vendredi 5 mars 2021

« Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme » (10) : 1921-1924 : la lutte pour transformer le parti : aujourd’hui : La grève du Havre

 

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder, un siècle après le Congrès de Tours de décembre 1920, la naissance du parti communiste en France. Le texte de cet exposé est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposons à partir d’aujourd’hui en feuilleton sur notre blog « lo argenteuil »

 

Le jeune parti communiste : du combat pour créer un parti révolutionnaire au stalinisme

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1921-1924: la lutte pour transformer le parti

La grève du Havre

 

À peine née, la CGT-U eut à diriger la grève du Havre. En juin 1922, les patrons de la métallurgie de cette ville annonçaient une baisse des salaires de 10 %. Contre cette attaque, les ouvriers de la métallurgie se mirent en grève, entraînant d’autres secteurs. Fin août, 22000 travailleurs du Havre étaient en grève. Celle-ci dura cent dix jours et marqua les esprits par la détermination des grévistes, leur nombre, la dureté du combat ainsi que la division entre la CGT-U et la CGT. Son bilan provoqua des discussions intenses dans le Parti communiste.

La grève fut dirigée par la CGT-U à travers des assemblées générales quotidiennes et un comité de grève. Mais, comme lors de la grève des cheminots deux ans plus tôt, les patrons de la métallurgie, dont Schneider et le comité des Forges, forts du soutien du gouvernement, ne cédèrent rien. Le 26 août, la police tira, tuant quatre ouvriers. Suite à ce crime, la CGT-U appela dans la précipitation les travailleurs du pays à une grève générale de protestation, la veille pour le lendemain. Ce fut un fiasco, à cause de l’absence complète de préparation et du refus de la CGT réformiste de se joindre à l’appel.

De son côté, le Parti communiste avait suivi la grève sous la forme de reportages quotidiens dans l’Humanité et en organisant des soutiens financiers et matériels. C’était une posture spectatrice, sa direction n’ayant à aucun moment cherché à diriger politiquement cette grève, malgré les nombreux militants communistes engagés dans la lutte. Elle avait cédé aux pressions des cadres de la CGT-U, toutes tendances confondues, pour qui «le parti navait rien à y faire». Pour Trotsky, qui tira les leçons de cette grève lors du congrès de lIC de décembre 1922, le parti aurait dû organiser une vaste campagne de propagande après la répression, amplifiant l’émotion soulevée par le massacre, en envoyant des agitateurs dans tous les quartiers ouvriers du pays. Il aurait dû créer un climat tel, parmi les classes populaires, que la CGT réformiste et la SFIO auraient été obligées de se positionner et d’agir pour ne pas risquer de se compromettre aux yeux des travailleurs.


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(Demain : 1921-1924 : la lutte pour transformer le parti, Le reflux et le front unique)

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