mercredi 16 septembre 2015

AB-Habitat : le président perd son sang-froid





Les dirigeants d’AB-Habitat ne veulent pas entendre les travailleurs



Dans son dernier billet, le président d’AB-Habitat, le maire PCF de Bezons,  dénonce « la collusion entre la CGT d'AB-Habitat et le Maire d'Argenteuil », une CGT qui irait "directement à l'encontre des salariés et agents de l'Office" ! Rien de moins que cela.
       Sur la situation chez AB-Habitat, on peut se reporter à ce que nous écrivons depuis des mois, et à nos articles d'hier sur la la situation chez AB-Habitat et tout ce qui y a conduit. Si le maire d'Argenteuil a déclenché le problème et qui est l'homme par qui le scandale est arrivé, ce n'est pas lui en l'occurrence qui dirige l'Office actuellement. Quant aux dirigeants d'AB-Habitat, ils n'ont pas cessé de faire la sourde oreille aux interrogations, aux propositions, et aux revendications de la CGT. Ces dirigeants ont leurs propres objectifs qui vont à l'encontre des intérêts collectifs des personnels et qui dirigent les locataires vers l'inconnu.
       Les militants de la CGT d'AB-Habitat mènent depuis des mois une lutte difficile pour la défense des agents et des locataires. Un certain nombre d'entre eux sont également membres du PCF, et c'est de notoriété publique. Ils se battent le dos au mur. C'est bien évidemment vers eux que va toute notre solidarité. D. Mariette

Alcatel-Lucent : 8 millions pour 10 000 travailleurs licenciés, combien pour chaque licenciement ?


Un peu moins que plus, le jackpot tout de même

Combes, l’ex-directeur général d’Alcatel-Lucent, touchera finalement moins que prévu. Sa prime de départ de 14 millions d’euros ayant fait scandale, il accepte de la réduire à près de 8 millions.

Il va poursuivre sa carrière chez Numéricable, qui lui offre des millions en cadeau de bienvenue. Le montant exact est secret, mais des journaux évoquent le chiffre de 100 millions !

En deux ans, Combes avait licencié 10 000 personnes chez Alcatel. Combien de suppressions d’emplois va donc décider à son nouveau poste ce licencieur choyé ?

Education : enseignants de collège appelés à la grève


Enseignants en grève et en manifestation demain jeudi 17 septembre


Au printemps dernier, les enseignants des collèges se mobilisaient contre une réforme qui marque un recul (voir l’article ci-dessous extrait de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière du 12 mai dernier). Ils constatent aujourd’hui que la circulaire d'application publiée le 2 juillet ne fait que confirmer les orientations auxquelles ils s'opposent : mise en concurrence des personnels, des disciplines et des établissements, inégalités accrues entre les élèves et nouvelle aggravation des conditions de travail des personnels..


14 heures

Place Edmond Rostand

Métro Luxembourg



Réforme du collège : dégradation en perspective

12 Mai 2015

Les syndicats enseignants appellent le 19 mai à la grève contre la réforme du collège annoncée par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Celle-ci justifie les changements qu’elle veut apporter par le constat que « les élèves s’ennuient au collège ». Mais, comme toujours à l’Éducation nationale, derrière les arguments pédagogiques se cachent des mesures qui, au bout du compte, permettront de réduire les formations.

Les horaires de chaque discipline, le français, les mathématiques, l’histoire-géographie ou autres, seraient diminués pour faire place à trois heures hebdomadaires d’enseignement « pratiques interdisciplinaires » (EPI). Les enseignants de plusieurs matières y feraient travailler ensemble les élèves sur un projet. Des professeurs de dessin, d’histoire et de mathématiques pourraient par exemple étudier les pyramides.

Ces changements se faisant sans enseignants supplémentaires, personne ne peut croire que l’on résoudra ainsi le problème des nombreux élèves qui sortent du collège sans savoir véritablement lire, écrire ou compter. Il est par contre certain que cela posera de multiples problèmes d’organisation, dans des établissements déjà au bord de l’explosion, en termes d’emploi du temps comme en ce qui concerne les locaux. Les enseignants s’inquiètent également de la marge laissée aux chefs d’établissement dans le choix des projets, l’expérience prouvant qu’en la matière souplesse rime bien souvent avec alignement sur les moyens que l’Inspection académique veut bien allouer aux établissements.

La réforme supprime d’autre part l’option latin, suivie actuellement par 18 % des élèves, soit deux heures par semaine en 5e et trois heures en 4e et 3e. Il en va de même pour le grec, enseigné dans certains établissements à raison de trois heures en 3e. L’étude de ces langues anciennes serait remplacée par un EPI « langues et culture de l’Antiquité », qui a toutes les chances de se résumer à un verni de culture classique. Les classes bilangues, où 15 % des élèves apprenaient deux langues vivantes, disparaissent également. La seconde langue vivante sera par contre étudiée à partir de la 5e au lieu de la 4e. La ministre a justifié ces choix en disant que les options de langues anciennes comme les classes bilangues servaient à créer à l’intérieur du collège des filières regroupant une petite élite, quand elles ne permettaient pas de contourner la carte scolaire. Mais, dans ce cas, la meilleure solution dans l’intérêt des élèves aurait été de généraliser la possibilité de suivre ces enseignements, et non de les supprimer.

La réforme du collège est accompagnée d’une modification des programmes qui sera soumise à la consultation des enseignants jusqu’au 12 juin. Cette refonte est destinée à adapter les programmes à la diminution des horaires de chaque discipline. Certains thèmes seront obligatoires, d’autres laissés au choix de l’enseignant. Celui-ci devra bien réduire ce qu’il enseignait jusque-là aux élèves, s’il veut réussir à le faire tenir dans le cadre des horaires allégés de sa discipline.

Il y a trois mois, les enseignants des collèges découvraient quels faibles moyens leur étaient alloués pour la rentrée de septembre 2015. Certains établissements se mettaient en grève et dénonçaient le grand écart du gouvernement entre sa prétendue priorité pour l’éducation et la réalité. Aujourd’hui, au lieu des postes réclamés, la ministre sort de ses cartons une réforme visant à diminuer à partir de septembre 2016 l’offre de formation. Alors, oui, enseignants et parents ont toutes les raisons de se mobiliser

                                                 Daniel MESCLA

mouvement HLM : grandes manoeuvres autour de la Métropole


Une belle réinsertion

L’ancien maire de droite Mantes-la-Jolie, P. Bédier, vient d’être nommé président de l’ l’Opievoy, un organisme HLM qui gère près de 50 000 logements dans l’Essonne, les Yvelines et le Val d’Oise, dont un certain nombre à Argenteuil, poste qu’il avait déjà occupé jusqu’en 2005. A cette date, ce monsieur avait eu quelques petits ennuis avec la justice.

         Il a été définitivement reconnu coupable en 2009 de "corruption passive" et "recel d'abus de biens sociaux", alors qu'il était maire de Mantes-la-Jolie. Il est accusé d'avoir bénéficié, avec deux autres élus, également condamnés, d'enveloppes en espèces et autres avantages d'un montant de 1,3 million de francs (environ 200 000 euros) entre 1998 et 2001, en échange de l'octroi de marchés publics à des sociétés de nettoyage !

         Bref, on prend les mêmes et on continue.

Réfugiés : un sénateur tranquille mais à petit coeur


Un homme de petit coeur

Nous évoquions hier le manque d’empathie pour le moins du sénateur-maire d’Ermont, H. Portelli, à l’égard des réfugiés. Un lecteur nous a aimablement retrouvé un article du Canard enchainé le concernant qui indique que ce défaut d’empathie de monsieur le sénateur ne date pas d’aujourd’hui. Il avait contesté et le Canard avait confirmé. C’était en 2006 il est vrai. Mais cela donne toutefois un éclairage sur le personnage.


Canard enchaîné du 18 octobre 2006 :


« La scène se passe le 10 octobre dans une des cafétérias du Sénat.
Deux attachées parlementaires de couleur (l’une du PS Yannick Bodin, l’autre du questeur socialiste Gérard Miquel) sont apostrophées à leur entrée dans la salle par un sénateur UMP du Val d’Oise, l’ex-rocardien Hugues Portelli :

« Vous pouvez nettoyer parce que c’est sale ! On ne peut pas se servir ici, c’est vraiment dégoûtant. »

Les deux jeunes femmes qui souhaitent juste consommer un café, en restant bouche bée. Le sénateur hausse le ton : « Vous comprenez ce que je veux dire, ou pas ? (…) Nettoyer, vous comprenez, ou pas ? »
« C’est vrai que nous sommes noires, réplique l’une des deux attachées parlementaires, et qu’en général les femmes noires sont au Sénat pour faire le ménage. Mais là, nous venons juste nous servir un café. Nous sommes des assistantes parlementaires. »Portelli se rendant compte de sa bévue, se lance alors sur un terrain glissant:
« Vous savez, je ne suis pas raciste, mon beau-frère est antillais, mais je pensais que vous veniez là pour travailler. »
Évidemment, si son beau-frère est antillais… »

mardi 15 septembre 2015

Réfugiés, sans-abri, population pauvre, les moyens existent


Cachez ces réfugiés que je ne saurais voir

 
Le sénateur-maire de droite d’Ermont vient de mettre en garde les maires du département sur la question de l’accueil éventuel de réfugiés. Selon ce président d’une des associations de maires du département : « Le traitement local des demandeurs d’asile passe au préalable par le traitement de leur dossier par les services de l’Etat. Ce n’est qu’après que les services sociaux locaux et les associations caritatives reconnues par les communes interviennent pour compléter éventuellement le dispositif ». « Dans l’immédiat, il est indispensable de connaître l’intégralité des dispositions mises en œuvre par les services de l’Etat avant de prendre toute initiative ». Pour résumer, attendre et voir venir, et de quoi faire subir une douche froide pour tous ceux pour qui l’accueil des réfugiés est une évidence et une urgence.

         L’Etat et la société de ce pays auraientt les moyens de dégager ce qui est nécessaire pour régler les problèmes de centaines de milliers de réfugiés comme de sans-abri, et bien d’autres questions. Que cela passe par les initiatives de l’Etat ou par celles des collectivités locales n’est pas la question.

         Le jeune Portelli le savait pertinemment à l’époque où il déclarait vouloir changer le monde. Quarante ans plus tard, non seulement il l’a oublié mais, devenu sénateur depuis plus d’une dizaine d’années, il a une part de responsabilité directe dans les difficultés actuelles de la population, des communes, et dans la situation désastreuse du Proche-Orient.

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du lundi 14 septembre 2015


Reconstruire un parti de classe

 
Quoi qu’en disent ceux qui veulent ravaler la fête de l’Humanité au rang de simple festival de musique, elle reste, comme on l’a vu ce week-end, le plus grand rassemblement populaire et militant du pays. Cette fête ne pourrait en effet pas se tenir sans le dévouement bénévole de milliers de militants et de sympathisants du Parti communiste. Et elle reste un rendez-vous important pour ceux des travailleurs qui veulent discuter de la situation politique et aspirent à changer le monde.

Mais si l’on s’en tient aux discours des dirigeants du PCF, changer le monde restera un rêve car il n’y a plus rien dans leur politique qui permette de comprendre la société capitaliste, sa division en classes sociales et la lutte fondamentale que les travailleurs ont à mener pour le pouvoir politique. C’est aussi en vain que les travailleurs chercheront auprès du PCF une politique représentant leurs intérêts immédiats. Ce n’est d’ailleurs plus le cas depuis longtemps.

Comme son nom le rappelle, le Parti communiste est né dans la foulée de la révolution russe pour reprendre à son compte la perspective du renversement de la bourgeoisie et de son ordre social. Mais le stalinisme est passé par là et le PCF, devenu stalinien pour toute une période, a dévoyé les idées révolutionnaires et véhiculé contre toute la tradition communiste les idées nationalistes et les illusions électoralistes dans la classe ouvrière.

Pendant la Résistance, le PCF a usé du crédit qu’il avait dans les classes populaires pour soutenir le général réactionnaire De Gaulle. Puis, à la Libération, il a mis tous ses efforts pour restaurer l’État bourgeois et remettre en selle le grand patronat français. S’il était question de libération, ce n’était pas pour le monde du travail ! Le PCF en fut récompensé par quelques postes de ministre, mais dès qu’il n’y eut plus de danger révolutionnaire du côté des travailleurs, il fut renvoyé dans l’opposition.

Le fait d’être resté des décennies dans l’opposition, ses liens avec la classe ouvrière et ses luttes ont permis au PCF de conserver un vernis « lutte de classe ». Mais, aujourd’hui, l’électoralisme est devenu la raison d’être de l’activité militante du PCF. Comme ça l’est pour n’importe quel parti de la bourgeoisie, son horizon se borne aux échéances électorales, quand bien même il est de plus en plus évident aux yeux des classes populaires que les élections ne changent pas leur vie.

Toute la vie politique montre que les institutions et la démocratie bourgeoises ne sont que des paravents qui masquent le pouvoir du capital. Que les élections et le jeu de l’alternance ne sont qu’un grand cirque destiné à lanterner les travailleurs. Et tout ce que le PCF a à proposer à ses militants se limite à participer à ce cirque !

Pour cela il est prêt, comme il l’a fait dans le passé, à s’acoquiner avec des politiciens étrangers à la classe ouvrière. En ce moment, le PCF défend l’idée d’un rassemblement de la gauche anti-austérité en s’adressant à Mélenchon, aux frondeurs du PS, aux écologistes et à Montebourg. Mais quand bien même ils parviendraient à s’unir, ce qui est encore loin d’être le cas, où cela nous mènerait-il ?

À ce qui s’est passé en Grèce avec Syriza ? À ce que cette nouvelle équipe fasse mine de découvrir, une fois au pouvoir, que ce sont les banquiers et la grande bourgeoisie qui décident parce qu’ils détiennent la réalité du pouvoir ? À ce qu’ils se retrouvent, comme Tsipras, forcés de renier leurs promesses électorales en démoralisant une fois de plus ceux qui leur avaient fait confiance ?

Ce n’est pas d’illusions dont les travailleurs ont besoin, mais de la conscience de leurs intérêts de classe. Pour cela, ils ont besoin d’un parti et de militants qui se placent sur le terrain de classe, comme les militants du Parti communiste l’avaient fait lors de sa fondation.

Un parti ouvrier et des militants qui ne se laissent pas prendre au piège de faux débats sur l’euro ou la souveraineté nationale quand le problème fondamental est le pouvoir d’une poignée de capitalistes sur la société. Un parti et des militants qui expliquent que le fonctionnement normal du capital est d’être impitoyable et qu’il n’y aura pas d’arrangement ni de négociation possible avec la bourgeoisie. Un parti et des militants qui affirmeront inlassablement que seule la force de la classe ouvrière mobilisée peut faire reculer la bourgeoisie.

Pour mettre fin au désarroi politique qui fait le lit du FN dans les classes populaires, il faut reconstruire un parti qui représente les intérêts des travailleurs et réaffirme la perspective historique dont ils sont porteurs : celle d’une société débarrassée de la propriété privée des entreprises et de l’exploitation de l’homme par l’homme.

 

Agglomération Argenteuil-Bezons : un avenir à défendre pour tous les travailleurs



Pendant les parlottes des deux rivaux, le temps passe


A presque cent jours du 1er janvier prochain et de la dissolution de l’Agglomération, les 640 salariés de l’Agglomération d’Argenteuil-Bezons ne connaissent toujours pas leur avenir.
         Du côté des responsables de la situation, sur cette question, c’est toujours silence radio ou des déclarations rares et toujours aussi vagues. Leur responsabilité est pourtant lourde sur le sujet. Le maire d’Argenteuil a engagé la liquidation de cette collectivité parce qu’il n’y était pas le maître. Le député d’Argenteuil-Bezons, après avoir fait mine de mobiliser contre cette dissolution a abandonné ce combat. Il est partisan du Grand Paris. Lui qui sait jouer de son influence comme député pour faire voter des amendements qui lui conviennent ne s’est pas occupé du sort futur des travailleurs de cette collectivité dissoute comme des autres concernés par la mise en place de la Métropole. Il n’a jamais, à ce jour, rencontré l’ensemble du personnel. Du maire d’Argenteuil au député local, chacun se renvoie la balle… et l’inquiétude grandit parmi le personnel.
         Les salariés n’ont aucune responsabilité dans la situation actuelle. Ils n’ont pas à en subir les conséquences. Rien ne doit se faire à leur détriment. Tous ceux qui le souhaitent doivent retrouver des postes à leur convenance. Aucun travailleur ne doit se retrouver sur le carreau.
         Depuis des mois, les responsables jouent la montre. Ces 640 travailleurs représentent une force qui doit se faire entendre, pour permettre un avenir pour chacun.
         Il est grand temps qu’ils le fassent.