Il y a cent ans : L'Internationale
Ouvrière décidait d'une journée des femmes
C'est
à Copenhague, en mars 1910, que les militantes de l'Internationale Ouvrière et
leur dirigeante Clara Zetkin, au nom des femmes membres des partis socialistes
du monde entier, décidèrent d'organiser une journée internationale des femmes.
De même que, tous les 1er mai, les prolétaires de tous les pays étaient
appelés à manifester ensemble, les femmes manifesteraient chaque année, en
mars, pour défendre leurs propres revendications, et avant tout le droit de
vote et l'égalité.
Cette
prise de position des partis ouvriers en faveur de l'égalité homme-femme
n'était pas une simple pétition de principes, mais une réelle préoccupation
militante, assortie de la création d'organisations spécifiques, d'organes de
presse, de réunions publiques fréquentes, etc. Au point que l'année suivante,
en 1911, l 'Internationale
put comptabiliser un million de manifestantes en Europe à l'occasion de la
journée de la femme.
COMMUNISME
ET FEMINISME
Dès
le début du mouvement communiste, Marx et Engels avaient naturellement pris
position pour l'égalité des sexes. Ils s'opposèrent aussi aux préjugés contre
le travail des femmes, alors fréquents dans le mouvement ouvrier. En effet, au
milieu du 19e siècle, bien des militants, constatant que l'entrée des
femmes sur le marché du travail tirait les salaires vers le bas, se
prononçaient pour l'interdiction pure et simple du travail féminin et, adoptant
les idées de la classe dominante, prétendaient que la place des femmes était à
la maison. Pour les communistes au contraire, l'émancipation des femmes
dépendait de leur indépendance économique, et donc de leur accès au travail,
notamment salarié. Le développement du capitalisme, en envoyant à l'usine des
millions de femmes, créa une situation irréversible, donnant ainsi rapidement
raison dans les faits à Marx, Engels et leurs partisans. À la fin du
19e siècle les femmes constituaient une grande partie du prolétariat et
une de ses fractions les plus opprimées.
Le
fait que la classe ouvrière ne pouvait pas se battre, et encore moins vaincre,
sans les femmes, devint alors une évidence pour la majeure partie des ouvriers
organisés. Cela fut mis particulièrement en lumière dans l'ouvrage du dirigeant
socialiste allemand Bebel, La
Femme et le Socialisme, paru en 1879, qui fut le livre le
plus lu dans le mouvement ouvrier de cette époque. Bebel y démontrait que
l'oppression des femmes est liée à l'apparition de la propriété privée et que,
par conséquent, leur émancipation et une réelle égalité des sexes ne pourraient
s'établir que dans le cadre d'une société sans propriété et sans classes
sociales, par la victoire du socialisme. Ce qui n'empêchait pas, au contraire,
la lutte quotidienne pour l'amélioration immédiate du sort des femmes. Un
programme qui, sous ses deux aspects, garde toute son actualité. (à suivre)
Clara Zetkin |
Rosa Luxembourg |
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