Ne pas être, ou être seulement avec ses moyens propres
Le réseau associatif est une
forme essentielle de l’activité et de l’action collective dans la société. Il
l’est particulièrement au niveau local.
Mais
s’il est facile de créer une association, il est bien plus difficile de la
faire vivre et agir. Pour cela, seuls l’engagement militant et le dévouement le
permettent, sous l’appellation quelque peu réductrice de
« bénévolat ».
L’indépendance
de l’association est la condition fondamentale de son fonctionnement. Mais même
lorsque, comme on le constate à Argenteuil, des associations qui font un énorme
travail, en particulier dans le domaine de la culture, revendiquent cette
indépendance, elles dépendent en particulier de la décision municipale de leur
prêter, gracieusement ou pas, des locaux pour leurs évènements.
Mais
il y a des associations plus ou moins indépendantes qui dépendent directement
des collectivités, en particulier de la collectivité locale communale, pour
exister, par l’attribution de subventions, de locaux, mais aussi sur le plan de
bien d’autres choses.
En
soi, il n’y a rien à y redire. La vie associative est de l’intérêt de la
collectivité. Les membres sont des contribuables.
Mais
pour survivre, des associations arrivent à ne dépendre pour l’essentiel
seulement de la pérennisation de subventions qui peuvent atteindre des sommes
très importantes, ou de l’utilisation d’équipements, etc.
C’est
là où le clientélisme intervient, en tout cas sous une forme particulière, de
la part des édiles.
Les
associations sont un facteur d’influence très important, au point que les
partis sont à l’origine de nombreuses associations qui directement ou
indirectement peuvent contribuer à leur rayonnement.
Maîtres
du subventionnement et intéressés « en proximité » par l’action des
associations, les édiles ont le moyen de les influencer d’une toute autre façon.
Pour résumer : si l’association est de leur côté, ou si elle est ou paraît
être hors de leur camp, elle ne sera pas traitée de la même façon. Elle peut même
être profondément maltraitée. D’un extrême à l’autre, de la bienveillance à la
maltraitance, toute la palette peut se retrouver au niveau des rapports entre
les associations et les édiles.
Ce
que nous évoquons d’un point de vue général ci-dessus peut s’illustrer
localement, et Argenteuil a une histoire toute particulière dans ce domaine,
comme des évènements récents l’ont montré une nouvelle fois.
Nous
parlions de maltraitance, il suffit de rappeler en la matière celle qu’a subie
sous le maire précédent l’association Conjugue qui avait eu le malheur de
déplaire à ce dernier, son directeur s’étant présenté à des élections face à
lui. Il y eut également l’affaire de la vente du Temple protestant qu’une
association voulait racheter alors que l’édile avait d’autres projets. Sa
réaction fut claire et net : couper le subventionnement.
Le
maire actuel d’Argenteuil n’est pas en reste sur ce plan. En nous limitant
malheureusement à une seule affaire de son ressort, nous rappellerons ici
simplement les misères qu’il a opérées à l’encontre de la MJC d’Argenteuil dès
son retour en 2014, en diminuant radicalement les subventions municipales et en
réduisant considérablement ses locaux.
Cela
est révélateur des liens et de la loi que nombre d’édiles voudraient imposer au
monde associatif. Une situation inadmissible.
Ces
associations jouent un rôle social majeur. Sans conditions, exprimées, virtuelles,
ou d’autocensure, elles devraient bénéficier du soutien maximum de ceux qui
sont justement censés s’intéresser à améliorer l’état de la société au niveau
de leur commune.
(Demain :
Lidl, le rétropédalage de la municipalité)
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