lundi 21 août 2017

Rentrée scolaire des lycéens et étudiants : toujours plus chère


Rentrée scolaire toujours plus chère

 


La rentrée scolaire va augmenter pour les lycéens de 2,3 % en moyenne. En seconde générale, elle est évaluée à 422 € pour l'achat du matériel, soit 11 € de plus que l'année dernière, mais dans les classes techniques et professionnelles autour de 600 €, nettement plus que l'allocation de rentrée scolaire que propose le gouvernement.
Pour les familles, en particulier celles avec plusieurs enfants scolarisés, l'école gratuite est un rêve.
Et des enquêtes indiquent que cette augmentation concernant les lycéens et tout aussi vrai pour les étudiants en cette rentrée.

Révolution russe de 1917 (17) : été 1917 : le contrôle des travailleurs répond au lock-out patronal


Lock-out patronal et contrôle ouvrier 

Tout en s’enrichissant de façon éhontée avec les commandes de guerre, de plus en plus d’industriels organisaient le sabotage de la production et la fermeture de leurs usines, pour affaiblir les travailleurs et la révolution. Kevin Murphy raconte le cas de l’usine métallurgique Goujon à Moscou.
« Le 20 juin, Goujon informa la commission usine [de la commission d’arbitrage mise en place par le gouvernement provisoire] qu’il avait l’intention de fermer l’usine ; il la sermonna au sujet du conflit sur les salaires et du renvoi de personnel d’encadrement sous la menace de la violence. Que cette question n’ait pas été résolue « sape les bases mêmes d’une discipline saine, sans laquelle le fonctionnement d’une entreprise demeure inconcevable ». (…) Il concluait que la commission avait abouti à la « désorganisation complète du travail de l’usine » et, devant de telles circonstances, accusait-il, il était « nécessaire de fermer l’usine ». Deux jours plus tard, le conseil d’administration publia une note qui disait : « L’usine se trouve dans un état de complète désorganisation », et il en appelait au gouvernement pour trouver une solution à la crise financière. Si le gouvernement ne prend pas des mesures immédiates, menaçait la direction, « le 1er juillet, l’usine sera fermée ».
Les travailleurs de l’usine Goujon n’acceptèrent pas l’imminente fermeture sans se battre. Le 28 juin, le comité d’usine rapporta au soviet de Moscou que trois de leurs membres s’étaient opposés à la direction à propos de sa tentative de lock-outer l’usine. Le directeur avait ordonné de couper l’électricité, mais le comité d’usine trouva suffisamment de matière première et de combustible et ordonna de son côté de continuer à produire. Les représentants des travailleurs de l’usine demandèrent ensuite au soviet d’intervenir pour s’assurer que l’alimentation électrique ne serait pas coupée.
En fin de compte, la tentative de Goujon de lock-outer l’usine métallurgique de Moscou eut un effet boomerang. (…) Le gouvernement provisoire l’a réquisitionnée « à cause de son importance exceptionnelle pour l’industrie métallurgique de la région de Moscou ». (…)
Dans un article intitulé La crise approche, le marasme grandit, publié le 30 juin (13 juillet selon le calendrier actuel) dans la Pravda, Lénine s’appuie sur le cas de l’usine ­Goujon pour dénoncer l’attitude conciliatrice des Socialistes-révolutionnaires et des mencheviks face au sabotage des capitalistes avec la complicité du gouvernement provisoire et l’urgence que les travailleurs prennent eux-mêmes le pouvoir à travers les soviets.
« Force nous est de sonner chaque jour le tocsin. Toutes sortes de sots nous ont reproché d’être « pressés » de transmettre tout le pouvoir d’État aux soviets des députés soldats, ouvriers et paysans, alors qu’il serait « plus modéré et plus convenable » d’« attendre » avec componction une Assemblée constituante compassée.
Les plus sots de ces petits bourgeois imbéciles peuvent maintenant constater que la vie n’attend pas, que ce n’est pas nous qui sommes « pressés », mais la débâcle économique. (...)
La commission économique du comité exécutif du soviet de Petrograd a décidé « de porter à la connaissance du gouvernement provisoire » que « la direction de l’usine Goujon désorganise manifestement la production et prépare sciemment l’arrêt de l’entreprise », et, que le pouvoir « doit par conséquent assumer l’administration de l’usine... et lui fournir des fonds de roulement ». Ces fonds de roulement, nécessaires d’urgence, se montent à 5 millions de roubles.
Cette conférence « attire l’attention du gouvernement provisoire (pauvre et innocent gouvernement provisoire, d’une candeur enfantine ! Lui qui n’en savait rien ! Il n’y est pour rien ! ) sur le fait que la conférence des usines de Moscou (...) a déjà dû s’opposer à la cessation de l’activité de l’usine de construction de locomotives de Kolomna, ainsi que des usines de Sormovo et de Briansk ». (...)
Où et comment trouvera-t-on l’argent ? N’est-il pas évident que, s’il est facile d’« exiger » 5 millions d’un coup pour une usine, on doit tout de même comprendre qu’il en faudra bien davantage pour l’ensemble des usines ?
N’est-il pas évident que, si la mesure que nous exigeons et préconisons depuis le début d’avril n’est pas prise, si la fusion de toutes les banques en une seule banque contrôlée n’est pas décidée, si le secret commercial n’est pas aboli, on ne trouvera pas d’argent ?
Les Goujon et autres capitalistes s’acheminent sciemment vers la cessation de l’activité des entreprises. Le gouvernement est de leur côté. Les Tsérétéli et les Tchernov [chefs mencheviks et SR] ne sont que des figurants ou des pions sur l’échiquier. N’est-il pas enfin temps de comprendre, Messieurs, que le peuple rendra les partis SR et menchevique responsables, en tant que partis, de la catastrophe ? »

dimanche 20 août 2017

Argenteuil : éclairage public, pas clair !


Y voir clair

 
Eté comme hiver, quelle que soit la saison, régulièrement, des quartiers ou des rues de la Ville, sont dans le noir. Ce mois d’août ne déroge pas en la matière.
         Il y a quelques années, le maire d’Argenteuil dénonçait la passivité de l’Agglomération de son concurrent préféré. Mais comme la responsabilité de l’éclairage public de la Ville est revenue sous sa responsabilité, il se tait sur le sujet.
         S’il y a des problèmes d’éclairage, pour l’essentiel, ils relèvent du manque de fiabilité du réseau d’alimentation. Celui-ci est dans les mains d’Enedis, l’ex ERDF, la filiale d’EDF, qui bénéficie d’une « délégation de service public ».
         Le coût de l’éclairage publique est très important d’où la décision de la municipalité de changer les ampoules traditionnelles pour d’autres à basse consommation. Ce qui tombe donc dans l’escarcelle d’EDF est donc un énorme pactole.
         Pour que celui-ci soit le plus important possible, il suffit de réduire l’entretien et le renouvellement des installations au maximum, et le tour est joué. C’est vrai pour l’éclairage public comme pour bien d’autres services nécessaires à la société pourris par la soif de profit ou par un objectif de « rentabilité ».

Médecins généralistes nécessaires et capitalisme, deux notions qui ne vont pas bien ensemble


Déserts médicaux

 
En moyenne, la France compte 284 médecins par habitant. S'il y a de grandes disparités entre régions, la plus défavorisée est le Centre avec 230 médecins contre 350 pour la région PACA, c'est insuffisant. Une insuffisance qui s'accentue d'année en année, et qui vise les espaces ruraux comme les villes. Ainsi, le non-remplacement d’un certain nombre de médecins partant à la retraite est un problème grandissant à Argenteuil.

Si le nombre de médecins stagne, c'est essentiellement dû à l'attitude de l'Ordre des médecins qui, pour des raisons bassement corporatistes, limite le nombre de places en concours, avec l'accord des gouvernements. Ce nombre est resté stable depuis 10 ans alors que la population augmente. Le nombre de spécialistes est en augmentation mais celui des généralistes s'effondrent.

On pourrait, à l'instar des fonctionnaires, mieux répartir les médecins existants mais aussi augmenter les effectifs.

A l'image de l'ensemble de l'économie, ce sont des questions d'argent qui, au bout du compte, sont déterminantes, pas les besoins de la population, dans un domaine pourtant vital, au sens propre.

Chômage : un sur-place scandaleux


Pas de quoi se vanter

 


Ceux qui ne voient dans le drame du chômage que des chiffres et non pas des familles de travailleurs broyées se satisfont du fait que, selon l'INSEE, le taux de chômage en 2017 - officiellement 9,2 % de la population active - soit au niveau de 2012.
Certains en tirent même la conclusion que Hollande avait été injustement traité par l'opinion et que c'était le fruit, bien tardif et bien faible au demeurant, de sa politique.
Se flatter de ce désastreux sur place, faut oser !

Œufs contaminés : le profit contre la santé


Œufs contaminés : le profit contre la santé

Le scandale des œufs contaminés touche dix-sept pays de l’Union européenne, et même au-delà, jusqu’à Hong-Kong. L’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas s’accusent mutuellement d’avoir réagi trop tard.
 


Des élevages industriels de poules pondeuses ont, en fait, utilisé le fipronil, un insecticide toxique, qui a pénétré dans les œufs. Pour l’instant, seuls des élevages hollandais et belges sont incriminés, plus de 200 exploitations sont à l’arrêt et 300 000 poules ont été abattues.
Une alerte lancée en juin 2017 par un exploitant belge avait révélé l’utilisation de ce produit, totalement interdit dans les élevages d’animaux destinés à la consommation.
Les autorités néerlandaises reconnaissent avoir négligé une alerte transmise dès novembre 2016. Et pendant de longs mois des œufs-coquilles, mais aussi des dérivés industriels et peut-être de la viande de poulet contaminée, se sont écoulés sur les marchés.
Le gouvernement français, comme à chaque crise sanitaire, a commencé par affirmer que le pays n’était pas touché. Puis il a reconnu que 250 000 œufs contaminés étaient entrés sur le marché entre avril et juillet 2017, sans compter les produits entrant dans la composition des pâtisseries, sauces, plats cuisinés ou glaces.
Le gouvernement minimise la crise, en communiquant sur la faible toxicité du fipronil pour l’homme. C’est peut-être vrai pour les adultes, mais très discutable pour les enfants en bas âge et les femmes enceintes.
Il prétend que la filière est parfaitement maîtrisée en France, du fait de la régularité des contrôles sur les élevages et des autorisations nécessaires pour les produits phytosanitaires. Mais les autorités françaises ont mis des semaines à reconnaître l’origine de ces produits contaminés. Les éleveurs néerlandais ont acheté à deux hommes d’affaires véreux cet insecticide toxique, croyant qu’il était à base d’eucalyptus et de menthol, ce qui en dit long sur le sérieux des contrôles. Ces deux hommes ont fait fortune en vendant ce produit miracle pendant plusieurs années. Ils viennent d’être arrêtés.
Le marché agroalimentaire, comme l’ensemble de l’économie capitaliste, est une jungle dans laquelle opèrent des affairistes sans scrupule recherchant le profit, au mépris de la santé publique. L’opacité du marché leur permet de passer entre les mailles de contrôles peu efficaces, quand ils ne sont pas complaisants.

                                           Alain CHEVARD (Lutte ouvrière n°2559)

Révolution russe de 1917 (16) : été 1917 : La révolution ou la guerre


La révolution ou la guerre ! 

En juin 1917, l’offensive militaire lancée par le gouvernement Kerensky provoqua de multiples discussions sur la paix et la politique extérieure de la révolution. Sur cette question, Lénine voulait s’adresser aux exploités de tous les pays, qu’ils soient occidentaux ou qu’ils appartiennent aux nationalités opprimées par le tsarisme, pour en faire des alliés des ouvriers et des paysans russes. Il l’exprima dans plusieurs articles de la Pravda.
Le 7 juin (20 juin selon le calendrier actuel), Lénine demandait ainsi dans un article : « Y a-t-il un chemin vers une paix équitable ? » et répondait : « Oui. Par la révolution ouvrière contre les capitalistes de tous les pays. (...) Ce n’est qu’après le passage du pouvoir aux classes opprimées que la Russie pourrait s’adresser aux classes opprimées des autres pays, non plus avec des mots creux et des appels abstraits, mais en invoquant son propre exemple et en proposant sur l’heure, en termes précis, les conditions bien claires d’une paix générale.
Cette proposition de paix immédiate porterait : “Camarades ouvriers et travailleurs de tous les pays ! Assez de sang. La paix est possible. Une paix équitable est une paix sans annexions, sans conquêtes. Que les forbans capitalistes allemands et leur bandit couronné Guillaume sachent que nous ne traiterons pas avec eux et que nous considérons comme conquêtes non seulement ce qu’ils ont pillé depuis la guerre, mais aussi l’Alsace et la Lorraine, et aussi les territoires danois et polonais de la Prusse.
Nous considérons comme conquêtes des tsars et des capitalistes russes la Pologne, la Finlande, l’Ukraine et les autres pays non grands-russes.
Nous considérons comme conquêtes des capitalistes anglais, français et autres toutes leurs colonies, l’Irlande, etc.
Nous, ouvriers et paysans russes, nous ne garderons par la force aucun des territoires non grands-russes, aucune des colonies russes (tels le Turkestan, la Mongolie, la Perse). À bas la guerre pour le partage des colonies, pour le partage des annexions, pour le partage du butin des capitalistes !”
L’exemple des ouvriers russes sera inévitablement suivi, peut-être pas dès demain (les révolutions ne se font pas sur commande), mais inévitablement, par les ouvriers et les travailleurs de deux grands pays au moins : l’Allemagne et la France.
Car ces deux pays succombent, le premier à la famine, le second aux pertes en vies humaines. Tous deux concluront la paix à nos justes conditions, à l’encontre de leurs gouvernements capitalistes.
Le chemin de la paix s’ouvre devant nous.
Si les capitalistes anglais, japonais, américains, tentaient de s’opposer à cette paix, les classes opprimées de la Russie et des autres pays ne reculeraient pas devant une guerre révolutionnaire contre les capitalistes. »
Le 15 juin (28 juin), après l’adoption d’un « acte universel » par des délégués des régiments ukrainiens, Lénine écrit : « Cet acte réclame l’autonomie, sans nier le moins du monde la nécessité et l’autorité supérieure d’un “Parlement de toute la Russie”. Pas un démocrate, pour ne rien dire d’un socialiste, (…) ne peut nier le droit de l’Ukraine à se séparer librement de la Russie : c’est précisément la reconnaissance sans réserve de ce droit, et elle seule, qui permet de mener campagne en faveur de la libre union des Ukrainiens et des Grands-Russes, de l’union volontaire des deux peuples en un seul État. Seule la reconnaissance sans réserve de ce droit peut rompre effectivement, à jamais et complètement, avec le maudit passé tsariste qui a tout fait pour rendre étrangers les uns aux autres des peuples si proches par leur langue, leur territoire, leur caractère et leur histoire. Le tsarisme maudit faisait des Grands-Russes les bourreaux du peuple ukrainien, entretenant chez ce dernier la haine de ceux qui allaient jusqu’à empêcher les enfants ukrainiens de parler leur langue maternelle et de faire leurs études dans cette langue.
La démocratie révolutionnaire de la Russie doit (…) rompre avec ce passé, reconquérir pour elle-même et pour les ouvriers et les paysans de Russie la confiance fraternelle des ouvriers et des paysans d’Ukraine. On ne peut pas y arriver sans reconnaître dans leur intégrité les droits de l’Ukraine, y compris le droit de libre séparation.
Nous ne sommes pas partisans des petits États. Nous sommes pour l’union la plus étroite des ouvriers de tous les pays contre les capitalistes, les “leurs” et ceux de tous les pays en général. C’est justement pour que cette union soit une union librement consentie que l’ouvrier russe, ne se fiant pas une minute, en rien, ni à la bourgeoisie russe, ni à la bourgeoisie ukrainienne, est actuellement partisan du droit de séparation des Ukrainiens, ne voulant pas imposer à ceux-ci son amitié, mais gagner la leur en les traitant comme des égaux, comme des alliés, comme des frères dans la lutte pour le socialisme. »

samedi 19 août 2017

Argenteuil "Projet Héloïse": conclusion : la mobilisation !


Des recours, certes, mais surtout la mobilisation !

                                                                
On préfère vraiment cela
Comme petit second feuilleton d’août, nous avions décidé de profiter de ce mois d’août pour revenir sur ce qui risque d’être la grande déconfiture locale de la prochaine décennie, le « projet Héloïse ». Voilà chose faite. Les réponses données par l’Etablissement Public Territorial « Boucle nord » auquel appartient Argenteuil, et qui a voté la modification partielle du PLU de la commune, une des premières étapes pour la réalisation de ce projet, sont bien à l’image de la médiocrité d’un projet tel qu’il a été présenté lors de conseils municipaux. Quant à la commissaire enquêtrice, à l’encontre des avis avancés par les enquêtés, elle avait donné un avis favorable, comme cela se fait, il est vrai, de façon générale habituellement. Elle nous aura donné néanmoins l’impression d’avoir été quelque peu dépassée dans cette affaire.
         Bien d’autres étapes seront encore nécessaires pour faire avancer ce projet, concocté par l’ancien maire, Philippe Doucet, et repris par son successeur, Georges Mothron. On sait déjà que la date avancée -2019- lors des premières présentations de ce projet ne sera pas tenue.
         Frédéric Lefebvre- Naré, au nom du Comité Jean Vilar qui s’oppose à ce projet, vient de déposer un recours gracieux auprès de l’EPT5. C’est une première étape, administrative si l’on peut dire. Il y en aura d’autres.
         Mais surtout tout dépend de la population d’Argenteuil. Jusqu’à présent, dans sa grande majorité, soit elle n’est pas informée, soit elle n’imagine pas que cela concerne la disparition du complexe et de la salle Jean Vilar avec toutes ses implications.
         Mais cela peut changer, et la colère doit se développer.
         En cette rentrée, avec la lutte contre les Ordonnances de Macron, nous serons bien occupés. Mais la défense de Jean Vilar est également dans notre programme de septembre. Sur l’un ou l’autre de ces deux plans, aidons-nous à nous faire entendre.
         Au-delà des recours administratifs et juridiques, la mobilisation peut être déterminante pour stopper ledit « projet Héloïse ». D MARIETTE