vendredi 1 août 2014

Du côté de l'office HLM AB-Habitat. La CGT nous informe.


Entre Clochemerle et le Canard enchaîné

Dans le compte-rendu aux personnels de la dernière réunion entre la direction et les délégués du personnel, les délégués de la CGT AB-Habitat écrivent (en italiques, la réponse de la direction)

« Sécurité : blocage de fenêtres

La direction a mis en place un système pour bloquer les fenêtres du bureau des conducteurs de travaux. Ils ne peuvent plus ouvrir les fenêtres par les grosses chaleurs de ces derniers temps ; par ailleurs cela pose un problème de sécurité. Nous demandons le déblocage de ces fenêtres. 

 Le système a été installé pour prévenir des risques liés à des personnels qui montent sur le toit de l’accueil pour y installer des banderoles se mettant ainsi en danger. Le dispositif sera démonté le temps des fortes chaleurs. »

Petit commentaire du blog Lutte Ouvrière : les Argenteuillais seraient très curieux de connaître le contenu de la banderole. Au choix : « la direction d’AB –Habitat souhaitent construire les nombreux logements qui manquent » ? « Augmentation des salaires, respect de tous les personnels » ?

 

Non à la vacance de logements vides ! Cela exige bien sûr des commissions d’attribution, du personnel pour s’en charger, et du personnel pour mettre au propre les logements vides !

 Grâce toujours à ce compte-rendu, on apprend que l’absence pendant plusieurs mois de commissions d’attribution, a entraîné la perte de recette pour AB-Habitat. Au total, perte liée à cette absence ou pas, elle serait de l’ordre de 2,8 millions d’euros. Sur une base indicative de l’ordre de 500 euros, cela représente en gros plus de 5000 mois de loyers. Bref pendant des mois, des centaines de logements n’ont pas été occupés.

         C’est dommageable bien sûr pour le budget et le fonctionnement de l’office, et cela, aux dépens de tous les locataires.

         Mais c’est surtout et également dommageable pour tous les mal-logés qui attendaient un logement, et un logement à un coût abordable.

En Israël comme ailleurs : un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre


 


En Israël, les patrons du tourisme se plaignent que l’opération militaire contre les Palestiniens se produise en pleine saison touristique et éloigne la clientèle. Quel cynisme ! Mais cette sale guerre a bien d’autres conséquences économiques pour la population israélienne.
          Avec la crise économique, un Israélien sur quatre vit en dessous du seuil de pauvreté, le double d’il y a dix ans. La poursuite de l’intervention militaire à Gaza conduirait le gouvernement à tailler dans le vif des budgets sociaux, c’est-à-dire à aggraver encore la pauvreté.
          L’État israélien massacre le peuple palestinien et s’en prend à sa propre population pour financer la guerre.

Argentine : la population argentine menacée par les vautours



Pour éviter une nouvelle faillite, l’Argentine avait « négocié » un plan de rééchelonnement de sa dette auprès de ses créanciers. Comme tous les ménages surendettés, elle devait payer un peu moins chaque mois mais pendant une durée bien plus longue.

Certains créanciers, des fonds dits « vautours », ont refusé tout aménagement. Avec le soutien d’un juge fédéral américain, ils exigent d’être remboursés en temps et en heure. L’Argentine se retrouve aujourd’hui en défaut de paiement, peut-être en route vers la faillite avec des conséquences sociales dramatiques.

Avec ou sans restructuration, la dette des États engraisse les banques en saignant les peuples. La seule façon de sortir de l’impasse serait d’exproprier sans indemnité ni rachat tous les vautours de la finance.

 

jeudi 31 juillet 2014

G Mothron de 5 à 7 ou de 7 à 9, suite


Et les emplois ?

« On fait en sorte de sauver les entreprises » déclare le maire d’Argenteuil quand il évoque leur difficulté à se faire payer par la Ville leurs factures en attente.

         Cela peut effectivement devenir urgent lorsqu’il s’agit de petites entreprises pour qui ce règlement est vital pour leur survie.

         On aimerait que le maire parle également de « sauver les emplois ». Mais, sur ce plan, sur la base de son action ces derniers mois, c’est plutôt leur coupe sombre dont il est question à la Ville sous son règne.

Quand on aime, on sait précisément ce qu’il en est

Evoquant le nombre de postes supprimés ou à supprimer parmi le personnel municipal, GM a évoqué les nombres de 100, 200, voire 300. Bref, à la louche lorsqu’il s’agit de la vie de centaines de familles !

         Bon, lui qui au centime près est capable d’indiquer le chiffre de la dette dont son méchant prédécesseur serait responsable, il ne sait donc pas très bien le nombre de postes de contractuels non renouvelés ou qu’il prévoit de non renouveler !

         Ce que GM n’est pas très intéressé à connaître, les salariés pourraient l’établir. Combien de postes supprimés dans chaque service ? Ensuite, l’addition sera facile à faire pour préparer l’action.

 

Vous avez dit « toxiques » ?

Précis sur un certain nombre de choses, GM l’a été aussi beaucoup moins sur les emprunts toxiques dont il porte la responsabilité.

         Ca arrive à tout le monde de se tromper, mais qu’il le reconnaisse !

         Et puis, pour lui, il n’y a pas eu de mal. Ah bon ? A combien les frais supplémentaires afférents à ces emprunts ou à leur renégociation ?

         Mais quand il s’agit de ses propres responsabilités et des banques…

Jean Jaurès : il y a cent ans, jour pour jour, Jaurès était assassiné. Un article dans Lutte Ouvrière de cette semaine.


Il y a cent ans, 31 juillet 1914 : Jaurès assassiné

Au soir du 31 juillet 1914, un activiste nationaliste assassinait Jean Jaurès, dirigeant du Parti socialiste (Section française de l'Internationale ouvrière).

L'assassin avait peut-être agi de sa propre initiative, mais son geste concluait des années de propagande nationaliste, de préparation politique et morale, en faveur de la colonisation, de la « grandeur de la France » et pour la revanche contre l'Allemagne, bref, en faveur de la guerre. Cette campagne de l'extrême droite, reprise progressivement par tous les partis politiques bourgeois, exprimait de plus en plus clairement et de façon de plus en plus virulente, le fait que la France se préparait à la guerre afin de garder et même d'étendre son empire colonial. Les nationalistes dénonçaient un ennemi extérieur, l'Allemagne, ainsi qu'un ennemi intérieur, le mouvement ouvrier, et en particulier l'un de ses dirigeants les plus populaires, Jean Jaurès.

Jaurès était un intellectuel républicain venu au socialisme par conviction que la classe ouvrière était la seule force sociale capable, en changeant la société, en instaurant la propriété collective des moyens de production, de réaliser les idéaux de la Révolution française, de la république démocratique. Une fois cette certitude acquise, que jamais il ne remit en cause, il consacra sa vie, ses forces, son talent, à aider le prolétariat à devenir cette force organisée et consciente qui devait changer le monde et en finir avec le capitalisme.

À cette époque, entre 1890 et 1914, la classe ouvrière européenne se développait en nombre, en concentration, en organisation. Les organisations ouvrières, politiques et syndicales, grandissaient, faisaient élire des dizaines de députés, conquéraient des mairies. La classe ouvrière se battait et parvenait à améliorer ses conditions de travail et de vie inhumaines. Les militants socialistes, et Jaurès n'était pas le dernier, allaient dans les cortèges de travailleurs en grève, affrontaient avec eux la répression, connaissaient les procès et parfois la prison, portaient la parole du prolétariat jusqu'au Parlement. Les objectifs des grévistes se formulaient en projets de loi que les députés socialistes, parmi lesquels Jaurès, défendaient à l'Assemblée nationale.

Jaurès parcourait le pays, de meeting en conférence, rencontrant les militants, galvanisant les énergies, gagnant ses auditeurs au socialisme, à l'organisation ouvrière, à l'avenir collectiviste. Les souvenirs abondent de ceux qui, des années, voire des dizaines d'années après un discours de Jaurès, racontent comment leur vie en fut changée.

Dans la vaste organisation qu'était l'Internationale ouvrière, les débats sur la tactique étaient permanents. Jaurès appartenait à l'aile réformiste et était capable de proposer des positions de compromis que Lénine ou Rosa Luxemburg dénonçaient comme autant de compromissions. Jaurès estimait par exemple qu'un socialiste peut, dans certains cas, devenir ministre d'un gouvernement bourgeois. Ce à quoi Rosa Luxemburg rétorquait qu'il ne s'agit pas alors « d'une conquête partielle de l'État bourgeois par les socialistes, mais d'une conquête partielle du parti socialiste par l'État bourgeois ». Jaurès croyait convaincre les gouvernements bourgeois, par la force de son verbe, voire par des manœuvres parlementaires. Les faits ont démenti ses espérances. Mais en dépit de ces illusions, Jaurès restait sur le terrain de la révolution sociale.

Les dernières années de sa vie furent occupées à combattre la guerre qui venait. Si l'assassin de Jaurès n'était pas parvenu à lui ôter la vie, celui-ci aurait-il, seul de tous les dirigeants socialistes français, résisté à la pression belliciste et refusé de tomber dans « l'union sacrée » avec la bourgeoisie ? Trotsky, qui le tenait pour « le prototype de l'homme supérieur qui doit naître des souffrances et des chutes, des espoirs et de la lutte » ne le pensait pas. Mais il ajoutait qu'il « ne se serait jamais résigné à l'abaissement qu'a subi le parti socialiste français... et nous avons le droit de croire qu'au moment de la révolution le grand tribun eût déterminé, choisi sans erreur sa place et lutté jusqu'au bout ».

Jaurès assassiné, sa mémoire et son idéal furent immédiatement trahis par ses successeurs qui trouvèrent, en trafiquant ses discours ou en mentant tout simplement, des écrits de Jaurès pour justifier leur participation aux ministères de guerre et appeler les travailleurs français à aller éventrer leurs frères de classe allemands.

En 1924, Jaurès fut travesti par les représentants de l'ordre bourgeois en « héros national ». En transférant ses cendres au Panthéon, les politiciens, les historiens, les journalistes ont tout fait pour effacer le caractère de classe de ses choix. Les dirigeants staliniens ont continué le travail, galvaudant à leur tour la mémoire de Jaurès en même temps qu'ils trahissaient son internationalisme, la lutte de classe, sa foi dans la mission de la classe ouvrière.

Et récemment, un Sarkozy et même un Le Pen tentèrent de se l'annexer en en faisant un des hérauts du nationalisme en France. Quant au Parti socialiste actuel, lié si intimement à la classe dominante, il ne sait même pas qu'il fête le premier siècle de la trahison de ce qu'il fut à l'origine, et de l'homme dont la vie fut un combat pour l'émancipation sociale.

Mesurer François Hollande à Jean Jaurès ? C'est ridicule et même indécent. Hollande est corps et âme un larbin de la bourgeoisie. Jaurès fut, au risque de sa vie, un véritable combattant pour le socialisme.

                                           Paul GALOIS