jeudi 18 avril 2019

"Rouge, art et utopie au pays des Soviets " une exposition bien décevante


Une explosion artistique portée par la Révolution russe

 
Monument à la IIIème Internationale de Tatline (Wikipédia)

Une lectrice nous a transmis son appréciation de l’exposition « Rouge, art et utopie au pays des Soviets » qui s’est ouverte dernièrement au Grand palais et que nous avons vue également. Une appréciation que nous partageons largement. C’est donc bien volontiers que nous la publions aujourd’hui.

« "Rouge, art et utopie au pays des Soviets " au Grand Palais est une expo réactionnaire, voire négationniste : il n'y a pas eu de révolution russe, ni une avant-garde extraordinaire, mais "un coup d'état bolchevik "...  Pour l'avant-garde, elle se résume à une maquette de Tatline, une affiche de Maïakovski … ! En matière d'utopie, l'expo réduit le projet constructiviste à un banal utilitarisme.  Très peu de contextualisation POLITIQUE, pas d’analyse des étapes de la normalisation dans les différentes branches artistiques qui n'ont pas toutes été frappées en même temps. A l'étage s'étale en grands formats la célébration du Petit Père des Peuples. Iconographie du culte de la personnalité, on remplace mentalement la tête de Staline par celle de Poutine.
 Le commissaire de l’exposition, Nicolas LIUCCI-GOUTNIKOV déclare au Figaro (25/03/2019) : « L’exposition de Londres était celle du centenaire de la révolution d’octobre 1917 et se concentrait sur les chefs-d’œuvre des avant-gardes russes, de Kandinsky à Chagall et Malévitch. J’ai voulu dépasser cette stricte période et montrer les formes artistiques très particulières qu’a engendrées le projet communiste. »
Et de présenter « le réalisme socialiste » comme un choix libre (?) d’une nouvelle esthétique diamétralement opposée à celle de l’avant-garde, sans rapport avec l’élimination des révolutionnaires de 1917 par Staline ! Ainsi cette expo CACHE, OCCULTE, DISSIMULE que l'imposition du réalisme socialiste s'est faite sur la persécution, et même sur l'élimination PHYSIQUE des artistes d'avant-garde dès la fin des années vingt. 
Ce n’est pas la première fois qu’une exposition sur un courant artistique est présentée en dehors de tout contexte historique et de toute référence à la lutte de classes, ce fut le cas de l’exposition sur le surréalisme à Beaubourg (2013/2014), les surréalistes y étaient montrés comme d’inventifs bricoleurs s’amusant, hors du temps historique. C’était entre 1917 et 1933, et les discussions étaient vives autour des positions de Trotsky ! »

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire