samedi 14 octobre 2017

Argenteuil banlieue sans espérance de ce côté-là


L’éducation n’a rien à voir avec le dressage

Lorsqu’un sujet présente un certain nombre de caractères gênants, la municipalité se tait…
         Il en est ainsi avec l’ouverture en catimini d’une école « hors contrat » avec l’Etat appelée « espérance banlieue ».
         Il était 9 heures ce matin, nous passions par hasard par la rue d’Ascq… Les élèves des écoles publiques de la Ville étaient déjà dans les apprentissages scolaires. Loin de là, et pendant ce temps, les quelques enfants de cette école privée étaient, eux, en train de s’entraîner à la « cérémonie au drapeau » dont les appelés que nous fûmes naguère ne goûtaient guère. Mais là, de surcroît, il s’agit de jeunes enfants, pull vert pour les uns, grenat pour les autres…  à qui un homme bon chic bon genre, guère de nos banlieue, s’escrimait à les faire tenir droit…
         Oui, la municipalité reste très discrète sur tout cela. Un calicot municipal avec le sigle de la Ville invite pourtant boulevard Héloïse à venir prochainement à l’inauguration officielle de ce lieu…
         A combien se monte la participation de la municipalité à cette initiative, réactionnaire, d’extrême-droite, mais surtout privée ? Avec nos impôts comme de bien entendu. Au-delà de tout, nous ne le répéterons pas assez : l’argent public ne doit avoir qu’une destination : celle de l’Ecole publique, l’Ecole de tous. 

La génération de 1914 ?

Peine de mort, de sang-froid et barbarie


États-Unis, le bourreau sévit encore



L'État du Texas pratique l'exécution capitale depuis son rétablissement il y a 40 ans. Hier, un homme de 38 ans, 544ème victime, a subi l'injection létale.
         La Justice texane avait déjà condamné cet homme alors qu'il avait 15 ans, à la réclusion perpétuelle pour complicité dans un meurtre commis par son père. Cinq années après, il a été accusé du meurtre d'un gardien de prison. Bien qu'il ait protesté de son innocence et malgré l'absence de preuves, il a été condamné à mort.
         Dans le pays le plus puissant de la planète, la criminalité ne faiblit guère, et la perpétuation de la peine de mort ne fait qu'ajouter sa dose de barbarie.

Révolution russe de 1917 (34) : septembre, l’impossible conciliation


La Conférence démocratique, impossible conciliation

Après la tentative de coup d’État contre-révolutionnaire du général Kornilov, le troisième gouvernement provisoire de Kerensky, « fidèle à sa tradition de ne résister à aucun choc sérieux », s’effondre. Une nouvelle crise gouvernementale s’ouvre, Kerensky tentant d’incarner le pouvoir à la tête d’un directoire de cinq personnes, tandis que dans les usines, les casernes et les campagnes le mécontentement et l’impatience des masses augmentent.
Les forces conciliatrices, socialistes-révolutionnaires et menchéviks, convoquent alors une Conférence démocratique, grâce à laquelle elles espèrent montrer leurs poids, tout en contrant les forces bourgeoises les plus contre-révolutionnaires mais aussi les aspirations révolutionnaires des masses, portées par les soviets. Cette conférence se réunit à Pétrograd, du 14 au 22 septembre (27 septembre au 5 octobre selon notre calendrier). Trotsky, membre de la délégation désignée pour y présenter la plate-forme du Parti bolchevique, en parle en ces termes dans l’Histoire de la révolution russe.
« Si l’on néglige les nuances, il est facile d’établir dans la conférence trois groupes : un centre, vaste mais extrêmement instable, qui n’ose pas prendre le pouvoir, accepte la coalition mais ne veut point des cadets (le parti bourgeois) ; une aile droite, faible, qui tient pour Kerensky et la coalition avec la bourgeoisie, sans aucune limitation ; une aile gauche, deux fois plus forte, qui tient pour le pouvoir des soviets, ou bien pour un gouvernement socialiste.
À la réunion des délégués soviétiques de la Conférence démocratique, Trotsky se prononça pour la transmission du pouvoir aux soviets, Martov (dirigeant menchevik) pour un ministère socialiste homogène. La première formule réunit 86 suffrages, la deuxième 97. Formellement, il n’y avait guère que la moitié des soviets ouvriers et de soldats qui eussent à ce moment-là des bolcheviks à leur tête, l’autre moitié hésitait entre les bolcheviks et les conciliateurs. Mais les bolcheviks parlaient au nom des puissants soviets des centres les plus industriels et les plus instruits du pays ; dans les soviets, ils étaient infiniment plus forts que dans la conférence et, dans le prolétariat et l’armée, infiniment plus forts que dans les soviets. Les soviets attardés ne cessaient pas de chercher à rejoindre les plus avancés. »

Aucune majorité claire ne se prononça en faveur d’un gouvernement de coalition, d’autant que Kerensky refusait de participer à un gouvernement uniquement socialiste et réclamait une coalition comprenant le Parti cadet. Finalement, une motion suffisamment floue, présentée par le menchevik Tsereteli, laissa les mains libres à Kerensky. Se séparant, la Conférence démocratique laissait en place un pré-Parlement, censé représenter la nation jusqu’à la convocation de l’Assemblée constituante.
La direction du Parti bolchevique se divisa sur l’attitude à adopter, Trotsky défendant le boycott. Lénine, qui ne put faire parvenir son avis qu’une fois prise la décision de participer, écrivait le 23 septembre : « Il faut boycotter le pré-Parlement. Il faut se retirer dans les soviets d’ouvriers, de soldats et de paysans, se retirer dans les syndicats, se retirer en général dans les masses. Il faut les appeler à la lutte. Il faut leur donner un mot d’ordre juste et clair : chasser la bande de Kerensky et son fallacieux pré-Parlement. »
Rédigée par Trotsky, son président, la résolution du soviet de Petrograd soulignait : « Le nouveau gouvernement entrera dans l’histoire de la révolution comme un gouvernement de guerre civile… La nouvelle de la formation d’un nouveau pouvoir rencontrera du côté de toute la démocratie révolutionnaire une seule réponse : Démission ! S’appuyant sur cette voix unanime de la véritable démocratie, le congrès panrusse des soviets créera un pouvoir véritablement révolutionnaire ». Trotsky la commentait ainsi dans son Histoire de la révolution russe : « Les adversaires avaient envie de ne voir dans cette résolution qu’un vote ordinaire de défiance. En réalité, c’était un programme d’insurrection. Pour que le programme fût rempli, il faudrait juste un mois. »


vendredi 13 octobre 2017

19 octobre et au-delà : développer la force des travailleurs


19 octobre et au-delà : unir les protestations en une seule force

Les directions des syndicats CGT, FO, CFDT, CGC, Solidaires, UNSA, FSU et d’organisations de jeunesse se sont retrouvées lundi 9 octobre pour discuter d’un appel commun à la mobilisation contre les ordonnances Macron. Il n’y a pas eu d’accord entre les confédérations, mais la CGT appelle, à juste titre, à une nouvelle journée de grèves et manifestations le 19 octobre.
Ces mêmes directions syndicales ont prévu de se revoir le 24 octobre. Les représentants de la CFDT, de FO et de la CGC ont laissé entendre qu’à cette occasion ils pourraient changer d’avis et se joindre peut-être à une nouvelle journée de mobilisation qui aurait lieu vers la mi-novembre. Mais alors pourquoi attendre ? La responsable de la CFDT a dit qu’elle voulait « en savoir plus sur les intentions du gouvernement ». Après toutes les mesures antiouvrières dégainées par le gouvernement, que veut-elle savoir de plus des intentions de Macron ? La guerre est ouverte contre les travailleurs, et les dirigeants syndicaux font mine de ne pas la voir.
Il y a eu les deux journées de mobilisation du 12 et du 21 septembre, appelées par la CGT. Puis, différentes catégories de travailleurs ont protesté : les routiers la semaine du 2 octobre, les travailleurs de la fonction publique le mardi 10 octobre. Ceux de la métallurgie y étaient appelés le vendredi 13 octobre. La journée du 19 permettra d’unir la protestation et de montrer que le monde du travail doit viser à un mouvement commun regroupant toutes les branches, toutes les catégories, ceux du public comme ceux du privé. Et elle permettra à tous ceux qui y participeront de chercher à entraîner leurs camarades de travail, leurs voisins ou leur famille pour la journée suivante.
Il n’y a qu’en allant vers un mouvement général que la classe ouvrière pourra faire entendre ses intérêts collectifs et rassembler ses forces, de façon à faire reculer le gouvernement.

                                                        Pierre ROYAN (Lutte ouvrière n°2567)




Toujours là, Arlette, et les anciens



Ce soir, à 17 heures 30, devant la sous-préfecture d’Argenteuil, un rassemblement pour la défense du logement dit « social » et contre la diminution des APL


Education : gouvernement Philippe-Macron : des jeunes disent "non"





Très en colère

Mardi 10 octobre, plus de 150 élèves du lycée Raymond Queneau d’Yvetot ont participé à la journée de grève de la Fonction publique. Ils ont tout d’abord organisé un blocage filtrant à l’entrée de l’établissement. Les raisons de leur colère étaient inscrites sur leurs pancartes et banderoles et criées dans leurs slogans : « non aux 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires » ou « Macron t’es foutu, les fainéants sont dans la rue ! ». Ils sont ensuite partis en manifestation dans les rues d’Yvetot dans un cortège dynamique.
         Ces lycéens ont mille fois raison de se mobiliser aux côtés des travailleurs. La jeunesse a bien toute sa place dans le combat contre ce gouvernement des riches et contre la société capitaliste que Macron défend. 




Une réaction tout à fait normale

A Ermont dans le Val d’Oise, des lycéens du lycée Van Gogh ont organisé un blocage de l’entrée du lycée pour réclamer le maintien de  deux travailleurs en « contrat aidé CUI » essentiels au lycée mais non renouvelés par le directeur d’académie, une surveillante (qui assure un poste d'AED en réalité et aurait les diplômes pour le devenir) et le poste du responsable du foyer des élèves qu’il a réactivé.
         Voilà une belle leçon mise en application. On supprime deux postes essentiels à leur vie dans le lycée, des élèves réagissent comme cela doit se faire.

Argenteuil et spéculation immobilière, il y a du gras pour les vautours





Effectivement très convoitée


Il y a dans la livraison d’hier du journal Le Parisien-95 un excellent article qui porte sur un sujet sur lequel nous-mêmes avons écrit quelques brèves  ces dernières semaines à l'occasion de la situation des travailleurs de Semperit et des inquiétudes de ceux d'Otis : l’avenir de la zone industrielle de la gare d'Argenteuil. Cet article est intitulé : « Une zone industrielle très convoitée ».


          On imagine ce qui est dit dans cette article transformé en bande dessinée, en polar, voire en thriller. Des promoteurs sans cagoules, des spéculateurs à l’allure louche traînant du côté de l’Hôtel et de Ville, rue des Charretiers et de la voie aux bans.
         C’est qu’il y a des affaires à faire, des capitaux en quantité, des profits juteux à presser.
         L’utilité sociale ? Vous n’y pensez pas. Quant aux travailleurs et de leur avenir, d’Otis et de Sempertit, c’est comme si on parlait à ces spéculateurs de la planète Mars.
 

                                                                    




Amateurs de fiction, voilà votre homme !

Le chaud bouillant président du conseil économique d’Argenteuil, l’ex-socialiste, l’ex-radical de… gauche, Alain Leikine subit actuellement une nouvelle poussée d’enthousiasme et diffuse des paroles fortes sur l’avenir de de cette ex-zone industrielle de la gare à la veille, selon lui, de trouver une « nouvelle identité économique ». Pour lui, ce qui manquait à Argenteuil depuis des années, c’était « l’anticipation ». Lui qui naguère avait entre autre déboire fait venir au carrefour Babou la Camif sans en anticiper le fiasco rapide. Et voilà notre anticipateur de première anticipant les emplois qui seront créés avec le nouveau projet prévu dans l’espace dédié en bord direct de la gare : "chaque mètre² doit correspondre à un emploi, c’est totalement la doctrine du maire." Nous ne savions pas ce dernier « doctrinaire », mais pour ce qui est de l’espace occupé actuellement par Otis (16 000 m²) et Semperit (11 400m²), l’anticipation future porte l’emploi sur ces parcelles à 16 000+11 400=27 000 emplois ?
     Il y croit ?

Espagne Catalogne, entre deux nationalismes. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Espagne : entre deux nationalismes

Après des semaines de tension, de manifestations et d’affrontements, le leader indépendantiste catalan de droite Carles Puigdemont qui avait pris la tête du mouvement pour l’indépendance a annoncé le 10 octobre qu’il fallait faire marche arrière et repousser à plus tard toute décision sur le statut de la Catalogne.
Puigdemont a appelé, malgré la protestation des députés de la CUP qui est l’aile radicale du mouvement catalaniste, à renouer le dialogue avec le gouvernement de Madrid. Quelles seront les réactions des courants qui composent le mouvement indépendantiste, quelle sera la réponse du Premier ministre Mariano Rajoy ? En tout cas celui-ci vient de marquer un point.
Dans le bras de fer qui l’oppose aux dirigeants indépendantistes de Catalogne, Rajoy avait repris la main. En particulier après l’annonce de la majorité des grandes banques dont le siège se situait en Catalogne de transférer celui-ci dans d’autres villes d’Espagne et après que plusieurs grandes entreprises eurent fait de même.
Un autre élément avait fait pencher la balance. Le 8 octobre, une manifestation a rassemblé des centaines de milliers de personnes à Barcelone derrière des slogans qui refusaient l’indépendance, et des manifestants arborant des drapeaux espagnols ont fait pendant aux manifestations indépendantistes des semaines précédentes. Cette manifestation n’était pas officiellement organisée par Madrid mais elle a renforcé la position du gouvernement central. Elle a rassemblé des personnes qui voulaient simplement dire qu’elles refusaient les objectifs aventureux de Puigdemont et des siens, mais aussi divers groupes de droite et d’extrême droite.
Au-delà, ce qui est le plus lourd de conséquences pour les classes populaires de tout le pays, c’est l’autorité qu’ont gagnée Rajoy et son parti, le Parti populaire (PP), et le fait que Rajoy a réussi à réaliser l’union sacrée derrière sa personne et sa politique.
En effet, dimanche 8 octobre, le drapeau espagnol n’a pas dominé qu’à Barcelone ou à Madrid. Il a été arboré à de nombreuses fenêtres dans tout le pays et pas seulement dans les beaux quartiers mais aussi dans de nombreux quartiers populaires, montrant que les deux nationalismes espagnol et catalan se renforcent l’un l’autre.
Pour l’instant, ce sont les dirigeants nationalistes catalans qui ont perdu la main, d’autant plus qu’ils ne trouvent apparemment pas les appuis qu’ils espéraient du côté de l’Union européenne.
Mais quelle que soit l’issue de la crise, les classes populaires en feront les frais si elles accrochent leurs espoirs et leurs intérêts à l’un des deux camps. Elles s’en trouveront plus divisées, désorientées, affaiblies face à leurs ennemis. Car ceux-ci risquent d’avoir d’autant plus les mains libres pour imposer leur pouvoir et leur politique antiouvrière, aussi bien en Catalogne que dans le reste de l’Espagne.

                              Henriette MAUTHEY (Lutte ouvrière n°2567)

Révolution russe, septembre 2017 (33ème épisode) : face à la catastrophe imminente


Septembre 1917 : face à la catastrophe imminente

Plus de six mois après février 1917, la crise est générale en Russie, notamment sur le plan économique. En même temps que l’influence de la politique des bolcheviks croît dans les soviets, les capitalistes sabotent l’économie, aidés par l’inaction du gouvernement provisoire. Dans cette situation où la lutte entre les classes sociales s’exacerbe, Lénine écrit La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer. Il y affirme que, face à la passivité du gouvernement et aux manœuvres de la bourgeoisie, le prolétariat révolutionnaire doit imposer le contrôle et la surveillance de l’économie. C’est le seul moyen d’éviter la crise généralisée, tout en ralliant à la cause de la révolution la masse des paysans pauvres.
« La Russie est menacée d’une catastrophe certaine. Les transports ferroviaires sont incroyablement désorganisés et cette désorganisation s’aggrave. (…) Sciemment, sans relâche, les capitalistes sabotent la production, dans l’espoir que cette catastrophe sans précédent entraînera la faillite de la République et de la démocratie des soviets et, en général, des associations prolétariennes et paysannes, en facilitant le retour à la monarchie et à la restauration de la toute-puissance de la bourgeoisie et des grands propriétaires fonciers. (…)
Or, il suffit d’un minimum d’attention et de réflexion pour se convaincre qu’il existe des moyens de combattre la catastrophe et la famine, que les mesures à prendre sont tout à fait claires, simples, parfaitement réalisables, pleinement à la mesure des forces du peuple, et que si ces mesures ne sont pas prises, c’est uniquement et exclusivement parce que leur application porterait atteinte aux profits exorbitants d’une poignée de grands propriétaires fonciers et de capitalistes. (…)
Cette mesure, c’est le contrôle, la surveillance, le recensement, la réglementation par l’État ; la répartition rationnelle de la main-d’œuvre dans la production et la distribution des produits, l’économie des forces populaires, la suppression de tout gaspillage de ces forces, qu’il faut ménager. Le contrôle, la surveillance, le recensement, voilà le premier mot de la lutte contre la catastrophe et la famine. (…)
Pour mieux faire comprendre cette question capitale (qui est en somme la question du programme de tout gouvernement vraiment révolutionnaire désireux de sauver la Russie de la guerre et de la famine), nous allons énumérer ces principales mesures de contrôle et les examiner l’une après l’autre.
Nous verrons qu’il aurait suffi à un gouvernement intitulé démocratique révolutionnaire autrement que par dérision, de décréter dès la première semaine de son existence l’application des principales mesures de contrôle, d’établir des sanctions sérieuses, des sanctions d’importance contre les capitalistes qui essaient de se soustraire frauduleusement à ce contrôle, et d’inviter la population à surveiller elle-même les capitalistes, à veiller à ce qu’ils se conforment scrupuleusement aux décisions sur le contrôle, pour que celui-ci soit depuis longtemps appliqué en Russie ».
Lénine énumérait ensuite et développait les principales mesures permettant ce contrôle des masses sur l’économie, parmi lesquelles la fusion de toutes les banques en une seule dont les opérations seraient contrôlées par l’État, la nationalisation des groupements monopolistes capitalistes les plus importants, la suppression du secret commercial.
À propos des banques, il soulignait : « Seul le contrôle exercé sur la banque, ce centre, ce principal pivot et ce mécanisme essentiel du trafic capitaliste, permettrait d’organiser, dans les faits et non en paroles, le contrôle de toute la vie économique, de la production et de la répartition des principaux produits ; il permettrait d’organiser la réglementation de la vie économique qui, sans cela, est infailliblement vouée à n’être qu’une phrase ministérielle destinée à duper le bon peuple ».
Le texte se concluait ainsi : « Dans la Russie actuelle, la démocratie doit, pour être vraiment révolutionnaire, s’unir étroitement au prolétariat, le soutenir dans la lutte qu’il mène en tant que seule classe révolutionnaire jusqu’au bout.
Telle est la conclusion où conduit l’examen des moyens de conjurer une catastrophe imminente d’une ampleur inouïe. La guerre a engendré une crise si étendue, bandé à tel point les forces matérielles et morales du peuple, porté des coups si rudes à toute l’organisation sociale actuelle, que l’humanité se trouve placée devant cette alternative : ou bien périr, ou bien confier son sort à la classe la plus révolutionnaire, afin de passer aussi rapidement et radicalement que possible à un mode supérieur de production. »