mercredi 18 septembre 2019

La Poste, SNCF, Sécurité sociale, Finances publiques, hôpitaux… des services publics utiles à la population attaqués et réduits de toutes parts


Le gouvernement sert la soupe au Capital aux dépens des services publics essentiels à la population

Nous avons reçu deux commentaires intéressants à notre brève concernant la situation déplorable de la poste dans le centre-ville, et celle du nouveau bureau installé au 1er étage du centre commercial « Côté Seine ». Les voilà :

 
Et cette queue ressemble à celle devant l'agence de la Sécurité sociale, laquelle...
« On croirait exactement la nouvelle poste de Cergy au Centre Commercial des 3 Fontaines. Identique pour les locaux et identique pour la queue (vu les effectifs bien trop réduits). Aux meilleurs moments c'est 45 minutes d'attente... jusqu'à 1 heure 30 parfois... mais c'est très propre et très moderne comme design ... Il faut être en bonne forme et pas trop âgé pour tenir debout immobile durant 1h 30. » (Yves Gaillard, Cergy)
« Je partage la photo de Dom Mariette ... ça donne envie le service public. La même queue pour acheter ou retirer un billet grandes lignes SNCF, pour avoir besoin d'un renseignement aux impôts, pour déposer un colis ou venir chercher un recommandé. C'est bien les services publics à Argenteuil... » (Xavier Morin, Argenteuil)

mardi 17 septembre 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 16 septembre 2019


Comme les travailleurs de la RATP, le 24 septembre, faisons-nous respecter



 « Quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit », s’était moqué, en 2008, un Sarkozy triomphant. Eh bien, son clone Macron ne peut pas en dire autant ! Avec 70 à 100 % de grévistes sur certaines lignes de métro et de bus, les travailleurs de la RATP ont fait, vendredi dernier, une démonstration de force.
Roulants, agents de station, sédentaires des bureaux et de l’ingénierie, travailleurs des ateliers, ils ont réussi à se rassembler, malgré les différences de métier, de statut et de droits. Cette unité a fait leur force car, quand tout un secteur comme la RATP ou la SNCF arrête de travailler, toute la société en est ralentie.
Et il ne s’agit encore que d’une seule entreprise et d’une seule journée ! Si l’ensemble des travailleurs de l’industrie et des services, du privé et du public, se battaient ensemble avec détermination, leur force serait irrésistible. C’est précisément ce que craint le gouvernement.
Hantés par le spectre des gilets jaunes, Macron et Philippe marchent sur des œufs. Et face au succès de la grève de la RATP, ils redoublent de prudence, repoussant l’annonce du projet sur les retraites à l’été prochain. Ils savent que si la colère sociale s’empare des travailleurs et débouche sur de puissantes grèves, ils seront forcés de remballer leur nouvelle attaque.
C’est un encouragement à emboiter le pas aux travailleurs de la RATP. Car il faut se battre avant que les coups nous tombent dessus.
Que l’on travaille dans le privé ou dans le public, nous sommes tous attaqués. Le simple fait de calculer la retraite sur toute la vie active et non plus sur les 25 meilleures années, ou sur les six derniers mois en ce qui concerne la fonction publique, abaissera considérablement les pensions. Quant à accepter un système de points, dont la valeur pourrait être modifiée chaque année par le gouvernement, cela s’apparente à un chèque en blanc fait à un voleur.
Comme toutes les réformes des retraites précédentes, celle-ci repoussera encore l’âge de départ et réduira les pensions qui sont déjà indignes pour des millions de femmes et d’hommes. Nous serons tous perdants.
À l’occasion de la grève de la RATP, les perroquets du patronat et du gouvernement ont repris le couplet sur « les travailleurs aux privilèges exorbitants ». Tout cela pour ne pas parler des vrais privilégiés, des grands actionnaires, des rentiers, des grandes fortunes.
Cette année, le plus fortuné d’entre eux, Bernard Arnault, PDG de LVMH, a vu son patrimoine augmenter de 100 millions par jour. Autant dire qu’il ne se pose pas le problème de sa future retraite ! Les vrais privilégiés ne se demandent même pas quand ils pourront partir à la retraite : ils sont, pour la plupart, nés avec une cuillère d’argent dans la bouche et sont rentiers et retraités à la naissance !
Dans notre société injuste et inégalitaire, les privilégiés ne sont pas à chercher du côté du monde du travail, et sûrement pas du côté de ceux qui se lèvent à 3h30 du matin pour faire rouler les premiers bus et métros.
L’argent existe pour payer les retraites, à condition d’aller le chercher là où il est en abondance, là où il est dilapidé dans des caprices de riches, là où il alimente la spéculation, véritable bombe à retardement pour toute l’économie.
Car tous les sacrifices imposés aux travailleurs ne garantissent en rien l’avenir. Le gouvernement prétend travailler pour 2040, alors qu’il ne sait même pas si l’économie sera encore debout dans un mois.
L’économie est comme un casino géant où la banque peut sauter d’un moment à l’autre, au moindre choc. Hier, les experts économiques s’affolaient des taux négatifs, aujourd'hui ils s’inquiètent de ce qui se passe du côté de l’Arabie saoudite et des marchés pétroliers. Et demain ?
Tel le créateur de Frankenstein qui ne maîtrisait plus sa créature, les capitalistes sont incapables de contrôler leur économie. Ils ne savent faire qu’une chose : taper sur les travailleurs, leur en faire baver. C’est dans leur ADN, c’est un réflexe de classe.
Cela fait des décennies que la situation des travailleurs recule, entreprise par entreprise. Se sacrifier pour un tel système n’a aucun sens. Il faut revendiquer nos droits et viser à changer la société.
Tout au long du mois, de nombreuses professions vont se faire entendre. Mais la force des travailleurs est dans leur capacité à se battre le plus unis possible. Alors, profitons de l’appel de la CGT et mardi 24 septembre, soyons très nombreux en grève et en manifestation.                     



Sur France info TV ce matin mardi à 7 heures 50
Interview de Nathalie ARTHAUD

Fukushima : Tepco toujours responsable, l’État japonais complice


Complicité radioactive



Huit ans après la catastrophe de Fukushima, les trois cœurs nucléaires qui ont fondu nécessitent toujours d'être refroidis en permanence. Des centaines de tonnes d'eau sont déversées chaque jour dans des circuits de refroidissement. À l'exception de celle qui s'échappe dans le sous-sol, la plus grande partie de cette eau contaminée est stockée dans d'immenses citernes. Les patrons de Tepco, la société privée qui exploitait la centrale et qui doit gérer les suites de l'accident dont elle est largement responsable, voudraient rejeter un million de tonnes d'eau radioactive dans l'océan. Et le ministre de l'Écologie a approuvé cette option.
Cette déclaration publique a choqué et l'a contraint à démissionner. Mais elle est représentative du mépris et de l'irresponsabilité de ceux qui dirigent la société, patrons privés ou ministres à leur service.

Église catholique : reliques, ce n’est pas forcément le pied…


Un os à ronger façon Clochemerle



Dans l’église de Lesquielles-Saint-Germain dans l'Aisne se trouve le fémur de Sainte Grimonie, sainte qui aurait été décapitée et enterrée en Thiérache. La ville de La Capelle serait née autour de ce lieu.
Aujourd’hui, le curé de La Capelle, avec l’accord de l’évêché, voudrait récupérer un morceau de ce fémur pour pouvoir organiser des processions.
Des élus municipaux et quelques habitants ont refoulé le curé de La Capelle et le boucher qui étaient venus procéder à la découpe.
Les choses en sont là et le diocèse, pour rassurer ceux qui craignent que l’os soit coupé en deux et donner un os à ronger aux autres, précise qu’un centimètre cube suffirait.
Pour résoudre cet épineux problème sans aller jusqu’au schisme, le diocèse indique que les curés des deux paroisses vont communiquer. Arriveront-ils à faire mentir le fait que là où il y a un os… il y a un problème ?

Argenteuil : « quartier historique » de la Ville, la municipalité se met à s’y intéresser ? A six mois des élections…


Il y a de l’argent à jeter par les fenêtres ?



Dans une revue dédiée aux médias et à la communication, on peut lire que selon leurs informations, la ville d’Argenteuil aurait « choisi Repeat-Les Influenceurs pour lui confier une mission d'accompagnement pour la communication de la transformation et de la redynamisation du quartier historique de la troisième ville d'Île-de-France. Cette collaboration s'est nouée sans appel d'offres. »
Il n’y a pas sur la Ville un certain nombre d’habitants très connaisseurs de l’histoire d’Argenteuil pour que la municipalité, alors qu’elle n’est vraiment pas sûre d’être encore là dans quelques mois, se lance dans de nouvelles dépenses ?
D’autant plus que côté du Comité Jean Vilar, question redynamisation du quartier historique, les défenseurs du passé impressionniste de la Ville et de son île en connaissent un rayon et sont bien sûr disposés à en faire bénéficier la collectivité, et cela à titre totalement gratuit.

Argenteuil : d’enquête publique en enquête publique…


Mais cause (ou écris) toujours, tu m’intéresses…



Les annonces d’enquêtes publiques fleurissent régulièrement sur les panneaux d’information municipaux. Les habitants d’Argenteuil sont ainsi informés qu’ils pourront les jours prochains donner leur avis sur un nouvel aménagement de la SNCF au niveau du triage du Val, en bordure de la zone industrielle du Val d’Argenteuil.
Soit.
         Mais s’il y a une enquête publique à propos de laquelle il y a eu un incontestable engagement des habitants sur la Ville, c’est bien sûr celle portant sur l’avenir de la salle Jean Vilar et de l’île Héloïse. 200 contributions, et le projet P. Doucet-G. Mothron battu à plat de couture : 180 contre, 5 pour, à la louche ! Et un double avis défavorable du commissaire-enquêteur lui-même… Tout cela pour que le préfet du Val d’Oise finisse par considérer tout cela comme nul et non avenu…
         Et après-cela, il faudrait aller perdre son temps pour ce type d’enquêtes…
         Quant au vrai combat, il continue…

lundi 16 septembre 2019

Finances publiques, centres des finances et trésoreries, les travailleurs appelés à la grève aujourd’hui contre les objectifs gouvernementaux de suppression de 5800 emplois



Sur France info TV demain matin mardi à 7 heures 50
Interview de Nathalie ARTHAUD





Finances publiques : non aux suppressions d’emplois !

11 Septembre 2019

5 800 emplois vont être supprimés parmi les travailleurs des finances publiques sur les trois années entre 2020 et 2022, a annoncé Gérard Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics. C’est la poursuite de tout un plan de réduction des effectifs qui portera le nombre d’emplois supprimés en cinq ans à 10 000.
Pour justifier cette saignée, le ministre met en avant l’instauration du prélèvement à la source ou la suppression progressive de la taxe d’habitation. Mais ces mesures ne signifient pas forcément du travail en moins pour les agents des impôts. Sur le terrain, ceux-ci constatent au contraire que les réclamations se multiplient, et qu’il est de plus en plus difficile d’y faire face avec des effectifs sans cesse réduits.
Dans certaines trésoreries, les agents sont déjà bien incapables de répondre à toutes les demandes. Ils croulent sous les courriels et ne peuvent prendre au téléphone qu’une petite partie des appels. Pendant ce temps, la file d’attente s’allonge à l’extérieur.
Un plan massif de fermeture des petites trésoreries locales est d’autre part en cours. Il est prévu de les remplacer par des permanences périodiques, souvent dans des « maisons de services publics » regroupant épisodiquement certains services de l’État ou La Poste. Cela réduira pour les contribuables la possibilité de rencontrer une personne capable de les renseigner sur leurs impôts, et éventuellement d’effectuer les rectifications qui s’imposent.
Les agents des impôts n’acceptent pas ces suppressions massives d’effectifs, la dégradation de leurs conditions de travail et de l’accueil des usagers qu’elle entraîne. Ils sont appelés par les syndicats à la grève le 16 septembre pour le dire.
                                         Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2667)


Août 1939 : signature du pacte germano-soviétique


Hier matin dimanche, sur le marché Héloïse, nous évoquions avec une lectrice le pacte Germano-soviétique de fin août 1939 (voir ci-dessous l’article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine). Elle me disait, qu’à l’époque c’était la première fois qu’elle avait vu son père, membre des réseaux yiddishs du PCF, pleurer.
         En l’occurrence, ce père faisait partie de ce que l’on nomma le « Yiddishland », le réseau de tous ces militants et militantes juives qui rejoignirent le mouvement communiste après la Révolution russe, en espérant lutter non seulement contre l’antisémitisme qui imprégnait les sociétés de l’Europe de l’Est (mais à l’Ouest également, même de manière moins forte, et encore), mais pour un monde sans frontière, celui de l’émancipation sociale. Nombreux furent ceux qui se retrouvèrent, pour résumer, derrière Staline, quand d’autres suivirent Léon Trotsky. On peut imaginer la déconvenue des premiers fin août 1939. DM

Août 1939 : signature du pacte germano-soviétique

11 Septembre 2019 



Le 23 août 1939, sous l’œil de Staline, Molotov, le ministre soviétique des Affaires étrangères, signait avec son homologue allemand von Ribbentrop le pacte germano-soviétique. Cet accord de non-agression entre la dictature nazie et la bureaucratie soviétique était une nouvelle trahison du prolétariat international à la veille de la généralisation de la guerre.
En août 1939, la guerre avait déjà commencé, et pas seulement en Asie, où le Japon poursuivait sa conquête de la Chine. En Europe, Hitler avait annexé l’Autriche et la Tchécoslovaquie, avec l’aval des autres puissances européennes qui avaient signé avec lui les accords de Munich. Hitler s’apprêtait à lancer ses troupes contre la Pologne.
Ce fut la stupeur, et pas seulement dans les chancelleries occidentales, lorsque le 24 août le monde apprit cette alliance entre l’URSS des bureaucrates et l’Allemagne nazie que Staline prétendait combattre. Avec son cynisme coutumier, celui-ci porta un toast à Hitler : « Je sais l’amour que porte à son führer la nation allemande. Je bois à sa santé. » Plutôt que de lier son sort aux puissances colonialistes d’Europe occidentale, qui en cas d’attaque de l’Allemagne ne lui auraient offert tout au plus qu’une aide, Staline choisissait de s’allier à l’impérialisme allemand, même dirigé par les nazis menaçants, dans l’espoir de rester hors du conflit.
Le pacte était censé interdire pour dix ans toute action agressive contre l’un des co-signataires. Des clauses commerciales permettaient à l’Allemagne d’obtenir certaines matières premières (cuivre, pétrole) indispensables pour préparer la guerre. Ces fournitures continuèrent jusqu’en juin 1941, à la veille de l’offensive allemande contre l’URSS.
En signant un accord avec Staline, Hitler s’assurait que l’Allemagne n’aurait pas à se battre directement sur deux fronts comme lors de la Première Guerre mondiale. Quant à la bureaucratie soviétique, pour prix de sa dernière ignominie, des clauses secrètes lui assuraient de recevoir une part de la Pologne. Son armée en envahit la partie orientale quinze jours après l’attaque d’Hitler à l’ouest. Puis Staline, avec la complicité d’Hitler, allait s’attaquer à la Finlande et annexer les pays Baltes.
L’accord comprenait aussi la coopération entre les polices politiques des deux pays, la Gestapo et le NKVD. En plus d’une lutte commune contre toute résistance en Pologne, il prévoyait l’échange de prisonniers entre geôliers : des antifascistes allemands réfugiés en URSS seraient renvoyés à leurs bourreaux, en échange d’opposants au régime de Staline arrêtés en Allemagne.
À la veille de la guerre, l’URSS était affaiblie. Staline avait fait exterminer à travers les grandes purges de nombreux cadres de l’Armée rouge et déporté plus de 30 000 d’entre eux, accusés d’être des agents d’Hitler. Après l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, il avait d’abord tenté d’établir des liens avec le régime nazi, sans succès. Il avait cherché ensuite des alliés du côté d’autres États occidentaux, les présentant comme des démocraties avec lesquelles l’URSS pouvait s’allier contre le fascisme. Ainsi, dès 1935, fut signé l’accord Laval-Staline, un soutien à la politique de réarmement de l’impérialisme français par l’Union soviétique et par le PCF.
À aucun moment les bureaucrates ne considérèrent que le développement de perspectives révolutionnaires pouvait être une issue pour l’URSS. Pourtant, au cours des années 1930, les travailleurs montrèrent leur combativité, parfois révolutionnaire comme en Espagne après la tentative de coup d’État de Franco. Au contraire, les partis communistes cornaqués par la bureaucratie soviétique orientèrent les luttes dans des impasses politiques.
Les accords de Munich, en novembre 1938, avaient montré ce que pouvaient valoir des traités d’alliance, la France et la Grande-Bretagne acceptant de voir un de leurs alliés (la Tchécoslovaquie) dépecé à la demande d’Hitler. C’était la méthode des dirigeants des impérialismes repus pour lui indiquer qu’il avait les mains libres pour orienter ses conquêtes vers l’est.
En signant un accord avec Hitler, Staline pensait sans doute leur rendre la monnaie de leur pièce. Ce calcul ne négligeait qu’une chose : comment pouvait le comprendre le mouvement ouvrier international, et en particulier les communistes qui croupissaient dans les camps de concentration en Allemagne ?
Dans le monde entier, les travailleurs conscients qui se sentaient encore solidaires de l’URSS et du mouvement communiste furent décontenancés par ce cynisme et se sentirent abandonnés face au danger de guerre mondiale.
En France, ce fut la stupeur et l’effarement dans les rangs du PCF. Quant à sa direction, prise au dépourvu, elle tenta de rassurer la bourgeoisie française alors que le parti se trouvait dans la situation de défendre la politique extérieure de l’URSS opposée à celle de son propre impérialisme. L’Humanité du 25 août proclama ainsi que les militants du PCF étaient prêts « à remplir leur devoir de Français dans le cadre des engagements contractés par leur pays ». Cet alignement derrière son propre impérialisme, confirmé par le vote des crédits de guerre le 2 septembre 1939, alors que la presse communiste était déjà interdite, ne suffit pas à sauver l’appareil. Le PCF fut dissous fin septembre par le gouvernement.
Même du point de vue de la bureaucratie à la tête de l’URSS, le pacte germano-soviétique était en réalité un traité de dupes. Hitler en parlait lui-même comme d’un chiffon de papier. Le répit servit surtout à lui faciliter ses brigandages à l’ouest de l’Europe. En faisant de l’URSS un voisin immédiat, le partage de la Pologne facilitait les préparatifs d’invasion par l’Allemagne. Comme l’écrivait Trotsky en juin 1940 à propos d’Hitler, « ses victoires à l’ouest ne sont qu’une gigantesque préparation pour un gigantesque mouvement vers l’est ».
L’accord avec Hitler affaiblissait encore plus l’URSS. L’État ouvrier issu de la révolution d’Octobre ébranlait ce qui lui restait de sympathies dans le prolétariat international, à la veille d’une guerre inévitable avec l’impérialisme. Le traité germano-soviétique résumait le degré de dégénérescence des dirigeants staliniens, prêts à liquider toute apparence de politique révolutionnaire et à donner l’accolade à un Hitler, bourreau du mouvement ouvrier allemand, pour tenter de sauver leur propre peau. Il n’allait pas empêcher Hitler de déclencher la guerre contre l’URSS en juin 1941.

                                                                     Gilles BOTI (Lutte ouvrière N°2667)