mais là encore, la population maintient sa pression contre un pouvoir corrompu et refuse de se laisser diviser par des questions religieuses.
La classe ouvrière, qui dispose d’une longue tradition de lutte, pourrait être la force unifiant ces mouvements et ouvrant la seule perspective d’avenir pour la société : le renversement de ces dictatures sanguinaire et celui de cet ordre social inique.

Violences faites aux femmes, il faut que cela s’arrête, manifestons cet-après-midi


Contre les violences faites aux femmes : manifestons le 23 novembre !

20 Novembre 2019

Une femme continue de mourir tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint, parmi les 200 000 victimes annuelles de violences conjugales. Depuis début 2019, 136 en sont mortes.

La 131e victime de l’année était tuée par son conjoint le 10 novembre, malgré les plaintes déposées et l’appel au secours de sa fille envoyé à une gendarmerie intervenue bien trop tard.
Selon un rapport de l’Inspection générale de la justice sur les homicides conjugaux rendu public le 17 novembre, 80 % des plaintes déposées par des femmes battues sont classées sans suite par la justice. Nicole Belloubet, garde des Sceaux, a reconnu : « Très clairement ça ne va pas ; la chaîne pénale n’est pas satisfaisante. » C’est le moins qu’on puisse dire. Parmi les nombreux dysfonctionnements, il y a ne serait-ce que le fait de minimiser des faits de violence, qualifiés de simple différends familiaux, « alors que des coups ont été assénés et que la victime en porte les stigmates », toujours selon le rapport.
On comprend que l’actrice Adèle Haenel, qui a accusé un réalisateur d’attouchements subis lorsqu’elle était mineure, ait refusé de s’adresser à un système judiciaire aussi incapable de protéger les femmes que de leur rendre justice.
Toute la société, en particulier toutes les instances de pouvoir, est imprégnée de préjugés de toutes sortes, dont ceux justifiant une prétendue domination masculine, qui peut aller jusqu’à la violence, voire jusqu’au meurtre. C’est pour dénoncer ces violences faites aux femmes et l’inertie des pouvoirs publics que le collectif féministe Nous toutes appelle à manifester samedi 23 novembre.
Lutte ouvrière se joindra aux rassemblements et manifestations prévues samedi 23 novembre. À Paris, une marche est prévue à 14 heures, à partir de la place de l’Opéra.

                                             Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2677)

Argenteuil, LREM renie son étiquette. Chronique des élections municipales à Argenteuil (26)


Façon bisounours et baratin électoral en marche

 
Recto : Langue de bois électorale

Une nouvelle liste convoite la mairie s’Argenteuil. C’est celle de la liste « officielle » de Macron sur la Ville. Mais n’allez pas chercher l’étiquette d’« En marche » pour ce nouveau produit. La liste s’intitule si l’on comprend ainsi sa première affiche « Les Argenteuillais au cœur ». On comprend que le produit estampillé LREM ne fasse pas rêver.
         A la place, la candidate en question distille un message suave, incolore et inodore, pour faire plus court, mièvre. Le genre de discours électoral habituel que l’on trouve chez l’essentiel des candidats.
         Alors, on comprend au moins que la macroniste en question ne s’étende vraiment pas sur son mentor. Au profit du grand patronat, celui-ci et Philippe n’ont eu de cesse depuis deux ans et demi de viser les travailleurs, cibles de leur politique. Le visuel suivant conviendrait bien davantage pour ces nouveaux candidats à l’édilité.

 
Verso : La réalité, les travailleurs dans le viseur du gouvernement

vendredi 22 novembre 2019

Gilets jaunes : rendre aux Gilets jaunes d’avoir fait apparaùître la colère des milieux populaires. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître


 
Une protestation salutaire
20 Novembre 2019

Bien qu’il n’ait mobilisé qu’une fraction minoritaire de la population, le mouvement des gilets jaunes a fait apparaître au grand jour la colère des milieux populaires contre la dégradation de leurs conditions de vie et la baisse du pouvoir d’achat.

Parti d’une protestation contre une taxe supplémentaire sur les produits pétroliers, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, il a permis à de nombreux travailleurs de se rendre compte qu’ils n’étaient pas seuls à vivre chichement, voire à ne même plus pouvoir payer leurs factures. Ce sujet des fins de mois difficiles a pu être largement discuté.
Ceux qui ont participé à ce mouvement, et c’était souvent une première fois, ceux qui l’ont soutenu se sont politisés au fil des manifestations. Ils ont remis en cause le fonctionnement de l’État, ils ont fait l’expérience des agissements de la police. Ils ont pris conscience du fait que la population n’avait pas de contrôle sur le personnel politique, ni sur les décisions prises dans ce pays qui prétend être une démocratie. Celle-ci leur est apparue comme un paravent des exigences des groupes financiers. Sur les ronds-points et en toute occasion, les discussions ont largement dépassé la revendication de la démission de Macron, pour s’orienter vers la contestation générale de l’organisation sociale.
Le mouvement des gilets jaunes a montré qu’on pouvait relever la tête. Mais le recul de l’État n’a été que verbal et les 17 milliards qu’il prétend avoir concédés n’ont pas écorné les intérêts du grand patronat au profit duquel gouvernent tous les présidents.
Pour résoudre les problèmes de fin de mois, il faudrait une augmentation générale des salaires, la réduction du chômage par l’embauche des précaires, l’interdiction des suppressions de postes et des licenciements dans les grands groupes et leurs sous-traitants. Ces revendications ne peuvent être que celles des travailleurs, organisés et en lutte pour les intérêts de l’ensemble de leur classe sociale. Or les travailleurs qui ont participé au mouvement des gilets jaunes, ou l’ont soutenu, l’ont fait en tant qu’individus, en dehors des entreprises.
La colère existe cependant toujours et ne peut que s’accumuler, au rythme des attaques du gouvernement et du grand patronat. Pour qu’elle débouche sur un véritable changement, il faudra qu’elle se généralise à l’ensemble du monde du travail et que les travailleurs se mobilisent là où ils sont forts, dans les entreprises, les transports, les services. C’est là qu’ils créent les richesses, détournées par les capitalistes. C’est là qu’ils ont les moyens de renverser le rapport de forces et de contester l’ordre social que ces derniers leur imposent.

                                                             Inès Rabah (Lutte ouvrière n°2677)

Plan hôpital : l’hôpital toujours en plan


Un autre plan s’impose, efficace et sérieux lui



Annoncé depuis des jours par Macron en personne comme devant répondre à la colère dans les hôpitaux, le plan de Buzyn dit d’urgence - sauf qu’il a fallu neuf mois de grève pour qu’il accouche - ne répond à aucune des revendications des personnels. La reprise partielle de la dette transfert simplement une dette d’une poche à l’autre et on peut leur faire confiance pour qu’ils continuent à nous faire payer cette ponction continuelle du patronat sur les fonds publics. Quelques dizaines d’euros en plus, versés sous forme de primes, ne compenseront pas la faiblesse des salaires. Quant à la rallonge de 1,5 milliard d’euros sur les trois prochaines années, elle ne répond en rien à l’insuffisance des effectifs et des investissements.
Un autre plan s’impose, efficace et sérieux lui, mettant la détermination des hospitaliers en ligne de marche contre ce gouvernement, pour que la situation change radicalement.

Bolivie : la droite s’approprie la présidence


Bolivie : la droite s’approprie la présidence

20 Novembre 2019

La démission d’Evo Morales et son départ vers le Mexique ont entraîné une cascade de renoncements de ses alliés aux postes politiques qui auraient pu assurer l’intérim. Une sénatrice très conservatrice s’est empressée de remplir ce vide.
Jeanine Añez s’est proclamée présidente devant un Parlement croupion, puisque les députés majoritaires du parti de Morales, le MAS, l’avaient boycotté, ce à quoi le Tribunal constitutionnel n’a rien trouvé à redire. Et, bien sûr, elle a été saluée par l’armée, la droite et Washington.
La sénatrice est entrée dans le palais présidentiel, la Bible à la main, en déclarant : « Dieu a permis que la Bible entre à nouveau au palais. Notre force est Dieu, notre pouvoir est Dieu », de quoi ravir la droite réactionnaire de toute l’Amérique latine. C’est aussi une déclaration contre la Constitution laïque mise en place par Morales.
Elle a redit qu’elle est là pour préparer de nouvelles élections, mais elle n’est peut-être pas pressée que ces élections aient lieu. Elle a d’ores et déjà insisté sur le fait que, si le MAS peut présenter un candidat, ce ne peut être en aucun cas Morales.
Jeanine Añez prétend également pacifier le pays. Mais son arrivée a plutôt attisé les feux. En effet elle est connue pour des déclarations racistes dans le passé contre les Boliviens d’origine indigène, y compris Morales. Cela n’a pas manqué de raviver la colère des partisans du président sortant, qui refusent d’être présidés par une raciste.
La droite et la bourgeoisie de la région de Santa Cruz, dirigées par Fernando Camacho, a mis fin à ses manifestations, mais la population favorable à Morales continue de manifester. Les pancartes « Non au coup d’État » et les drapeaux indigènes y sont nombreux. Le jour de l’autoproclamation, La Paz était bloquée, les magasins et les écoles fermés, et la vie quotidienne tournait au ralenti. À Cochabamba, il y a eu des affrontements violents avec la police et des appels à la guerre civile. Les tensions sont donc bien loin d’être apaisées.
Le lendemain, des manifestants venus de l’Altiplano ont commencé leur marche vers La Paz. Si les responsables politiques du MAS font des déclarations dans le sens de l’apaisement, la base du parti est consciente que la droite va tenter de détricoter les programmes sociaux qui ont sensiblement amélioré les conditions d’existence des plus démunis. Elle entend bien s’y opposer.
                                        Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2677)


Conseil municipal d’Argenteuil : quand le maire d’Argenteuil ne veut pas laisser la parole à une conseillère municipale


Empêcher ces mots que je ne saurais entendre




Le maire d’Argenteuil a suspendu avant-hier soir le conseil municipal parce qu’il ne voulait plus entendre ce qu’une conseillère municipale d’opposition, Marie-José Cayzac, avait commencé à dire.
         A l’occasion du point sur « la charte des associations », elle rappelait que c’est un démissionnaire du conseil qui occupait jusqu’à maintenant la délégation du maire en charge de ce secteur. Lui et sa compagne sont partis vers d’autres cieux et surtout vers le parti de Le Pen. Madame Cayzac reliait ce fait à bien d’autres de la mandature de la municipalité actuelle.
         Georges Mothron a jugé outrancier que l’on puisse faire un rapport entre le positionnement de lui-même et de sa municipalité, et ce ralliement ouvert à l’extrême-droite de deux de ses membres.
         Depuis longtemps, le maire d’Argenteuil a fait des gestes en direction de ce que son mouvement gaulliste comprenait de plus réactionnaire, et ce n’était un secret pour personne.
         Mais rappelons trois faits. La présence sur sa liste en 2014 d’un partisan de Boutin aux idées que l’on connaît, même si son représentant n’est plus en odeur de sainteté aujourd’hui. Rappelons la censure opérée à l’encontre de « La sociologue et l’ourson », un reportage percutant sur le Mariage pour tous. Les facilités, et c’est le moins que l’on puisse dire, opérées pour l’école Charlemagne marquée à l’extrême-droite.
         Certes, ces faits ne donnent pas un tableau des sentiments de chacun des membres de la municipalité, et du maire lui-même.
         Mais ils posent incontestablement question. Et le départ de l’adjoint et de la conseillère déléguée vers le parti de Le Pen méritait que l’on s’y arrête.DM