Travail du soir et du dimanche : patronat à la
manœuvre et gouvernement comparse
Les
médias ont généreusement donné la parole aux « bricoleurs du
dimanche » ou à quelques clients mais, derrière cette campagne, il y a les
grands patrons de la distribution ou du luxe, comme LVMH dans le cas de
Sephora.
Ces patrons expliquent, ou font expliquer,
qu’ils ont des volontaires pour travailler le dimanche ou en soirée. Que des
salariés trouvent leur compte dans des heures majorées est une réalité, comme
pour les heures supplémentaires. Mais c’est parce que les salaires de ce
secteur sont ridiculement bas, en général proches du smic.
Aucun
salarié ne préfère être au travail à minuit ou le dimanche, plutôt qu’en
famille à se reposer.
Prétendre que le travail du dimanche
favorise la croissance est aussi ridicule que mensonger : ce n’est pas
parce qu’un magasin est fermé un jour par semaine qu’un bricoleur renoncera à
la perceuse ou à la ponceuse dont il a besoin.
Répondant à la demande du patronat, le
gouvernement prépare, de façon à peine voilée, un nouveau recul sur cette
question. Comment comprendre autrement que les magasins Castorama et
Leroy-Merlin aient pu ouvrir hier et s’en vanter, en infraction avec la loi et
avec un jugement récent ? Peu de petits délinquants pourraient bénéficier
d’une pareille mansuétude, et la complaisance des autorités est grossière dans
cette sinistre comédie.
La réunion ministérielle qui s’est tenue
ce matin n’a rien décidé mais a confié une « mission » à Jean-Paul
Bailly, ex-PDG de la RATP
et de la Poste
et connu pour ses déclarations anti-ouvrières. C’est-à-dire que le gouvernement
se prépare à aider les capitalistes de la distribution à dégrader encore les
conditions de travail des salariés des grandes surfaces. Car, comme à chaque
fois que le patronat monte au créneau, le gouvernement exauce ses désirs.
Nathalie Arthaud, le 30.09.13.
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