Le fracas du temps, Julian Barnes, Folio
Un livre de l’auteur britannique sur Chostakovitch, un des plus grands compositeurs du XXème siècle. Mais on est en Union soviétique sous Staline, et ce dernier fait la pluie et le beau temps y compris sur le terrain artistique. Suite à une représentation de son opéra "Lady Machbeth de Mtsensk" à Moscou auquel assiste Staline, Chostakovitch tombe en disgrâce. Un article dans la Pravda, quelques jours plus tard porte le coup de grâce au jeune Chostakovitch... Que faire, résister, se battre, ou s’incliner ? Dur voire impossible de résister seul et de se battre dans cet univers totalitaire, le compositeur s’incline, attendant des jours meilleurs si on peut même imaginer qu’ils arrivent un jour. Nous sommes dans les années 1930, ces temps de l’effroyable répression stalinienne à l’encontre de tout ce qui déplaît au seigneur et maître, qui que l’on soit. Et la grande question est : serais-je arrêté cette nuit ou la suivante ? Mieux vaut que la valise soit prête et attendre devant l’ascenseur pour ne pas déranger la maisonnée.
Lui sera épargné, quand des milliers d’autres artistes seront arrêtés et fusillés, ou envoyés au Goulag. En tout cas il se pliera à leurs exigences en composant des musiques selon leurs directives pour être le Chostakovitch de leurs désirs, selon leurs politiques. Dans les systèmes totalitaires, il n’y a pas de place pour le libre choix, même pour la liberté intérieure.
C’est vrai pour tous les individus, mais c’est particulièrement vrai pour les artistes et les intellectuels qui ont besoin d’une liberté totale pour créer. Voilà un point qui distinguait avec bonheur Léon Trotsky de Staline.
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