Des militants ont fait signer avec succès une pétition pour l'obtention du droit de vote pour les étrangers extra-communautaire, hier après-midi au "carrefour Babou" à Argenteuil. A ce propos, voilà ci-dessous, un article paru dans la livraison de cette semaine de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière.
Droit de vote des étrangers extra-communautaires : un gouvernement de pleutres
Fatoumata, une Sénégalaise qui travaille en France depuis six ans, y
loue un appartement, y paie ses impôts locaux et nationaux, ne pourra
pas donner son avis sur la gestion de sa commune aux
prochaines élections municipales. « Je me sens exclue à chaque fois que
je vois les gens aller voter et moi non », a-t-elle déclaré au quotidien
algérien El Watan. Tout comme Hamid qui, en France
depuis 1975, a vu sa demande d'obtention de la nationalité française
ajournée sans même en connaître les raisons. Tout comme le 1,8 million
d'autres étrangers dans la même situation installés en
France depuis au moins cinq ans.
Le gouvernement vient en effet d'enterrer une promesse électorale de
Hollande : celle de donner le droit de vote aux étrangers
extra-communautaires pour les élections locales. Il a annoncé qu'il ne
présentera pas ce projet au Congrès, réunissant l'Assemblée nationale et
le Sénat, qui se tiendra en juillet prochain et qui est seul habilité à
voter ce type de texte qui entraîne un changement dans
la Constitution. Le motif invoqué est qu'il n'aurait pas obtenu la
majorité des trois cinquièmes des voix nécessaires, il en manquerait
encore 34 sur 925 parlementaires.
Ministres et députés se justifient en disant qu'ils ont bien tenté
d'influencer les parlementaires, sans parvenir à briser la résistance de
certains députés de droite. Mais en dehors de ces
parlottes de couloir, qu'ont-ils fait pour peser sur l'opinion
publique ? Ont-ils mobilisé leurs élus locaux, leurs militants, ont-ils
mené des campagnes nationales pour tenter d'influencer ceux qui
se déclarent encore défavorables au droit de vote des étrangers ? Rien
de tout cela.
Au lieu de combattre ces idées réactionnaires, le gouvernement
s'aplatit devant les hommes de droite et d'extrême droite. Il n'a même
pas le courage de les affronter, il se dégonfle en ne
présentant pas ce texte. Il s'agit là d'une reculade honteuse.
Marianne LAMIRAL
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