lundi 13 juillet 2020

Airbus : prendre sur les profits pour sauver les emplois. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Airbus : prendre sur les profits pour sauver les emplois – Toulouse

08 Juillet 2020

L’annonce par Airbus de 15 000 suppressions de postes, dont 5 000 en France, a abasourdi bien des travailleurs.
Dès le début, face à la situation créée par la crise sanitaire, l’inquiétude s’est installée dans les bureaux. C’était moins le cas à la production, où les ouvriers pensaient être un peu protégés. Certains chefs assuraient d’ailleurs les travailleurs qu’après les coups tombés sur la sous-traitance et les intérimaires, les embauchés d’Airbus seraient épargnés.
Mais au gré des annonces qui se sont succédé, prévoyant au final 3 378 suppressions de postes à Toulouse dont 980 au siège, 776 dans les ateliers et 1 622 dans les bureaux, bien des illusions sont tombées. À côté de l’abattement de ceux qui se demandent où le couperet va tomber, il y a aussi de la colère.
La direction assure qu’elle fera le maximum pour limiter l’impact de son plan, tout en expliquant ne pas pouvoir exclure les licenciements secs. Et s’appuyant sur la loi travail, elle appelle les syndicats à négocier. Sous le prétexte hypocrite de diminuer le nombre de licenciements secs et d’améliorer les conditions de départ, elle entend profiter de l’occasion pour s’attaquer aux salaires et aux primes de ceux qui vont rester. En effet, il est question d’un accord de performance collective, que les travailleurs appellent « accord de pauvreté collective ». Les quatre mois de négociations prévus ont pour objectif de faire accepter l’essentiel aux yeux de la direction. Réorganiser, restructurer, réduire les effectifs, baisser significativement les salaires, intensifier le travail, grâce à la mise en place de nouveaux horaires et avec la menace d’une réduction drastique des congés : voilà les vraies raisons de ce « plan d’adaptation ».
La direction prétend qu’elle va faire des efforts, mais c’est aux seuls travailleurs qu’elle s’en prend. L’an dernier, le bénéfice opérationnel d’Airbus a atteint 6,9 milliards d’euros. L’argent a servi à payer l’amende pour « corruption », à faire des provisions pour l’A400M, etc. Si on considère un salaire moyen de 2 800 euros par mois (et bien des salariés sont très loin de les gagner), la masse salariale annuelle – cotisations sociales comprises – des 15 000 travailleurs dont ils veulent se débarrasser équivaut à 1,10 milliard d’euros. C’est dire qu’avec les seuls profits de l’an dernier, les patrons d’Airbus pourraient payer ces salaires pendant au moins six ans…
                                            Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2710)

Covid-19 : pour le gouvernement, tout s’est bien passé


Covid-19 : pour le gouvernement, tout s’est bien passé

08 Juillet 2020

Les ministres, responsables médicaux et hauts fonctionnaires se succèdent actuellement devant la commission parlementaire pour commenter la gestion de la crise sanitaire. Ils apparaissent tous satisfaits d’eux-mêmes et présentent ainsi une interprétation très lointaine de ce qui s’est réellement passé.
 


Agnès Buzyn, ministre de la Santé jusqu’au 16 février, a par exemple affirmé : « Je suis partie avec le sentiment d’avoir fait une bonne préparation. » De son côté, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a déclaré : « Nous avons été réactifs.»
Quelques-unes des autres personnalités auditionnées brossent un tableau un peu différent. Le directeur de l’APHP, Martin Hirsch, est revenu sur le manque de personnel et affirme qu’au premier mars, les hôpitaux n’étaient pas prêts. L’ex-ministre de la santé Roselyne Bachelot s’est vantée d’avoir laissé un stock de 1,7 milliard de masques en 2010. Chacun de ses successeurs a accompagné ensuite la diminution dudit stock même si personne n’en prend la responsabilité.
Si devant la commission les critiques sont restées mesurées, certains médecins dénoncent clairement, en d’autres lieux, les pénuries de masques, de tests ou de médicaments qui ont marqué le début de l’épidémie. Un rapport de la Fédération nationale des sapeurs- pompiers dénonce la gestion par le ministère de la Santé et les Agences régionales de Santé qui auraient, entre autres, « oublié les Ehpad ».
Cette crise sanitaire est devenue une catastrophe parce que le secteur de la santé était déjà à la limite de la rupture, alors que les gouvernants multipliaient les déclarations mensongères.
Il faudrait être naïf pour attendre d’une commission parlementaire une dénonciation claire de l’incurie du gouvernement dans la crise actuelle comme dans d’autres. Les gouvernants se font juger par leurs pairs qui, à leur place, auraient mené la même politique. La présidente de la commission d’enquête, Brigitte Bourguignon, ne vient-elle pas d’être nommée ministre déléguée ?
C’est dans la rue, dans les luttes, que le personnel soignant et la population pourront demander des comptes à tous ces gens-là.

Jean POLLUS (Lutte ouvrière n°2710)

Centrales nucléaires, EPR : toujours plus pour les rois du béton


Une centrale de production de… dividendes

 


La Cour des comptes vient d'estimer le coût de l'EPR de Flamanville à 19,1 milliards d'euros. Commencé en 2007, le chantier devait initialement se terminer en 2012, et le réacteur entrer en service en 2023, pour un coût estimé à l'époque par EDF à 3,4 milliards d'euros. Les retards dus aux malfaçons, et donc les problèmes de sécurité, se sont tellement accumulés qu'on est bien loin du compte.
En attendant que l'EPR soit opérationnel, s'il l'est un jour, ce tas d'or n'aura pas été perdu pour tout le monde : généreusement payé par l'État, donc par les contribuables, il aura bien profité aux géants du BTP, notamment Bouygues, qui participent au chantier.

Transports en commun en Ile de France, Transdev et cie, une réorganisation qui a de quoi inquiéter


Une vigilance nécessaire de la part des conducteurs et des usagers !

 


Les cartes sont en train d’être rebattues au niveau de la répartition des secteurs de transport régulier par autobus en  l’Ile de France. Apparemment, cela ne concerne pas la RATP. Mais cela entraînera par exemple la liquidation de la TVO (Transports Val d’Oise), bien connue à Argenteuil, aujourd’hui appartenant au groupe Transdev, et son intégration dans une autre entité au rayonnement géographique plus large.
         Bien évidemment, cette situation qui doit entrer dans les faits durant l’été 2021 inquiète nombre de conducteurs. Dans quelles conditions seront-ils intégrés à la nouvelle entité qui comprendra d’autres dépôts que ceux d’Argenteuil et de Saint-Gratien de la TVO  ? Les « acquis » seront-ils maintenus ?
         Les usagers d’Argenteuil comme d'ailleurs ont tout intérêt également à suivre l’affaire de près, eux qui utilisent ces transports en particulier pour se rendre au travail, ou pour circuler des quartiers périphériques au centre de la Ville.
         Nous diffuserons dans les mois qui viennent toutes les informations que nous recueillerons sur le sujet. DM 

Vous voulez que l’information circule sur Argenteuil, transmettez-nous toutes vos informations !

dimanche 12 juillet 2020

Virus de la régression : retour du délai de carence


Double peine



La fin de l'état d'urgence sanitaire signifie aussi le retour des journées de carence en cas d'arrêt maladie, un jour pour les fonctionnaires et trois jours pour les salariés du privé. Ce système impose aux travailleurs de se payer eux-mêmes une partie de leur arrêt maladie ou d'aller travailler malades, quitte à aggraver leur état ou à contaminer leurs collègues.
         Ce système économique capitaliste est décidément en carence... d'humanité.

Ségur de la santé : pas bon pour la santé des hospitaliers !


Travailler plus pour s’user plus vite ? Non merci !


Alors que les augmentations de salaire annoncées sont largement inférieures à la revendication des hospitaliers de 300 euros pour tous, le gouvernement veut faciliter le recours aux heures supplémentaires dans les hôpitaux.
         Les soignants déjà épuisés travailleraient avec des semaines allongées, ce qui serait une manière de faire fonctionner des hôpitaux débordés avec des effectifs réduits.
         Ces idées de patrons ne méritent qu'une réponse : le renforcement de la mobilisation pour des embauches, des horaires moins surchargés et toujours, des augmentations de salaire conformes à la revendication !

Police : un travail qui sert en priorité le pouvoir. Cela vaut bien de fermer souvent les yeux…


Police : un sale boulot implique de sales méthodes

08 Juillet 2020

Le 2 juillet, la Compagnie de sécurisation et d’intervention opérant en Seine-Saint-Denis (CSI 93),une unité de police forte de 148 hommes, a été dissoute sur ordre du préfet.
La police des polices a en effet découvert, après de nombreuses plaintes et des rumeurs concordantes suivies de plusieurs mois d’enquête que la CSI, ou au moins une partie de ses membres, avait les mêmes mœurs que les bandes qu’elle est censée combattre.
Quatre policiers sont inculpés de faux et usage de faux, violence en réunion, détention de stupéfiants, extorsion de fonds. Ils sont en fait accusés de racketter les dealers et de les tabasser le cas échéant, de monter de fausses affaires pour se livrer au chantage, d’avoir planqué de la drogue jusque dans les locaux de la police, etc.
Le même jour, à l’autre bout du pays, deux membres de la police des frontières comparaissaient devant le tribunal de Gap. Ils sont accusés d’avoir violenté et racketté des sans-papiers qui tentaient de gagner la France.
Ces méfaits s’ajoutent à la longue liste des violences policières contre les manifestants, des brutalités conduisant régulièrement au décès des personnes arrêtées, du racisme et de la haine des pauvres étalés en toute occasion. Devant une telle accumulation et, surtout, devant les protestations d’une partie de l’opinion publique et devant les témoignages irréfutables désormais filmés par des téléphones ou des caméras de surveillance, l’État fait donc quelques exemples.
On peut parier qu’ils resteront isolés. Comme l’a dit crûment un commissaire de police et responsable syndical, en période de troubles sociaux le gouvernement aura besoin de sa police, il doit donc la ménager.
En vertu de quoi le nouveau Premier ministre a tenu à consacrer sa première visite aux policiers pour les assurer de sa « reconnaissance et de son soutien sans faille ».
                                      Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2710)

Macron-Pécresse : même politique


C’est au grand patronat d’éponger les dettes. Ils ont de quoi !



Pécresse, présidente de la région Île-de-France, refuse de payer la RATP et la Sncf d'Île-de-France, du fait des pertes importantes dans les transports publics dues à la crise sanitaire. Elle exige une aide de l'État beaucoup plus importante, parce que, dit-elle, les Franciliens ne doivent pas payer le Covid. Macron fait la sourde oreille, bien sûr.
         De toute façon, francilienne ou pas, l'ensemble de la population est appelée à éponger les pertes dues au Covid... dans les transports en commun comme dans le reste des activités utiles à la population. Et c'est bien ça qui ne va pas du tout.