jeudi 18 avril 2019

Associations, édiles, des rapports ambigus


Ne pas être, ou être seulement avec ses moyens propres



Le réseau associatif est une forme essentielle de l’activité et de l’action collective dans la société. Il l’est particulièrement au niveau local.
         Mais s’il est facile de créer une association, il est bien plus difficile de la faire vivre et agir. Pour cela, seuls l’engagement militant et le dévouement le permettent, sous l’appellation quelque peu réductrice de « bénévolat ».
         L’indépendance de l’association est la condition fondamentale de son fonctionnement. Mais même lorsque, comme on le constate à Argenteuil, des associations qui font un énorme travail, en particulier dans le domaine de la culture, revendiquent cette indépendance, elles dépendent en particulier de la décision municipale de leur prêter, gracieusement ou pas, des locaux pour leurs évènements.
         Mais il y a des associations plus ou moins indépendantes qui dépendent directement des collectivités, en particulier de la collectivité locale communale, pour exister, par l’attribution de subventions, de locaux, mais aussi sur le plan de bien d’autres choses.
         En soi, il n’y a rien à y redire. La vie associative est de l’intérêt de la collectivité. Les membres sont des contribuables.
         Mais pour survivre, des associations arrivent à ne dépendre pour l’essentiel seulement de la pérennisation de subventions qui peuvent atteindre des sommes très importantes, ou de l’utilisation d’équipements, etc.
         C’est là où le clientélisme intervient, en tout cas sous une forme particulière, de la part des édiles.
         Les associations sont un facteur d’influence très important, au point que les partis sont à l’origine de nombreuses associations qui directement ou indirectement peuvent contribuer à leur rayonnement.
         Maîtres du subventionnement et intéressés « en proximité » par l’action des associations, les édiles ont le moyen de les influencer d’une toute autre façon. Pour résumer : si l’association est de leur côté, ou si elle est ou paraît être hors de leur camp, elle ne sera pas traitée de la même façon. Elle peut même être profondément maltraitée. D’un extrême à l’autre, de la bienveillance à la maltraitance, toute la palette peut se retrouver au niveau des rapports entre les associations et les édiles.
         Ce que nous évoquons d’un point de vue général ci-dessus peut s’illustrer localement, et Argenteuil a une histoire toute particulière dans ce domaine, comme des évènements récents l’ont montré une nouvelle fois.
         Nous parlions de maltraitance, il suffit de rappeler en la matière celle qu’a subie sous le maire précédent l’association Conjugue qui avait eu le malheur de déplaire à ce dernier, son directeur s’étant présenté à des élections face à lui. Il y eut également l’affaire de la vente du Temple protestant qu’une association voulait racheter alors que l’édile avait d’autres projets. Sa réaction fut claire et net : couper le subventionnement.
         Le maire actuel d’Argenteuil n’est pas en reste sur ce plan. En nous limitant malheureusement à une seule affaire de son ressort, nous rappellerons ici simplement les misères qu’il a opérées à l’encontre de la MJC d’Argenteuil dès son retour en 2014, en diminuant radicalement les subventions municipales et en réduisant considérablement ses locaux.
         Cela est révélateur des liens et de la loi que nombre d’édiles voudraient imposer au monde associatif. Une situation inadmissible.
         Ces associations jouent un rôle social majeur. Sans conditions, exprimées, virtuelles, ou d’autocensure, elles devraient bénéficier du soutien maximum de ceux qui sont justement censés s’intéresser à améliorer l’état de la société au niveau de leur commune.

(Demain : Lidl, le rétropédalage de la municipalité)

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