samedi 17 janvier 2015

"Roms" : il faut changer la société !



« Roms » ? Milieux populaires ? Ce n’est pas Neuilly, alors silence radio !

Nous avons été hier l’objet de deux messages téléphoniques peu amènes de voisins du campement de « Roms » du quartier du Val-notre-dame, suite à notre article sur la question du 21 décembre dernier sur ce blog.
         Nous avons pu échanger avec l’une des deux personnels, et c’est tant mieux.
         J’ai relu cet article signé et je n’ai pas à en rougir.
         Peut-être n’ai-je pas assez souligné la responsabilité des autorités qui sur ce terrain comme sur le reste, n’en ont rien à faire des problèmes des pauvres, des milieux ouvriers, des retrairés, de la population des quartiers populaires.
         La petite minorité « Rom » vit dans des conditions effroyables et sans avenir véritable pour la quasi-totalité de ses enfants. Ces conditions effroyables peuvent avoir de multiples conséquences sur la vie du voisinage lorsque s’installe un campement. La situation des uns et la situation des autres est le cadet des soucis, sur ce plan, comme sur bien d’autres de la vie sociale, d’autorités qui fondamentalement ne servent pas la population dans son ensemble mais la minorité bourgeoise dominante.
         Installer déjà dans un premier temps des espaces d’installation pour ces communautés comme pour les « gens du voyage » ? On préfère les expulser de campement provisoire en campement provisoire, comme cela s’est fait il n’y a pas longtemps à Bezons alors que des enfants étaient scolarisés !
         Se donner les moyens, tant que d’autres solutions d’installation ne sont pas trouver, pour qu’il y ait le moins de conséquences négatives, sur tous les plans, pour les habitants des quartiers concernés, qui ont déjà leurs soucis, d’âge, de travail, etc ? Ce n’est pas la préoccupation de ces autorités, comme cela ne l’est déjà pas habituellement, au vu de la dégradation du service public !
         C est sur ces deux plans, l’un concernant la fraction la plus pauvre des plus pauvre, l’autre une fraction de nos milieux populaires, qu’il faudrait agir. D. Mariette

CHSCT, sécurité des travailleurs : retour au 19ème siècle...




Retour au 19ème siècle

Le Medef propose, dans le cadre des discussions avec les dirigeants syndicaux, de remettre en cause l’existence des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). Les CHSCT donnent quelques moyens juridiques aux militants syndicaux dans les entreprises pour dénoncer les conditions de travail qui pèsent sur les travailleurs ou pour imposer, parfois, l’arrêt de machines dangereuses. Ils permettent d’exercer une pression sur les patrons, dans la limite de lois bien peu favorables aux travailleurs et sous la tutelle d’Inspecteurs du travail pas assez nombreux, et aux prérogatives de plus en plus limitées.
Même cela, c’en est trop pour le patronat Il propose de rendre les CHSCT « optionnels » dans les entreprises de moins de 300 salariés. En somme, le Medef veut pouvoir estropier, voire tuer au travail sans contrôle ni garde-fous.…

vendredi 16 janvier 2015

Jeunesse : au mouvement ouvrier renaissant d'offrir un idéal utile à la jeunesse qui cherche à trouver sa voie de vie. Un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.



Vocations djihadistes dans une société sans avenir

En France, environ 1 200 jeunes d'une vingtaine d'années seraient partis ou aspireraient à partir faire le « djihad » en Syrie ou en Irak, chiffre en très forte augmentation.
Il est dramatique que des organisations terroristes islamistes, des organisations d'extrême droite religieuses qui visent à instaurer leur dictature sanguinaire sur les populations, et en particulier sur les pauvres, arrivent à recruter des jeunes par centaines.
Mais ce phénomène est le produit de la pourriture de la société. La majorité de ces jeunes « radicalisés » est issue des milieux populaires, des cités de banlieue ou de petites villes de province. Pour eux, la perspective est le chômage, l'absence d'avenir.
Certes, tous les jeunes ne choisissent pas de suivre cette voie. Mais autour d'eux le terrain est préparé par la montée des idées réactionnaires, sur fond de désert culturel et d'échec scolaire. C'est cette société gangrénée par l'argent, le système éducatif sans moyens dans les quartiers populaires, qui produisent cette jeunesse déboussolée au point d'être attirée par des idées qui peuvent, bien à tort, apparaître comme anti-système.
Mais ce qui pèse surtout c'est la quasi-disparition d'un mouvement ouvrier digne de ce nom, rendant possible la progression des idées réactionnaires dans une partie de la jeunesse. C'est bien parce que personne ne leur a appris qu'ils sont avant tout des prolétaires, que les jeunes s'identifient à telle ou telle origine, se disent de telle ou telle religion, voire de telle ou telle cité. La disparition dans les quartiers d'organisations construites sur une base de classe aboutit à ce repli sur les soi-disant communautés, un terme fourre-tout qui n'a pour logique que de diviser. Le poison de la religion, quel qu'en soit le degré de radicalisme et la chapelle, y pénètre d'autant plus qu'il n'est combattu par personne, et au contraire favorisé par l'État. Les préjugés réactionnaires, en progrès dans toute la société, prennent alors la forme la plus stupide et la plus radicale possible. Et, sur le terrain abandonné par le mouvement ouvrier, préparé par la société bourgeoise qui vide les cervelles, ensemencé par les religieux qui les remplissent avec des sornettes, les organisations intégristes recrutent.
Il est urgent que renaisse un mouvement ouvrier capable de donner une culture, un drapeau et un avenir à la jeunesse travailleuse. Car c'est seulement sur cette base-là que pourra être désamorcée et combattue la vague réactionnaire actuelle.
                                                   Antoine Ferrer

Ouvrière chez PSA, Ghislaine Tormos parle dans "Salaire de vie" de sa vie d'ouvrière et de la fermeture de l'usine PSA d'Aulnay. L'association "Sous les couvertures" organise une soirée-dédicace. C'est bien volontiers que Lutte Ouvrière appelle ses amis à participer à cette soirée.

Mardi 20 janvier 2015

A partir de 18 heures 30

A la librairie « Le Presse-papier », avenue Gabriel Péri à Argenteuil


Soirée-dédicace avec Ghislaine Tormos, ouvrière chez PSA,  autour de son livre  « Le salaire de la vie »

     Gislaine Tormos, avec Francine Raymond le salaire de la vie, Editions Don Quichotte

Après le 16 janvier 2013, plus aucune voiture n’a véritablement été produite dans l’usine PSA d’Aulnay-sous-bois. Ce jour-là, la grève arrêta définitivement la production. Elle allait durer plus de quatre mois.

Pendant plusieurs années, la direction du groupe automobile avait caché aux travailleurs sa volonté de fermer le site d’Aulnay-sous-bois dans le 93. Le candidat à la présidentielle avait fait des promesses qu’il ne tint pas. Les médias firent largement l’impasse sur cette grève. Mais quelques centaines de travailleurs luttèrent comme des lions pour leur avenir mais aussi pour leur dignité.

         « Le salaire de la vie », écrit par Ghislaine Tormos avec Francine Raymond, porte sur cette grève, sur l’organisation des grévistes et leurs actions. Mais il porte surtout sur l’itinéraire d’une travailleuse, ses difficultés mais aussi l’intérêt qu’elle porte d’être une partie de ce système de production, aux côtés de ses camarades de travail, et comment sa dignité ne peut accepter d’avoir été trompée et méprisée.

         Dans ce système de production, il y a certes la contrainte et l’effort, mais il y a également la solidarité et la fraternité. C’est cela que la grève multiplie.

         Après dix ans de présence à Aulnay, cette travailleuse fait grève pour la première fois en novembre 2012, avant de participer totalement à la longue grève qui va suivre.

         Certains répètent à satiété  que la classe ouvrière n’existe plus. Ghislaine Tormos nous montre que sans ce monde de la production qui « œuvre » dans les usines ou ailleurs, la société ne fonctionnerait pas. La preuve, lorsque la production s’arrête, parce que les travailleurs sont en grève, tout s’arrête et les actionnaires sont inquiets.

         C’est la grande leçon de ce livre émouvant mené tambour battant. Comme Ghislaine Tormos le dit : « Si toutes ces femmes et tous ces hommes arrêtaient d’avoir peur et disaient tous ensemble ce qu’ils ont sur le cœur, ils n’auraient plus besoin de trembler : ils seraient invincibles ».