mercredi 1 janvier 2020

Grève, Mobilisation : Ni trêve, ni décrue du mouvement, mais la détermination


Passer du soutien chaleureux à l’engagement

 
A Paris le 28 décembre

Gouvernement et journalistes pratiquent la méthode Coué en répétant tous les matins « la grève s'essouffle ». La réalité est que les grévistes ne relâchent pas la pression malgré la période difficile. A Paris, les métros annoncés ne circulent souvent que quelques heures sur un petit tronçon de la ligne. Dans le reste du pays, les trains supprimés sont plus nombreux que ceux qui circulent. Partout, les manifestations organisées le 28 décembre ont été des succès. Les grévistes trouvent un soutien chaleureux tandis que les caisses de grève se remplissent.
Mais le meilleur soutien, celui qui sera le plus efficace pour faire remballer leur réforme à Macron et Philippe, sera de se mettre en grève dès la rentrée et de manifester en masse le 9 janvier.

Ghosn « évadé », un deal organisé par Macron et les dirigeants japonais


Quand la colère éclatera

Au-delà du caractère cocasse du périple de l’ancien PDG de Renault-Nissan, atterrissant au Liban après un vol en Jet privé, l’affaire donne une image remarquable de notre planète hérissée de frontières pour les uns, franchie en quelques heures pour un grand délinquant friqué.
         Il faut lire les romans et autres documentaires sur les réfugiés de la misère et de l’horreur du monde, mettant des mois voire des années pour rejoindre le Nord, quand ils y parviennent…
         Ghosn n’aura guère rencontré d’obstacles pour se retrouver sous des cieux judiciaires plus cléments. Sans coup férir, comme résultat, à n’en pas douter, d’un accord entre les gouvernements français et japonais. On ne franchit pas les frontières comme cela, jet privé ou pas. Quant à l’image ci-dessous destinée à faire tenter d’avaler l’affaire à la population libanaise mobilisée justement contre la corruption et les escrocs, elle participe de la mise en scène qui a été anticipée.  
    Honte et malédiction (photo Le Monde)
      Et le détrousseur de comptes ose écrire qu’il fuit « un système judiciaire japonais partial » où les « droits de l’homme basiques sont déniés ». Sans blague ! système judiciaire japonais partial » où les« droits de l’homme basiques sont déniés ». Sans blague !
« un système judiciaire japonais partial » où les« droits de l’homme basiques sont déniés ». Sans blague !          Mais c’est aussi ce genre de fait-divers vécus comme des provocations qui attisent la colère de tous. Elle éclatera tôt ou tard, à n’en pas douter. Le plus tôt sera le mieux. Et l’on ne sait pas alors où ce monsieur trouvera alors de refuge. DM

Bourses mondiales : 2019, nouveaux records en bourses


Et pendant ce temps-là, les travailleurs devraient sacrifier leurs retraites ?

  

Pour le monde de la finance, l'année 2019 se termine dans l'euphorie : les bourses de toute la planète ont battu des records avec hausses de 25 à 30%. Des performances encouragées par les banques centrales comme la BCE qui ont réduit leur taux d'intérêts à presque zéro. Grace à cela chacune des banques dans chaque pays et les sociétés financières ont pu alimenter sans fin la bulle financière, faisant exploser au passage les fortunes des grandes familles bourgeoises.
Et les travailleurs devraient accepter de sacrifier leurs retraites et leurs conditions de vie pour la survie de ce système ? Pas question !

Argenteuil : nouvelles de l’affaire Jean Vilar. Commissions, grande et petite


Rien ne nous étonne. La mobilisation tranchera.




La commission des sondages ne voit donc pas de problème dans le sondage initié en octobre par la municipalité sur son projet de liquidation de l’espace Jean Vilar. Comme le préfet du Val d’Oise qui ne voit pas de problème environnemental. Comme le tribunal administratif qui ne voit pas que les habitants aimeraient connaître son arrêt sur la nature public-privé du projet. Comme… Comme…
         Rien de tout cela, personnellement, n’est là pour nous surprendre. Que jamais lorsqu’il a été question dans ce sondage de la nature, publique ou privée, de la salle des fêtes ; que la municipalité fasse poser une question via le sondeur sur l’engagement électoral des sondés lors d’élections précédentes et que cela ne ressorte pas dans le bilan du sondage, ces divers problèmes n’en sont pas pour la commission en question ! Mais peut-être par inadvertance, n’a-t-elle pas été au bout de l’analyse…
         Nous garderons pour notre part seulement en mémoire qu’une majorité nette des sondés sont favorable au maintien d’une salle des fêtes Jean Vilar rénovée, et que le soutien au projet Cap Héloïse ne l’emporte que grâce aux sondés qui ne connaissent pas le projet…
Quand on veut enterrer une affaire, créons une commission !

         Il y a près deux mois, suite à ce sondage, et les élections approchant, la municipalité a décidé de confier à l’adjoint Philippe Métézeau le soin d’une commission chargée du sujet.
         Oui, deux mois déjà, et seulement une pré-réunion dont on ne sait rien, et une prochaine fin janvier (deux mois plus tard, le résultat des élections municipales sera acté), vous croyez vraiment que tout cela est sérieux ?
         Non cela ne l’est pas. Et le Comité Jean Vilar a eu raison dans un communiqué de presse (voir ci-dessous) de rappeler ses exigences.
         Dans tous les cas, quels que soient les résultats des élections (Nous espérons qu’elles sanctionneront les coresponsables d’un projet calamiteux), et quelques que soient le contenu de la commission Métézeau, la parole restera aux habitants et à leur mobilisation. Pour notre part, nous ne sentirons pas engagés par aucun de ces résultats C’est clair et net. D MARIETTE 

Pour information, extrait du communiqué du bureau du Comité Jean Vilar du 17 décembre dernier

« …Faisant suite à la publication d'un tract qui engage le Comité Jean Vilar à son insu, ce dernier réaffirme son combat depuis 3 ans concernant l'île Héloïse : 
• pour l'abandon du projet Cap Héloïse,
• pour une salle municipale publique à vocation culturelle,
• sans constructions nouvelles,
• sans multiplexe de cinéma,
• avec un parc paysagé qui préserve les arbres existants,
• et enfin, un projet d'aménagement qui rende les berges de Seine accessibles aux piétons… »

mardi 31 décembre 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 30 décembre 2019


Que 2020 soit l’année de la riposte du monde du travail !

30 décembre 2019

Rassemblements devant les gares, repas de fête des grévistes, spectacle des danseuses en grève devant l’Opéra à Paris, manifestations locales samedi 28 décembre : au bout de 26 jours, la grève contre le saccage des retraites est bien vivante. Les appels à la trêve et les manœuvres du gouvernement ont échoué à l’enterrer sous le sapin et c’est un beau cadeau, plein d’espoir, pour le camp des travailleurs !
Les directions de la SNCF et de la RATP ont beau assurer que la circulation s’améliore, parler de « réouverture de ligne » quand un métro dessert péniblement quelques stations du parcours pendant trois heures, la réalité est que les grévistes tiennent. Malgré les difficultés financières, malgré les tentatives de démoralisation à coups de calomnies, ils tiennent.
Le gouvernement a aussi essayé de s’appuyer sur des dirigeants syndicaux prêts à se satisfaire de quelques mesures catégorielles. Mais les grévistes ne se sont pas laissé prendre à cet attrape-nigaud et ont poursuivi la lutte en proclamant : « c’est la grève, pas la trêve, qui donnera un avenir à nos enfants ».  Ils peuvent d’ores et déjà être fiers de cette combativité, qui représente en elle-même une victoire pour le camp des travailleurs et lui ouvre des perspectives pour l’année qui vient.
Cette grève est importante non seulement par sa durée, supérieure à celle du mouvement de 1995 contre la réforme Juppé, mais aussi par son caractère non corporatiste. Les bataillons les plus combatifs, formés de travailleurs de la SNCF et de la RATP en grève reconductible, ont été rejoints par les salariés d’autres secteurs, enseignants, travailleurs des raffineries et d’EDF, hospitaliers, pompiers. Et pendant les temps forts, on a vu des salariés du privé rejoindre les manifestations.
Au-delà des inconvénients entraînés par l’absence de transports ou la fermeture des écoles, au-delà des situations particulières de chaque profession, la majorité des travailleurs est consciente que cette réforme est la dernière en date d’une série d’attaques visant à appauvrir un peu plus l’ensemble du monde du travail, du privé comme du public. Avec sa réforme des retraites, le gouvernement frappe dans la lignée des mesures déjà prises contre les travailleurs, avec la destruction du code du travail, avec la réforme de l’indemnisation du chômage qui s’en prend aux allocations des plus précaires.
Si le pouvoir met quelques bémols aujourd’hui, c’est parce que la riposte des travailleurs en grève l’y oblige. Les promesses de « transitions » pour les retraites de certaines professions et même l’annonce du report du nouveau calcul des APL, qui entrainerait la baisse des allocations pour 1,2 million de familles et leur suppression pour 600 000 foyers, sont à mettre au crédit de la grève.
Macron et les siens mènent la guerre à la classe ouvrière pour que la plus grande part possible de la richesse de la société revienne à la classe capitaliste. Dans cette période de crise, de marasme économique, c’est ainsi que les capitalistes assurent leurs profits. C’est à ces maîtres-là et à la logique de leur système qu’obéissent les gouvernements. Des centaines de milliers de familles ne s’en sortent plus ? De plus en plus de retraités figurent parmi les bénéficiaires des Restos du cœur ? Tant pis ! C’est à ce prix que les fortunes des grands bourgeois continuent à battre des records.
Pour inverser le rapport de force et remporter la bataille, la sympathie ou le soutien financier aux grévistes ne suffiront pas. Il faudra que le mouvement s’élargisse et que la grève devienne l’affaire de tous les travailleurs. C’est la rapacité de ces capitalistes jamais assez riches, c’est l’arrogance de leurs serviteurs privilégiés qui vantent aux travailleurs les charmes de l’égalité dans la misère, qui finiront par faire franchir le pas à l’ensemble de la classe ouvrière.
La bataille est loin d’être terminée et il faudra être nombreux dans la rue pour la journée de grève et de manifestations du 9 janvier. Mais une fraction du camp des travailleurs a relevé la tête contre ces représentants des riches qui croient qu’ils sont faits pour encaisser les coups et obéir. Et en montrant que tous les coups ne passent pas sans réaction, les grévistes font une démonstration qui est dans l’intérêt général de tous les travailleurs.
Alors, souhaitons que l’année qui vient voie tous les travailleurs garder la tête haute, qu’elle soit une année de combat de la classe ouvrière, pour son avenir et pour celui de toute la société.

RATP : vive la grève. Entretien avec un machiniste du dépôt de Montrouge à l’occasion de la manifestation de Paris samedi dernier

Régimes spéciaux ? Une attaque générale qui appelle une riposte générale


Contre l’attaque générale contre les retraites, l’objectif : le retrait !

 


Quand il a lancé son attaque sur les retraites, le gouvernement disait ne viser que les régimes spéciaux et vouloir établir un système unique, qu’il disait plus juste.
     Mais, au fil des semaines et alors que le refus de sa réforme des retraites ne faiblit pas, on constate que le gouvernement a cédé en partie sur certains régimes.
     Cela a d’abord été celui des policiers, puis des gendarmes, des militaires, des pompiers, des contrôleurs aériens, des hôtesses et stewards, des pilotes, bientôt sans doute des marins, des routiers et d’autres…
     Sans la grève des cheminots et à la RATP, le pouvoir n’aurait pas cédé sur ça. Elle a montré à tous qu’on peut lui riposter, qu’il est possible de le faire céder.
     Mais il reste le fond de sa réforme : sa volonté d’amputer ce que touchent les salariés retraités. Et pas seulement avec « l’âge pivot » porté à 64 ans, mais avec ce système à points où il suffira de baisser, voire de geler la valeur du point, pour réduire les retraites de toutes et de tous.
     Cela, c’est une attaque générale contre tous les travailleurs, jeunes ou moins jeunes, du privé comme du secteur public, avec ou sans « régime spécial ». Et c’est sur cela qu’il faut faire céder le gouvernement.
     Alors, dès le 9 janvier, pour bien commencer l’année et pour préparer un avenir digne de ce nom, il faut être le plus nombreux possible à faire grève et à manifester, partout, pour le retrait de la réforme Macron-Philippe !

Livret A : vers un taux de 0,50 % ?


Toujours moins pour les très petites économies

 


Le taux du livret A, déjà d’à peine 0,75 %, pourrait bientôt baisser à 0,50 %, soit nettement en dessous de la hausse des prix. Ce n’est pas encore officiellement décidé, mais c’est déjà dans les tuyaux pour le 1er février.
     Bien sûr, certains se débrouillent nettement mieux. Les détenteurs d’actions des plus grandes entreprises, celles du CAC 40, ont vu leur valeur grimper de 25 % en moyenne cette année.
     Eux n’ont pas besoin d’économiser quelques sous sur leur salaire pour les mettre sur un livret A : c’est sur l’exploitation de millions de salariés et de petites gens que ces parasites prospèrent.