lundi 12 août 2013

Education nationale : une carte scolaire de l’inégalité



L’Education nationale vient de rendre public un rapport sur l’évolution de l’affectation des élèves dans les établissements du primaire et du secondaire, six ans après les mesures mises en place par Sarkozy en 2007 pour donner plus de liberté aux familles en assouplissant l’obtention de dérogations. Le bilan est sans appel. La fuite d’élèves vers de « bons lycées » s’est accélérée, aggravant par voie de conséquence les difficultés des écoles, collèges et lycée ayant mauvaise réputation, bref, les établissements des quartiers populaires.
         En 2007, 6% des élèves entrant en sixième avaient demandé une dérogation. Ce pourcentage a effectivement bondi à 11% quatre ans plus tard. Mais, à ce moment-là, seulement 4% des élèves boursiers de sixième avaient demandé une dérogation. La réforme a profité aux milieux plus favorisés pour qui, c’est une évidence, il est plus facile de définir une stratégie pour obtenir  ce type de dérogations.
Le résultat est qu'encore davantage de « meilleurs » élèves sont partis vers de « meilleurs » établissements, et que les établissements ainsi abandonnés ont concentré des difficultés toujours plus grandes, les résultats les moins bons… On connaît bien cela à Argenteuil, au plus grand dommage de tous.

dimanche 11 août 2013

Hollande et compagnie : la famille "Coué"



Il y a quelques jours, Moscovici déclarait revoir à la baisse la prévision de croissance pour 2013, de 0,1% à -0,1%  alors qu’il réaffirmait dans le même temps que le pays était sorti de la récession. Comprenait qui peut. Aujourd'hui, il vient de se dédire sur le premier point, revenant à la "ligne"- Hollande-Ayrault.
     Selon celle-ci, un seul mot-d'ordre : il faut « positiver ».
    Selon Le Parisien, un des proches d'Hollande a déclaré : « On y est presque, encore un effort ». Bref, si tout s’améliore pas question pour autant que cela s’améliore pour les classes populaires, pas question même d'arrêter les sacrifices qu'on leur demande.
     En 1934, un des tubes de l’époque chanté par un dénommé Albert Préjean s’intitulait « La crise est finie ».
     1934, l’année justement où la crise allait commencer à s’aggraver dans le pays.

De Hollande à tous ses ministres : un même disque.

Air France et les projets de suppressions d'emplois : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine



Air France : non aux suppressions d'emplois !

La direction d'Air France n'aura même pas attendu les derniers départs de son plan Transform 2015, qui a déjà supprimé 5 122 emplois depuis 2012, soit un dixième des effectifs de la compagnie, qu'elle revient à la charge. Le 31 juillet, lors d'un comité central d'entreprise (CCE), elle a annoncé un nouveau plan de suppressions d'emplois.
     C'est en octobre qu'elle devrait préciser les modalités de ce plan, dont la mise en oeuvre est prévue pour début 2014. Mais, d'après ce qu'a déjà annoncé la direction, il se solderait par la disparition de plus de 2 500 emplois supplémentaires dans le secteur du Fret (transport de marchandises par avions cargos) ainsi que sur les lignes du court et moyen-courrier, celles qu'empruntent les passagers circulant en France et en Europe.
     La direction de la compagnie fermerait aussi des lignes qu'elle estime déficitaires ou reverrait à la baisse la fréquence de leur desserte. Elle envisage aussi de transférer certaines de ces lignes aux filiales low cost du groupe Air France-KLM, Transavia et HOP. Cela entraînerait le retrait d'une cinquantaine d'avions de la flotte de la compagnie, avec les conséquences que l'on peut deviner pour l'emploi des pilotes, hôtesses et stewards, ainsi que des mécaniciens qui assurent la maintenance de ces appareils.
      Pourtant Air France ne va pas si mal que cela. Il y a peu, elle a passé commande de 50 avions et pris en plus une option sur 50 autres, ce qui représente un joli paquet de millions d'euros. Le groupe Air France-KLM sait aussi trouver l'argent pour créer des joint-ventures (sociétés communes à deux ou plusieurs compagnies) aux quatre coins de la planète et prendre des participations dans d'autres compagnies aériennes.
     Avec ces nouvelles suppressions d'emplois annoncées, si elle parvient à ses fins, Air France en aura supprimé près de 15 000 en l'espace de quatre ans.
      Ce nouveau mauvais coup déclenchera-t-il la colère des travailleurs de la compagnie ? En tout cas, ce serait la meilleure chose qui puisse arriver. Sinon, la direction, soutenue par le gouvernement, n'aura aucune raison d'arrêter son offensive contre ses salariés.

                                                                                Correspondant LO

samedi 10 août 2013

Moscovici à Roissy : certainement pas pour aider les travailleurs

Ce dimanche, une visite du ministre de l’économie et des finances est annoncée dans l’un des principaux centres d’activités de la Région parisienne, la zone aéroportuaire de Roissy.
     Le Parisien indique qu’au milieu d’autres activités, durant sa ballade, « il ira soutenir le personnel douanier ainsi que les services de sécurité incendie… ».
     Va-t-il leur annoncer une hausse des effectifs aux uns et aux autres ?
      Certainement pas.

   Dans ces services comme dans ceux relevant d’Aéroport de Paris et concernant de multiples entreprises sous-traitantes, il y a pourtant un manque chronique de personnels.

Ouverture des livres de comptes, transparence, contrôle de la population sur les affaires sociales qui les concernent et qu’elle paie

A propos du mécénat et de l’excellente opération « Argenteuil-plage », M. Métézeau qui m’a envoyé un message suite à mon « commentaire d’un commentaire » indique que ce n’est pas faire preuve de « curiosité malsaine... » de connaître la liste des mécènes qui ont contribué au financement de l’opération.
       Sur ce plan, oui ce n’est pas faire preuve de « curiosité malsaine ».
      Le contrôle des comptes, et même de l’ensemble des aspects de toute la vie sociale est au cœur du programme ancien des communistes que le stalinisme, comme tant d’autres idées, a fait oublier. Cette idée, à notre échelle, était même lors de la dernière campagne présidentielle au cœur du programme défendu par ma camarade Nathalie Arthaud.
      Cela signifie la volonté de contrôler tous les aspects de la vie sociale, au niveau bien sûr de la production et des entreprises, mais aussi au niveau des collectivités locales, du pays à l’activité des municipalités. Léon Trotsky parlait de la nécessité d’ouvrir les livres de comptes.
      Mais l’opacité à tous les niveaux est au cœur du fonctionnement de la société capitaliste marquée par le fondement de la propriété des moyens de production. Il est au cœur de toutes ces affaires mêlant industriels, affairistes, et hommes politiques. Les histoires qui ont marqué ces dernières décennies, de l’affaire Balladur à l’affaire Cahuzac pour n’en citer que deux parmi des dizaines et des dizaines, expriment davantage le fonctionnement normal du système qu’une carence de celui-ci.
      C’est pourquoi nous appelons toute la population, au niveau des entreprises, mais aussi du pays, des communes, à opérer cette exigence de transparence. En demandant des comptes, mais surtout en se donnant les moyens de réunir les informations pour connaître la vérité.
     Et tout cela, effectivement n’est pas faire preuve de curiosité malsaine. C’est une nécessité sociale.

     Alors oui, la liste des mécènes ayant financé « Argenteuil-plage » ne doit pas être un secret de polichinelle. Comme devrait être connu de l’ensemble de la population du 95, le montant du soutien financier du Conseil général à l’opération « Zépellin » pour reprendre un sujet d’un de mes derniers articles locaux. DM

Samedi 18 heures : apparemment, la liste des mécènes a été affichée à "Argenteuil-plage'. A vérifier, mais cela serait une bonne chose.
     Quant à ma visite journalière sur le site : super !

Retraites, pénibilité, un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Pénibilité du travail : une diversion dans l'attaque contre les retraites

Les attaques contre les retraites sont le chantier gouvernemental de l'été. Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, promet qu'il n'y aura pas de réforme brutale, qu'elle ne s'appliquera que petit à petit et qu'il n'y aura pas d'ici à 2020 d'accélération de l'augmentation de la durée de cotisation. Elle se veut rassurante, mais confirme en tout cas que cette durée va bien augmenter. Le patronat de son côté réclame qu'en 2020, on doive cotiser 44 années pour une retraite à taux plein.
      En attendant le détail du projet gouvernemental, la ministre et ses interlocuteurs patronaux et syndicaux dissertent sur la pénibilité. Depuis la réforme Fillon de 2003, les mesures prises sous le prétexte de compenser la pénibilité du travail ont en effet toujours servi à déguiser les attaques contre l'ensemble des retraites.
La ministre a parlé, jeudi 1er août, de points de pénibilité qui seraient cumulés par le salarié en fonction du nombre de mois passés à des travaux pénibles. Ces points donneraient droit à des trimestres de retraite, à des congés formation ou peut-être encore à un complément de salaire en fin de carrière. Les deux milliards que pourrait coûter ce dispositif seraient fournis par une cotisation de toutes les entreprises, par une sur-cotisation des entreprises faisant effectuer ces travaux pénibles et enfin par la solidarité nationale, c'est-à-dire en priorité par les cotisations et impôts des salariés.
     Quelles sont les chances de voir ce système fonctionner ? Sarkozy avait instauré en 2010 une retraite pénibilité à 60 ans. Sur 30 000 salariés qui y auraient eu droit, 5 700 seulement en ont bénéficié : moins d'un sur cinq. 1 400 ont vu leur dossier refusé. Les autres n'ont pas déposé de dossier, par manque d'information ou à cause de la difficulté à prouver la pénibilité.
     Dans le cas présent, comme ce sont les entreprises elles-mêmes qui devraient attribuer les points pénibilité, on peut déjà prévoir qu'elles ne déclareront que le minimum, aussi bien pour alléger leur propre sur-cotisation pénibilité que pour alléger l'ensemble de la cotisation des entreprises. Mais le Medef s'indigne déjà : « Gérer la pénibilité avec la réforme des retraites est absurde et injuste. C'est une question de conditions de travail, et pas de retraites. » Et voilà ces bons apôtres qui prônent la prévention et regrettent qu'il n'y ait eu sur ce sujet « aucune étude d'impact, ni pour son financement ni pour ses modalités pratiques ».
     Ils ont raison sur un point : la pénibilité n'a rien à voir avec la retraite. La pénibilité ne devrait tout simplement pas exister. Les méthodes, les moyens pour l'éviter sont connus : il faut imposer au patronat de les mettre en oeuvre, et d'embaucher en suffisance. Tout comme il faut imposer le retour à la retraite pour tous à 60 ans. Ce n'est pas une question de négociations, c'est une question de rapport de force entre patronat et monde du travail.

                                                                              Vincent GELAS

vendredi 9 août 2013

Argenteuil-plage : discussion estivale

Monsieur Métézeau a des difficultés avec notre blog. Il n'arrive pas à y inclure un "commentaire".Apparemment, d'autres y arrivent facilement, mais peut-être que M Métézeau est, à nos âges, aussi novice que je le suis en la matière.
     Par ailleurs, comme je crois l'avoir déjà écrit, il peut m'envoyer un message à l'adresse internet. Comme cela, son problème nous parviendra.
     Comme il est un habitant d'Argenteuil, et que, comme conseiller municipal, je réponds systématiquement à toute interrogation, mais de cette façon à titre exceptionnel, voilà la transmission intégrale de son message extrait de son blog :

Le 08/08/2013 à 19:19:43 par philippe METEZEAU , réponse a M' Mariette, conseiller municipal délégué de M. Doucet. à Argenteuil
 M. Mariette, conseiller municipal Lutte Ouvrière, commente mon texte en me prêtant une position différente de celle que j'exprime. C'est désagréable. Mais le plus désagréable, c'est que lorsque j'adresse un commentaire, il demande pour le publier de fournir "10 adresses mail d'amis" , condition obligatoire. Ce n'est pas la première fois que je constate cela et je le déplore. Peut être est ce un bug technique 
Voici donc ma rréponse adressée a M. Mariette : 
" Je vous invite a lire attentivement mon texte, et vous verrez que je suis plutôt proche du votre. Mais bien sur, pour vous, partager une idée commune avec "la droite" est insupportable... ce qui me console, c'est qu'il me semble aussi pénible pour vous de partager maintenant une idée avec ... La gauche argenteuillaise. encore un point commun entre nous qui sans doute vous irritera....


Mon commentaire à ce commentaire :
     M Métézeau l'aura certainement remarqué depuis cinq ans, ce qu'il importe aux élus de Lutte Ouvrière, c'est d'exprimer leur point de vuen un point c'est tout. Que cela dérange ou pas. Il ne lui a pas échappé que nous avons exprimé systématiquement celui-ci lorsque les questions nous paraissaient essentielles. Sur certains votes, de la même façon que sur d'autres les voix de votre minorité rejoignaient celles de la majorité de la majorité municipale, nous avons pu avoir, très rarement, des votes identiques aux vôtre. A y creuser, les raisons n'y étaient le plus souvent pas les mêmes.
     Et nous ne sommes pas idiots comme vous avez pu le constater. Si la droite locale dit que le temps est couvert, nous regardons le ciel, et l'extrême-gauche en convient : "le temps est couvert". Quand vous regrettez que notre libraire Fati ait dû fermer son commerce, nous le regrettons comme vous.
      Quant à l'opération "Argenteuil plage", lorsque nous disons que la droite "titille" sur le sujet, c 'est une réalité.
      Quant au "mécénat", les combattants du capitalisme que nous sommes, auraient bien des choses à en dire et à en écrire. ca vous intéresse que nous développions le sujet ?
        Mais en attendant, nous ne ferons pas sur le sujet d'"Argenteuil-plage" un mauvais procès au maire d'Argenteuil. Que le résultat soit que des milliers de personnes des familles populaires de la commune puissent bénéficier à travers cette opération d'un petit air de vacances, eh bien tant mieux, mille fois tant mieux ! DM

Les œufs de la colère

Les éleveurs producteurs d’œufs protestent contre le cours du marché qui leur achète leur production en dessous du prix de revient. Depuis plusieurs jours, ils détruisent 100 000 œufs par jour.

     Quand on fait ses courses on achète 6 œufs pour environ 1,50 € ou 2 €. Ce qui met au mieux le prix d’un œuf à 25 centimes et souvent plus. Mais un hypermarché, lui, achète le même œuf à moins de 5 centimes au producteur. C’est donc en prenant sur les profits de la grande distribution que les éleveurs et les consommateurs peuvent avoir satisfaction ensemble.

Action des producteurs d'oeufs à Carhaix (Finistère) le 7 août 2013 au soir
Tous ensemble, s'en prendre aux profits de la grande distribution.