Opprimés parmi les opprimés
Après avoir dérivé en mer pendant des semaines, 200 Rohingyas ont fini par atteindre les rives de l’Indonésie. Vingt personnes au moins sont mortes durant ce périple et une autre embarcation, avec autant de réfugiés à son bord, aurait sombré avant d’arriver en Malaisie.
Avec près de 400 personnes ayant trouvé la mort en mer, l’année 2022 aura été l’une des plus meurtrières pour les Rohingyas. Persécutée en Birmanie, cette minorité a dû fuir ces dernières années vers le Bangladesh, où des centaines de milliers d’entre eux se retrouvent parqués dans des camps s’apparentant à de véritables prisons à ciel ouvert.
La responsabilité de cette situation n’incombe pas seulement aux politiciens xénophobes de cette partie du monde. Ce sont d’abord les colonisateurs britanniques qui, divisant pour mieux régner, ont créé et aiguisé toutes les oppositions entre les peuples de cette région. A leur suite, le régime birman a pu utiliser les Rohingyas comme des boucs émissaires vis-à-vis de sa population. Enfin, jusqu’à encore très récemment, la dictature birmane a bénéficié du soutien de grands groupes pétroliers, notamment celui du français Total, et des grandes puissances soucieuses avant tout de défendre les intérêts de leurs capitalistes.