lundi 16 octobre 2017

Révolution russe de 1917 (36) : l’insurrection se prépare


Le comité militaire révolutionnaire prépare l’insurrection

Début octobre 1917, les bolcheviks avaient acquis la majorité dans les soviets de Petrograd, de Moscou, du Nord, de la flotte de la Baltique, ce qui reflétait les progrès spectaculaires de leur influence parmi les masses ouvrières et les soldats. Ces derniers envoyaient de partout des délégués au soviet de Petrograd : « Mais jusqu’à quand cette situation intolérable va-t-elle encore durer ? Les soldats nous ont ordonné de vous faire savoir que si d’ici au 1er novembre il n’y a pas d’avancées décisives vers la paix, il n’y aura plus personne dans les tranchées, l’armée tout entière se ruera vers l’arrière », disaient-ils notamment. Les campagnes, elles aussi, se soulevaient. Trotsky décrit ainsi cette période dans L’avènement du bolchevisme :
« C’était l’époque où nous nous dirigions ouvertement vers l’insurrection et où nous nous organisions pour la préparer. La date fixée pour la convocation du congrès panrusse des soviets était le 25 octobre. On savait déjà, sans l’ombre d’un doute, que le congrès se prononcerait pour la remise du pouvoir aux mains des soviets. Mais une telle décision devait entrer en vigueur sans attendre, sinon elle se transformerait en une manifestation platonique absolument indigne. (…) Nous avions proclamé publiquement, au nom du soviet de Petrograd et du congrès du Nord, que le deuxième congrès des soviets devait renverser le gouvernement de Kerenski et devenir le véritable maître de la terre russe.
L’insurrection était déjà réellement en marche. Elle se déployait complètement au grand jour, aux yeux de tout le pays. (…) C’était une époque de meetings incessants dans les usines, aux cirques Moderne et Ciniselli, dans les clubs, les casernes. L’atmosphère de tous les meetings, de toutes les réunions, était chargée d’électricité. Toute évocation de l’insurrection soulevait une tempête d’applaudissements et des cris enthousiastes. »
La bourgeoisie criait au danger. Le gouvernement Kerenski et ses soutiens, socialistes-révolutionnaires et mencheviks au soviet, sentaient le sol se dérober sous leurs pieds. Le pouvoir leur échappait. Quand le quartier général de l’armée réclama l’envoi au front d’une partie de la garnison de Petrograd, sous prétexte de protéger la capitale d’une avancée allemande, le soviet de Petrograd s’y opposa. Il se méfiait de l’état-major, la tentative de coup d’État de Kornilov, fin août, ayant déjà été précédée de l’éloignement de plusieurs régiments révolutionnaires.
« Le comité exécutif du soviet refusa d’apposer, les yeux bandés, son tampon sous l’ordre d’éloigner les deux tiers de la garnison. Il est indispensable, avons-nous alors déclaré, de vérifier si cet ordre répond effectivement à des considérations militaires, et donc de constituer un organisme pour ce faire. C’est ainsi qu’est née l’idée de former, avec la section des soldats du soviet, c’est-à-dire avec la représentation politique de la garnison, un organe strictement opérationnel, en l’occurrence le comité militaire révolutionnaire, un organe qui allait par la suite acquérir une puissance telle qu’il devint l’instrument concret du coup de force d’Octobre.
La première tâche du comité militaire révolutionnaire fut de nommer des commissaires dans toutes les unités de la garnison de Petrograd et dans toutes les institutions importantes de la capitale et des environs.
De divers endroits, on nous informait que le gouvernement ou, pour être plus exact, les partis gouvernementaux s’activaient à organiser et armer leurs forces. De différents dépôts d’armes, publics et privés, on sortait des fusils, des revolvers, des mitrailleuses, des cartouches, pour en armer les élèves des écoles militaires, les étudiants et, plus généralement, la jeunesse bourgeoise.
Il fallait prendre sans tarder des mesures préventives. On affecta des commissaires à tous les dépôts et magasins d’armes. Ils se rendirent maîtres de la situation pratiquement sans rencontrer d’opposition. Il est vrai que les commandants et les propriétaires des dépôts d’armes s’efforcèrent de ne pas reconnaître leur autorité, mais il suffisait de s’adresser au comité de soldats ou à celui des employés de chaque établissement pour que la résistance soit immédiatement brisée. Dès lors, on ne délivra plus d’armes que sur un ordre de nos commissaires. (…) Les régiments déclaraient les uns après les autres, à l’issue de meetings où étaient intervenus les représentants des différents partis, qu’ils ne reconnaissaient plus que les commissaires du soviet de Petrograd et qu’ils ne bougeraient que sur ses instructions. »



Vendredi 20 octobre
Meeting
1917-2017, la Révolution russe
à 20h30
Pour changer le monde, les travailleurs au pouvoir
Meeting avec Nathalie Arthaud, avec la
participation d'Arlette Laguiller
Palais de la Mutualité
24, rue Saint-Victor – Paris 5e
Métro : Maubert-Mutualité
Entrée libre
Le meeting sera retransmis sur https://www.lutte-ouvriere.org/direct

dimanche 15 octobre 2017

Finances locales, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière (en vente ce matin à Argenteuil au marché Héloïse)


Collectivités locales : étranglés… et étrangleurs

Les maires de certaines communes ont choisi de fermer leurs services publics pour une journée. Ils veulent ainsi protester contre les mesures gouvernementales qui vont étrangler les collectivités locales et retomber sur la population, même si dans bien des communes importantes les élus pourraient trouver d’autres moyens d’augmenter leurs ressources.


Aucun maire ne peut croire que la suppression progressive de la taxe d’habitation sera compensée à l’euro près, comme s’y est engagé le gouvernement. Ils savent d’expérience qu’en matière de compensation les promesses ne sont jamais tenues. À cela s’ajoute la diminution massive du nombre d’emplois aidés. En payant en partie le salaire des employés communaux travaillant sous ce statut dans les écoles, les crèches, les services de propreté, l’État permettait depuis des années aux communes de financer des services utiles à la population sans puiser dans leurs ressources propres et quitte à maintenir dans la précarité ces employés.
Macron demande aussi aux collectivités territoriales, communes, régions, départements, de faire 13 milliards d’économies dans les années qui viennent, allant ainsi au-delà de son programme électoral qui limitait la note à 10 milliards. Toutes ces ponctions viennent après des années de restrictions. Lors du quinquennat précédent, 10 milliards d’euros avaient déjà été enlevés aux communes.
Bien des maires sont réellement inquiets pour les habitants de leur ville, mais d’autres, dans les grosses communes, font preuve d’une bonne dose d’hypocrisie en prétendant qu’ils n’auraient d’autre choix que de faire payer la population. Le maire d’Évreux, Guy Lefrand, qui avec une centaine d’élus de l’Eure a ouvert mercredi 4 octobre la série des journées sans service public, en est l’illustration. Il définissait ainsi le but de cette journée : « Simplement une journée, c’est dur pour la population. Imaginez lorsque ce sera définitif, lorsqu’il n’y aura plus de cantine, lorsqu’on ne réparera plus les routes, lorsqu’on ne ramassera plus les déchets. » Il aurait pu y ajouter la perspective du chômage pour les employés en contrat aidés.
Le maire n’envisageait pourtant pas un instant de revenir sur les exonérations fiscales dont bénéficient depuis des années les entreprises qui s’installent dans la zone franche située à l’entrée de la ville et sans cesse en expansion. Une philosophie en tous points semblable à celle d’un certain Bruno Le Maire, qui figurait sur sa liste aux dernières municipales avant de rallier Macron pour devenir ministre de l’Économie.
C’est uniquement pour financer ses cadeaux au grand patronat que Macron ponctionne les finances des collectivités locales. Ce n’est donc pas à la population d’en payer le prix.

                                       Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2567)

Argenteuil défense de Jean Vilar : le succès de la pétition de protestation


Un refus profond et à l’allure de plébiscite

 
Défendre ce qu'il reste de "L'ïle"

La pétition-papier contre la démolition de la salle Jean Vilar vient de dépasser hier le seuil du 3100ème signataire. Cela témoigne des milliers de discussions que les militants du Comité Jean Vilar ont eu avec des habitants, parmi lesquels nombreux sont ceux à être scandalisés.
         Il n’y a que quelques défenseurs du projet, dont l’argument essentiel mais totalement erroné est d’affirmer que la salle polyvalente construite dans le cadre du « projet Héloïse » continuera à être une salle des fêtes municipale, c’est-à-dire propriété de la commune, disponible à tous aux conditions qui étaient celles de la salle Jean Vilar. Le « projet Héloïse » a été conditionné par rien de la part de la municipalité qui a vendu le terrain pour une somme très discutable. La vente a été décidée, le prix fixé, un point c’est tout.
         La Gazette du val d’Oise, début septembre 2017, Xavier Péricat, premier adjoint : « Concernant les tarifs (de la nouvelle salle privée) aux associations, cela fait débat. Mais il n’y a pas de raison qu’ils changent. Les associations auront toujours la Ville comme interlocuteur. »
         Cela fait « débat » ? Mais il n’y a pas de raison qu’ils changent ? Les associations auront toujours la Ville comme interlocuteur ?
         Pourquoi ne dit-il pas : « Concernant les tarifs, ils ne changeront pas. Gratuité pour les écoles, les services municipaux, pour un certain nombre d’associations avec lesquelles nous avons établi un partenariat. Il n’y rien à discuter sur ce plan, aucun « débat » à avoir. La Ville demeura le seul interlocuteur pour ces associations, et c’est elle qui décidera, pas le propriétaire-promoteur-investisseur » ?
         Oui, pourquoi ne le dit-il pas ?
         Nous verrons demain ce que le maire d’Argenteuil dit lui-même à ce propos.

Argenteuil des associations mises à mal


La municipalité promettait aux associations aucun désagrément

 
Un banquet de la FNACA, en province, mais à Argenteuil c'était le même

Notre banquet Lutte ouvrière "à Jean Vilar"


Mes amis de la FNACA locale, l’association des anciens « appelés » de la Guerre d’Algérie., m’avaient invité à leur assemblée générale. Qu’ils en soient remerciés par cette brève. Cela m’a donné en outre l’occasion d’entendre Georges Mothron revenir sur son projet de démolir la salle des fêtes communale Jean Vilar.
         Mes amis tiennent un banquet chaque année. Pour 2018, ils sont dans la même situation que nous. La municipalité naviguant à vue entre la fin de l’utilisation du complexe Jean Vilar et l’installation de la structure dite « provisoire » au Val Nord est bien incapable de leur donner comme à nous une date pour que nous puissions chacun organiser notre banquet annuel. Cela est au point que pour la FNACA envisage d’annuler purement et simplement leur banquet 2018.
         Georges Mothron a bien été obligé de leur dire quelques paroles qui se voulaient réconfortantes et rassurantes… Que l’on en juge ci-dessous…
         La municipalité, assure-t-il, va leur trouver une solution.
         Quand va-t-elle le faire ? Alors que c’est maintenant que le succès ou pas d’une initiative pour le printemps prochain se décide.
         Et ce qui est vrai pour le banquet de la FNACA l’est également pour celui de Lutte ouvrière.
         On n’est bien loin de ce que la municipalité promettait en annonçant « l’opération Fiminco » : qu’il n’y aurait aucun dommage pour les associations. 

A suivre.

Argenteuil : une Information en déroute pourtant


De tant de choses à informer pourtant

Il y a à l’entrée du parc de l’Hôtel de Ville d’Argenteuil une très belle colonne Morris. Elle est vraiment très belle. Elle indique elle-même qu’elle sert à l’information des Argenteuillais et elle est merveilleusement située, à l'entrée, dans un lieu idéal. Mais il y a un hic. Il n’y a aucune information sur cette colonne d’information, et cela depuis des mois.
         Enfin, pas tout à fait. Il y en a tout de même une, écrite sur deux petits feuillets. Sur ces derniers, on peut lire qu’il est interdit… de coller sur cette colonne, et qu’il est interdit de le faire nulle part ailleurs que sur la trentaine d’emplacements prévus pour cela sur la Ville.
         Bref une colonne en déshérence d’informations à transmettre aux habitants, alors qu’il y a tant à faire sur ce plan.
         Mais, apparemment, pour la municipalité, à quoi bon informer les habitants sur ce qu’elle fait. Il y a même pour elle, un danger certain à le faire. (Cf. l’affaire Jean Vilar, par exemple)


Révolution russe de 1917 (35) : dans les campagnes


La révolution dans les campagnes

 « La civilisation a fait du paysan un âne qui porte le bât. La bourgeoisie a seulement modifié la forme du bât », écrit Trotsky dans le chapitre de son Histoire de la révolution russe consacré à l’évolution de l’état d’esprit dans les campagnes. Les paysans, qui représentaient les trois quarts de la population, vivaient des conditions différentes suivant les régions et suivant leur situation sociale, du travailleur agricole sans terre au fermier louant la terre, en passant par les propriétaires, et dont les petits peinaient à nourrir leur famille tandis que les gros faisaient partie des notables du village. Mais au fil de la révolution, les paysans se manifesteront de plus en plus radicalement, n’hésitant pas à devancer les hésitations du gouvernement provisoire et à s’emparer directement des terres.
Dans son récit À travers la Révolution russe, le journaliste socialiste américain Albert Rhyss Williams raconte sa visite en août 1917, dans le village de Spasskoye, dans le bassin de la Volga, avec Yanishev, militant bolchévik qui en avait été banni dix ans plus tôt et n’y était pas revenu : « Depuis notre arrivée, les villageois demandaient à Yanishev de faire un discours. – Regardez, me dit Yanishev il y a dix ans, si ces paysans m’avaient soupçonné d’être socialiste ils m’auraient tué. Aujourd’hui, même sachant que je suis un bolchévik, ils viennent me demander de parler. Ils ont fait beaucoup, beaucoup de chemin depuis ! (…) Yanishev, sur la place du village, monta sur une tribune improvisée et commença à expliquer les théories des bolchéviks sur la révolution, la guerre et la terre.
La nuit succéda au crépuscule et ils écoutaient toujours. On apporta des torches et Yanishev continua son discours. Sa voix devint rauque. On lui apporta de l’eau, du thé et du kvass. La voix lui manqua et ils attendirent patiemment qu’elle lui revînt. Ces paysans, qui avaient travaillé toute la journée dans les champs, restèrent là jusqu’à une heure avancée de la nuit, plus ardents à nourrir leur esprit qu’ils ne l’avaient été à recueillir la nourriture de leur corps. (…) Il y avait un tel respect et de si anciens désirs sur ces figures qui se pressaient attentives autour de l’orateur ; une telle faim dans ces questions qui surgissaient de l’obscurité ! Yanishev tint bon jusqu’à l’épuisement complet. »
Trotsky, quant à lui, rapporte dans son Histoire de la révolution russe, les propos d’un journal libéral de Moscou, pendant l’été 1917, qui se font l’écho des préoccupations des cercles de propriétaires : « Le moujik regarde autour de lui, pour l’instant il n’entreprend rien encore, mais voyez bien dans ses yeux, et ses yeux disent que toute la terre qui s’étend autour de lui est à lui. »
Analysant les centaines de conflits se multipliant au cours de la révolution aux quatre coins de la Russie, Trotsky poursuit : « Le village luttait contre les koulaks sans les rejeter, au contraire en les obligeant à se joindre au mouvement général et à le couvrir contre les couches de droite. Il y eut même des cas où le refus de participer à un pillage fut châtié par l’exécution de l’indocile. Le koulak louvoyait tant qu’il pouvait, mais, à la dernière minute, après s’être gratté la nuque une fois de plus, attelait ses chevaux bien nourris à sa télègue, montée sur des roues solides, et partait prendre son lot. C’était fréquemment la part du lion. Ceux qui profitèrent étaient surtout des gens cossus – raconte Béguichev, paysan de la province de Penza – qui avaient des chevaux et des gens à leur disposition. C’est presque dans les mêmes termes que s’exprime Savtchenko, de la province d’Orel : “Le profit revint à la majorité des koulaks qui étaient repus et avaient les moyens de transporter du bois…” D’après le calcul de Verménitchev, sur quatre mille neuf cent cinquante-quatre conflits agraires avec les propriétaires nobles, de février à octobre, il y a eu au total trois cent vingt-quatre conflits avec la bourgeoisie paysanne. Rapport évidemment remarquable ! À lui seul, il démontre indiscutablement que le mouvement paysan de 1917, dans sa base sociale, était dirigé non contre le capitalisme, mais contre les survivances du servage. La lutte contre les koulaks ne se développa que plus tard, dès 1918, après la liquidation définitive des propriétaires nobles. »

samedi 14 octobre 2017

« Public, privé, travailleurs, c’est tous ensemble qu’on doit lutter ». Retour sur la journée du 10 octobre, avant celle du 19.


Ci-dessous, le tract que nous diffuserons ce matin lors de nos présences à Argenteuil, au carrefour "Babou", devant Simply, devant le "city market du Val Nord", et à Joliot-Curie

Lutte ouvrière

Travailleurs du public et du privé,

se défendre  tous ensemble ! 

Face à des travailleurs venus défendre leur emploi, Macron a une nouvelle fois affiché dernièrement son mépris de classe. Il y a un mois, il s’en prenait aux « fainéants ». Aujourd’hui, il s’en prend à ceux qui manifestent et sont accusés de « foutre le bordel ». Pour ce représentant du patronat, les travailleurs devraient se laisser exploiter et licencier sans protester ! Mais ceux qui « foutent le bordel » dans la société, ce sont les capitalistes et tous ceux qui, comme Macron, servent leurs intérêts.
         Les entreprises du CAC 40, parmi les plus riches du pays, ont réalisé plus de 50 milliards de bénéfices sur les six premiers mois de l’année. Plus de 40 milliards d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires, un record depuis 2006 ! Ces profits sont produits par l’exploitation des travailleurs, par la suppression de milliers d’emplois, par l’accroissement incessant des rythmes et des charges de travail et par les salaires bloqués. Et les actionnaires en veulent toujours davantage.
         Comme si cela ne suffisait pas, pour permettre aux riches, aux propriétaires de yachts et autres signes extérieurs de richesses, d’augmenter encore leur fortune, Macron leur a ouvert une nouvelle fois les caisses de l’État : plus de 3 milliards vont leur être donnés avec la réforme de l’ISF ! Et surtout, il a servi au patronat la réforme du Code du travail dont ils rêvaient en faisant sauter les quelques barrières légales qui garantissaient des droits collectifs aux travailleurs.
         Décidées depuis le sommet de l’État et dans les conseils d’administration des entreprises, les attaques se poursuivront tant que les travailleurs ne s’y opposeront pas.
         Les routiers viennent de montrer qu’il est possible de faire reculer le gouvernement. Avec les Ordonnances sur le Code du travail, ils pouvaient craindre des baisses de revenu pouvant atteindre 1 200 euros. En se mobilisant, ils ont imposé au patronat du secteur et au gouvernement la signature d’un accord qui garantit le maintien de leur rémunération.
         Ce recul est un encouragement pour tous les travailleurs.       
         Le 10 octobre, les salariés de la fonction publique étaient appelés à faire grève et à manifester contre le blocage des salaires, les 120 000 suppressions de postes programmées et la dégradation de leurs conditions de travail qui sont autant d’attaques contre les services publics utiles à la population. Ils ont répondu nombreux à cet appel.
         Dans des entreprises du privé, dans les transports, à la SNCF, des syndicats avaient appelé à se mobiliser le même jour que les fonctionnaires. Dans de nombreuses villes, salariés du public et du privé ont défilé ensemble. Les travailleurs sont tous attaqués et ils devront se battre tous ensemble pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive conjointe du gouvernement et du patronat.
         La CGT a appelé à une nouvelle journée d’action nationale le 19 octobre. Il est indispensable que toutes les mobilisations en cours se retrouvent dans un mouvement d’ensemble, pour que les travailleurs reprennent confiance dans leur force collective et leur capacité à rendre les coups.
         Il faut tout faire pour que cette journée de mobilisation soit réussie.
         Macron sera contraint de reculer si les travailleurs se mobilisent dans un combat commun.

Nous ne savons toujours pas quand nous pourrons organiser notre banquet local de Lutte ouvrière. Notre demande pour 2018, transmise dès octobre 2016, n’a toujours pas eu de suite. Cette situation est le résultat de la calamiteuse opération de « projet Héloïse » dont un des aspects les plus contestables est la perspective de destruction du complexe Jean Vilar.

  

Un bel exemple le 10 octobre à Limoges

Les travailleurs du public rejoints par des travailleurs du privé



Plusieurs milliers de manifestants - à l'évidence un peu plus encore que lors de la manifestation du 12- ont défilé dans les rues de Limoges. Un groupe de plusieurs centaines de jeunes étudiants et lycéens étaient en tête.
         L'essentiel du cortège était bien sûr composé de travailleurs de la fonction publique de tous les secteurs : enseignants, hospitaliers, travailleurs de la mairie, du Conseil régional etc.
Mais des travailleurs des entreprises privées étaient présents : des entreprises où les syndicats CGT avaient appelés à la grève Madrange, Legrand, International Paper, CPAM, et des compagnies d'assurances. Un groupe de travailleurs de l'ex-GM&S venus de la Creuse invitaient sur la manifestation à une réunion publique le soir à Limoges.
         La présence de ces travailleurs et celle des jeunes plus importante que les deux premières fois, a gonflé le moral de tout le monde d'autant plus que la nouvelle de l'appel de la CGT à un nouvelle mobilisation interprofessionnelle le 19 octobre circulait dans les rangs des manifestants donnant encore un peu plus la pêche.

Argenteuil, Otis, la loi des actionnaires


Tant que les actionnaires décideront

La direction d’Otis vient d’annoncer la mutation de la moitié des travailleurs de ce qui reste de la partie "ateliers" à Argenteuil : la moitié des 84 travailleurs de cet atelier devront rejoindre prochainement, selon la direction, le site de Gien dans le Loiret. Cela concerne exactement 41 postes sur les 84 actuels.
         Et les familles des travailleurs concernés, bousculés de cette façon dans leurs contraintes de la vie de chaque jour, comment vont-ils faire ?
         Quant aux autres secteurs de l’usine d’Argenteuil, non concernés aujourd’hui par ce premier chambardement, ils sont prévenus. Ils savent ce qui les attend, demain, ou après-demain, en tout cas, tôt ou tard.

Juin 2015, Otis, Argenteuil