Mobilisation ouvrière et cafouillage
gouvernemental
La participation à la journée du
26 mai a été en hausse par rapport à celle du 19, qui était elle-même en
progression. Des centaines de milliers de manifestants ont une nouvelle fois
exigé le retrait de la loi Travail. Et, fait marquant, des dizaines d’autres
milliers de travailleurs ont fait grève dans de nombreuses entreprises privées
du pays et dans les services publics.
Le
gouvernement sent bien qu’il n’en a pas fini avec la contestation de son projet
de loi pro-patronal. Certains ministres parlent de revenir sur l’article 2;
Valls, secondé par Hollande depuis Japon où il se trouve, persiste. Tout cela
démontre que les grèves et les manifestations sont bel et bien les armes des
travailleurs.
C à nous
Jeudi 26 mai, l'émission « C à
vous » sur France 5 a été interrompue alors que la ministre du Travail, El
Khomri, en était l'invitée. Des manifestants mobilisés contre la loi Travail
ont réussi à approcher du studio et à scander des slogans derrière ses vitres,
précipitant le départ de la ministre. De la bonne télé-réalité, quoi.
Un argument de plus pour dénigrer les
travailleurs en lutte
Après n'avoir quasiment parlé que
des violences dans les manifestations, les bulletins d’information des télés
évoquent les professions gênées par la grève des personnels des raffineries et
les blocages de dépôts. Ces commerçants ou ces chauffeurs de taxis ont su
défendre avec vigueur leur intérêt il y a quelques mois en n’hésitant pas à
bloquer à l’occasion. Les journalistes font dire à ceux qu’ils choisissent pour
leurs interviews qu’ils seraient au bord de la faillite.
Eh bien oui, si la société
fonctionne c’est grâce au travail des salariés, et il suffit de quelques jours
de grève pour que l'on s'aperçoive à quel point ce travail est indispensable.
Zéro en histoire, dix sur dix en
propagande !
Les grévistes du syndicat du Livre
n’ont pas distribué la presse quotidienne jeudi 26 mai, à l’exception du
journal l’Humanité qui, lui, avait accepté de publier une contribution de la
CGT contre la loi El Khomri.
Les
patrons de presse ont crié au chantage et au déni de démocratie. Ces patrons,
banquiers ou marchands d’armes, n’ont pas pu, pour une fois, à travers les
titres dont ils sont propriétaires, déverser leur bile sur les travailleurs en
grève, en les accusant de tous les noms, relayés par des journalistes criant au
stalinisme, parlant même de goulag. Constatons quand même que ces prétendus
bâillonnés ont, sans tarder, trouvé les moyens de se faire entendre dans les
médias du pays. Les Joffrin de « Libération » et les Beytout des
« Echos » se présentent comme des informateurs. Qu’ils commencent par
s’informer sur ce qu’a été le stalinisme et le goulag.
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