La « Libération » sans Révolution
Composition du premier gouvernement De Gaulle
Avec participation du PCF
La fin et les lendemains de la Seconde guerre mondiale ne connurent pas dans les métropoles impérialistes du Nord une vague révolutionnaire comparable à celle de la fin de la Première guerre mondiale. Non pas que des possibilités pour cela n’y existèrent pas. Mais la bourgeoisie et son État purent disposer d’une force incomparable pour verrouiller toute possibilité révolutionnaire, l’Union soviétique et les différents PC.
En France, cela se traduisit par l’accord qui lia De Gaulle et le PCF. Le programme du Conseil National de la Résistance fut l’illustration de cette alliance. Un programme de réformes qui non seulement ne remettait pas en cause la domination capitaliste, mais avançait des réformes nécessaires au redémarrage de l’économie… capitaliste et de l’exploitation bourgeoise. Pour cela, le PCF mit tout son crédit pour que les travailleurs acceptent le « Produire d’abord, revendiquer ensuite », même si cela n’alla pas sans accroc.
Quant à l’État, le dirigeant du PCF, Thorez n’eut de cesse de répéter aux militants : « Un seul État, une seule armée, une seule police », là où une orientation révolutionnaire eût été le renversement de cet État.
Tant que le PCF fut utile au maintien de l’ordre bourgeois, il figura en bonne place aux gouvernements mis en place par de Gaulle puis dans ceux qui suivirent. Lorsqu’il ne fut plus utile pour cela, il le quitta en mai 1947, au moment de la grande grève Renault, pour ne pas se couper du monde du travail dont la combativité s’exacerbait.
Mais le moment où bien des possibilités étaient ouverte dans la lutte de classe était passé.
Par ailleurs, si au sortir de la guerre, le PCF accrut considérablement son influence, ce fut sur la base du nationalisme et du réformisme. Des ingrédients contraires à la conscience du monde du travail,
et des semences qui ne peuvent pas donner des fruits révolutionnaires.
Les mobilisations importantes, a fortiori, les évènements révolutionnaires, qu’ils soient victorieux ou pas, sont des écoles de la lutte pour les travailleurs. Quand ils manquent c’est un grand dommage pour les militants révolutionnaires.
Mais ceux qui se gaussent aujourd’hui sur notre faiblesse, connaissent-ils cette histoire ?… (Prochain épisode : avant Mai 68, l’activité des militants révolutionnaires) DM
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