samedi 23 août 2014

Fièvre Ebola : une épidémie à la mesure des ravages subis par l'Afrique. Un article de notre hebdomadaire de cette semaine, en vente ce dimanche lors de notre permanence au marché Héloïse, de 10 h.30 à 12 h.


L'épidémie de fièvre Ebola : à la mesure des ravages subis par l'Afrique

 
Au matin du 19 août, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait 2 240 cas et 1 229 morts pour l'épidémie de fièvre Ebola qui frappe l'Afrique de l'Ouest. Mais, comme le souligne elle-même l'OMS, il s'agit là de chiffres très largement sous-estimés.

En effet, sur le terrain, tous les malades sont loin d'avoir accès à un quelconque service médical. Quant aux équipes médicales, elles sont loin de pouvoir accéder à tous les villages en raison de leur nombre insuffisant et de l'état de délabrement, entre autres, des moyens de communication, des pays concernés.

« La situation se détériore plus vite que notre capacité à y faire face », déclarait une responsable de Médecins sans frontières à son retour d'Afrique de l'Ouest, ajoutant : « Nous avons une totale défaillance des infrastructures. Si on ne stabilise pas la situation au Liberia, on ne stabilisera jamais la région. Et il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg. » Les ravages de l'épidémie, comme l'état des traitements, sont à la mesure de la pauvreté du continent.

Le virus Ebola n'est pas nouveau, il a été identifié en 1976. On sait depuis qu'il provoque une fièvre hémorragique mortelle. Comme il s'agit d'une maladie très contagieuse, par simple contact, et contre laquelle il n'existe ni traitement ni vaccin, la seule mesure à laquelle on en est réduit pour tenter de maîtriser l'épidémie est la mise en quarantaine des malades, dès lors qu'ils sont repérés et à condition qu'ils l'aient été. Et sinon, la mise en quarantaine de villages entiers, voire de contrées et même, comme c'est aujourd'hui le cas pour le Liberia, de pays entiers.

Certes, il ne suffit pas que des équipes de recherche se mettent au travail pour trouver. C'est ainsi que le vaccin contre le sida n'est encore pas sur le marché. Mais les multinationales de l'industrie pharmaceutique se sont toutes lancées dans la recherche de traitements contre le sida et elles ont fini par trouver des médicaments permettant aux malades de survivre et à leurs actionnaires de bien vivre. C'est qu'il s'agissait d'un marché solvable, ne serait-ce qu'aux États-Unis et en Europe. Le virus Ebola, pourtant découvert avant celui du sida, lui, ne les a guère intéressées. Il ne laissait guère envisager de retour sur investissements.

                                                                                                            Sophie Gargan
 
Centre de soins en Serra Léone, organisé par Médecins dans frontières qui mène un énorme travail contre l'épidémie (http://www.msf.fr)
 

 

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