Chili :
mobilisation contre le système de retraite
Les 24 juillet et 21 août
derniers ont eu lieu des manifestations massives dans tout le Chili, réunissant
travailleurs actifs, retraités, familles et jeunes mobilisés contre le système
de retraite actuel.
Celui-ci oblige nombre de
travailleurs à continuer de travailler après 65 ans, afin de pouvoir tout juste
survivre, dans un pays où le coût de la vie est élevé.
Depuis 1990, les mesures en
faveur des grandes entreprises privées et défavorables à la protection sociale,
héritées de la dictature militaire de Pinochet, ont été maintenues et même
renforcées par les gouvernements civils successifs, qu’ils soient de droite ou
de gauche.
Ainsi les administrations des
fonds de pension (AFP), ont été lancées en 1981 par le ministre du Travail de
la junte militaire. Imaginé par des économistes et des patrons qui
privatisaient alors tout le pays dans tous les domaines, y compris la santé et
l’éducation, ce système a d’abord été un moyen de transformer une fraction des
salaires en capital pour les grands groupes capitalistes.
Aujourd’hui, ces AFP sont
milliardaires, investissant et boursicotant avec l’argent des travailleurs. Au
Chili, la concentration de richesse atteint des sommets tandis que les pensions
que perçoivent les retraités sont dérisoires. 91 % des retraités touchent moins
de 156 000 pesos mensuels (environ 220 euros), alors que chaque mois les
salariés abandonnent 500 milliards de pesos aux AFP appartenant aux grands
groupes financiers de la construction, du cuivre, etc.
C’est contre ce racket antisocial
et pour exiger un système solidaire de répartition que les travailleurs, les
retraités et la jeunesse chilienne sont mobilisés. Le 4 novembre prochain, lors
d’une nouvelle journée de grève nationale, ils seront encore nombreux à
descendre dans la rue.
Frédérique
Lelay (Lutte ouvrière n°2511)
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