jeudi 9 août 2018

Commerce mondial : bras de fer commercial USA-UE


Coup de menton ou coups de semonce ?

 
Voiture Peugeot concernée par l'embargo américain
 

En réponse aux sanctions des États-Unis contre les entreprises continuant leurs activités avec l’Iran, la Commission européenne vient d’annoncer l’activation de la « loi de blocage  ». Datant de 1996, mais jamais mise en œuvre, elle est censée protéger les entreprises européennes contre toute décision de justice extra-européenne lésant leurs intérêts. Mais des grandes multinationales comme PSA ou Total se sont déjà inclinées pour ne pas perdre le marché américain ou risquer des sanctions. La décision de la Commission européenne a plutôt l’allure d’un leurre. Mais par delà ces péripéties, la montée du protectionnisme et de la guerre commerciale entre grandes puissances est l’indice de la crise du capitalisme. Les travailleurs n’ont pas à en faire les frais.

RATP : ligne n°1, automatisée, sans présence d’agent, problème !


Métro parisien : une panne et ses conséquences 

Mardi 31 juillet, sur la ligne 1 du métro parisien, des milliers de voyageurs sont restés bloqués à cause d’une panne qui a entraîné la paralysie de toute la ligne. La RATP invoque un concours de circonstances très improbable. C’est une excuse un peu facile pour se dégager de ses responsabilités.
La ligne 1 a la particularité d’être entièrement automatisée depuis 2013. Il n’y avait donc personne pour dépanner rapidement la rame en cause, et les annonces formatées à l’identique délivrées toutes les cinq minutes ont eu l’effet d’énerver les voyageurs plutôt que le contraire. D’autre part, la ligne était saturée du fait des travaux sur le RER, qui emprunte un itinéraire voisin. Dans ces conditions, on comprend que certains voyageurs, n’en pouvant plus de rester coincés, aient actionné le signal d’alarme. Ce qui a eu pour conséquence de couper le courant et la climatisation qui en dépend…
Un dirigeant de la RATP a osé dire que la présence d’un agent à bord des rames n’aurait rien changé puisqu’il n’aurait pas eu plus d’informations sur la reprise du trafic. Un argument de mauvaise foi car la présence à bord d’un employé est quand même plus rassurante pour les voyageurs. Elle permet aussi d’informer le poste de commande centralisé en cas de problème à bord du train et d’organiser, si nécessaire, une évacuation de la rame autrement que de façon anarchique.
Cette panne relance le débat sur l’automatisation des métros. Mais le problème n’est pas là. Que la technique moderne permette de libérer les hommes de nombreuses tâches, y compris la conduite, n’est pas un mal en soi. Elle pourrait même être un bien si elle n’aboutissait pas à la suppression de toute présence humaine. Mais même une entreprise publique comme la RATP n’échappe pas à la loi du profit. Avec l’automatisation de la ligne, elle avait surtout le souci de réduire le coût d’exploitation de la ligne de 40 %, en supprimant du personnel.

                                                    Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2610)
 
                                                                                              Photo Wikipédia
 

Communes et collectivités locales confrontées à la politique gouvernementale à leur encontre. Un article du numéro 2610 de Lutte ouvrière à paraître


Élus municipaux : l’austérité en pleine face

Durant l’été, de nombreux maires et conseillers municipaux de petites communes ont donné leur démission, en particulier dans les zones rurales et périurbaines les plus touchées par le chômage.
Pourquoi jettent-ils l’éponge ? Comme l’un deux l’a bien résumé : « On a tous les ennuis, sans avoir les sous. » Ce n’est pas seulement du faible niveau de leurs indemnités par rapport à leurs responsabilités qu’ils se plaignent. Ce qui les pousse à bout, ce sont les moyens financiers de plus en plus chiches que leur laisse l’État pour gérer leur commune et assurer les services qu’ils voudraient pouvoir rendre à leurs administrés.
Car la politique d’austérité des gouvernements successifs, ce ne sont pas seulement des restrictions budgétaires pour les grands ministères comme la santé ou l’éducation. C’est aussi le choix de faire reposer sur les collectivités territoriales telles que les régions, les départements et donc aussi les agglomérations et les communes, un nombre croissant de missions qui auparavant relevaient de l’État... sans leur donner les sommes nécessaires pour y arriver.
Des villages ont ainsi vu baisser leur dotation globale de fonctionnement (DGF) de 50 % depuis 2014. En conséquence, bien des maires se retrouvent à devoir faire des arbitrages impossibles, par exemple entre soutenir les clubs de sport et fournir l’école en ramettes de papier pour la photocopieuse, entre employer une Atsem pour aider les instituteurs et contribuer au fonctionnement de la maison médicale, etc. Plus récemment, la suppression des emplois aidés a constitué une difficulté de plus. Et ce n’est pas la suppression à venir de la taxe professionnelle que payaient les entreprises, et qui représente encore un tiers des recettes fiscales des communes, qui va regonfler les maigres budgets des mairies.
Consacrer l’argent public aux aides au grand patronat au lieu de le mettre au service des besoins de la population a un coût social direct, et énorme. Et cela a de quoi décourager ces élus, souvent de milieu modeste, qui par leur travail de maire ou de conseiller municipal tentent, ne serait-ce qu’à leur petite échelle, de faire vivre leur commune.
                                                    Alan Grey (Lutte ouvrière n°2610)
 
                                                                         
                                                            Photo Presse Agence
 
 

Argenteuil : Georges Mothron candidat ? Après 6 ans d’une politique anti-ouvrière ?


A ce jour, 4 ans et demi d’une politique anti-ouvrière

 
                                                              Photo Le Parisien 95

Nous aurons l’occasion dans les dix-huit mois qui viennent de développer ce que pourrait faire une municipalité réellement préoccuper des intérêts de la population, et des limites considérables de ce qu’elle pourrait faire avec la participation pourtant de la population, dans le cadre des contraintes générales que nous évoquons dans l’article ci-dessus.
         Mais en tout cas, le maire d’Argenteuil a agi depuis quatre ans et demi très loin de ces préoccupations, de cette prudence, et des intérêts de l’énorme majorité de la population d’Argenteuil qui comprend pour l’essentiel les milieux populaires du monde du travail.
         Nous ne reviendrons pas ici sur les promesses extravagantes qu’il faisait à la veille d’être élu, promesses n’engageant que ceux qui croient à ce genre d’engagement.
         Mais sans effectuer une liste exhaustive des mauvais coups donnés par la municipalité actuelle, nous avons en tête la vague de licenciements travailleurs territoriaux qu’il a opérés dès son arrivée, qui ont par ailleurs dégradé un certain nombre de services publics essentiels pour la population.
         En augmentant le temps de travail et la charge de ces travailleurs, il appliqué à l’échelle de la commune ce que les gouvernements de Hollande et de Macron réalisaient à l’échelle du pays.
         En reprenant ce que son prédécesseur avait préparé en douce à propos de l’avenir de l’ « îlot Héloïse », il s’est attaqué de front, à la surprise générale, aux sentiments de l’énorme majorité des habitants.
         Voilà trois points d’une longue liste.
         Aujourd’hui, nos diverses informations vont dans le même sens. Georges Mothron serait candidat à sa succession lors des élections municipales de 2019. Sans doute, s’il était élu pour laisser rapidement la place à un dauphin.
         « S’il était élu » ! Vu de loin, cela serait le titre d’un nouvel épisode de la série « Mission impossible ».

Bonnes lectures de l’été (25) : Gaël Faye, Petit pays, Livre de poche


Petit pays

 


Il y la vie d’avant. Celle de la vie au Burundi, ce petit pays de « l’Afrique des grands lacs », quand on appartient à une bande de copains, et que l’on est fils quelque peu privilégié d’un expatrié marié à une femme d’origine rwandaise.
         Il y a donc la vie d’avant. Et celle d’après quand tout bascule…
         …1994, le génocide rwandais s’opère au printemps, avec la complicité, ou au mieux, la totale inaction de l’armée française qui était sur place…
         Un roman sur ces évènements-là, mais pas seulement. Une situation que l’on peut généraliser. Il y a toujours l’avant et l’après des évènements et des drames.
         C’est vrai pour mille évènements d’horreur qu’il faudrait pouvoir faire disparaître du futur de l’humanité.
         Un magnifique petit roman, si grand. 

Gaël Faye, Petit pays, Livre de poche, 7 euros environ

mercredi 8 août 2018

Hôpital en crise plus canicule, une addition qui peut mener à la catastrophe


Il semble, selon la météo, que la situation de très fortes chaleurs se réduise à partir d’aujourd’hui, au moins dans un certain nombre de régions. Mais ce que nous indiquons ci-dessous n’en est pas moins révélateur.
 

Pour la ministre il n’y a pas urgence

Pour Agnès Buzyn, ministre de la Santé, la situation est « maîtrisée ». Seuls « 4 % des passages aux urgences sont liés à la canicule » et très peu d'hôpitaux sont « en tension ». Pendant ce temps, des urgentistes comme Patrick Pelloux pointent du doigt les problèmes quotidiens dans les services d'urgence et le manque criant de moyens.
              La ministre affirme qu'on n'assistera pas à un drame comme en 2003 avec les 15 000 morts de la canicule, comme si éviter le pire était une prouesse. Pour elle, l'essentiel est de rassurer. Pour les urgentistes sur le terrain, l'essentiel est de faire face à une situation potentiellement dramatique avec des moyens que la ministre leur refuse, canicule ou pas ! 

La situation dans un grand hôpital parisien, celui de la Pitié-Salpêtrière 

L'incurie de la direction

 


Que l’on travaille dans un bâtiment du 17e ou construit au 20e siècle, il n’y a que des ventilateurs pour améliorer le sort du personnel et des malades. Les stores sont inefficaces pour se protéger de la chaleur et la climatisation est absente. Quant au minimum qui consisterait à mettre à disposition des bouteilles d’eau et des fontaines en quantité suffisante dans tous les services et accessibles à tous, cela ne vient même pas à l’idée de la direction.
              Il reste le système D : bloquer les portes pour faire des courants d’air dans les chambres ou se tremper les pieds dans une bassine d’eau froide.
              La canicule a beau tenir la une des journaux télévisés, les conditions des travailleurs ne font ni chaud ni froid à la direction de l’hôpital.

Italie : la mort de 16 ouvriers agricoles. Un assassinat.


Des frères de classe morts aussi de l’horreur capitaliste

 


Lors de deux accidents de camionnettes dans la région des Pouilles dans le sud de l’Italie, 16 ouvriers agricoles sont morts ; 12 dans un cas, 4 dans un autre.
              Originaires d’Afrique ou de l’est de l’Europe, ils travaillaient dans des champs de tomates, sous un soleil de plomb, dans des conditions d’hébergement très difficiles et transportés de manière très dangereuse.
              Cette situation des ouvriers agricoles saisonniers n’est certes pas propre à l’Italie. Elle est une réalité ancienne et générale sur laquelle les autorités ferment dans tous les pays le plus souvent les yeux, avec des contrôles en général inexistants.
              En tout cas, voilà une autre facette de la surexploitation dont sont victimes des travailleurs qui migrent, temporairement ou définitivement pour échapper à la misère.

Migrants : quand les autorités ajoutent tous les maux possibles à une situation déjà en soi intenable


Une belle réaction
La manifestation du 4 août à Nantes
 
 
Samedi 4 août 2018, plusieurs centaines de manifestants (500 selon la presse) ont manifesté à Nantes, malgré un soleil de plomb, contre l’expulsion systématique des réfugiés de chaque endroit où ils trouvent un refuge. En juin, ils ont été évacués manu militari d’un immense immeuble inoccupé et qui est destiné à le rester. Fin juillet, sur décision de la préfecture, ils ont été à nouveau chassés d’un square qu’ils occupaient au centre-ville de Nantes. Ils ont alors trouvé refuge dans un lycée. C’est la maire PS de Nantes qui a alors demandé et obtenu leur expulsion en ce début d’août.

              Face à cette chasse méthodique aux migrants de la part des autorités, c’est de la population que vient l’aide à ces réfugiés, pour trouver des squats ou pour se nourrir. Des salariés travaillant dans l’agroalimentaire, mais aussi des petits commerçants participent à la solidarité. Des militants ont ainsi pu mettre en place une "autre cantine" qui, en un mois, a fourni plus de 15 000 repas aux réfugiés sans un centime d'argent public.