Nous
disions hier revenir sur l’intervention de l’adjointe à la santé lors du
conseil municipal de ce lundi qui semblait contester l’aide apportée par la
municipalité à l’installation ou au maintien de médecins généralistes « libéraux »
en aidant à la construction ou à l’aménagement de cabinets médicaux.
Bien évidemment, nous soutenons l’action
des centres de santé comme il en existe deux à Argenteuil. Mais ils sont
confrontés aux mêmes difficultés que les cabinets privés : attente,
difficulté à obtenir u rendez-vous rapide, etc. Mais nous soutenons aussi l’action
de quelques « militants » de la santé que l’on trouve parmi des
médecins en cabinet privé qui font un énorme travail, en particulier parmi les
classes populaires, continuant à visiter les patients à la maison, etc. Donc le
cahier des charges pour aider via la
Ville de tels médecins est simple : le prix de la visite
de la sécurité sociale, la présence dans ces quartiers populaires, sont des
évidences.
|
Inauguration du nouveau cabinet médical d'Alain Halewa, inauguration dans le quartier de la basilique organisée par ses soins. Travaux effectués par AB-Habitat |
Voir nos interventions et
commentaires plus bas ou page suivante. Faire circuler. Merci.
Le « numerus clausus » des médecins : le
problème, ce n'est pas de l'augmenter, c'est de le supprimer
Le
ministre de la Santé,
Xavier Bertrand, a annoncé dès 2012 une augmentation du « numerus clausus »,
mot latin qui signifie « nombre fermé » et qui limite strictement le nombre de
médecins formés tous les ans.
Aujourd'hui, 7 400 places sont
proposées au concours de fin de première année, et seuls ceux qui y sont admis
peuvent passer en seconde année et devenir au bout de huit ans médecin
généraliste. Pour les futurs spécialistes le cursus est plus long, mais tous
les futurs médecins doivent passer par ce numerus clausus.
Si Xavier Bertrand dit vouloir ainsi
éviter une pénurie de médecins qu'il prévoit dans dix ans, des syndicats de
médecins parlent, eux, d'un manque de 10 000 médecins en... 2015. Mais
dans la réalité c'est dès aujourd'hui que l'on manque de médecins, à cause
justement de ce numerus clausus. C'est dès aujourd'hui, et pas dans cinq ou dix
ans, qu'on attend des heures chez le généraliste ou des mois pour avoir un
rendez-vous chez un spécialiste. C'est aujourd'hui qu'on parle de déserts
médicaux dans des régions rurales ou défavorisées comme les banlieues, où les
médecins ne s'installent pas volontiers.
En fait, dès sa création en 1971 par
Simone Veil, le numerus clausus avait pour seul but de défendre... la clientèle
des médecins en place face à un afflux supposé trop important de nouveaux
venus. C'est d'ailleurs pourquoi l'Ordre des médecins avait alors
vigoureusement soutenu la mesure. Le premier concours avait ouvert 8
588 places, puis le chiffre n'avait cessé de baisser pour atteindre... 3
500 places en 1993. Depuis, il a bien fallu le réaugmenter, jusqu'aux 7
400 places d'aujourd'hui, car on arrivait à la situation absurde où trop
de médecins partaient en retraite sans pouvoir être remplacés.
Pour Bertrand, Bachelot et tous leurs
prédécesseurs, de gauche comme de droite, le problème du nombre de médecins ne
s'est jamais posé en termes de besoins de la population mais d'abord en terme
de défense des intérêts sonnants et trébuchants du corps médical. Et alors
qu'il faudrait former plus de médecins, généralistes et spécialistes, comme il
faudrait d'ailleurs donner plus de moyens aux hôpitaux publics pour répondre
aux besoins de santé croissants de la population, Bertrand se contente de
quelques dizaines de postes de plus pour 2012.
Avec
de telles « mesures » on n'est pas près de voir se réduire les déserts
médicaux, les files d'attente dans les hôpitaux ou les délais pour un
rendez-vous chez des spécialistes.
Cédric DUVAL