Des moyens municipaux mis au service d’une religion (suite)
Depuis 2014, on ne peut pas dire
que la municipalité se soit beaucoup préoccupée de l’avenir de la commune, et
lorsqu’elle a fait preuve d’un peu de dynamisme, cela a été pour s’attaquer à
des fondements de la vie collective, à l’école en particulier, ou à la culture
qui est le cadet de ses soucis. Mais aujourd’hui, elle s’agite à qui mieux
mieux pour aider à la réussite d’un évènement interne à une religion.
Nous
avons évoqué à plusieurs reprises, et encore hier, comment elle se mêle d’une
question qui ne devrait pas être fondamentalement de son ressort. Non pas qu’elle
doive s’en désintéresser et ne pas prendre les seules mesures d’ordre public
nécessaires. Mais en l’occurrence, ce n’est pas de cela dont il s’agit. Le
dernier numéro de cette semaine de l’Argenteuillais en donne une nouvelle illustration
manifeste. Pourquoi consacrer à l’évènement en question la dernière page de couverture
dont l’objectif n’est pas prioritairement de prévenir les habitants qu’il y
aura des modifications de circulation, mais qui est une véritable publicité
pour l’évènement.
Cela
n’a rien à voir avec la liberté de conscience et d’expression, cela concerne
une collusion entre une municipalité et les intérêts d’une religion.
On
parle beaucoup de « laïcité »et de « communautarisme » à
Argenteuil. L’ancien et le nouveau maire s’envoient des mots pas spécialement d’amour
sur le sujet… pour mieux agir, chacun de leur côté, en sens contraire dans la
réalité.
Oui,
l’information sur le site internet de la Ville du planning des cérémonies de
cette religion est choquante. Oui, la publicité en pleine page dans le magazine
municipal pour l’évènement l’est tout autant. Et quels autres petits
arrangements avec le diocèse nous réservent les semaines qui viennent ?
Quel sera le coût final pour la commune et pour chacun d’entre nous donc de
cette affaire ?
Et
l’on nous parlera de « séparation de l’Eglise et de l’Etat », une
municipalité relevant de cet Etat et devant se contraindre aux termes de cette « séparation » ?
Nous
espérons n’être pas les seuls à être choqués, et que d’autres voix de
protestation se feront entendre.