Argenteuil : il faut la vérité sur la mort d'Ali Ziri
Un soir de juin 2009, un banal contrôle routier pour conduite en état
d'ivresse opéré par la BAC (brigade anti-criminalité) d'Argenteuil tourne mal.
Quelques heures plus tard, le conducteur du véhicule, Ali Ziri, décède. L'avocat
de sa famille expliquera : « Il ressort clairement des expertises que l'arrêt
cardiaque est dû à un manque d'air, conséquence directe d'un maintien sur le dos
et la face », selon une manœuvre dite « de pliage » visant à immobiliser la
personne. Le passager finit, lui, par sortir du poste de police, mais avec des
ecchymoses très importantes. Les deux personnes contrôlées étaient des
travailleurs retraités, tous les deux Algériens, installés depuis des décennies
en France.
Depuis 2009, la famille, les proches et un Comité pour la vérité et la
justice pour Ali Ziri ont mené le combat pour savoir ce qui s'est exactement
passé dans la voiture de police et au poste où les deux hommes ont été gardés.
Ils n'ont eu de cesse de demander qu'une enquête soit menée sérieusement, que
les policiers ayant opéré l'interpellation soient entendus, ce qui n'a jamais eu
lieu.
Des expertises mettant en lumière une possible bavure policière, la prise de
position d'Amnesty International, des manifestations à Argenteuil et les prises
de position de nombreux habitants, d'élus et de personnalités, n'ont pas suffi.
Pire, en janvier dernier, le procureur de Pontoise réclamait que l'affaire soit
définitivement classée, et le non-lieu vient d'être confirmé.
Il a été fait appel de cette décision de non-lieu et la mobilisation ne
faiblit pas pour exiger que les brutalités policières ne bénéficient d'aucune
indulgence et que la vérité éclate enfin sur les circonstances de la mort d'Ali
Ziri.
Correspondant LO
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