Montrons
notre ras-le-bol le 31 mars et servons-nous de notre force après !
Ce projet
n’est que la dernière en date des mesures anti ouvrières prises par le
gouvernement socialiste arrivé au pouvoir il y a quatre ans grâce aux voix de
l’électorat populaire. Hollande proclamait alors que « son ennemi était la
finance ». Depuis, il gouverne dans l’intérêt de la finance et exécute
servilement tout ce que lui demande le grand patronat.
Les
travailleurs ont toutes les raisons d’avoir ras-le-bol d’un gouvernement qui
s’est fait élire en promettant le changement et qui a repris à son compte la
politique anti ouvrière des gouvernements de droite, avec plus d’arrogance
encore. Il faut que ce ras-le-bol s’exprime !
Pendant
des années, les confédérations syndicales sont restées dans l’attentisme face
au gouvernement et, sous prétexte qu’il était socialiste, ont laissé passer une
multitude de mesures anti ouvrières qui auraient mérité une réaction. Le
résultat, c’est que la situation des travailleurs n’a cessé de se détériorer,
les licenciements de se multiplier, les salaires de stagner et, en réalité pour
beaucoup, de reculer, pendant que les grandes entreprises réalisaient des
profits élevés que les actionnaires capitalistes ont empochés.
Au fil du
temps, il devient évident, même pour les travailleurs qui avaient des illusions
à l’égard de ce gouvernement, qu’il n’est que l’exécuteur des basses œuvres des
grands groupes capitalistes.
La
dégradation de la condition ouvrière ne se manifeste pas seulement par le
chômage ou par la menace de licenciement qui pèse sur tout le monde, ou par le
recul du pouvoir d’achat. Elle se manifeste dans tous les domaines de la vie
sociale : dans la transformation en ghettos des quartiers populaires, dans
la dégradation des services publics, dans le désespoir de la jeunesse.
Le
ras-le-bol qui monte parmi les exploités, ceux qui ont encore du travail comme
ceux qui n’en ont plus, a fini par amener une partie des confédérations
syndicales à prendre des initiatives depuis la journée de manifestations du 9
mars.
La
prochaine échéance est le jeudi 31 mars. Il faut se saisir de l’occasion et
donner aux grèves, aux débrayages et aux manifestations une ampleur telle que
personne ne puisse ignorer la profondeur du mécontentement du monde du travail.
Le seul
objectif possible des manifestations, c’est le retrait pur et simple du projet
de loi. Cette exigence est partagée par la grande majorité des travailleurs.
Elle a été reprise à son compte par une partie de la jeunesse scolarisée qui
appelle également aux manifestations du 31 mars. Et pour cause ! Les
jeunes sont conscients que c’est de leur avenir qu’il s’agit.
La
réussite de la mobilisation du 31 mars est la seule réponse à la hargne et au
mépris du gouvernement à l’égard des travailleurs qui, même lorsqu’il prend les
mesures les plus cyniquement anti ouvrières, prétend encore qu’il le fait pour
combattre le chômage !
Faire
ravaler au gouvernement son arrogance en l’obligeant à retirer son projet de
loi, voilà l’objectif immédiat. Au-delà du projet de loi Hollande-El Khomri, il
nous faut prendre conscience que la seule façon de stopper l’offensive du grand
patronat contre nos conditions d’existence est de montrer la force collective
des exploités.
La classe
capitaliste tourne à son avantage la crise économique, dont elle est responsable,
pour mener contre les travailleurs une guerre féroce afin d’augmenter ses
revenus, ses dividendes, sa richesse. Cela l’incite en permanence à s’en
prendre à nos salaires, à nos emplois, à nos conditions d’existence. Dans cette
guerre, les gouvernements seront toujours à son service, quelle que soit leur
étiquette.
Seule
notre force collective peut les arrêter. Et cette force, nous l’avons. Car
c’est notre travail qui fait tourner toute l’économie. C’est notre travail qui
produit les profits, les dividendes extravagants des actionnaires, les revenus
confortables des patrons d’entreprise, leurs retraites chapeau, jusqu’aux
rémunérations de ces ministres qui se succèdent à la télévision pour nous
vendre des lois qui n’ont qu’un seul objectif : rendre les riches toujours
plus riches, quitte à ruiner toute la société.
Alors,
ayons confiance en notre force collective ! Ayons conscience de la
nécessité de nous en servir !