mercredi 28 août 2019

G7 : Castaner la matraque


Et la police n’en a pas marre du rôle qu’on lui fait jouer ?



Pour le G7 de Biarritz, Castaner, le ministre de l'Intérieur, a déployé 13 000 policiers et gendarmes. Et ils ne sont pas restés l'arme au pied mais ont interpellé des manifestants et tout fait pour empêcher que les opposants au G7 puissent exprimer leur colère. La ville était bouclée pour la population et bien des gens s'en sont plaints.
Pour la police et la gendarmerie, il n'y a pas eu d'été. Castaner leur a fait jouer de la matraque, comme toute l'année contre les gilets jaunes. C'est la seule réponse du gouvernement pour tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui.

Madagascar : une augmentation de misère pour un SMIG de misère


Et en plus, les patrons pleurnichent

 
Usine textile à Madagascar (Photo L'Humanité)

Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, avait annoncé le 1er mai dernier une « forte augmentation du SMIG de 19% ». Le SMIG passe donc de 42 euros à 50 euros par mois, soit 1,67 euros par jour alors que le seuil de pauvreté est à 1,85 euros par jour ! En outre, peu de travailleurs sont concernés, car 90% d'entre eux sont dans l'économie informelle où les salaires sont encore plus bas.
Le patronat prétend que la compétitivité des entreprises malgaches serait mise en danger par cette augmentation « brutale » d'un peu plus de 26 centimes par jour. Sans vergogne il a demandé en urgence des compensations : une augmentation du temps de travail, une exonération des heures supplémentaires et une baisse des impôts sur le bénéfice de 20 à 10%.
Ces demandes ont eu un écho favorable auprès du gouvernement du Premier Ministre Christian Ntsay, ancien expert auprès de la Banque mondiale, de l'Union européenne... et directeur de l'Organisation Internationale du Travail pour la zone de l'océan indien.
Pour sortir de la misère et imposer les augmentations de salaire à hauteur de leurs besoins, il faudra que les travailleurs se fassent craindre et imposent leurs revendications par la lutte collective.

Argenteuil Éducation, de très nombreuses nouvelles écoles nécessaires


L’art du pipeau municipal

 
Et les équipements publics ?

La municipalité se vante d’avoir dépensé 45 millions d’euros pour les écoles depuis 2016. Mais à ce jour, elle ne peut mettre à son actif uniquement la construction du nouveau groupe scolaire Simone Veil qui n’ouvrira que partiellement la semaine prochaine, et dans quelles conditions ! (Nous y reviendrons).  Elle annonce bien la mise en chantier d’un autre groupe dans le centre-ville, rue Henri Dunant, mais rien n’est véritablement engagé. Par ailleurs, il est étonnant qu’elle n’évoque plus celle de l’école prévue au cœur de l’ensemble immobilier projeté à l’emplacement de feu la dernière usine Sagem d’Argenteuil.
         Pourtant, la hausse démographique ne s’est pas arrêtée ni depuis 2014 ni depuis 2016. La Ville compterait aujourd’hui plus de 115 000 habitants, en tout cas plus de 110 000, dernier chiffre officiel datant de fin 2016. C’est par ailleurs une population qui rajeunit fortement.
         La construction et l’entretien des écoles pèsent certes sur les finances communales, mais les municipalités ont tout de même un levier permettant de limiter l’urbanisation, en particulier par la délivrance ou non des permis de construire.
         Sur ce plan-là, la municipalité actuelle comme la précédente a permis la réalisation de très nombreux programmes immobiliers, alors que la construction des écoles nécessaires n’a pas suivi.
         On pourra une nouvelle fois en mesurer les conséquences désastreuses dans certains quartiers, dès la semaine prochaine…

mardi 27 août 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 26 août 2019






G7 à Biarritz : la réunion des brigands qui dirigent le monde

Des dizaines de millions d’euros, plus de 10 000 policiers et gendarmes, la ville de Biarritz et sa région mises en état de siège… Il a fallu en mobiliser des hommes et beaucoup d’argent pour que puisse se tenir le G7, ce sommet des sept États les plus puissants de la planète… et surtout sommet de mensonges et d’hypocrisie !
Pour ces dirigeants, ce genre de grande réunion internationale est l’occasion de se mettre en scène devant leur opinion publique. Et dans ce domaine, Macron a mis le paquet ! Omniprésent dans les médias, il a tenté d’apparaître comme celui qui pourrait sauver l’Amazonie ravagée par les incendies et les océans menacés par la pollution.
Les yeux fixés sur l’horizon des prochaines élections, ce président des riches essaye de « verdir » son image, mais pendant qu’il fait des discours sur l’écologie, son gouvernement défend les intérêts du pétrolier Total, responsable de pollutions aux quatre coins de la planète ; et l’actualité récente concernant le glyphosate ou les boues rouges de Gardanne a montré que, pas plus en France qu’au Brésil, les industriels de la chimie ou de l’agroalimentaire ne se voient imposer des mesures susceptibles de diminuer leurs profits !
Pour Macron et ses ministres, comme pour tous les dirigeants des États impérialistes, il n’est jamais question de s’en prendre d’une manière ou d’une autre aux groupes capitalistes dont ils servent les intérêts.
Crise économique, guerres commerciales et menaces de récession, pollution et réchauffement climatique, tout cela était censé être au programme des discussions de ces chefs d’État qui se sont pavanés ce week-end devant les télévisons du monde entier. Mais ils ont surtout montré une nouvelle fois à quel point ils sont bien incapables, quand bien même ils le voudraient, de trouver des solutions aux méfaits engendrés par leur système.
Ils ne sont que les brigands en chef d’une organisation économique fondée sur l’exploitation et le pillage des peuples et des richesses de la planète. S’ils sont unis par une même volonté de préserver un ordre social de plus en plus inégalitaire et violent, ils se préoccupent chacun de défendre la part de butin de leurs capitalistes nationaux dans un contexte d’aggravation de la crise. La brutalité et le cynisme de Trump, qui utilise les moyens de pression que lui donne la toute puissance des États-Unis, ne font que souligner d’une manière crue la réalité des relations dans un monde impérialiste basé sur les rapports de forces.
Ni les capitalistes, ni les États à leur service ne sont capables d’empêcher leur économie de s’enfoncer toujours plus dans la crise. Dans cette organisation fondée sur la propriété privée des moyens de production et des banques, chaque capitaliste est libre de déplacer ses capitaux comme il l’entend, avec comme seul objectif d’accroître leur rentabilité.
Pour garantir leurs profits, les capitalistes ont licencié massivement et aggravé l’exploitation. Ils ont privilégié le développement de la finance, beaucoup plus lucrative que les activités productives. L’économie a été transformée en un véritable château de cartes qu’une panique boursière peut faire s’écrouler du jour au lendemain. Les profits d’une minorité ont explosé mais c’est au prix de l’explosion partout du chômage et des inégalités, et du maintien de régions entières dans le sous-développement. Les menaces de crises économiques et de crises climatiques aux conséquences de plus en plus graves rendent d’autant plus dérisoire la comédie à laquelle viennent de se livrer les dirigeants du G7.
Permettre à la population de reprendre le contrôle de l’économie et mettre fin à son fonctionnement anarchique est possible à la condition d’exproprier les grands groupes capitalistes. Sous le contrôle des travailleurs, il sera alors possible d’organiser démocratiquement l’activité économique afin de répondre aux besoins de la majorité avec le souci de préserver l’environnement.
Placés au cœur de la production, les travailleurs constituent une force concentrée, organisée, la seule classe sociale qui n’a aucun intérêt au maintien d’un système fondé sur la propriété privée des moyens de production et l’exploitation du travail. Ils sont les seuls à pouvoir mettre fin à la domination de la bourgeoisie et à pouvoir réorganiser l’économie sur des bases collectives.
Plus que jamais, l’avenir de l’humanité en dépend.

Éducation : la hausse des effectifs par classe. L’exemple d’une commune de Moselle


A Algrange, il y aura-t-il des maternelles à 33 et 34 élèves ?



A une semaine de la rentrée des classes, les deux écoles maternelles d’Algrange risquent bien de démarrer l’année scolaire avec des classes de 33 et 34 élèves ! Si cela se confirme, ces enfants vont commencer leur scolarité dans des conditions particulièrement indignes. La directrice du groupement scolaire parle même « d'élevage en batterie ».
     C’est en se basant sur des estimations d’effectifs fantaisistes (48 élèves…) que la Direction des services départementaux de l’Education nationale de Moselle avait annoncé en février dernier la fermeture de l’une des trois classes maternelles d’Algrange à la rentrée. Sur l’ensemble du département 78 fermetures de classes avaient été prévues en maternelle et en primaire.
     Les élus d’Algrange demandent le maintien de la troisième classe. Ils dénoncent « les gestions comptables du gouvernement ». Dans ces fermetures massives de classe il ne s’agit pas d’un simple traitement « statistique » de l’Education, mais d’une volonté systématique de faire des économies sur l’enseignement pour détourner l’argent de l’Etat vers la classe capitaliste.

Argenteuil, éducation, santé, le déménagement du CMPP à la périphérie d’Argenteuil


Vraiment pas une bonne chose

 
Une situation périphérique peu satisfaisante

Depuis début juillet, le CMPP (Centre Médico-Psycho-Pédagogique) d’Argenteuil a déménagé. Il a quitté le 3 de la rue Dunant pour la rue de Jolival. Il a quitté le centre d’Argenteuil à proximité directe du centre de santé Fernand Goulène pour un local à la limite de Saint-Gratien !
Les CMPP proposent des consultations et des soins à des enfants, des adolescents en lien avec leur entourage familial.
Ce déplacement est une mauvaise chose pour les familles et leurs enfants.
Il est la conséquence du projet de construction d’une nouvelle école sur le terrain municipal où officiait le CMPP.
Mais il risque d’être bien prématuré, la construction de cette école ayant déjà subi un premier report, la disparition des activités sur le site concerné (au-delà de celles du CMPP) ayant déjà été reportée au 1er octobre alors qu’elle avait été actée dans un premier temps au 1er juillet dernier !

Argenteuil, Petite chronique de la campagne des élections municipales de mars 2020 (4), débauche de dépenses


Jusqu’à l’indigestion

 
Et ces promesses de 2014, il ne les diffuse pas ?

Après sa « lettre » de juillet, son cahier spécial sur le « développement économique », ses panneaux Decaux, et ceux de l’avenue Gabriel Péri, le lièvre d’Argenteuil continue sur sa lancée. Chaque habitant est en train de recevoir une brochure A4 avec les dits panneaux en technicolor !
         Étonnant tout de même tout cela !
         Lors du prochain conseil municipal, un remaniement municipal aura lieu, suite à la démission du conseil d’une des adjointes. A cette occasion, un ministère de la « propagande » sera-t-il créé ?
         En attendant, il en est quelques-uns qui se frottent les mains. Le bureau d’infographie chargé de la mise en forme, l’imprimeur, la société chargé de la diffusion…
Quant aux habitants, à la veille de recevoir les annonces des impôts locaux, eux rigolent moins. DM

Irlande du Nord, août 1969 : le soulèvement du Bogside à Derry, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Irlande du Nord, août 1969 : le soulèvement du Bogside à Derry

Il y a cinquante ans, le 12 août 1969, débutait le soulèvement du Bogside, un quartier populaire de la ville de Derry, en Irlande du Nord. Pendant plusieurs jours, la population tint tête à la police et aux brigades unionistes protestantes, qui ne purent y pénétrer. Le mouvement de révolte s’étendit ensuite à d’autres villes, dont la capitale de la province, Belfast.
Si les catholiques, majoritaires dans la ville de Derry, furent le fer de lance de la révolte, les mots d’ordre mis en avant n’avaient rien à voir avec une quelconque guerre de religions, comme les médias le présentaient. Ils exprimaient avant tout la misère, l’oppression sociale et l’exploitation dont souffraient les travailleurs les plus pauvres, avant tout des catholiques, mais pas seulement. La revendication nationaliste défendue par l’Armée républicaine irlandaise, l’IRA, c’est-à-dire la réunion avec l’État bien réactionnaire d’Irlande du Sud, était absente du mouvement.
En 1921, après des années de guerre contre la population, la Grande-Bretagne avait été contrainte d’accorder l’indépendance à une partie de l’île, qui devint la République d’Irlande. Mais six des comtés de l’Ulster, au nord-est, restèrent au sein du Royaume-Uni. Pour s’y maintenir, l’impérialisme britannique s’appuya sur la majorité protestante et, au travers des institutions mises en place, pratiqua une politique de discrimination envers la minorité catholique.
Déjà, le découpage électoral, savamment remanié à chaque mouvement de population, ne permettait pas aux catholiques d’être à la tête de communes, même dans les villes où ils étaient majoritaires, ce qui permettait aux unionistes de maintenir leur domination dans les conseils municipaux. De plus, le mode de scrutin, pour les élections concernant l’Irlande du Nord, était censitaire. Pour avoir le droit de vote, il fallait être soit propriétaire, soit locataire en titre d’un logement, ce qui excluait les travailleurs en situation précaire. En revanche, les patrons des sociétés commerciales, en majorité protestants, disposaient, eux, de plusieurs voix. Ainsi, aux élections pour le Parlement, on comptait 930 000 voix... pour seulement 690 000 électeurs !
La discrimination s’étendait aussi aux logements, dont l’attribution dépendait des conseils municipaux, à majorité unioniste. Les travailleurs catholiques étaient relégués dans des taudis construits dans des quartiers malsains (le mot « bogside » désigne une zone marécageuse), que les autorités laissaient se dégrader et dans lesquels s’entassaient souvent plusieurs familles, faute de ressources et de logements disponibles. À cela s’ajoutait un chômage allant de 20 % à Derry jusqu’à 40 % dans certains quartiers de Belfast, qui frappait prioritairement les catholiques, les patrons, protestants pour la plupart, embauchant de préférence des coreligionnaires. De plus, ils étaient cantonnés dans les emplois non qualifiés et par conséquent sous-payés.

Les années 1960 furent marquées par des explosions sociales dans les ghettos catholiques des grandes villes, contre la discrimination qu’ils subissaient pour leurs droits civiques, l’emploi et le mode d’attribution de logements. « One man, one vote ; one man, one job » : telles étaient les revendications mises en avant. En 1968, en janvier et avril 1969, eurent lieu plusieurs marches pour les droits civiques, attaquées par des milices protestantes soutenues par la police, qui réprimait les manifestants catholiques avec violence. Le 12 août 1969, à Derry, ce fut l’attaque de trop : la population catholique infligea une défaite tant aux extrémistes protestants qu’aux forces de police.

Ce jour-là, les Apprentice Boys, une milice protestante, fit sa procession habituelle autour des remparts de la vieille ville, pour fêter une victoire britannique vieille de près de trois siècles à Derry ! Aux insultes succédèrent les provocations, les loyalistes jetant des pièces de monnaie aux habitants du Bogside pour les humilier. Ils ne s’attendaient certes pas à recevoir des pierres en retour ! La police royale de l’Ulster, la RUC (Royal Ulster Constabulary), vola à leur secours, mais les habitants du Bogside, échaudés par les précédentes provocations et violences policières, s’étaient préparés aux attaques. En une heure, des barricades furent élevées pour boucher toutes les entrées, d’autres matériaux furent stockés à proximité. Aux pierres succédèrent les cocktails Molotov que les jeunes installés sur les terrasses des quelques immeubles neufs, érigés pour remplacer les taudis, lançaient sur les assaillants. Ravitaillés en pierres, briques et cocktails Molotov par les habitants, ils ne manquèrent jamais de munitions. Les combats allaient durer trois jours sans que la police puisse rentrer dans le Bogside, malgré les énormes quantités d’un gaz lacrymogène très agressif et la force employée.
Devant l’impuissance de la police, le gouvernement britannique décida d’envoyer l’armée. Les troupes, ayant pour consigne d’empêcher les loyalistes d’entrer dans le Bogside pour s’en prendre aux catholiques, furent bien accueillies dans un premier temps. Les illusions n’allaient pas tarder à tomber...
À Belfast, les affrontements furent beaucoup plus violents, plusieurs centaines de maisons furent incendiées par des milices protestantes et plusieurs milliers de familles catholiques durent fuir la ville par crainte de pogroms.
Fin août, le gouvernement britannique, alors travailliste, accorda certaines des réformes demandées depuis des décennies, les forces spéciales furent dissoutes, le « one man, one vote » allait devenir effectif aux élections suivantes et de vagues promesses seraient faites concernant l’emploi et le logement.
Le soulèvement du Bogside de Derry fut un mouvement de masse, dans lequel toute la population participa à la défense du quartier, organisant la vie quotidienne, mettant sur pied des patrouilles pour surveiller s’il n’y avait pas d’incursions malveillantes. Sans police ni armée, les mois durant lesquels le quartier fut bouclé furent parmi les plus pacifiques que connut la ville.
Parallèlement, la minorité catholique avait fait l’expérience que les marches pacifiques ne pouvaient lui accorder aucun droit, mais seulement des coups, que la police n’était pas là pour protéger les opprimés, mais pour les faire taire, et que les promesses des politiciens bourgeois ne valent rien. Cela pouvait ouvrir la voie à un changement radical, d’autant que le Sud connaissait aussi à la même époque des mouvements sociaux. L’appui apporté par les autorités et l’armée britanniques à l’extrême droite protestante et la politique de l’IRA, l’Armée républicaine irlandaise, allaient contribuer à enfermer le conflit à l’intérieur du cadre étroit des affrontements nationalistes et communautaires.
                        Marianne LAMIRAL (Lutte ouvrière n°2664)

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