mardi 16 octobre 2012

Ne pas oublier le massacre du 17 octobre 1961




Le 17 octobre 1961, la police parisienne, sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, réprimait une manifestation appelée par le Front de Libération Nationale (FLN) algérien. À Paris, ce jour-là, près de 40 000 Algériens, venus en famille de toute la région parisienne, manifestèrent, bravant le couvre-feu décrété onze jours auparavant. Plus de 10 000 manifestants furent arrêtés avec brutalité et des centaines d'autres furent assassinés, leurs cadavres jetés dans la Seine.
     Pendant des années ce massacre fut passé sous silence ; le bilan officiel resta longtemps de deux morts seulement. Il fallut attendre quarante ans pour qu'une plaque commémorative soit apposée face au pont Saint-Michel, grâce au combat d'associations ou d'historiens comme Jean-Luc Einaudi pour que ce crime ne soit pas oublié.
     Mais si on peut lire désormais qu'à cet endroit, il y a 40 ans, des Algériens furent assassinés, il n'est toujours pas écrit par qui ils le furent. Or ces crimes furent commis par des fonctionnaires de police agissant sous les ordres de leur chef Maurice Papon ; la responsabilité de l'État dans ce crime est par conséquent entière.
     Cette commémoration du massacre d'octobre 1961 permet en tout cas de rappeler à tous que le gouvernement de la République française a pu se comporter comme une dictature... et qu'il le pourrait encore.

Une commémoration est organisée à Argenteuil mercredi 17 octobre à 17 heures 30 sur le pont d'Argenteuil, qui prolonge l'avenue Gabriel Péri

Hollande et la Françafrique : un communiqué de Nathalie Arthaud du 15.10.12.


Hollande et la Françafrique : là non plus le changement, ce n’est pas pour maintenant


Ce n’est pas par amour de la langue française que Hollande a participé au sommet de la francophonie à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), mais pour y défendre les intérêts des capitalistes français. Hollande peut faire son cinéma sur la démocratie et les droits de l’Homme, il peut se pincer le nez en serrant la main à Kabila, dictateur de la RDC, ou à Bongo, le maître du Gabon, il compte sur eux pour assurer l’ordre et les affaires françaises.
     En dépit des grands discours sur la non-ingérence, la France intervient en permanence pour défendre son pré carré africain. Elle est intervenue militairement en avril 2011 pour aider Ouattara à accéder au pouvoir en Côte d’Ivoire et elle veut aujourd’hui intervenir au Mali. Ces interventions se font toujours au nom de la démocratie, de la liberté contre le terrorisme, mais elles sont en réalité le moyen pour l’État français de protéger la chasse gardée des grands groupes français. Et c’est pour cela que moi et mes camarades, nous dénoncerons toujours les interventions de l’impérialisme français, en Afrique comme partout dans le monde.

Radiothérapie à l'hôpital d'Argenteuil : l'impensable ne peut arriver.

Une motion a été votée hier au Conseil municipal d'Argenteuil réclamant le maintien du service de radiothérapie de l'hôpital d'Argenteuil. Son existence a été attaquée par une officine privée à qui la radiothérapie argenteuillaise fait de l'ombre à... ses profits !
     Comme il a été dit hier au soir il est tout de même fort de café qu'une entreprise privée subventionnée par des fonds publics s'attaque à un service public. C'est effectivement un beau résumé de l'économie capitaliste!
     La fermeture de ce service public utile aux malades parmi les plus fragilisés est impensable.
     C'est donc un cas de casus belli. En latin ou en français, l'idée est la même : cela déclencherait immédiatement le combat de tous.

Tout cela soit-disant au nom de la justice

M. Kerfali est convoqué ce jeudi au tribunal de Pontoise. Il était, ce soir-là, le compagnon d'Ali Ziri, mort en juin 2009 à la suite d'un contrôle musclé de police.
     On apprend que le même tribunal de Pontoise vient de rendre une ordonnance de non-lieu dans l'affaire Ali Ziri.
     A quelques jours d'intervalle. Comme un pied de nez à l'encontre des victimes.
     Un homme est mort, il ne s'est rien passé.
     Les policiers incriminés n'ont jamais été entendus.
     Une autre victime, en revanche, passe au tribunal.

lundi 15 octobre 2012

Conseil municipal : non au partenariat avec l'enseignement privé catholique : intervention de D. MARIETTE sur le point 1 de l'ordre du jour. Vote contre des élus Lutte Ouvrière

Nous sommes intervenus sur le point 1 de l'ordre du jour concernant "objectifs d'aménagement du secteur Utrillo-Nord dont la friche Balzac" où il est question "de définir les modalités d'un partenariat avec les représentants de l'enseignement privé catholique sous contrat d'association afin de permettre la réalisation d'un lycée, et consécutivement de doubler les effectifs du collège Sainte Geneviève". Rien de moins !
   


« Le rapport présenté par monsieur le Maire mis en délibération ce soir regroupe des projets que nous approuvons et un autre sur lequel nous sommes en total désaccord. Il s’agit d’engager des études pour la construction d’équipements publics, mais aussi de « définir les modalités d’un partenariat avec les représentants de l’enseignement privé catholique sous contrat d’association afin de permettre la réalisation d’un lycée, et consécutivement de doubler les effectifs du collège Sainte-Geneviève ».

Nous voterions des deux mains la réalisation d’équipements publics sur un terrain à l’abandon depuis des années. La tour amiantée démolie a suffisamment coûté à la collectivité. Les équipements publics dont la réalisation est projetée apparaissent dans l’intérêt de tous.

Mais ces projets légitimes sont associés à un partenariat en vue de la construction d’un lycée privé catholique. Et là, nous ne sommes absolument pas d’accord.

Nous récusons ce partenariat, et la vente de terrains propriété communale à la fin de favoriser le développement de l’enseignement privé. Par un biais ou par un autre, il s’agit de subventionner l’enseignement privé, et pour nous, il n’est pas question d’accepter que des fonds publics servent une fois de plus le privé.

L’argent public doit aller aux services publics et pas à des établissements d’enseignement confessionnel –cela, quelle que soit la confession- qui sélectionne les enfants en faisant payer leurs services alors que l’Education nationale est tenue, elle, d’accueillir tous les jeunes, sans exception, sans exclusive, quel que soit leur milieu social. A l’heure actuelle et je suis bien placé pour le savoir, l’enseignement public manque désespérément de moyens : en personnel enseignant, en personnel médical, de surveillance des jeunes, etc. Il manque également de moyens matériels. Et on voudrait que nous acceptions de favoriser, peu ou prou, et de financer, ne serait-ce qu’indirectement, des établissements privés ?

L’installation d’un lycée privé catholique à Argenteuil ne pourrait qu’accentuer la concentration des problèmes scolaires du côté de l’école publique, et la sélection par l’argent –même si les sommes demandées ne sont pas astronomiques- des élèves dont les parents peuvent payer. Au lieu d’élever le niveau de l’ensemble des jeunes et de l’ensemble de l’enseignement, c’est à une ségrégation renforcée des élèves que l’on assisterait. Encore une fois, l’accumulation des problèmes à l’école publique, je la vis depuis des décennies, et plus précisément depuis douze ans dans un établissement en difficulté du secondaire de la commune. Et je suis bien placé pour savoir que ce n’est ni la qualité des enseignants ou du personnel ni les élèves qui en sont responsables. Ce qui est en cause, c’est le manque de moyens adaptés à la situation des jeunes, de leurs familles, pour remplir au mieux notre tâche d’éducateurs.

Depuis la loi Falloux, des lois successives ont favorisé les établissements privés et depuis la loi Debré de 1959, les enseignants du privé sont rémunérés par l’Etat. C’est déjà scandaleux. Il n’y a aucune raison pour qu’une municipalité qui se dit socialiste comme la nôtre aille plus avant en ce sens en facilitant l’implantation d’écoles confessionnelles.

Pendant longtemps, le mouvement socialiste a milité pour la défense de l’école publique et contre toutes les mesures aggravant les difficultés de l’enseignement public. Pour nous, cela reste toujours un combat d’actualité. L’école financée avec les deniers publics, c’est l’école publique, obligatoire et ouverte à tous. Si l’église catholique souhaite ouvrir une école, elle en a les moyens, qu’elle s’adresse à ses adeptes pour la réaliser et la financer de bout en bout. Il n’y a aucune raison, en revanche, que la collectivité favorise ses projets, de près ou de loin.

En conséquence, je conclurai pour demander que le projet de réalisation du lycée catholique soit dissocié des autres points présentés. Car si nous sommes pour  refuser ce projet de lycée privé, nous sommes en revanche favorables aux autres objectifs énumérés dans ce rapport. »


Le point n'étant pas dissocié, nous avons voté contre, les deux seuls votes contre, le groupe PCF n'ayant pas pris part au vote, une élue "verte" s'étant abstenue.

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du 15.10.12.


LA PAIX CAPITALISTE C’EST LA GUERRE SOCIALE OU LA GUERRE TOUT COURT

Non, on ne rêve pas quand Hollande fait de la France le défenseur en titre des droits de l’Homme en Afrique. Non, l’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne n’est pas un gag.
     Faut-il se glorifier que depuis soixante ans les principales puissances européennes ne se sont pas entretuées comme elles l’ont fait à deux reprises lors de la Première et de la Seconde guerres mondiales ? Quant à prétendre que l’Union Européenne a assuré la paix sur le continent depuis soixante ans, c’est avoir la mémoire courte. Oubliée la guerre qui a ensanglanté les Balkans il y quinze 15 ans ! Oublié le massacre de Srebrenica !
     Et oubliées, surtout, les guerres infectes menées par ces mêmes puissances en dehors de l’Europe pour préserver leur domination en Algérie, au Vietnam, au Moyen-Orient. Oh, la guerre n’est pas sur le sol de l’Union européenne, mais des soldats français, britanniques, espagnols bombardent et tuent en Afghanistan. Si des troupes françaises sont basées en Afrique, ce n’est pas pour promouvoir les droits de l’Homme mais pour voler au secours de dictateurs mal en point.
     Présenter la France, ou l’Union européenne, comme facteurs de paix, de coopération et de solidarité est une sinistre comédie.
    D’autant plus sinistre en ce qui concerne l’Union européenne, qu’elle menace d’éclater. La crise et les attaques spéculatives contre la zone euro opposent les pays européens les uns aux autres, creusent les inégalités, confortent la tutelle des deux impérialismes dominants, la France et surtout l’Allemagne, sur les autres. Les réflexes égoïstes, protectionnistes et nationalistes sont autant de menaces d’affrontements pour l’avenir.
     Ce prix Nobel de la paix est d’autant plus déconnecté de la réalité qu’en Europe, des millions de travailleurs perdent leur travail, leurs économies, leurs biens et voient leur existence mise en danger. Des millions de travailleurs en sont à se demander comment vivre avec un salaire en moins dans la famille. Comment surnager avec un revenu amputé d’un tiers, voire de moitié comme en Grèce ? Comment survivre avec une pension de retraite inférieure au loyer ? Où trouver de quoi manger ? Comment se loger, se chauffer ?
     La crise a aggravé la guerre sociale en aggravant l’exploitation et la rapacité patronale, et aucune région au monde n’y échappe.
     En Afrique, où un salaire de 100 ou 200 euros paraît un privilège à l’écrasante majorité qui est au chômage, cette guerre sociale est d’une tout autre ampleur. La colonisation d’abord, puis l’impérialisme ont condamné les pays d’Afrique au sous-développement, les transformant en réservoirs de matières premières et de bras à exploiter.
     Aujourd’hui le pillage des ressources minières de l’Afrique par les multinationales françaises se poursuit : Areva pour l’uranium, Total pour le pétrole, Rougier pour les essences de bois. Bolloré et Bouygues contrôlent le commerce, les ports, les chemins de fer en Côte-d’Ivoire et au Sénégal. Tant que ces multinationales seront présentes, la Françafrique a de beaux jours devant elle.
     Ce n’est pas par amour de la langue française que Hollande a participé au sommet de la francophonie à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), mais pour y défendre les intérêts des capitalistes français. Hollande peut faire son cinéma sur la démocratie et les droits de l’Homme, il peut se pincer le nez en serrant la main à Kabila, dictateur de la RDC, ou à Bongo, le maître du Gabon, il compte sur eux pour assurer l’ordre et les affaires françaises.
    En dépit des grands discours sur la non-ingérence, la France intervient en permanence pour défendre son pré carré africain. Elle est intervenue militairement en avril 2011 pour aider Ouattara à accéder au pouvoir en Côte-d’Ivoire et elle veut aujourd’hui intervenir au Mali. Ces interventions se font toujours au nom de la démocratie, de la liberté contre le terrorisme, mais elles sont en réalité le moyen pour  l’Etat français de protéger la chasse gardée des grands groupes français.
     Tant que le pouvoir économique appartient au grand capital et le pouvoir politique à ses hommes de main, les classes exploitées et les peuples opprimés n’auront droit qu’à des discours doucereux des chefs d’Etat, des prix Nobel d’hypocrisie et l’exploitation, les coups et la misère, toujours.



Renault : suicides dans les entreprises, comment Renault avait retenu la leçon


Chez Renault, une enquête vient de révéler que la direction avait fait rédiger en 2011 des communiqués prêts au cas où certains de ses cadres qu’elle était en train de licencier se suicideraient, ou tenteraient de le faire, plusieurs salariés de Renault s’étant suicidé ces dernières années.
     Côté cynisme, la « Com » de ces grands groupes n’est jamais prise au dépourvu !

Ecole privée : un article du 13 mars 2007 de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière (n°2016)


École privée : partenaire de la gauche comme de la droite


Dans un entretien au Monde de l'éducation, Ségolène Royal dit vouloir « intégrer le privé à la réflexion sur la lutte contre l'échec scolaire », au nom de la justice pour l'école publique qui est obligée d'accueillir tous les élèves, alors que la plupart des établissements privés les choisissent et évitent les cas difficiles.
     Il y a un peu plus d'un mois, Nicolas Sarkozy déclarait lui aussi : « Je veux que soit reconnue l'utilité sociale de l'enseignement privé, en lui permettant d'ouvrir des établissements y compris dans les quartiers où s'accumulent tant de difficultés. »
     Quant à Bayrou, il « n'oppose pas école privée et publique », toutes deux « utiles à la France, aux familles ». Et surtout, dans ce domaine, il a laissé un souvenir mémorable. Il fut en effet ministre de l'Éducation dans le gouvernement Balladur dont le porte-parole était à l'époque un certain Nicolas Sarkozy. C'est ce gouvernement qui tenta en 1994 de faire financer, sur les fonds des collectivités locales, les locaux des écoles et lycées privés. Cette révision de la loi Falloux, qui régit l'enseignement privé, tomba dans les oubliettes après avoir déclenché de gigantesques manifestations de protestation.
     On voit aujourd'hui une belle unanimité chez tous ces candidats en ce qui concerne l'enseignement privé, ou plutôt confessionnel, car il est à 95 % catholique. Il est tout naturellement défendu par la droite, à l'électorat conformiste et bien-pensant. Mais il n'est absolument pas remis en cause par la gauche. Ce n'est pas nouveau. En 1992, c'est Jack Lang qui fit entériner un accord avec l'enseignement privé pour autoriser un financement des écoles par le département. Quant à Rocard, ministre de l'Agriculture en 1984, il avait fait adopter une loi autorisant le financement des établissements agricoles privés sur les fonds de l'État.
     Ségolène Royal n'innove donc pas : en présentant sa proposition comme une façon de rétablir l'équilibre entre le public et le privé, elle espère peut-être avoir l'assentiment d'un certain nombre d'enseignants qui déplorent la fuite de leurs « bons élèves » vers l'école privée. Elle espère peut-être aussi, du même coup, récupérer des voix qui auraient tendance à s'égarer du côté de Bayrou. Mais surtout, elle va dans le sens du désengagement de l'État dans les services publics.
     Si l'on veut remédier aux maux de l'école, la première mesure à prendre est de réserver l'argent public à l'école publique, et de lui donner les moyens de remplir son rôle correctement. Mais cela ne fait partie ni du programme de la droite réactionnaire ni de celui de la gauche timorée.
                                                                                             Sylvie MARÉCHAL