dimanche 27 mars 2016

31 mars... et après : retrait du projt de "loi El Khomri"


Le 31 mars déjà,… et après s’il n’y a pas le retrait ?

 
Cette semaine, la journée du jeudi 31 mars va être une grande journée de grève et de manifestation partout à travers le pays. Après les journées du 9, 17 et 24 mars qui ont été comme des « tours de chauffe » de la mobilisation pour le retrait pur et simple de la « loi travail », cette journée doit être une étape qui doit entraîner le développement du mouvement. Le gouvernement le sent bien, lui, qui se déclare prêt à de nouvelles modifications, mais qui devant le refus du monde du travail, reste toutefois sur la même ligne du maintien de ses attaques et de son projet.

         On nous communique que la fédération CGT des services publics vient de déposer un nouveau préavis de grève qui porte sur la période du 1er au 15 avril. Effectivement de quoi faciliter le développement de la mobilisation.

         Dès maintenant, il s’agit de discuter collectivement de comment nous envisageons la suite de notre mouvement. Pour cela des assemblées générales doivent avoir lieu. A défaut, partout où c’est possible, il faut organiser des réunions.

         C’est vrai partout à l’échelle du pays, c’est vrai à Argenteuil. A la confusion organisée par la municipalité dans les écoles où elle a sciemment confondu « préavis de grève » et « grève », il faut opposer l’organisation démocratique de la lutte nécessaire.

Cancer :médicaments, prix et surprofits


Cher médicament

 

Un décret vient de paraître qui précise les nouvelles règles de remboursement des médicaments les plus chers prescrits à l'hôpital, règles basées sur l'appréciation par la Haute Autorité de Santé de l'amélioration du service médical rendu par le médicament.

Les nouveaux traitements innovants contre le cancer ou l'hépatite C, dont l'efficacité est attestée, passeront donc haut la main les critères choisis. Or les firmes pharmaceutiques monnaient leurs brevets sur ces traitements en imposant des prix exorbitants, sans rapport avec leurs coûts de revient, en prétextant que la recherche et l'innovation ont un coût.

Les firmes pharmaceutiques pourront donc continuer de piller les caisses de la Sécurité Sociale pour la meilleure santé... de leurs profits !

 

Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 

Industrie pharmaceutique : les pilules aux œufs d’or

 

110 cancérologues et hématologues français ont publié le 15 mars, dans le journal Le Figaro, un appel dénonçant la hausse des prix des traitements contre le cancer. L’un des signataires, le professeur Vernant, dénonce « les profits indécents de l’industrie pharmaceutique ».

Celle-ci a développé ces dernières années toute une série de médicaments dits « innovants », qui représentent une réelle avancée thérapeutique dans la prise en charge des cancers mais aussi de l’hépatite C. Mais les prix très élevés de ces médicaments prennent une part de plus en plus importante (entre 8 et 9 % d’augmentation par an) dans les dépenses de santé puisqu’ils sont pris en charge par la collectivité.

Parmi ces médicaments « innovants », le Glivec des laboratoires Gilead, un médicament contre la leucémie myéloïde, coûte 3 000 euros par an en France et 7 500 aux USA. Dans la prise en charge de l’hépatite C, le même laboratoire propose aux USA le Sovaldi à 84 000 dollars pour un traitement de 12 semaines et l’Harvoni encore plus cher à 94 500 dollars… Les laboratoires justifient ces prix en disant qu’ils sont fixés en accord avec les autorités de santé. Mais c’est seulement la preuve de leur poids qui leur permet de « négocier » les prix qu’ils veulent.

Le professeur Vernant explique aussi que « l’industrie pharmaceutique détermine ses prix en fonction de ce que le marché est prêt à payer ». Et c’est d’autant plus choquant quand on sait que les mêmes médicaments peuvent être fabriqués pour quelques centaines de dollars dans certains pays du tiers-monde par des laboratoires locaux qui refusent le diktat des trusts américains ou européens.

Les laboratoires invoquent aussi les dépenses de recherche, les études cliniques, et leur budget Recherche et développement, pour justifier ces prix. Mais selon le professeur Vernant « moins de 15 % du chiffre d’affaires va dans la Recherche et le développement », quand la Ligue contre le cancer donne le chiffre de 30 % de dépenses de marketing dans le chiffre d’affaires d’un laboratoire.

Si les prix de ces médicaments sont astronomiques c’est tout simplement le résultat d’une politique cynique et délibérée de recherche du profit maximal que dénonçait déjà en décembre 2015 une enquête du Sénat américain en ces termes : « Depuis le départ, l’objectif premier de Gilead est de maximiser son profit, indépendamment des conséquences humaines. » L’enquête menée pendant 18 mois sur des documents internes du laboratoire a établi que Gilead était parfaitement conscient que le prix élevé de ses produits les mettait hors de portée de la majorité des patients. Que lui importe si le résultat est qu’aux USA seulement 2,4 % des 700 000 personnes victimes de l’hépatite C et couvertes par Medicaid ont pu bénéficier du traitement. Cela ne pèse pas lourd face aux 21 milliards de dollars engrangés par Gilead depuis le lancement de ses produits, rien qu’aux USA.

Pour les industriels de la pharmacie, recherche et progrès doivent d’abord rimer avec chiffre d’affaires et rentabilité, y compris aux dépens de la santé des malades et des finances des organismes de santé.

Cédric DUVAL

samedi 26 mars 2016

Argenteuil, loin d'être une "ville de non droit", mais prise dans le jeu de politiciens imbéciles et intéressés


Des villes populaires dans leur collimateur imbécile

 
Après l’intervention anti-terroriste de jeudi soir dans le quartier des Champioux d’Argenteuil, un certain nombre de politiciens de droite et d’extrême-droite ont brodé sur l’évènement en évoquant Argenteuil comme un « Molenbeek français », présentant ces espaces comme des exemples de « zones de non droit ».

         Mais ces gens-là, que savent-ils d’Argenteuil ? Ils en savent aussi peu que de Molenbeek ? Très exactement, ils n’en connaissent que l’image qu’ils ont aidée à construire de ces villes et de ces quartiers, avec l’aide de nombreux médias complaisants. Pour les uns et pour les autres, pour ne parler que d’Argenteuil, cette grande ville populaire avait déjà l’avantage d’être à dix minutes de Neuilly et de Paris pour un convoi escorté par la police !

         Aujourd’hui, le maire d’Argenteuil s’emporte contre un de ses collègues de parti -LR-, porte-parole de celui-ci, vice-président, et cela montre le sérieux de tout cela, de la commission d’enquête sur les attentats du 13 novembre, qui a présenté Argenteuil de cette façon. Mais ce collègue ne connaît sans doute d’Argenteuil que ce qui s’est passé en 2005, que ce qu’il a peut-être contribué à inspirer à leur mentor à tous d’alors, Sarkozy, venant parler de racaille un soir dans le quartier du Val d’Argenteuil-nord de ladite ville d’Argenteuil !

         Des soucis, la population de cette commune à dominante très populaire en a. Mais elle n’est pas –et dans nul quartier- l’espace de non droit fabriqué dans le cerveau de politiciens très intéressés.

         Quant aux terroristes, demain apprendra-t-on qu’un certain nombre d’entre eux ou de leurs commanditaires habitent, sous une allure très respectable, Neuilly, Le Vésinet ou le XVIème arrondissement ?

         Alors, le maire d’Argenteuil peut se sentir outragé par les attaques imbéciles visant l’image de la commune, mais pourquoi a-t-il empêché la réflexion que nous menions pratiquement au moment-même de l’intervention policière jeudi soir, sur ce qui conduit des jeunes à rejoindre un projet politique d’oppression, sanglant et inhumain, réflexion qui n’a pas seulement un objet intellectuel mais qui peut contribuer à offrir à des jeunes un tout autre programme d’action, celui de l’égalité et de la fraternité. D MARIETTE

"Sainte tunique" : nous on préfère la science


La science dit VIème siècle, la foi dit ce que vous voulez

 

Le journal Le Parisien-95 est revenu dans sa livraison d’hier sur la question de l’authenticité du vêtement local appelé « Saint Tunique ». Nous extrayons de cet article le passage concernant le traitement scientifique opéré en 2004 qui l'a daté « au mieux »… au VIème siècle après ledit porteur de ce vêtement :

      « A Saclay, la contestation passe mal au laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement, qui dépend du CEA (Commissariat à l’énergie atomique), du CNRS et de l’université Versailles-Saint-Quentin. « Nous suivons un protocole extrêmement rigoureux et défini, approuvé et partagé par tous les laboratoires qui travaillent dans la datation carbone 14 dans le monde », soulignait hier la directrice. Elle invoque l’éthique dans le travail des chercheurs et refuse que leur travail soit discrédité.

La directrice précise aussi que les échantillons ont fait l’objet d’un traitement chimique, que la datation est contrôlée tout au long du processus, « pour vérifier que l’on n’introduit pas de carbone récent ». « Nos données sont fiables. Plusieurs échantillons ont été datés, les résultats sont tous concordants et incontestables. Je n’ai aucun doute sur la datation. Le reste, ce n’est plus de la science. »

Le reste s’appelle effectivement la foi religieuse et n’a plus rien à voir avec la science.

CNIL, droit à l'oubli et Google


Google même pas égratigné

La CNIL (Commission informatique et libertés) a condamné hier Google à 100 000 euros d'amende pour son respect insuffisant du « droit à l'oubli », qui devrait permettre à chacun de faire déréférencer ses recherches sur Google.

Google fait ses profits en collectant des renseignements sur les internautes et ne se hâte pas de respecter les petites restrictions exigées par la CNIL. Et ce n'est pas le montant de l'amende d'hier qui va terroriser ce géant de l'internet, qui a fait un bénéfice de 75 milliards de dollars en 2015.