Valls
I, Valls II : une même politique au service des patrons !
Le gouvernement Valls a
démissionné suite aux critiques de deux de ses ministres et Valls est chargé de
constituer un nouveau gouvernement qui mènera la même politique que le
précédent. Valls proclame qu’il ne changera pas de politique, tout comme
Hollande qui dit vouloir aller « plus vite et plus loin » !
Ce
n’est pas de l’aveuglement ou de l’inconscience. Hollande et Valls veulent
poursuivre cette politique car c’est celle exigée par le patronat. Ils lui
obéissent et veulent même aller au-devant.
Gattaz,
le dirigeant du Medef, va tenir son université d’été avec Valls comme invité.
Il s’est dit satisfait du « pacte de responsabilité » de Hollande et
de ses dizaines de milliards d’euros d’aides au patronat, mais il le trouve
insuffisant. D’après lui aussi, « il faut aller plus loin ».
Le
prétexte est toujours le même, il s’agirait de favoriser la croissance car ce
serait le seul moyen de créer des emplois. C’est sous ce prétexte que ce
gouvernement comme les précédents verse des milliards au patronat. Pour cela il
a taillé dans les dépenses de l’État utiles à la population, revu la
législation du travail, facilité les licenciements, augmenté l’âge de la
retraite.
Mais
voilà, les patrons empochent les aides mais n’investissent pas, ne créent pas
d’emplois et même licencient. Et Gattaz a le culot de dire que c’est parce
qu’on n’a pas encore assez réduit les droits des travailleurs, pas encore fait
tomber tout ce qui limite un peu l’exploitation. Et de prétendre que
l’existence du Smic, de protections contre les licenciements, de « seuils
sociaux » à partir desquels les patrons doivent organiser des élections de
délégués du personnel et un Comité d’entreprise, seraient des contraintes
insupportables.
Évidemment,
cette fameuse croissance n’est jamais au rendez-vous, car ce ne sont pas le
chômage, les bas salaires et la misère croissante qui vont relancer l’économie.
Mais cela n’empêche pas la richesse des actionnaires et spéculateurs de tout
acabit d’augmenter et de s’étaler de façon scandaleuse. Pas étonnant que le
patronat en redemande ! Et Hollande s’apprête à le satisfaire.
Les
politiciens de droite, de l’UMP au FN, le critiquent avec d’autant plus de
mauvaise foi qu’eux-mêmes ne connaissent pas d’autre politique que celle que
mène Hollande et qui d’ailleurs est dans la continuité de celle de Sarkozy.
Face à
l’impopularité de Hollande, Montebourg a pris la tête des frondeurs, en
dénonçant la politique qu’il a lui-même menée. De même l’ex-ministre écologiste
Cécile Duflot, Mélenchon ou le Parti Communiste font semblant d’être surpris et
déçus. En réalité, tous se positionnent pour préparer les prochaines échéances
électorales. Mais quelle est leur « politique de rechange » ?
D’après
Montebourg il faudrait forcer l’Allemagne à changer de politique, de façon que
l’État en France puisse se permettre plus de déficit. À ce qu’on sait, ce n’est
pas Angela Merkel qui a forcé Hollande à verser des dizaines de milliards aux
patrons français ! Hollande n’a fait qu’obéir au patronat, et là-dessus
Montebourg s’est exécuté.
Alors
pendant que tous ces gens-là défendent les intérêts des patrons, il faut que
les travailleurs défendent les leurs, et ils sont opposés. Le problème pour les
travailleurs n’est pas le taux de croissance de l’économie, ni de trouver le
remède miracle pour que les patrons français fassent de meilleures affaires que
les patrons allemands.
Il faut
imposer que les richesses produites servent d’abord à la satisfaction des
besoins essentiels des couches populaires. Il faut assurer un salaire et un
revenu décents aux travailleurs, aux chômeurs et aux retraités, financer les
hôpitaux, les écoles, les logements, les transports, les services utiles à la
vie de tous. Pour cela, les ressources existent largement, malgré la crise et
avec ou sans croissance. Il faut prendre sur les profits qui aujourd’hui
disparaissent dans la spéculation.
Cela,
seuls les travailleurs pourront l’imposer. C’est possible, car ils ont le
nombre, la force, et ce sont eux qui produisent toutes les richesses. Et c’est
indispensable pour mettre un coup d’arrêt à une politique qui enfonce toute la
société dans une crise catastrophique.