lundi 14 septembre 2020

Droit du travail : Anthony Smith : recul de la ministre du Travail


Ce n’est tout de même que la moindre des choses

 


Anthony Smith, inspecteur du travail et militant CGT, avait été mis à pied en avril, en plein confinement, puis sanctionné par une mutation d'office dans une autre région. Il lui était reproché d'avoir exigé la mise à disposition de masques et la mise en œuvre de mesures de protection contre le Covid pour les salariés d'une association d'aide à domicile. Pourtant il ne faisait que son travail en tentant de protéger les salariés en demandant que leur direction applique les mesures barrières préconisées par le gouvernement.
Les manifestations et la mobilisation en soutien à Anthony ont obligé la ministre à le réintégrer dans sa région d'origine. Elles ont fait échouer cette tentative. Ce n'est que justice ! 

Éducation, lycées d’Argenteuil et du Val d’Oise : emplois du temps rendant la vie impossible aux lycéens. Témoignage


« J’fais des trous, des petits trous, des trous de dernière classe »

 


« Je l’ai évoqué rapidement la semaine dernière, je souhaite y revenir plus longuement.  
Il manque des lycées dans le Val d’Oise. Les prévisions de croissance démographiques ne sont pas difficiles à faire : les lycéens d’aujourd’hui sont les collégiens d’hier ! Et ça n’est pas fini. L’inspection académique elle-même estime que le surnombre sera de plus de 5 000 élèves !
Et comme aucun nouveau lycée n’est en chantier, ça ne va pas se résoudre tout seul.  
Résultat, les lycées sont pleins à craquer, et comme le nombre de salle n’augmente pas, les lycées sont obligés d’ouvrir plus longtemps pour assurer tous les cours.  
A cela se rajoute la réforme du lycée général et son organisation en « spécialités » : si l’idée de laisser aux élèves plus de choix dans leurs matières est bonne, comme elle n’est pas accompagnée de moyens matériels et humains supplémentaires, elle rend l’organisation des emplois du temps bien plus complexe. On avait commencé à le voir l’an dernier avec l’application de la réforme pour les premières. Cette année, la réforme s’applique en première ET en terminale.  
Résultat de tout cela : les emplois du temps des lycéens sont remplis de trous. Des élèves témoignent avoir cours certains jours de 8h à 9h, puis un énorme trou, pour reprendre à 15h ! Avoir au moins une fois deux ou trois heures de trou en matinée ou en après-midi devient presque normal. Bien entendu, les salles de permanence, ou CDI, ne sont pas dimensionnés pour accueillir autant d’élèves. Cerise sur le gâteau, avec le virus qui circule, souvent ces salles restreignent leur accès.
Dans des grandes villes comme Argenteuil, certains lycéens peuvent facilement rentrer chez eux. Mais pas tous. Et surtout, dans les zones moins peuplées, les élèves habitent fréquemment à 5, 10, voire 50km du lycée, ce qui rend bien sur impossible un aller-retour à la maison, les services de bus ne fonctionnant que pour le matin et le soir.  
Là encore, tout cela était prévisible. Tout cela était même anticipé par tout le monde, professeurs, parents, directions. Mais ni le ministre ni la région n’ont jugé bon de chercher une solution ! »

La Manche, nouveau cimetière de migrants, même fossoyeurs


L’horreur du monde

 


Le ralentissement du trafic routier transmanche et la multiplication des dispositifs sécuritaires à Calais poussent de plus en plus de migrants à tenter le passage en Grande-Bretagne sur des canots de fortune. En plus d'être rackettés par les passeurs qui exigent 3 000 à 5 000 euros par personne, ils sont harcelés par la police, qui confisque jusqu'à leurs gilets de sauvetage. Pour ces migrants prêts à tout pour rejoindre l'autre rive de la Manche, ces confiscations valent parfois condamnation à mort. Accorder la liberté de circulation serait la solution pour mettre fin au trafic des passeurs et à ces naufrages criminels. 

Les affameurs

Sur instruction de Darmanin, le préfet du Pas-de-Calais a interdit les distributions de repas aux migrants effectuées par les associations, hormis celle qu’il contrôle.
         Tout cela n’a pas de nom, à moins d’entrer dans le champ lexical des grossièretés. DM

 

Argenteuil, Bezons, la députée d’Argenteuil semble réapparaître


Un fragile indice comme quoi elle n’a pas disparu

 
Elle y a pris pension ?

Chacun est au moins rassuré pour sa famille. Apparemment, elle n’a pas disparu. Elle organise même un de ces jours prochains un « rendez-vous citoyen ». Mais ne comptez pas la voir, c’est un rendez-vous par téléphone.
         Ce terme de « citoyen » accolé à n’importe quoi, comme ici, est bien la preuve qu’il ne veut pas dire grand-chose.
         On peut même dire que la circonscription a une députée « citoyenne ». Elle a même une permanence « citoyenne ». Et encore plus, elle a une absence « citoyenne » pour les habitants.
         Au point que sur l’affiche que ses proches ont collée sur le panneau face à l’hôtel de ville, tout est barré de noir avec un grand point d’interrogation. Ce n’est pas très délicat, mais cela montre que pour les habitants d’Argenteuil et de Bezons, elle est inconnue au bataillon.
         Certes, elle doit être bien présente au Palais-Bourbon pour participer à la mascarade parlementaire, et voter sans sourciller les Macronneries.
         Absente dans sa circonscription, bien présente pour lever la main à Paris, ce n’est là qu’une énième illustration de la loi du genre. DM

dimanche 13 septembre 2020

Covid : Castex a semé vendredi du vent. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de mercredi qui n’a pris aucune ride par son discours


Masques, tests, quatorzaine : qui vivra verra

09 Septembre 2020

D’après les chiffres officiels, le nombre d’infections au coronavirus augmente de 15 % par semaine. Il y a désormais 574 personnes placées en réanimation, un chiffre à comparer aux 400 de la fin août, et aux 7 000 atteints lors du pic épidémique du printemps. Alors que la situation semble devenir critique à Marseille, des médecins prévoient, si la maladie progresse au même rythme, une nouvelle situation catastrophique dans les hôpitaux en décembre.
Devant cette situation, le gouvernement et son ministre de la Santé Olivier Véran proposent des discours et des rustines. Aujourd’hui les masques sont certes disponibles, du moins pour ceux qui peuvent se les payer en nombre suffisant, mais les tests et surtout leurs résultats ont tendance à se faire attendre. Les conditions d’accueil des jeunes scolarisés, les conditions de travail des adultes dans les établissements d’enseignement ont de quoi inquiéter. Le gouvernement, prévoyant des fermetures de classes, serait en train d’étudier les moyens d’aider les parents à garder leurs enfants. Il serait temps, en effet…
Dans les entreprises comme dans les transports en commun, les gestes barrières et les précautions sanitaires sont réduits à ce qui ne gêne pas la productivité du travail et, surtout, ne coûte rien au patronat.
Le débat public s’est focalisé sur la durée de la quarantaine : 14 jours ou 7 jours ? Dans une société organisée par le chacun-pour-soi et l’État pour le grand patronat, bien des travailleurs indépendants, des salariés précaires ou sous pression, des mères élevant seules leur enfants ne peuvent sans risque arrêter de travailler. Alors, faute de leur offrir les moyens d’attendre les résultats du test puis éventuellement de s’isoler, le ministre de la Santé se borne à raccourcir les délais.
Véran voudrait éviter une nouvelle explosion épidémique, car il sait qu’elle entraînerait la même catastrophe sanitaire qu’au printemps, suivie de la même désorganisation sociale. L’expérience acquise à l’hôpital lors de la première vague ne compense pas, il s’en faut, l’épuisement, le sous-effectif chronique, le manque de moyens, la soumission de la santé aux critères de rentabilité financière. Pour retarder l’échéance, Véran compte sur les seuls gestes barrières, mais sans déranger l’exploitation du travail, sans embaucher pour encadrer les enfants, sans venir en aide à ceux qui ne peuvent s’isoler, sans même mobiliser les moyens de l’État pour tester systématiquement et rapidement.
Pour sauver les profits, l’État a immédiatement trouvé les capitaux nécessaires, quitte à les inventer. Pour combattre l’épidémie, il n’ y a eu que le dévouement des travailleurs en première ligne et il n’y a que la conscience de la population elle-même. Le ministre, lui, se contente de danser pour faire venir la pluie.

                                                                 Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2719)

« Réanimation » dans les hôpitaux : certes, la « réa » ce sont des machines mais avant tout des hommes


Pas de plan massif d’embauches dans les hôpitaux

 


Face à la hausse des cas de Covid-19, le gouvernement se veut rassurant. Selon lui, les hôpitaux seraient prêts à faire face et le nombre de lits de réanimation, très insuffisant en mars, aurait augmenté. « On a doublé le nombre de lits avec respirateur. Mais la réanimation, c'est des machines et des hommes », corrige un médecin réanimateur. En effet, si des machines semblent avoir été achetées, aucun plan d'embauches massives n'a eu lieu dans les hôpitaux.
Comme en mars-avril, le personnel hospitalier n'aura que son dévouement et sa conscience professionnelle pour faire face. Quant au gouvernement, sa priorité est encore et toujours le sauvetage des intérêts du patronat.

Val d’Oise, Ecoles/Collèges/Lycées : le protocole sanitaire à la cantine, une blague pas drôle du tout. Témoignage.


Des moyens nécessaires qui ne sont pas au rendez-vous

 


A cause du covid-19, les cantines sont normalement soumises à des protocoles sanitaires assez stricts : c’est un moment où les enfants se retrouvent, pour ceux qui portent un masque toute la journée c’est le moment où on peut (et on doit) l’enlever. C’est aussi un endroit où habituellement les enfants « touchent » les mêmes choses : bac à couverts, panière à pain, brocs à eau, etc. Donc là, des mesures sont prises pour éviter les problèmes, et ces mesures reposent sur le travail des agents de cantine : ici ils préparent les plateaux, là ils se « contentent » de gérer les couverts/serviettes/pain. Sauf qu’il aurait fallu du personnel supplémentaire pour gérer ces nouvelles tâches, et du personnel en plus, il n’y en a pas, nulle part !  
Pour l’eau, c’est simple, tout est coupé. Les élèves sont censés avoir leurs propres gourdes ou bouteilles. Outre le problème de cohabitation dans le sac de la bouteille d’eau à côté des manuels ou ordinateurs et calculettes, pour les collégiens cela fait encore ça de plus dans le cartable, déjà bien lourd. Il aurait fallu construire des casiers en plus, pour que chaque élève ait le sien. Et pendant les jours de chaleurs qui s’annoncent cette semaine, ne pas pouvoir remplir la bouteille en cours de journée va devenir critique, surtout pour ceux qui ont sport ces jours-là !  
Avec la poussée démographique dans le Val d’Oise, non accompagnée de bâtiments en plus (le pire étant dans les lycées), les élèves sont plus nombreux par établissement, ce qui aggrave encore le problème de place à la cantine.  
Au début, dans la plupart des cantines des collèges et lycées, un siège sur deux était « condamné » pour obliger les élèves à se tenir à distance les uns des autres. En pratique, le protocole sanitaire, sans moyen en plus, a créé des files d’attentes énormes, les élèves n’ont plus assez de temps de manger, et les places prétendument condamnées étaient prises comme les autres.  
Des établissements en sont maintenant réduits à des solutions toutes plus anormales les unes que les autres : plateau repas imposé aux élèves (suppression du choix), ou bien uniquement des paniers froids, voire carrément l’interdiction de la cantine à certaines classes !  
            Tout cela est lamentable. Les enfants sont en train de payer le désintérêt de l’Etat pour l’école publique.  

ADP - Roissy : Face aux suppressions d'emplois, la réaction des travailleurs commence à s’organiser


La seule voie

 


Le groupe ADP (ex-Aéroports de Paris), qui exploite les aéroports de Roissy et d’Orly, veut supprimer 700 postes et de baisser les rémunérations de 25 % en moyenne. De plus, un nouveau plan de chômage partiel longue durée prolongerait le chômage partiel actuel de deux ou trois ans.
Le PDG se justifie en invoquant un trou financier du fait de la baisse du trafic aérien. Mais, au même moment, le groupe ADP annonce n’avoir pas perdu d’argent au plus fort de la crise et vouloir renouer avec les bénéfices dès l’année prochaine.
L’État, actionnaire majoritaire de l’entreprise, a trouvé 100 milliards pour la « relance » mais n’hésite pas à tailler dans les effectifs d’ADP car son problème n’est en aucun cas l’emploi.
Face à ces attaques, des rassemblements ont eu lieu plusieurs fois cet été, comptant à chaque fois plus de monde. Début septembre, ce sont 300 travailleurs qui se sont regroupés à Roissy, dans un contexte où la majorité n’est pas physiquement au travail à l’aéroport.
Plusieurs travailleurs ont pris la parole et ont tenu à affirmer qu’ils ne sont pas prêts à se laisser manger à n’importe quelle sauce.